Matraquage fiscal !
Il y a certainement peu de mots aussi bien adaptés que celui-ci pour qualifier ce que notre pays est en train de vivre.
C’est donc arrivé : la France a sombré dans le communisme.
En quelques heures, une série d'amendements ont été adoptés et sont tous plus délirants les uns que les autres.
Augmentation de la flat tax, augmentation de la fiscalité sur la revente des résidences principales, augmentation de la fiscalité sur l’héritage, fin des avantages fiscaux des assurances vies, barrières fiscales pour ceux qui veulent changer de résidence fiscale, poursuite fiscale des résidents fiscaux étrangers (pour qu’ils payent les mêmes impôts qu’en France), barrières fiscales pour ceux qui veulent rendre leur passeport et j’en passe …
Voici comment nos élites politiques, qu’elles soient de droite, de gauche, du centre et même du trou du cul, sont en train de faire couler le navire.
Ce que je vous propose, aujourd’hui, c’est de décortiquer le Projet de Loi de Finance afin de voir plus en détail comment ils ont décidés de plumer les épargnants.
Car comme le disait si bien Jean-Baptiste Colbert : “l’art de l'imposition consiste à plumer l'oie pour obtenir le plus possible de plumes avec le moins possible de cris”.
Matraquage fiscal sans précédent
En France, nous n’avons pas de gestionnaires, mais des impôts !
La trajectoire préoccupante des finances publiques semble rester inchangée.
Plutôt que de chercher à réduire les dépenses, nos élus préfèrent augmenter les recettes, adoptant ainsi une série de nouvelles mesures fiscales.
C’est comme si un capitaine dont le bateau était en train de couler, demandait à l’équipage de ramer plus vite pour avancer, dans l’océan de la connerie, sans jamais s’occuper du problème sous-jacent qui consiste à boucher les trous.
Pendant ce temps, les amendements approuvés par la commission des finances s’accumulent, et leur impact est particulièrement lourd pour les épargnants et les investisseurs.
Ce Projet de Loi de Finance est donc sans précédent et sans aucun doute une boucherie fiscale.
Quoi qu’en dise les démagogues, loin du soit disant libéralisme, la France est le plus gros État du monde, un État obèse qui dépense sans compter et qui condamne à la paupérisation et à la tiers mondialisation sa population à cause d’une “élite”, par pure idéologie.
Comme le disait si bien Thomas Sowell : “Rien n’est plus facile que d’avoir de bonnes intentions, mais sans comprendre le fonctionnement d’une économie, de bonnes intentions peuvent avoir des conséquences désastreuses pour toute une nation”.
Voilà où nous nous trouvons aujourd’hui …
Et ce texte, bien qu’il n’est pas encore adopté et sera probablement modifié dans les jours à venir, reflète bien l’état pitoyable de l’économie de notre pays.
La panacée française : taxer, taxer, taxer et re-taxer.
Or, contrairement à ce que l’on voudrait nous faire croire en annonçant, comme toujours, que ce sont les riches qui paieront, l’impact fiscal sur les particuliers sera bien réel.
L’investissement en France est en danger de mort.
Les bonnes nouvelles du PLF 2025
Commençons par la liste de bonnes nouvelles : les tranches de l'impôt sur le revenu sont réévaluées de 2% afin de refléter l'inflation
L'augmentation est moins forte qu'en 2023, et donc si votre revenu a augmenté de 2% ou moins, vous ne paierez pas plus d'impôts.
Voilà, c’est tout, et estimons nous heureux de voir notre situation inchangée de ce côté.
Les mauvaises nouvelles du PLF 2025
Passons désormais à la liste des mauvaises nouvelles.
1° La première mesure concerne le LMNP, un statut fiscal qui est dans le viseur du législateur depuis de nombreuses années mais dont la volonté de taper dessus semble se concrétiser depuis quelques mois, comme nous avions l’occasion de voir précédemment.
Ce dispositif est populaire auprès des investisseurs dans l'immobilier locatif et évidemment, il serait complètement fou de croire que tous les investisseurs immobiliers sont des méchants multimillionnaires, sans compter que l’immobilier est la principale classe d’actif dans laquelle investit précisément la classe moyenne …
Le projet de loi prévoit donc une réintégration des amortissements en LMNP. Autrement dit, les amortissements déduits pendant la location d’un bien seront réintégrés lors de la vente pour le calcul de la plus-value immobilière.
Ce changement augmentera les impôts lors de la revente, rendant le régime LMNP moins avantageux.
Prenons un exemple de manière schématique :
Aujourd’hui, la plus-value l’impôt s’élève à 19% d’impôt sur le revenu auquel s’ajoutent 17,20% de prélèvements sociaux.
Il faut savoir qu’il y a la possibilité de déduire les frais d’acquisition ainsi que les frais de travaux et de profiter également de l’abattement pour durée de détention.
Imaginons un bien acheté 200 000€ et revendu 300 000 euros au bout de 10 ans et ayant profité de 80 000€ d’amortissements.
Dans un tel cas de figure, l’impôt total payé sera d’environ 16 000 euros.
Maintenant, imaginons le même exemple mais avec réintégration des amortissements.
Désormais, le prix d’achat n’est plus de 200 000€ mais de 200 000€ moins les 80 000€ d’amortissements soit, 120 000€.
Ainsi, avec un prix de vente à 300 000€, le montant total d’impôts payés passe à plus de 47 000€.
Désormais, l’investisseur se retrouve à payer presque trois fois plus d'impôts sur la même opération.
Seule façon d’éviter cette ineptie ?
Détenir son bien plus de 30 ans afin de profiter de profiter de l’exonération complète d’impôts sur la plus-value pour durée de détention …
Autrement dit, une mesure qui aura pour conséquence d’assécher l’offre de logements et faire exploser les prix en réduisant artificiellement l’offre face à une demande croissante.
Quoi ? Vous avez trouvé une parade ?
Que nenni chers amis !
Nous allons aussi taper sur les plus-values immobilières pour que vous soyez piégés.
2° Et c’est justement la deuxième mesure : les abattements pour durée de détention seront supprimés et remplacés par une indexation du prix d’acquisition en fonction de l’inflation.
Les plus-values seront désormais imposées à la Flat Tax, au lieu du taux global de 36,2 %.
Sur cette mesure, je ne suis pas sûr que ce député, pourtant notaire de profession, ait beaucoup réfléchi car selon les niveaux d’inflation, on pourrait rapidement se retrouver avec des niveaux de prix d’acquisition gonflés ce qui permettrait d’être pleinement exonéré d’impôts sur la plus-value.
Reste donc à confirmer comment ils souhaitent imposer ce nouveau régime, mais, une chose est sûr, les mathématiques ne semblent pas être le fort de ce Monsieur, pour qui, visiblement, un passage du PFU de 30% à 33% suppose une augmentation de 3%.
Il semblerait qu’on ait le successeur et concurrent de notre ancien champion national d’économie Bruno Lemaire qui, tout deux, ont, semble-t-il, oublié leurs leçons de 6ème …
3° Le PFU est justement la troisième grande mesure dans le viseur du législateur.
Et c’est d’ailleurs ce même député qui en est à l’origine, décidément …
Le PFU passerait de 30% à 33%, c’est-à-dire, une augmentation de 10% et non de 3% comme semble le croire Monsieur le Député.
Le taux du PFU se décompose actuellement en 12,80% d’impôt sur le revenu et 17,20% de prélèvements sociaux.
C’est donc l’impôt sur le revenu qui serait porté à 15,80% afin d’atteindre les 33%.
La bonne nouvelle c’est que l’impôt sur le revenu peut être évité à la différence des prélèvements sociaux.
Parions donc sur leur imbécilité et espérons qu’il ne se sont pas rendus compte de cette distinction car cela signifie que pour les détenteurs d’un PEA de plus de 5 ans, cette mesure sera sans impact à la différence de détenteurs d’un compte-titres ordinaire.
Mais ne crions pas victoire trop vite car la loi de finances 2025 ne concerne que les recettes fiscales ainsi que les dépenses de l’Etat.
Or, étant donné que le gouvernement recherche des fonds, il pourrait bien être également tenté d’augmenter les prélèvements sociaux.
Ainsi, la flat tax, cumulant fiscalité et prélèvements sociaux, pourrait s’envoler au-delà des 33%.
Considérée comme un “cadeau aux riches”, cette mesure va surtout sanctionner les investisseurs utilisant un compte titres, et les entrepreneurs qui se versent des dividendes.
Les débats autour du taux des prélèvements sociaux se tiendront lors de l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale, après que la loi de finances 2025 ait été bouclée.
4° La quatrième mesure concerne l’exonération totale des plus-values à la vente de la résidence principale qui serait désormais conditionnée à une durée de détention de 5 ans. Avant cela, la fiscalité classique s’appliquerait.
5° Cinquième mesure concerne différents points autour de l’héritage et la transmission.
D’abord, l’assurance-vie : il s’agirait de remettre en cause l’avantage fiscal lié à la transmission du capital en cas de décès de l’assuré.
Ce changement serait cataclysmique et concernerait tous les Français titulaires d’un contrat soit, 44 millions de contrats ouverts, faisant de ce support de placement l'enveloppe préférée des français.
Ah et d’ailleurs, j’oubliais … Devinez qui est à l’origine de cette mesure ?
Le même mathématicien à l’origine de la réforme du PFU ou des abattements pour durée de détention !
Ensuite les droits d’héritage en réhaussant le seuil d’imposition de la tranche la plus élevée passant de 45% à 49%.
Enfin, le pacte Dutreil qui vise à favoriser la transmission d’entreprises familiales, risque d’être massivement raboté.
Plusieurs amendements, portés notamment par notre Notaire préféré, visent à réduire l’abattement de 75% et ainsi que limiter la revalorisation du prix de revient des titres transmis.
6° Une autre mesure concerne les crypto-actifs et notamment la volonté de tracer les transactions, les comptes ainsi que les titulaires détenteurs.
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7° La septième mesure phare est l'augmentation de la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus. Le nouveau mécanisme vise à assurer un taux d’impôt de 20% minimum sur les hauts revenus.
Pour rappel, cet impôt instauré sous Hollande en 2012, devait initialement durer 3 ans.
Au-delà de cette mesure démagogique, cela démontre surtout que le caractère provisoire de l’imposition n’a bien souvent de provisoire que le nom.
On peut donc s’attendre à ce que l’enfer fiscal français perdure, voire s’aggrave dans les années à venir.
Un petit peu comme les prélèvements sociaux, dont la CRDS était censée être provisoire et n’a jamais été supprimée et, finalement, c’est l’ensemble des prélèvements qui augmentent depuis maintenant près de 30 ans.
Le plus drôle dans tout cela, au final, ce n’est pas tant le ridicule de leurs mesures mais leur incompétence notoire : on nage en plein délire !
Des députés NFP voulaient même imposer les plus-values latentes au sein des PEA.
Oui, je dis bien les plus-values latentes et non les plus-values réalisées : deux notions fondamentales que ces analphabètes économiques sont pourtant incapables de distinguer.
En effet, imposer une plus-value latente, c’est-à-dire un gain non encore réalisé, reviendrait à taxer des gains qui ne se sont pas encore matérialisés.
Ce serait comme taxer annuellement les propriétaires de leur résidence principale sous prétexte que leur bien a pris de la valeur par rapport à l’achat car, selon les mots de ces députés, “une part importante des placements ne sont ni plus ni moins que la propriété de l’État”.
Car oui, votre argent ne vous appartient pas, vous n’êtes qu’un sous-fifre de l'État.
Prenez des risques pour investir votre argent et le rentabiliser mais donnez-nous en les fruits car nous sommes incapables de gérer convenablement l’argent du contribuable que nous gaspillons annuellement et que nous devons toujours plus soutirer pour assurer notre train de vie …
Fort heureusement, l’amendement a été rejeté, mais cela illustre bien ce qui va se passer avec un gouvernement plus rouge encore que Lénine ou Staline n’auraient jamais rêvé.
Compte tenu de ce que l’on vient de voir, il est fort probable que certains d’entre vous envisagent l’exil fiscal afin de trouver refuge hors de cet enfer fiscal qu’est la France.
Eh bien encore une fois, n’y pensez même pas, la huitième et dernière mesure est là pour vous en dissuader !
8° Aujourd’hui, les non-résidents sont imposés en France uniquement sur leurs revenus de source française en vertu du principe de territorialité de l’impôt.
Or, un amendement cible les personnes ayant résidé en France pendant trois ans sur les dix dernières années et les expatriés ayant la nationalité française seraient imposables sur leurs revenus mondiaux, qu’ils soient soumis à l’Impôt sur le revenu ou à la flat tax.
Cette mesure permettrait donc de créer un impôt universel.
Vous savez ce qu’il vous reste à faire : changer de nationalité et partir le plus tôt possible de cet enfer.
Fort heureusement, certains points soulevés dans cette vidéo, adoptés par la commission des finances, ne figuraient pas dans le texte initial du projet de loi de finances 2025.
Il est probable que certains de ces amendements ne soient pas adoptés lors du débat parlementaire, mais les investisseurs peuvent s’attendre à des jours sombres.
Rien ne dit qu’ils seront inscrits dans la loi des finances que promulguera le président de la République mais, une chose est sûre, si cela venait à être le cas, l’épargne française serait en danger de mort.
