Analyse économique

Trump 2025 : Révolution économique ou chaos annoncé ?

Donald Trump prépare un programme choc pour 2025 : croissance à 3%, déficit à 3% et production pétrolière gonflée. Soutenu par Musk et Bessent, il vise déréglementation, baisse d’impôts et protectionnisme. Pari ambitieux ou bombe à retardement ?

Donald Trump est de retour, et cette fois, il ne fait pas les choses à moitié. Avec une équipe comprenant des figures iconiques comme Elon Musk et des anciens de Wall-Street, son programme économique pour 2025 promet d’être explosif.

Imaginez : une Réserve fédérale sous contrôle direct de la Maison-Blanche, l’impôt sur le revenu fédéral entièrement supprimé, et une production pétrolière record pour viser l’autosuffisance énergétique des États-Unis… 

Mais à quel prix ?

Inflation galopante ? Déficit incontrôlable ? Ou au contraire, une relance économique spectaculaire qui pourrait redéfinir le rôle des États-Unis dans l’économie mondiale ?

Et pour vous, investisseurs ou curieux, les opportunités et les risques sont immenses. 

Quels secteurs vont exploser ? Et surtout, quelles stratégies adopter pour tirer parti de cette révolution économique ?

Scott Bessent et la “Règle des 3”

Donald Trump ne choisit pas ses collaborateurs au hasard. 

Pour son prochain mandat, il a désigné Scott Bessent comme son futur ministre de l’économie, un choix qui suscite autant de curiosité que de controverses. 

Mais qui est vraiment Scott Bessent ? Pourquoi ce financier de Wall Street est-il central dans la stratégie de Trump ? Et surtout, que cache cette fameuse “Règle des 3”, présentée comme le cœur de son projet économique ?

En réalité, Scott Bessent est un stratège clé pour Trump.

D’abord, parce qu’il est loin d’être un inconnu dans le monde de la finance. Ancien directeur des investissements de George Soros entre 2011 et 2015, il a joué un rôle clé dans la gestion de milliards de dollars sur les marchés mondiaux. Il a également travaillé avec des figures légendaires comme Jim Rogers et Stanley Druckenmiller, ce qui lui a valu une solide réputation parmi les élites financières.

Mais ce qui rend ce choix particulièrement intéressant, c’est la manière dont il incarne l’équilibre entre Wall Street d’un côté et les idées nationalistes de Trump de l’autre. 

Contrairement à Steven Mnuchin, son ancien ministre de l’économie, souvent critiqué pour ses affinités “globalistes”, Bessent est perçu comme un homme pro-financier, mais avec une approche également résolument pro-américaine.

Pour Trump, la nomination de Scott Bessent envoie donc un double message. D’un côté, cela rassure les marchés financiers, en montrant qu’un expert respecté sera aux commandes. De l’autre, cela affirme une volonté de rompre avec l’establishment politique traditionnel, en misant sur des réformes économiques audacieuses et parfois controversées.

Tout cela, découle donc sur la “Règle des 3”, une vision simple mais ambitieuse !

Si Scott Bessent a été choisi, c’est avant tout pour sa capacité à mettre en œuvre une stratégie économique structurée autour de ce qu’il appelle la “Règle des 3”. 

Derrière cette formule se cachent en fait trois objectifs clairs qui guideront toute la politique économique de Trump : une croissance économique de 3 % par an, une réduction du déficit public à 3 % du PIB, et une augmentation de la production pétrolière de 3 millions de barils par jour.

1° En ce qui concerne le premier objectif, porter la croissance réelle des États-Unis à un niveau stable de 3 % par an est une ambition plus qu’audacieuse, surtout dans un contexte où les prévisions des dernières années oscillent autour de 2 %.

Mais pour Scott Bessent, cela passe avant tout par une déréglementation massive de l’économie.

L’idée est de libérer les entreprises des contraintes bureaucratiques qui, selon lui, freinent leur compétitivité. Cela concerne particulièrement le secteur énergétique, où les normes environnementales strictes seront fortement assouplies. 

Par exemple, les restrictions sur les forages offshore pourraient être levées, permettant une exploitation accrue des ressources pétrolières et gazières.

Mais ce n’est pas tout. Scott Bessent envisage également de stimuler les investissements privés en collaborant avec des figures comme Elon Musk et Vivek Ramaswamy. Ensemble, ils veulent moderniser les infrastructures énergétiques et technologiques des États-Unis, tout en redonnant confiance aux investisseurs. Pour Bessent, une économie florissante commence par un cadre fiscal et réglementaire simplifié, qui encourage à produire et investir sur le sol américain.

On ne peut qu’espérer que nos chers politiciens français prennent exemple …

Cependant, atteindre une croissance durable de 3 % ne sera pas sans défis.

Les tensions commerciales, les incertitudes économiques mondiales et même les résistances politiques internes pourraient freiner cet objectif. 

Pourtant, Bessent semble convaincu que la relance industrielle et énergétique suffira à transformer le potentiel économique des États-Unis.

2° Le deuxième pilier de la “Règle des 3” concerne le déficit public. 

Actuellement, celui-ci représente environ 6 % du PIB américain, un niveau jugé insoutenable à moyen terme.

Pour Bessent, la solution réside dans une approche pragmatique : il ne s’agit pas de couper brutalement dans les dépenses, mais de stimuler la croissance pour réduire mécaniquement le poids de la dette.

Pour y parvenir, il prévoit de mener un audit approfondi des programmes publics, afin d’éliminer les inefficacités et de recentrer les ressources sur les secteurs stratégiques, comme l’énergie et les infrastructures.

Cela irait donc de concert avec le DOGE (Department of Optimization and Government Efficiency), supervisé par Elon Musk, un projet ambitieux visant à rationaliser les dépenses publiques et moderniser l’administration américaine grâce à l’automatisation, la simplification des processus et une dérégulation agressive, dans le but de réduire le déficit et d’accroître l’efficacité gouvernementale.

Par exemple, les dépenses liées à des programmes jugés non essentiels pourraient être réduites, tandis que des initiatives à fort retour sur investissement, comme la modernisation des infrastructures énergétiques, seraient priorisées.

Mais ici encore, la tâche est colossale. Réduire le déficit tout en baissant les impôts et en augmentant certains investissements stratégiques semble, à première vue, contradictoire. 

C’est une équation presque impossible à résoudre sans une croissance économique exceptionnelle ou des coupes budgétaires significatives dans des secteurs sensibles comme la défense ou la sécurité sociale.

3° Enfin, le dernier volet de la “Règle des 3” concerne l’énergie. 

Scott Bessent veut augmenter la production pétrolière américaine de 13,5 millions à 16,5 millions de barils par jour, un objectif qui placerait les États-Unis en position de quasi-autosuffisance énergétique.

Pour cela, il prévoit d’intensifier l’exploitation des ressources nationales, notamment dans des zones aujourd’hui protégées, comme l’Alaska ou certaines régions offshore. 

En supprimant les réglementations environnementales jugées trop contraignantes, il espère réduire les coûts de l’énergie pour les ménages et les entreprises, tout en renforçant la compétitivité industrielle des États-Unis.

Cependant, ce plan suscite déjà de nombreuses critiques, notamment de la part des défenseurs de l’environnement. Les impacts écologiques d’une telle politique pourraient être majeurs, avec des conséquences à long terme sur les écosystèmes et le climat.

La “Règle des 3” incarne donc parfaitement l’approche de Trump : simple, percutante, mais aussi risquée. 

Si elle réussit, elle pourrait transformer l’économie américaine, en relançant la croissance, en maîtrisant les déficits, et en renforçant l’indépendance énergétique. 

Mais si elle échoue, elle pourrait exacerber les déséquilibres économiques, provoquer une inflation persistante, et aggraver les tensions sociales et environnementales.

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Les Cinq Piliers de la Politique Économique de Trump II

Au-delà de la “Règle des 3”, le programme économique de Donald Trump repose sur cinq piliers principaux. 

Ces mesures, déjà amorcées lors de son premier mandat, prennent aujourd’hui une dimension encore plus radicale. Elles touchent au commerce, aux impôts, aux taux d’intérêt, à l’énergie et à la déréglementation. 

1° Le premier pilier et qui n’est pas des moindre a trait au protectionnisme commercial et vers une guerre tarifaire amplifiée !

Trump avait déjà marqué son premier mandat par une escalade des droits de douane, notamment contre la Chine. Cette stratégie visait à “protéger” l’industrie américaine de la concurrence étrangère. 

Lors de ce second mandat, Trump veut donc aller encore plus loin, avec des droits de douane massifs non seulement contre la Chine, mais aussi contre le Canada, le Mexique et même l’Union européenne. 

Pourtant, les résultats économiques restent mitigés. 

Si certaines entreprises nationales ont pu bénéficier de ces mesures, l’emploi manufacturier n’a pas connu de véritable rebond.

Cela devient encore plus significatif lorsqu’on examine la part de l’emploi manufacturier par rapport à l’ensemble des emplois.

Si le président républicain promet que ces taxes douanières financeront en partie son programme ambitieux, elles risquent surtout de peser sur les consommateurs américains.

En effet, les droits de douane ne sont rien d’autre qu’une taxe supplémentaire, directement répercutée sur les prix des produits importés. 

Cela alourdit les coûts pour les consommateurs américains, réduit leur pouvoir d’achat, particulièrement pour les ménages les plus modestes, souvent dépendants des produits importés à bas prix, et provoque des distorsions sur le marché. 

Ces effets, potentiellement négatifs à moyen et long terme, affectent l’économie nationale et internationale, tout en augmentant le risque d’escalade des tensions commerciales et l’incertitude pour les entreprises. 

Comme le disait si bien Frédéric Bastiat : “Si les marchandises ne traversent pas les frontières, les soldats le feront”.

2° Le deuxième pilier de la politique de Trump tourne autour d’un dollar faible.

Contrairement à ce que l’on pourrait attendre d’un président prônant l’Amérique forte, Trump envisage un affaiblissement stratégique du dollar. 

L’objectif ? 

Rendre les exportations américaines plus compétitives à l’international tout en rendant les importations plus coûteuses. 

Cela s’inscrit justement dans la continuité du point précédent et dans sa vision de réduire le déficit commercial et de stimuler la production nationale.

Un dollar faible pourrait relancer certains secteurs industriels en difficulté, en facilitant l’accès des produits américains aux marchés étrangers en les rendant plus compétitifs.

Cela rendrait également les importations plus coûteuses, ce qui peut exacerber l’inflation domestique et revient donc à augmenter une nouvelle fois les droits de douane de manière détournée.

Cette politique pourrait donc nuire au statut du dollar comme monnaie de réserve mondiale, affectant la capacité des États-Unis à financer leur dette à faible coût susceptible de creuser encore plus le déficit et donc augmenter la charge de la dette et la dette publique de manière générale.

3° La mesure suivante vise à prendre en quelque sorte la main sur la Réserve Fédérale Américaine au travers, notamment de taux d’intérêt bas.

Théoriquement indépendante du pouvoir politique, souvent perçue comme une institution intouchable, garante de la stabilité économique des États-Unis, la FED joue un rôle crucial en contrôlant les taux d’intérêt, en régulant l’inflation et en supervisant le système bancaire. 

Mais pour Donald Trump, cette indépendance n’est qu’un frein à ses ambitions. 

Après avoir critiqué ouvertement la Fed lors de son premier mandat, il semble désormais prêt à en prendre le contrôle et il ne cache pas sa volonté de maintenir des taux d’intérêt aussi bas que possible. 

Il estime qu’un environnement monétaire accommodant est essentiel pour stimuler la croissance et financer son programme. En alignant la Fed sur sa vision, il espère que les taux resteront proches de zéro, même en cas de tensions inflationnistes.

Pendant son premier mandat, Trump a souvent exprimé son mécontentement envers Jerome Powell qu’il avait, à plusieurs reprises, accusé de “saboter” la croissance américaine en maintenant des taux d’intérêt qu’il jugeait trop élevés.

Or, en 2026, le mandat de Jerome Powell à la présidence de la Fed prendra fin. 

Trump aura donc l’opportunité de nommer un nouveau président plus aligné avec sa vision et pourrait même aller encore plus loin en modifiant les règles du jeu pour réduire l’indépendance de la Fed et renforcer le rôle du Trésor.

Cette mainmise sur la Réserve Fédérale ne serait évidemment pas sans conséquence, à commencer par un risque de surchauffe de l’économie.

Si une baisse rapide des taux d’intérêt pourrait stimuler la consommation et l’investissement, favorisant une relance économique à court terme, une surchauffe limiterait aussi les marges de manœuvre de la Fed pour gérer de futurs chocs économiques.

De même, si les taux bas réduiraient temporairement le coût de la dette, qui occupe aujourd'hui le deuxième poste de dépenses de l’État,

ils encourageraient un endettement accru.

De plus, une Fed perçue comme influencée par des considérations politiques risquerait de perdre la confiance des marchés internationaux, entraînant une baisse de la demande pour les obligations américaines et rendant le financement de la dette plus onéreux. 

Cette situation irait à l’encontre de l’objectif de maintenir des taux bas, poussant ainsi le gouvernement à recourir à la création monétaire pour financer ses dépenses, ce qui alimenterait l’inflation.

Le quatrième et avant dernier pilier concerne la baisse massive des impôts.

Trump souhaite réduire l’impôt sur les sociétés à 15 %, contre environ 21 % actuellement. 

Il envisage également d’éliminer totalement l’impôt fédéral sur le revenu des particuliers, des baisses d’impôts, financées par une augmentation significative et hypothétique des recettes provenant des droits de douane. 

Cependant, une telle stratégie semble difficilement viable, étant donné que les droits de douane ne représentent actuellement qu’une fraction des recettes fédérales.

Pour se faire une idée, tandis que l’impôt sur le revenu rapporte actuellement plus de 2 000 milliards de dollars de recettes, soit 50% du budget fédéral, les droits de douane n’en rapporte que 80 milliards, soit 2% !

Donc à moins de détruire complètement le commerce international en imposant des droits de douanes démentiels et creusant une fois de plus le déficit, les résultats risqueraient d’être peu concluants.

5° Finalement, le dernier pilier concerne la déréglementation.

Trump avait déjà marqué son premier mandat par une politique agressive de déréglementation, illustrée notamment par un décret exigeant l’élimination de deux réglementations pour chaque nouvelle règle introduite. 

Cette stratégie, qui avait pour but de simplifier drastiquement l’environnement des affaires, avait particulièrement ciblé des secteurs comme l’énergie et l’environnement. 

Pour ce second mandat, Trump semble prêt à redoubler d’efforts, avec une ambition clairement affichée : libérer totalement l’économie américaine des contraintes réglementaires qu’il considère comme un frein à la compétitivité des entreprises. 

Cette déréglementation se concentrera notamment sur le secteur bancaire

et le secteur énergétique, pierre angulaire de la stratégie économique de Trump.

L’objectif, dans la continuité de la “règle des 3” est de permettre aux États-Unis de produire localement tout ce dont ils ont besoin, rendant l’économie américaine totalement indépendante des fluctuations des marchés internationaux. 

De plus, en facilitant les projets énergétiques grâce à une simplification des processus administratifs, Trump veut non seulement réduire les coûts pour les entreprises, mais aussi abaisser les prix de l’énergie pour les consommateurs.

Le programme économique de Trump ouvre des opportunités d’investissement stratégiques, particulièrement dans l’énergie, avec une dérégulation favorisant la production pétrolière et les infrastructures énergétiques. 

Les secteurs de la technologie et de l’automatisation, dynamisés par des figures comme Elon Musk, offrent également un potentiel de croissance, notamment dans l’intelligence artificielle et la modernisation des infrastructures. 

Par ailleurs, un dollar affaibli et des droits de douane pourraient rendre les exportations américaines plus compétitives, stimulant les industries manufacturières et agricoles. 

Enfin, dans un contexte d’incertitude monétaire et d’inflation possible, les métaux précieux et les actifs refuges représentent des options de diversification intéressantes pour les investisseurs cherchant à équilibrer risques et rendements.

Conclusion

Pour conclure, si certaines mesures du programme de Trump, telles que la déréglementation ou la baisse des impôts, sont à saluer, son projet reste fondamentalement incohérent.

Le protectionnisme économique, par une escalade des droits de douane, agit comme une taxe cachée sur les consommateurs, alourdit les coûts, réduit le pouvoir d’achat et distorsionne les marchés en favorisant artificiellement des secteurs inefficaces. Une telle stratégie s’oppose aux principes de libre-échange et à une allocation optimale des ressources.

De plus, la volonté de maintenir des taux d’intérêt bas par une mainmise sur la Fed risque d’alimenter l’inflation et de fragiliser la monnaie, remettant en cause la stabilité monétaire et la discipline budgétaire. À cela s’ajoute l’absence de réduction significative des dépenses publiques, rendant les baisses d’impôts massives et les déficits croissants difficilement viables à long terme. Cette dépendance accrue à la dette publique s’oppose aux principes d’un État restreint et d’une gestion budgétaire responsable.

En définitive, ce programme semble davantage relever d’un populisme économique déguisé, visant à renforcer l’interventionnisme de l’État tout en perpétuant les déséquilibres hérités des administrations précédentes, y compris celle de Joe Biden.

Bien que promettant des transformations majeures — de la capture de la Fed à la suppression de l’impôt sur le revenu fédéral, en passant par un protectionnisme renforcé — ce programme repose sur un pari risqué. Si certaines mesures pourraient stimuler la croissance, renforcer l’indépendance énergétique des États-Unis et offrir un nouvel élan à l’industrie nationale, les risques d’inflation galopante, d’un déficit public hors de contrôle et d’un affaiblissement du dollar menacent de déstabiliser l’économie américaine et mondiale.

Ce pari sur un “America First” renouvelé pourrait redéfinir l’économie mondiale… ou accélérer des déséquilibres systémiques coûteux pour tous.

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