Après avoir sondé notre communauté au sujet de l'éducation financière, une thématique a clairement émergé en tant que favorite : l'investissement en bourse pour les débutants. L'investissement peut sembler intimidant, mais c'est un pilier essentiel pour faire fructifier votre patrimoine et contrer les effets de l'inflation. Dans cette vidéo, nous allons dissiper les mythes entourant la bourse, expliquer pourquoi il est crucial d'investir dès maintenant, et vous donner les clés pour commencer, que vous soyez novice ou que vous ayez déjà fait quelques pas dans ce monde financier.
La Bourse : Comprendre les Bases
Tout d'abord, qu'est-ce que la bourse ? Pourquoi est-il si important d'investir, surtout de nos jours ? Et pourquoi devriez-vous surmonter vos appréhensions pour vous lancer dans cette aventure ? Avant de plonger, il est primordial de comprendre que l'investissement en bourse comporte des risques, mais ils ne sont pas insurmontables. Rappelez-vous que ces informations sont à des fins éducatives et ne constituent pas des conseils en investissement. Avant de prendre une décision financière, consultez un conseiller financier qualifié.
Pour commencer, rappelons que notre formation en finance et ETF est une ressource complète qui vous permettra de comprendre les tenants et aboutissants de l'investissement, de choisir les bons outils, de passer des ordres en bourse et de calculer vos performances. Le point fort est que nos formations sont éligibles au CPF ou aux OPCO.
Pourquoi Investir en Bourse ?
Investir en bourse est essentiel pour faire fructifier votre argent et contrer les effets de l'inflation. Imaginons que vous ayez économisé 1 000 €. Si vous les laissez simplement dormir sous votre matelas, leur valeur diminuera au fil du temps en raison de l'inflation. Investir, c'est donner à votre argent l'opportunité de croître, de sorte qu'il conserve son pouvoir d'achat et génère potentiellement des profits.
La philosophie de base de l'investissement est simple : vous investissez dans un actif en espérant qu'il prenne de la valeur à l'avenir, vous offrant un rendement supérieur à votre investissement initial. Par exemple, acheter une maison peut vous rapporter des loyers et voir sa valeur augmenter avec le temps.
La Bourse et ses Multiples Possibilités
Il existe de nombreuses façons d'investir, mais dans cette vidéo, nous nous concentrons principalement sur l'investissement en actions. Les actions sont la base de l'investissement et représentent souvent le premier choix pour les investisseurs novices. Vous n'avez pas besoin de sommes astronomiques pour débuter, l'investissement n'est pas réservé aux riches.
Comment Investir en Actions ?
Investir en actions signifie devenir propriétaire d'une partie d'une entreprise. Par exemple, lorsque vous achetez des actions d'Apple, vous détenez une part de cette entreprise. Pour réaliser ces transactions, vous avez besoin d'un courtier ou broker. Les gains en bourse proviennent généralement de deux sources : la revente d'actions à un prix supérieur à celui d'achat et les dividendes, qui sont des paiements réguliers aux actionnaires.
Les fonds indiciels : une Option Solide
Si vous êtes novice en investissement, il est recommandé de ne pas choisir des actions individuelles. Les fonds indiciels, également appelés ETF (Exchange Traded Funds), sont une excellente alternative. Un fonds indiciel suit la performance d'un indice boursier spécifique, tel que le S&P 500 aux États-Unis ou le CAC 40 en France. Ces fonds offrent une diversification immédiate et sont gérés par des professionnels.
Conseils pour les Débutants
Pour investir en actions individuelles, suivez ces principes :
- Investissez dans un domaine que vous connaissez bien.
- Comprenez ce que vous achetez : renseignez-vous sur les entreprises.
- Misez sur des entreprises fiables et leaders sur leur marché.
- Diversifiez votre portefeuille avec au moins dix actions pour réduire les risques.
Surmontez Vos Craintes
Une question courante est : "Puis-je tout perdre en bourse ?" Les marchés peuvent connaître des baisses, mais sur le long terme, ils ont tendance à augmenter. L'histoire montre que même après des crises, les marchés se sont redressés. Il est important de garder la patience, de ne pas céder à la panique et de rester concentré sur vos objectifs à long terme.
Conclusion
Investir en bourse est un excellent moyen de faire fructifier votre argent, même en commençant avec de petites sommes. Warren Buffett conseille de considérer les fonds indiciels comme une option solide. La diversification, la connaissance des entreprises et la patience sont vos atouts pour réussir en bourse. Si vous avez des questions ou des sujets financiers spécifiques que vous aimeriez que nous abordions dans de prochaines vidéos, n'hésitez pas à nous les faire part dans les commentaires. Nous sommes là pour vous guider vers la liberté financière. N'oubliez pas de liker cette vidéo, de vous abonner à notre chaîne et d'activer la cloche pour ne rien manquer de nos prochaines publications. Investir, c'est le chemin vers la richesse.
Les États-Unis feront tout ce qui est en leur pouvoir afin de contrer la Chine : c’est la conclusion à laquelle le gouvernement chinois est arrivé !
De l’autre côté de l’atlantique, à Washington, les dirigeants sont catégoriques sur le fait que la Chine envisage de supplanter les États-Unis en tant que première puissance mondiale.
Voici l’état actuel des pensées des deux superpuissances mondiales qui donne à réfléchir sur cet antagonisme croissant et qui, compte tenu de la montée des tensions, est susceptible de provoquer un véritable conflit.
C’est d’ailleurs pour cette raison que, récemment, Henry Kissinger a tiré la sonnette d’alarme à un moment où les pays du G7 cherchent l’unité face à la menace chinoise.
Qu’en est-il concrètement ?
Quels sont ses avertissements et quels sont les domaines dans lesquels les deux blocs s’affrontent actuellement ?
L’alerte de Kissinger
Le 27 mai prochain, Henry Kissinger, ancien secrétaire d'État des États-Unis fêtera ses 100 ans.
Aujourd’hui, on peut clairement dire que strictement personne autour de la planète n'a plus d'expérience dans les affaires internationales et le monde diplomatique que lui.
D'abord considéré comme un grand spécialiste de la diplomatie du dix-neuvième siècle, avant de devenir conseiller américain à la sécurité nationale et secrétaire d'État, pour finalement devenir consultant auprès de monarques, présidents et premiers ministres durant les 46 dernières années, Henry Kissinger a récemment fait connaître ses inquiétudes quant aux tensions grandissantes entre les différents blocs et notamment les deux superpuissances que sont les États-Unis et la Chine.
En effet, selon lui, les deux parties se sont convaincues mutuellement que chacune d’elle représentait un danger stratégique vis-à-vis de l’autre et que nous serions sur la voie d'une confrontation entre grandes puissances.
L’ancien conseiller américain est alarmé par l'intensification de la concurrence entre la Chine et l'Amérique pour la prééminence technologique et économique.
Alors que la Russie se rapproche de plus en plus de la Chine et que la guerre fait rage sur le flanc oriental de l'Europe, il craint que l’intelligence artificielle ne soit sur le point de suralimenter la rivalité sino-américaine.
Partout dans le monde, l'équilibre des forces et la base technologique de la guerre évoluent si rapidement et de tant de manières différentes que les pays ne suivent aucun ordre bien établi sur lequel baser leurs règles.
Or, en l’absence d’ordre, le recours à la force devient l’une des dernières options.
Nous serions donc dans une situation classique d'avant-guerre où aucune des parties n'a beaucoup de marge de concession politique et dans laquelle toute perturbation de l'équilibre pourrait entraîner des conséquences catastrophiques.
Bien qu’il soit vilipendé par beaucoup comme un belliciste pour son rôle dans la guerre du Vietnam, Kissinger, auteur du livre “l’ordre du monde”, considère l'évitement des conflits entre les grandes puissances comme le centre de l'œuvre de sa vie.
Après avoir été témoin du carnage causé par l'Allemagne nazie et avoir subi le meurtre de 13 de ses proches parents au cours de l'Holocauste, il est devenu convaincu que la seule façon d'empêcher un conflit est au travers de la diplomatie, idéalement fortifiée par des valeurs communes.
Autrement dit, le sort de l'humanité dépend de la capacité de l'Amérique et de la Chine à s'entendre et donc, compte tenu des progrès rapides de l’intelligence artificielle, les deux puissances n’auraient plus que 5 à 10 ans pour trouver un terrain d’entente.
Le problème c’est que :
1° Premièrement, du côté chinois, il est fréquent de penser que l’influence et la puissance américaine est déclinante ce qui permettra à l’empire du milieu de supplanter les US, à la suite d’une évolution historique logique.
En effet, aux yeux des chinois, l’ordre mondial voulu par les États-Unis se fonde sur des règles, mais des règles américaines.
Or, les dirigeants chinois se sentent insultés par la condescendance occidentale, consistant à accorder des privilèges à la Chine si elle se comporte bien alors que selon l’Empire du milieu, ces privilèges devraient leur revenir de droit, en tant que puissance montante.
2° Deuxièmement, du côté américain, Kissinger met en garde contre une mauvaise interprétation des ambitions de la Chine.
Si aux yeux de Washington, il est indéniable que la Chine souhaite dominer le monde, la Chine pourrait simplement vouloir retrouver sa puissance d’antan sans pour autant se diriger vers une domination mondiale.
Le retour de la Chine sur la scène mondiale
Il faut savoir qu’historiquement, la Chine était un empire plutôt renfermé sur lui-même.
Le problème, c’est que durant le dix-huitième siècle, les idées du bloc occidental se distinguaient dans une large mesure des idées qui guidaient la pensée chinoise, bien que certaines similitudes au niveau économique pouvaient être mises en avant.
En effet, la Chine se considérait comme le centre culturel de l'univers.
Un point de vue qui se reflète d’ailleurs dans le concept même de l'Empire du Milieu et même le mot chinois pour le mot “Chine”, Zhōngguó, se traduit littéralement par “pays du milieu”, “centre du monde”.
Or, dans le même temps, la Chine considérait la plupart des peuples non chinois comme des “barbares non civilisés” et donc toute relation commerciale envisagée par un pays étranger avec la Chine ne pouvait s’exercer qu’au travers d’un système tributaire.
La base de ce système était l'acceptation de la supériorité culturelle chinoise et une forme de soumission vis-à-vis de l'Empereur.
Le système tributaire fournissait ainsi à la Chine un moyen de réguler le flux de marchandises étrangères à travers les frontières impériales, afin d'identifier les partenaires commerciaux les plus avantageux.
Ce phénomène était exacerbé par le système cantonal qui concentrait tous les échanges sur le port sud de Canton, seul port chinois ouvert au commerce avec les étrangers.
Or, l’Europe du dix-huitième siècle raffolait des produits de luxe chinois et en particulier la soie, la porcelaine ainsi que le thé.
À cette époque, les pays européens et notamment la Grande-Bretagne importaient massivement les marchandises chinoises, entraînant un déséquilibre commercial entre la Chine et la Grande-Bretagne au bénéfice des Chinois.
Dans le même temps, au cours de cette période, 400 millions de Chinois vivent en autosuffisance presque complète dans un immense territoire ce qui fait que la Chine n’a pas besoin de produits européens et n’en réclame pas.
Sauf que, la Grande-Bretagne est un pays grandement influencé par la pensée mercantiliste qui est une doctrine économique prônant le développement économique d’une nation par le commerce extérieur.
Selon cette doctrine largement démontée depuis, notamment par Adam Smith, mais pourtant soutenue par de nombreux adeptes encore aujourd’hui, il est nécessaire de toujours plus exporter de marchandises que ce que l’on en importe.
Autrement dit, il est préférable d’avoir une balance commerciale excédentaire en mettant en place notamment des mesures protectionnistes.
Or, comme on vient de le voir, la Chine ne réclamait pas de biens britanniques alors que l'Angleterre raffolait des marchandises chinoises provoquant ainsi une balance commerciale très largement déficitaire en Angleterre.
Le commerce de l’opium fut donc perçu par la Grande-Bretagne comme le moyen idéal pour renverser l'équilibre économique.
Avantage supplémentaire, leur présence en Inde et la création de la Compagnie des Indes Orientales permit à l'Angleterre de faire exploser l’exportation d'opium vers la Chine afin de rééquilibrer la balance commerciale avant de la rendre excédentaire en sa faveur !

Ce n’est qu’après les interdictions répétées de la Chine quant à l’importation, la fabrication et la consommation de la drogue, provoquant la réaction de l’Angleterre qui voyait comment sa balance commerciale allait une nouvelle fois s’inverser, que les guerres de l’opium furent déclenchées par les puissances occidentales.
Comme le disait si bien Frédéric Bastiat : “si les marchandises ne traversent pas les frontières, les soldats le feront”.
La défaite de la Chine et la chute de l’Empire marquèrent ainsi le début d'une époque connue sous le nom du siècle d'humiliation.
Encore aujourd’hui, il est essentiel de comprendre les raisons des guerres de l'opium pour apprécier l'impact profond qu'elles ont eu sur le destin de la Chine dans la mesure où elles ont servi de catalyseur, marquant le début de la reconquête de sa place légitime sur la scène mondiale.
En ce sens, d’après Henry Kissinger, la peur de la Chine pourrait ne pas être justifiée bien qu’une part de doute subsiste.
En effet, au cours de son histoire, plus que la domination mondiale, l’empire du milieu visait un accroissement total de ses capacités, inspirant l’admiration et le respect.
Dans l'histoire chinoise, la plus grande peur des responsables a d’ailleurs été les bouleversements internes et c’est pour cette raison qu’ils ont régulièrement essayé d'empêcher les étrangers d'entrer et que la Grande Muraille a été construite.
La montée des tensions
Aujourd’hui, la situation dans laquelle se trouve la Chine est loin d’être similaire à celle en vigueur après la guerre de l’opium. Désormais, l’empire du milieu a développé de véritables capacités stratégiques faisant de lui un vrai concurrent vis-à-vis des États-Unis.
Désormais, il y a plusieurs sources de conflit entre les États-Unis et la Chine : les principales étant la guerre commerciale entre les deux pays ainsi que les tensions grandissantes autour de Taïwan, sans compter le nouvel opium de notre siècle qui vient cette fois-ci de Chine : TikTok !
Le fait est que Taïwan est un enjeu stratégique de premier ordre.
Considérée par Pékin comme une forteresse maritime bloquant son expansion dans le Pacifique, l’île est devenue au fil des ans un enjeu géopolitique au centre des rivalités opposant les États-Unis et le Japon à la Chine.
Dans les faits, Taïwan fonctionne comme un État souverain à part entière : l’île a son propre gouvernement, sa propre armée, délivre des visas, dispose de douanes et est représentée aux Jeux Olympiques.
Cependant, cette dernière n’a jamais proclamé son indépendance pour ne pas attiser les tensions avec la Chine qui la considère comme une province rebelle qui finira un jour par rentrer dans le rang.
Selon Kissinger, nous nous trouvons dans une situation similaire à celle d’avant la Première Guerre mondiale où aucune des parties n'a beaucoup de marge de concession politique et où toute perturbation de l'équilibre peut entraîner des conséquences catastrophiques.
Il semble maintenant y avoir une course aux armements qui se développe à travers le détroit de Taïwan, dans laquelle la Chine veut garder ouverte la possibilité d'utiliser la force si nécessaire.
La Chine veut Taïwan plus que l'Occident n'est disposé à le défendre, et la Chine le sait. Mais une guerre à Taïwan retarderait considérablement l'évolution interne de la Chine.
Ainsi, bien que la Chine menace de s'emparer de Taïwan par la force depuis que Tchang Kaï-Chek s’était enfuit et avait déplacé son gouvernement à Taipei, devenue capitale de la République de Chine en 1949 après avoir perdu la guerre civile sur le continent, Pékin a longtemps privilégié les pressions politiques.
Malgré tout, bien que l'invasion russe de l'Ukraine ait attiré l'attention sur la menace potentielle planant sur Taïwan, il existe une grande différence entre les deux situations car une guerre chinoise contre Taïwan pourrait également s’avérer être une guerre contre les États-Unis.
Pour recontextualiser les évènements, en 1971, la Résolution 2.758 intitulé “Rétablissement des droits légitimes de la République populaire de Chine à l'Organisation des Nations Unies” est adopté par l'Assemblée Générale des Nations unies, permettant d’intégrer la République populaire de Chine comme membre de l’ONU.
Cette disposition a eu pour conséquence d'expulser purement et simplement les représentants de Taïwan des sièges qu'ils occupaient, semble-t-il, illégalement.
Quant aux États-Unis, ce n’est que 8 ans plus tard, c’est-à-dire en 1979 que Washington a décidé de transférer la reconnaissance diplomatique de Taipei à Pékin, en adoptant par la même occasion le Taiwan Relations Act dont la vocation était “d’aider à maintenir la paix, la sécurité et la stabilité dans le Pacifique occidental et promouvoir la politique étrangère des États-Unis en autorisant la poursuite des relations commerciales, culturelles et autres entre le peuple des États-Unis et le peuple de Taiwan, et pour d'autres fins”.

Sauf qu’il faut lire entre les lignes pour comprendre à la fois l’étendu du problème et pourquoi la situation pourrait s’avérer être plus que problématique.
Si on fait un zoom et on se focalise notamment sur les points numéro 5 et 6 de cette loi, on peut y lire que la politique des États-Unis est notamment de “doter Taïwan d'armes à caractère défensif; et maintenir la capacité des États-Unis à résister à tout recours à la force ou à d'autres formes de coercition qui mettraient en péril la sécurité ou le système social ou économique de la population de Taiwan”.
Si dans le passé, les États-Unis ont maintenu l'ambiguïté à savoir jusqu'où irait cet engagement, dans le but, à la fois de dissuader Pékin d'envisager une intervention militaire et aussi de décourager Taipei d'officialiser son indépendance, l’année dernière, Joe Biden, avait clairement levé cette ambiguïté en s’engageant à intervenir militairement si une telle situation devait avoir lieu.
En outre, les pays du G7, qui se sont réunis ce week-end, ont prononcé leur plus ferme condamnation de la Chine alors que les économies les plus avancées du monde intensifient leur réponse à ce qu'ils appellent la montée des menaces à la sécurité militaire et économique posées par Pékin.
Critiquant la Chine sur de nombreux points, de sa militarisation de la mer de Chine méridionale à son recours à la coercition économique, les membres du G7 se sont dits sérieusement préoccupés par les événements dans les mers de Chine orientale et méridionale, et s'opposent fermement à toute tentative unilatérale de modifier le statu quo par la force ou la coercition appelant également à une solution pacifique aux tensions dans le détroit de Taiwan.
Évidemment, si un tel conflit venait à avoir lieu, cela ne serait pas sans conséquences, à la fois au niveau des répercussions sur la vie de nombreuses personnes mais aussi au niveau de l’économie mondiale qui ne se porte déjà pas pour le mieux.
De plus, il faut savoir que l’économie de Taïwan est extrêmement importante dans la mesure où une grande partie des équipements électroniques utilisés quotidiennement dans le monde, des téléphones aux ordinateurs portables, en passant par les montres et les consoles de jeux, est alimentée par des semiconducteurs fabriqués à Taïwan.
En guise d’illustration, une seule et unique entreprise taïwanaise, la Taiwan Semiconductor Manufacturing Company aussi connue sous ses initiales TSMC, détient plus de la moitié du marché mondial des puces informatiques pour environ 56 pour cent et le pays est leader dans ce secteur d’activité, loin devant n’importe quel autre pays, avec 66 pour des parts de marché !

TSMC est une "fonderie", c'est-à-dire une entreprise qui fabrique des puces pour le compte d'autres entreprises spécialisées dans leur conception.
Autrement dit, une prise de contrôle chinoise à Taïwan pourrait donner à Pékin un certain contrôle sur l'une des industries les plus importantes au monde.
En effet, malgré les efforts de la Chine pour développer une industrie des puces, seuls 8 pour cent des semi-conducteurs utilisés en Chine sont produits à l’intérieur du pays.
Raison pour laquelle TSMC est une entreprise stratégique et certains économistes chinois poussent le parti communiste à prendre possession de l’entreprise si les États-Unis venaient à imposer des sanctions.
C’est d’ailleurs entre autres pour préserver TSMC que l’entreprise a déjà commencé à délocaliser certaines de ses usines aux États-Unis, au Japon et à Singapour.
C’est également pour cette raison que l’année dernière, le Président Chinois, Xi Jinping a prononcé un discours sur le besoin urgent de l’amélioration du système pour réaliser des percées dans les technologies nationales afin de surpasser l'Occident et de renforcer la sécurité nationale.
Selon Xi Jinping, la Chine doit chercher à devenir une puissance technologique et autosuffisante, dirigée par l'État qui ne dépendra plus autant de l’occident.
L'objectif sous-jacent, selon certains analystes, serait de construire une sorte de forteresse en Chine dans le but de réorganiser la deuxième plus grande économie mondiale afin qu'elle puisse fonctionner sur des énergies internes et, si le besoin s'en fait sentir, résister à un conflit militaire.
Alors que de nombreux américains et pays occidentaux souhaitent découpler leur économie de la Chine, Pékin souhaite également devenir moins dépendant de l'Occident, et en particulier de sa technologie.
La pandémie de coronavirus ne semble être plus qu’un lointain souvenir.
Et pourtant …
Alors que ce monde nouveau, qui nous était promis, n’a visiblement toujours pas pointé le bout de son nez, Big Pharma fait de nouveau parler de lui.
En effet, à l’heure de la publication des résultats financiers des sociétés pour le premier trimestre de cette année 2023, plusieurs données pourraient bien entâcher la réputation de nos sociétés pharmaceutiques préférées.
Si le système de santé américain rayonne au niveau mondial pour son inefficacité et ses services hors de prix, il est également à l’origine du plus grand secteur pharmaceutique de la planète.
Un secteur d’activité qui semble avoir profité de la situation connue au cours des dernières années et qui, semble-t-il, n’est pas prêt de terminer.
Qu’en est-il concrètement ?
Pourquoi le système de santé américain est-il si mauvais ?
Big Pharma refait parler de lui
La vache à lait de l’industrie pharmaceutique.
C’est ainsi que l’on pourrait définir le marché américain !
En effet, pour se faire une idée, aux États-Unis, les médicaments prescrits sur ordonnance coûtent en moyenne 2,56 fois plus chers que dans d'autres pays, autour de la planète.
C’est ce qu’il en ressort d’une étude intitulée “International Prescription Drug Price Comparisons” et qui vise, comme son nom l’indique, à comparer les prix des médicaments vendus aux États-Unis par rapport aux prix des médicaments vendus dans d’autres pays.
Comme on peut le voir sur ce graphique, quelque soit le pays étudié, en comparaison, les prix des médicaments vendus aux États-Unis sont systématiquement plus élevés que les mêmes médicaments vendus dans d’autres pays.
À titre d’exemple, tandis que les prix des médicaments américains sont 1,7 fois plus élevés qu’au Mexique, ils sont 7,7 fois plus élevés qu’en Turquie.
Lorsque l’on tire une moyenne, on se rend compte qu’ils sont 2,6 fois plus élevés que le reste du monde.

Or, cette différence de prix ne s’explique pas par une qualité différente dans les médicaments administrés et prescrits puisqu’encore une fois, il s’agit de comparer les prix d’exactement les mêmes médicaments.
D’ailleurs, phénomène paradoxal, mais qui vient confirmer ces données, en 2018, les ventes de médicaments aux US totalisaient un montant de 464 milliards de dollars sur un montant total, au niveau mondial, de 795,2 milliards de dollars.
Autrement dit, le marché américain à lui seul, représentait plus de 58 pour cent des ventes réalisées par Big Pharma.
Pourtant, dans le même temps, si l’on se focalise sur l’aspect volume, seules 243 milliards d’unités de médicaments avaient été vendues aux États-Unis pour 1.016 milliards d’unités autour de la planète.
Cela signifie que seulement 24 pour cent du volume provient des US.

En comparaison, le volume de vente au Japon était à peu près similaire puisqu’il était de 21 pour cent, alors même que le marché nippon ne représentait que 9,2 pour cent des ventes réalisées par Big Pharma.
On observe donc un déséquilibre énorme dans le rapport prix / volume aux États-Unis par rapport au reste des pays et aucun ne lui arrive à la cheville.

La conclusion que l’on en retire de ces données c’est que, si les États-Unis n’est pas le pays où les entreprises pharmaceutiques vendent le plus, puisque seules 24 pour cent de leur produits y sont commercialisés, en revanche, il s’agit du pays où elles vendent le plus cher, puisqu’elles réalisent plus de 58 % de leur chiffre d’affaires.
C’est en ce sens que les États-Unis sont clairement la vache à lait de Big Pharma.
Néanmoins, phénomène étrange, alors même que le marché américain est celui qui rapporte le plus aux sociétés pharmaceutiques, ces mêmes sociétés déclarent ne réaliser pratiquement aucun bénéfice sur leurs ventes réalisées aux États-Unis.

Comment Big Pharma se rempli les poches
Les années 2021 et 2022 ont été des années exceptionnellement rentables pour Big Pharma. Il va sans dire que la pandémie de coronavirus et la vente de vaccins ont joué un rôle prépondérant dans cette capacité à engranger d’énormes bénéfices.
Par exemple, Pfizer, qui est sans aucun doute LA société pharmaceutique par excellence, puisque la plus grande au monde, et qui a fait grandement parler d’elle au cours de la période morose que nous avons vécu, d’après la publication de ses derniers résultats, en 2022, le chiffre d’affaire total de l’entreprise s’est élevé à 100 milliards de dollars. Sur ces 100 milliards de dollars, 37,8 milliards de dollars et près de 19 milliards de dollars, soit 56,8 milliards de dollars provenaient du Comirnaty et du Paxlovid respectivement, c’est-à-dire un vaccin et un médicament contre le covid-19.
Autrement dit, plus de 56 pour cent du chiffre d’affaires de l’entreprise était tiré par la vente de médicaments liés au coronavirus.
Si l’on se focalise sur les six plus grandes compagnies pharmaceutiques américaines que sont Pfizer, Johnson & Johnson, Merck, Abbvie, Bristol Myers ainsi qu’Amgen, on observe que sur les 385 milliards de dollars de revenus touchées par Big Pharma, 214 milliards de dollars proviennent des États-Unis, tandis que 171 milliards de dollars proviennent de l’étranger.
Pourtant, dans le même temps, les bénéfices réalisés aux États-Unis ne s'élèvent qu’à 10 milliards de dollars contre 92 milliards de dollars dans le reste du monde.

Autrement dit, curieusement, la plupart des ventes réalisées par Big Pharma se font au pays de l’oncle Sam mais, dans le même temps, les bénéfices proviennent majoritairement du reste du monde.
Ce phénomène est d’autant plus marquant que ce même schéma de faibles bénéfices américains par rapport au chiffre d’affaires américains se répète année après années :

En revanche, au cours de la même période, de nombreuses grandes sociétés pharmaceutiques américaines ont régulièrement déclaré des bénéfices étrangers importants par rapport à leurs revenus étrangers.

Une telle tendance est d'autant plus frappante que, comme vu précédemment, les États-Unis sont bien connus pour avoir les prix des médicaments les plus élevés au monde.
Par conséquent, il est très curieux que la majeure partie de l'industrie pharmaceutique américaine peine à gagner de l'argent sur ses opérations aux États-Unis alors qu’elle vend au prix fort, tout en faisant état de bénéfices importants dans des pays où les prix sont bien plus bas.
Du coup, la question que l’on peut se poser est : comment les géants pharmaceutiques font-ils cela ?
La réponse est on ne peut plus simple !
En fait, Big Pharma a mis en place différentes stratégies permettant d’optimiser ses bénéfices au travers de deux mécanismes :
1° Le premier mécanisme a trait au transfert de bénéfices.
Il faut savoir que l’économie américaine est de plus en plus une économie du savoir, dans laquelle une grande partie des investissements des entreprises implique des dépenses de propriété intellectuelle plutôt que des dépenses d’équipements ou dans des usines.
Ainsi, si les sociétés pharmaceutiques américaines sont connues dans le monde entier pour leur esprit d'innovation, en réalité, elles ne fabriquent pas leurs produits les plus importants aux États-Unis.
Au contraire, bon nombre de leurs médicaments protégés par des brevets sont créés en dehors des États-Unis, dans des juridictions à faible fiscalité.
De cette manière, le brevet déposé par la filiale étrangère est ensuite vendu à la société américaine au prix fort ce qui vient, comme par magie, gommer les bénéfices réalisés aux states.
Je m’explique :
Admettons qu’une filiale de Pfizer en Irlande dépose un brevet valorisé à 100 dollars et que l’entreprise réalise un bénéfice de 120 dollars aux États-Unis.
Si rien n’est fait, Pfizer devra payer 21 pour cent d’impôts sur les 120 dollars de bénéfices, soit 25 dollars 20.

En revanche, si Pfizer réalise un transfert de bénéfices, il suffit que la filiale irlandaise vende le droit d’utiliser le brevet à l’entité située aux États-Unis, ce qui vient diminuer de 100 dollars le bénéfice de Pfizer.
Désormais, comme par magie, Pfizer enregistre un bénéfice de 20 dollars aux États-Unis et les 100 dollars restants sont enregistrés en Irlande, pays particulièrement attractif du point de vue fiscal puisque le taux d’imposition des sociétés se trouve à 12,5 pour cent.

De cette manière, Pfizer paiera 21 pour cent d’impôt sur 20 dollars, soit 4 dollars 20, et 12,5 pour cent d’impôts sur les 100 dollars restants, soit 12,5 dollars.
L’impôt total s’élève désormais à 16 dollars 70 contre 25 dollars 20 dans la première situation. Autrement dit, par ce simple mécanisme, l’entreprise a réduit son taux d’imposition de 21 pour cent à moins de 14 pour cent.
On voit donc comment, au travers de cette stratégie, une partie des bénéfices disparaît d’un pays avec des taux de taxation élevés pour réapparaître ailleurs, où la taxation est plus faible.
C'est le schéma qui ressort d'un examen systématique des rapports financiers annuels des principales sociétés pharmaceutiques américaines cotées. Dans ces rapports, les entreprises détaillent généralement les raisons pour lesquelles leur taux d'imposition réel diffère du taux global de 21 pour cent.
Ce phénomène est particulièrement répandu dans l'industrie pharmaceutique et des grandes technologies, où les brevets sont les principaux actifs des entreprises ce qui permet de mettre en place très facilement ce petit jeu fiscal.
Alors que les usines et les immeubles de bureaux ont des emplacements spécifiques, la propriété intellectuelle réside à peu près partout où une société déclare résider. Par exemple, si Apple décide d'attribuer une grande partie de sa propriété intellectuelle à sa filiale irlandaise, personne n'est actuellement en mesure de l’en empêcher.
Comble de l’ironie, l’entreprise AbbVie qui est connue pour transférer systématiquement la quasi-totalité des bénéfices de ses médicaments protégés par brevet hors des États-Unis a enregistré une perte de 5 milliards de dollars aux États-Unis en 2022 et, dans le même temps, son bénéfice étranger s’est élevé à 18 milliards de dollars.
D’ailleurs, depuis 2013, cette entreprise enregistre des pertes aux États-Unis et des bénéfices dans le reste du monde alors même que 75% de son chiffre d’affaires est réalisé aux États-Unis.
Pfizer reconnaît d’ailleurs en tout petit dans une note de bas de page, parmis les 159 pages de son rapport annuel que :
“Au cours de toutes les années, la réduction de notre taux d'imposition effectif est le résultat de la localisation juridictionnelle des bénéfices et est largement due aux taux d'imposition inférieurs dans certaines juridictions, ainsi qu'à la fabrication et à d'autres incitations pour nos filiales à Singapour et, dans une moindre mesure , à Porto Rico”.

2° Ensuite, le second mécanisme a trait à la réduction d’impôt sous l’ère Trump en vertue du Tax Cuts and Jobs Act de 2017.
À la base, cette réduction d'impôt des sociétés sur les bénéfices, de 35 pour cent à 21 pour cent, partait de la prémisse selon laquelle le taux d'imposition, particulièrement élevé aux États-Unis, provoquait des mouvements de capitaux à grande échelle à l'étranger.
Or, cette fuite des capitaux des entreprises se basait sur des statistiques erronées.
Il faut savoir que, lorsque l’on parle d'investissements étrangers, il en existe deux types : les investissements directs étrangers et les investissements non directs, on parle aussi d’investissements de portefeuille.
Tandis que les investissements directs étrangers impliquent le contrôle de filiales étrangères, les investissements de portefeuille impliquent les achats d'actions et d'obligations.
Or, le Fonds Monétaire International estime que près de 40 pour cent des investissements directs étrangers sont en fait des investissements "fantômes" motivés par l'évasion fiscale et qui ne correspondent pas à de l’investissement à proprement parler.
Il n'est donc pas surprenant que la réduction d'impôt n'ait jamais produit le boom des investissements promis.
De plus, une mauvaise rédaction de la loi fiscale de 2017 concernant le Global Intangible Low-Taxed Income, aussi connu sous son acronyme GILTI, que l’on pourrait traduire par “Revenu incorporel mondial à faible imposition” a fini par inciter les entreprises à déplacer leur production réelle ainsi que les bénéfices déclarés à l'étranger.
Les multinationales américaines déclarent gagner 325 milliards de dollars dans sept juridictions à faible taux d'imposition, que sont les Bermudes, les îles Caïmans, l’Irlande, le Luxembourg, les Pays-Bas, Singapour et la Suisse, et seulement 50 milliards de dollars dans sept des plus grandes économies du monde que sont la Chine, la France, l’Allemagne, l’Inde, l’Italie, le Japon et l’Espagne.

Comble de l’ironie, désormais, les États-Unis importent environ 200 milliards de dollars de produits pharmaceutiques tout en exportant environ 101 milliards de dollars de ces mêmes produits.
D’ailleurs, si les exportations pharmaceutiques américaines ont augmenté pendant la pandémie, cela s’explique par une augmentation de la production américaine de vaccins contre le covid dans le cadre de contrats passés avec le gouvernement américain qui nécessitaient une production nationale, sans quoi, le déficit commercial en matière de produits pharmaceutiques continuerait de se creuser.
De ce fait, si l’on exclut les vaccins des données, les États-Unis importent désormais un peu plus de 150 milliards de dollars de produits pharmaceutiques, tout en exportant un peu moins de 60 milliards de dollars : les importations ayant presque doublé depuis l'adoption de la loi fiscale de 2017.

Or, curieusement, comme on peut le voir, les principales sources d'importation sont l'Irlande, la Suisse et Singapour, avec des importations croissantes en provenance de pays comme la Belgique, qui offrent tous des régimes fiscaux spéciaux aux sociétés pharmaceutiques.

On peut donc clairement dire que les États-Unis génèrent l'essentiel du chiffre d’affaires des sociétés pharmaceutiques américaines, en grande partie parce que les Américains paient leurs médicaments aux prix les plus élevés au monde.
Du coup, arrivés à ce stade, on peut tout naturellement se demander pourquoi les prix aux US sont si élevés et pourquoi le système de santé est de si piètre qualité.
En règle générale, on estime que moins de 5 pour cent des personnes parviennent à obtenir juste à toutes les questions de ce test pourtant très simple !
Si vous n’y avez pas encore participé, c’est LE moment !
Le lien se trouve en description de la vidéo et je vous invite à mettre votre score en commentaire par la suite pour comparer les résultats et voir qui parvient à faire un sans faute !
Big Pharma VS Big State
Lorsqu’il s’agit de comparer les systèmes de santé autour de la planète, le cas des États-Unis, en tant que modèle d'inefficience, vient rapidement à l'esprit.
En effet, les États-Unis ne disposent pas d'un système de santé publique à l'européenne du type Beveridgien, comme en France, où c'est l’État qui est chargé de fournir les services de santé en échange du paiement des impôts, ou du type bismarckien, comment en Allemagne ou en Autriche, où l'État oblige les citoyens à contracter une assurance contrôlée et réglementée.
En ce sens, le soi-disant modèle “privé” américain est souvent décrié.
Pourtant, il n’en est rien …
Les États-Unis dépensent 18 pour cent de leur PIB dans leur système de santé, soit près du double par rapport à la plupart des pays développés, sans pour autant que la santé américaine soit meilleure.

Au contraire, tous les indicateurs montrent que l’oncle Sam est à la ramasse.

De plus, tout est fait pour faire exploser les prix !
1° Du côté de la demande, contrairement à ce que de nombreuses personnes pensent, en réalité, les Américains ne paient pratiquement rien de leur poche.
Il faut savoir que durant la Seconde Guerre mondiale, le Président Franklin Roosevelt a décidé de geler les salaires, en vertu de la loi de stabilisation de 1942.
À cette époque, les entreprises luttaient pour faire face aux pénuries de main-d'œuvre en temps de guerre et le gel des salaires les a laissées dans une grave impasse : comment attirer ou garder les travailleurs en poste si elles ne pouvaient pas accorder d'augmentations ?
Ainsi, au lieu d'offrir des salaires plus élevés, les entreprises se sont mises à les attirer en leur proposant des assurances santé.
Double avantage, non seulement ces dépenses de la part des entreprises étaient déductibles des bénéfices des entreprises et, en plus, elle n’étaient pas considérées comme une augmentation de salaire, à une époque où le taux de taxation pouvait dépasser les 90 pour cent.

En outre, après la fin de la guerre, les syndicats considéraient l'assurance maladie comme un élément essentiel du contrat de travail généralisant l'assurance à des millions d'Américains.

Avec la généralisation de ce système, les salariés n’avaient donc plus besoin de dépenser beaucoup d’argent pour leur couverture médicale.
C’est d’ailleurs ce qu’il en ressort des statistiques puisque seuls 10 pour cent des coûts médicaux sortent de leur poche, tandis que 90 pour cent des dépenses de santé passent par deux agents autres que le patient lui-même : les assureurs privés et/ou l'État, au travers de Medicare et Medicaid.

Aujourd’hui, pour 100 dollars dépensés en soins de santé aux États-Unis, globalement, 45 dollars sont payés par les assureurs et entités privées, 45 dollars sont payés par les programmes d'État Medicaid et Medicare, et seulement 10 dollars par le patient de sa propre poche.
En d'autres termes, les Américains peuvent dépenser 100 dollars en assumant un coût de 10 dollars.

Ainsi, les 90 dollars restants sont payés soit par le gouvernement, soit par l’assurance.
Sauf que, cette socialisation des coûts s’est avérée être contre-productive et fut donc la meilleure manière de faire exploser les prix.
C’est comme si un groupe de 100 personnes se rendant dans un restaurant étoilés se mettait d’accord pour que chaque convive paie un pour cent de l'addition, peu importe ce qu'il mange.
Dans un tel cas de figure, chaque individu aura tendance à commander les plats les plus chers, sachant que, de toute manière, il ne paiera qu’un pour cent de l’addition et l'essentiel des frais sera payé par les 99 personnes restantes.
Eh bien il en va de même en médecine. Cela pousse à l’utilisation des dernières technologies, la consultation de médecins spécialistes et des médicaments les plus chers, sachant que de tortue manière d’autres paieront l’addition.
Le système de santé européen, et notamment français, lui, ne souffre pas de ce problème dans la mesure où c'est le gouvernement qui fixe les dépenses, les coûts et les services médicaux.
Ainsi, au lieu de souffrir d’une augmentation des coûts de santé, nous avons préféré opter pour une dégradation continue de la qualité des services, une pénurie de médecin mal rémunéré et des listes d’attente à ne plus en finir.
Au lieu d’impacter le facteur prix, c’est le facteur qualité qui s’est réduit.
Pour reprendre la métaphore précédente, c’est comme si nous nous rendions dans un restaurant et au moment de choisir, le serveur nous informe que la quantité et la qualité des produits qu’il nous est possible de choisir sont limitées et qu’il faudra patienter un long moment pour être servi.
2° En outre, du côté de l'offre, la concurrence au sein de la profession médicale est extrêmement faible dû à un système similaire au numerus clausus réduisant le nombre de docteurs et rendant ainsi le marché particulièrement concentré :

De plus, les Américains bénéficient d’un traitement médical qui se caractérise par un recours accru à des médecins spécialistes au détriment de médecins généralistes puisqu’encore une fois, le coût n’est pas assumé par le patient.

Et cela se traduit par une très grande disproportion entre le nombre de spécialistes et le nombre de médecins généralistes.
À cela, convient également de prendre en compte ce que l’on appelle la “médecine défensive” qui s’est développée dans les années 70 à cause de la judiciarisation des soins.

Or, “ce type de médecine est une médecine de l’évitement dans laquelle la préoccupation des médecins consiste davantage à se prémunir contre le risque judiciaire qu’à dispenser des soins appropriés à leurs malades. Elle est aussi une médecine plus coûteuse qui conduit les médecins à prescrire des examens complémentaires le plus souvent inutiles, mais destinés, en cas de problème, à prouver aux juges qu’ils n’ont pas été négligents”.

Cette augmentation brutale des prix rend ainsi l'accès aux soins de santé souvent prohibitif en l'absence d'emploi et les classes les plus basses sont celles qui en subissent les effets : ceux qui sont à l'intérieur du système obtiennent une magnifique couverture au détriment de ceux qui sont à l'extérieur.
On comprend donc que l’explosion des coûts de santé aux USA et l’optimisation des bénéfices par les entreprises pharmaceutiques, comme présenté en début de vidéo, est ainsi devenue une aubaine pour Big Pharma.
Une nouvelle fois, on observe comment le gouvernement de connivence avec le secteur pharmaceutique porte préjudice aux citoyens qui finissent par payer les pots cassés.
Comme toujours, l’enfer est pavé de bonnes intentions …
Les investisseurs se ruent sur les liquidités, craignant une récession plus tard dans l'année...
D’ailleurs même Warren Buffett qui a récemment présenté les résultats du conglomérat Berkshire Hathaway pour le premier trimestre de 2023 a continué de remplir son coffre fort dont la pile de cash s’élève désormais à 130,6 milliards de dollars !

Ces investisseurs versent, entre autres, des milliards et des milliards de dollars dans des placements équivalents à des liquidités tels que des fonds du marché monétaire.
Or, aussi paradoxal que cela puisse paraître, depuis maintenant plusieurs années, chaque fois que l’on expérimente de nouvelles tensions au sein du système financier, provoquant la faillite de banques et de nombreux problèmes d’ordre économique, ce que l’on appelle couramment les fonds du marché monétaire, ou Money Market Mutual Funds en anglais, font la une des journaux économiques et financiers.
Certains l’ont peut être déjà oublié ou ne le savaient pas, mais lorsque la crise des subprimes a éclaté en 2007, ce sont justement ces fonds du marché monétaire qui se sont retrouvés face à ce que l’on pourrait assimiler à une sorte de panique bancaire.
Aujourd’hui encore, les problèmes que les banques américaines expérimentent en cette année 2023 entretiennent une relation particulièrement étroite avec ce type de fonds et les références dans les journaux spécialisés refont surface.
Or, pour mieux comprendre la situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement, il est tout simplement primordial de comprendre le fonctionnement et les caractéristiques de ce type de véhicule !
Qu’en est-il concrètement ?
En quoi ces véhicules sont-ils responsables des tensions financières actuelles et quelles perspectives futures sont envisageables ?
Glass Steagal Act, réglementation Q et MMMF
De manière générale, les fonds du marché monétaire sont une alternative aux dépôts bancaires. Cette alternative bien connue dans le monde financier reste pourtant plus ou moins méconnue du grand public.
De ce fait, par nature, ces fonds sont en concurrence directe avec le secteur bancaire traditionnel, concurrence qui gagne de plus en plus de terrain et semble accaparer des parts de marché toujours plus grandes faisant tomber comme des dominos les banques les moins solides et notamment les banques régionales aux États-Unis.
La question que l’on peut légitimement se poser est donc : pourquoi et comment ces véhicules sont-ils apparus ?
En fait, les fonds du marché monétaire sont devenus à la mode au cours des années 70 comme alternative aux dépôts bancaires traditionnels à cause de l’interdiction des banques de payer des taux d'intérêt élevés dans un environnement inflationniste.

Il faut remonter à ce que l’on a appelé à l’époque, la Réglementation Q qui est une réglementation américaine créée dans le cadre de la loi Glass-Steagal Act en 1933 durant la Grande Dépression.
Cette réglementation se déclinait sous la forme de deux mesures visant, d’une part, à interdire aux banques de verser des intérêts sur les dépôts à vue de leurs clients, c’est-à-dire les comptes courants traditionnels, et, d’autre part, à plafonner les taux d’intérêt payés sur les dépôts à terme, c’est-à-dire les comptes d’épargne plus ou moins “bloqués”.

Il faut reconnaître que l’environnement qui a suivi la mise en place de cette disposition n’a pas causé immédiatement des problèmes au secteur bancaire.
En effet, à l’exception de la Seconde Guerre Mondiale, entre le début des années 50 et le début des années 70, l’environnement inflationniste était plutôt stable, permettant aux taux d’intérêt d’être relativement bas ce qui ne portait pas nécessairement atteinte aux banques qui de toute manière se voyaient limitées dans leur capacité à payer des intérêts sur les dépôts de leurs clients.

Cela est assez logique puisqu’en fin de compte, pour qu'un plafonnement de prix puisse poser problème, il faut que le prix du marché soit supérieur au prix plafond, sinon la mesure n'a aucun effet.
Ce serait comme dire, il est interdit de vendre une baguette de pain à plus de 10 euros l’unité alors que, dans la pratique, sauf exception pour le pain de luxe peut-être, aucune boulangerie ne vend du pain à plus de 10 euros la baguette !
Il fallait donc attendre que l’inflation redémarre et que les taux d’intérêt augmentent, afin de lutter contre l’inflation, pour que les méfaits de cette réglementation deviennent perceptibles.
Les problèmes de la réglementation Q sont donc apparus à partir des années 70, années durant lesquelles l’inflation recommençait à atteindre des niveaux à deux chiffres.
Sur le plan économique, les années 70 sont d’ailleurs marquées par l'apparition d’une situation de stagflation, c’est-à-dire une période de stagnation économique et des chiffres d'inflation élevés ce qui, d’un point de vue des théories keynésiennes, était censé être impossible.
Tout comme la situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement, la Réserve Fédérale Américaine se trouve ainsi dans l’obligation d’adopter des mesures de politique monétaire restrictive au travers de hausses de taux d'intérêt afin d’endiguer la hausse inflationniste qui ne retombera à des niveaux convenables qu’une dizaine d’année plus tard.
Le problème c’est que, dans le même temps, les citoyens souhaitaient non seulement profiter de cette hausse des taux pour ainsi mieux rémunérer leur épargne, mais aussi et surtout, ils souhaitaient se protéger contre l’inflation.
Néanmoins, étant donné que les banques ne pouvaient pas payer d'intérêts à leurs déposants en raison de la réglementation Q, les épargnants ont commencé à chercher de nouvelles alternatives.
De ce fait, pour y remédier et éviter de perdre des clients, les banques ont mis en place diverses stratégies pour contourner l'interdiction, en offrant des cadeaux à leurs clients, en leur permettant de profiter de services bancaires à faibles coûts, voire gratuitement ou encore, en octroyant des crédits à taux réduits pour les personnes détenant des comptes spécifiques chez ces entités financières.
En d’autres termes, devant l'impossibilité d'offrir des taux d'intérêt explicites en raison de la réglementation Q, les banques ont proposé le paiement de taux d'intérêt implicites sous une forme différente à la traditionnelle.
Cependant, ce mode de fonctionnement a ses limites et à la fin des années 1960, avec la hausse de l'inflation et des taux d'intérêt à court terme, les paiements en nature des banques ne suffisaient plus à attirer les fonds des clients.
Cela a donc eu pour conséquence d’obliger les directeurs de banques à développer de nouvelles solutions et c’est en 1974, que sont créés les NOW accounts, acronyme anglais de “Negotiable Order of Withdrawal”, que l’on pourrait traduire par Compte d'Ordre de Retrait Négociable.
Les comptes NOW sont une forme de dépôt à vue classique mais qui, grâce à l’ingénierie financière, sont passés outre l'interdiction de paiement d'intérêts de la réglementation Q.
Néanmoins, là encore, l’État est venu fourrer son nez avec cette fois-ci un plafonnement de la rémunération à 5 pour cent jusqu'en 1986, date à laquelle la plupart des limites de taux d'intérêt ont été supprimées et jusqu’en 2011, date à partir de laquelle la réglementation Q à purement et simplement été abrogée.
Comme on peut le voir sur le graphique à l’écran, tout au long des années 70 et des années 80, le principal taux directeur de la Réserve Fédérale Américaine était supérieur à la limite des 5 pour cent imposée aux comptes NOW.

Autrement dit, l’énième tentative de la part des banques pour attirer les fonds de client était vaine, ce qui a une nouvelle fois poussé l’ingénierie financière guidée par la créativité humaine, toujours en avance sur le régulateur, à créer une alternative à la répression financière imposée par Washington : c'est à ce stade que les fonds du marché monétaire ont gagné en popularité et s’est développé la banque dans l’ombre.
Banques VS MMMF : l’émergence du Shadow Banking
Arrivé à ce stade, on est en mesure de mieux comprendre comment les politiciens ont littéralement détruit les banques traditionnelles et ont contribué au développement de ce que l’on appelle en finance le Shadow Banking ou banque dans l’ombre en français.
En effet, compte tenu du plafonnement des taux d’intérêt, dans un environnement d’inflation galopante, portant préjudice avant tout aux épargnants et donc, par voie de conséquences aux banques, les fonds monétaires sont devenus une alternative aux dépôts bancaires.
Pourtant, il convient de rester conscient que les fonds du marché monétaire ressemblent plus à des fonds d’investissement traditionnels, que l’on appelle OPCVM, pour Organismes de Placement Collectifs à Valeur Mobilières, qu’à des banques classiques.
Par conséquent, dans la mesure où lorsque l’on place de l’argent dans ce type de véhicule, l’épargnant ne possède pas un compte courant comme cela est le cas avec la banque, il est légitime de considérer qu’il ne s’agit pas d’un substitut parfait aux dépôts bancaires et donc que la concurrence n’est pas totale.
Et pourtant …
En réalité, les fonds du marché monétaire ont des caractéristiques uniques qui les rendent très similaires aux dépôts.
Pour mieux comprendre, il est possible de se focaliser sur la NAV, acronyme anglais de Net Asset Value, ou valeur liquidative en français.
Pour faire simple, la valeur liquidative correspond à la valeur estimée d'un véhicule d’investissement valorisé au prix du marché à un moment précis.
Autrement dit, comme son nom l’indique, c'est la valeur que l'on obtiendrait si l'on devait liquider le fonds, c’est-à-dire le fermer, en vendant les actifs et en remboursant les dettes pour ensuite récupérer l’argent.
Le résultat est ensuite réparti entre les différents propriétaires du fonds, c’est-à-dire les actionnaires.
On peut donc facilement calculer la NAV au travers de cette formule, ce qui correspond étroitement à ce que l’on appelle valeur comptable pour les entreprises traditionnelles.

La valeur liquidative des fonds est mise à jour périodiquement et dès que la valeur des actifs et des passifs augmente ou diminue, la valeur des actions de ce fonds changera également.
Là encore, on voit que, dans la mesure où la valeur liquidative évolue constamment, un fonds d’investissement ne semble pas être la meilleure alternative aux dépôts bancaires.
En effet, dans le cas des banques traditionnelles la valeur est pour ainsi dire “bloquée”.
Si un individu dépose 1.000 dollars dans une banque, a priori, la valeur nominale du compte bancaire sera toujours de 1.000 dollars et non 950 ou 1.100 dollars.
Et c'est là qu'intervient la particularité des fonds du marché monétaire : leur valeur liquidative est bloquée à 1 dollar. C'est-à-dire que chaque part du fonds commun de placement vaut exactement un dollar.
Si le fonds commun de placement réalise un profit, la valeur liquidative reste bloquée à 1 dollar et la différence est versée sous forme d'intérêts.
Si, à l’inverse, le fonds d'investissement enregistre des pertes, tant qu'elles ne sont pas importantes, la valeur liquidative reste bloquée à 1 dollar également.
Autrement dit, chaque dollar versé à un fonds du marché monétaire vaut exactement un dollar. Ce n'est que lorsque les investissements du fonds les rendent suffisamment mauvais que la parité avec le dollar est rompue : l’expression utilisée en finance pour dire que la NAV casse la parité avec le dollar est “breaking the buck”.
Ainsi, dans la pratique, en “bloquant” la valeur liquidative à 1 dollar, les fonds du marché monétaire sont en concurrence directe avec le système bancaire traditionnel.
En fin de compte, chaque part du fonds a une valeur bloquée d'un dollar de la même manière qu'un dépôt bancaire a sa valeur “bloquée” en termes de dollars. Si je dépose 1.000 dollars dans un fonds du marché monétaire, je me retrouve avec 1.000 parts d’une valeur unitaire d’un dollar.
Le mécanisme est donc assez similaire avec le fonctionnement d’un compte bancaire.
Comment Washington a détruit les banques traditionnelles
De plus et pour couronner le tout, les particularités spécifiques aux comptes bancaires et aux parts de fonds du marché monétaire font qu’avec la réglementation Q, Washington a littéralement détruit les banques.
En effet, l’argent déposé dans une banque ne nous appartient pas, nous ne possédons non pas un titre de propriété mais une créance vis-à-vis de la banque. Les dépôts d’une banque sont donc une dette que l’entité a vis-à-vis de ses clients et cette dernière s’engage à les rembourser lorsque ces derniers le lui réclame.
Or, dans le cas des parts d’un fond du marché monétaire, il s’agit bel et bien de titres de propriété, que l’on pourrait assimiler à des actions. Il ne s’agit donc pas de titres de dettes.
L’un des avantages des dépôts bancaires aux États-Unis, c’est que, contrairement aux parts des fonds du marchés monétaires, ils sont garantis par le Fonds de Garantie des Dépôts jusqu'à 250.000 dollars, montant qui est de 100.000 euros au sein de la zone euro.
Les parts de fonds monétaires, n'étant pas des dépôts, elles ne sont garanties par aucun organisme public. Si le fonds du marché monétaire investi mal, les investisseurs pourraient perdre toutes leurs économies.
Néanmoins, fait intéressant, les fonds du marché monétaire qui ont “broke the buck” se comptent sur les doigts d'une main et généralement, même dans une telle situation, les investisseurs ont récupéré la quasi-totalité de leur argent.
Finalement, en ce qui concerne la business model des deux types d’entités financières, tandis que les banques se trouvent avec un bilan déséquilibré et donc particulièrement risqué, le bilan d’un fonds du marché monétaire est équilibré et, en principe, particulièrement sain.
En effet, les banques investissent à long-terme, sur plusieurs décennies, en se finançant à très court-terme, sur des durées extrêmement courtes.
D’ailleurs, cela s’observe très facilement sur cette représentation du bilan des banques américaines. À titre illustratif, plus de 44 pour cent des investissements des banques sont des investissements sous la forme de prêts majoritairement à long-terme financés par des dépôts à très court-terme.

Les fonds du marché monétaire quant à eux ne sont ni plus ni moins que des fonds d'investissement dont la politique est de placer l’argent des épargnants dans des actifs à très court-terme et présentants très peu de risques de façon à ce que les investisseurs puissent récupérer leur argent en revendant leurs parts du fonds très rapidement et sans enregistrer de perte en capital tout en obtenant un certain rendement sur l’argent placé.
C'est l'une des raisons pour lesquelles ces fonds sont particulièrement stables. De plus, le risque de taux d'intérêt, c’est-à-dire la variation de la valeur des actifs due aux variations des taux d'intérêt, est un risque qui affecte fortement les actifs du secteur bancaire et a un impact très limité sur les actifs des fonds monétaires.
Compte tenu de ce que l’on vient de voir et comme l’illustre ce graphique, les fonds monétaires ont connu une forte croissance peu de temps après leur création accaparant plus de 15 pour cent des parts du marché en l’espace de quelques mois jusqu’à atteindre les 35% en 2001 et 2008.

La baisse des taux qui s’est suivie après la crise des subprimes leur a fait perdre en attractivité, toujours est-il que, désormais, avec la hausse de l’inflation et la remontée des taux d’intérêt, il redevient pertinent d’opter pour ces véhicules de placement et d’ailleurs les encours ne cessent de croître depuis plusieurs mois !

Finalement, on comprend que la situation dans laquelle le système financier se trouve aujourd’hui n’est aucunement dû à un capitalisme sauvage qui serait coupable de vouloir toujours privilégier le profit au détriment d’une prise de risque inconsidérée mais bel et bien à une répression financière et monétaire au travers de la réglementation qui a mis en exergue ses limites à partir des années 70 poussant à l’émergence d’alternatives aux banques.
Cette même réglementation qui est responsable de la création du shadow banking et qui, dans le même temps, cherche désormais à lutter contre ce système dont elle est à l’origine.
Aujourd’hui, ces alternatives, qui étaient presque tombées dans l’oubli, suite à la décennie de taux bas, refont surface et pourraient bien porter le coup de grâce aux banques qui se trouvent en extrême difficulté …
L’enfer est pavé de bonnes intentions et, parfois, il est intéressant d’étudier l’histoire pour mieux comprendre le présent et mieux se positionner vis-à-vis du futur !
1.000 milliards de dollars… C’est le montant de dette publique américaine que la Chine détenait il y a de cela encore un an !

L’Empire du milieu qui, durant de nombreuses années, notamment suite à la crise des subprimes de 2008, était considéré comme le plus grand créancier au monde vis-à-vis des États-Unis et qui accumulait d’énormes quantités de dettes américaines, se trouve désormais en deuxième position.
De plus, curieusement, depuis maintenant un an, le pays a très largement réduit son exposition aux titres de dettes de l’oncle Same.
La chute, par rapport au plus haut degré d’exposition du pays, est historique, puisque de l’ordre de 180 milliards de dollars en l’espace d’un an et de plus de 457 milliards de dollars depuis son plus haut niveau atteint en 2013 !

Du coup, compte tenu de cette situation, beaucoup craignent que la possession de dette américaine par la Chine ne donne à la Chine un outil de domination économique et géopolitique sur les États-Unis et certains parlent même de militarisation des avoirs américains en possession chinoise.
Qu’en est-il concrètement ?
Quelles sont les raisons de détenir autant de dettes et la Chine est-elle en position de force vis-à-vis des États-Unis ?
Dette américaine et pression chinoise
L’exposition de la Chine à la dette publique américaine est clairement entrée dans une nouvelle phase et sa disposition à s’y exposer a visiblement pris un virage à 90 degrés.
En effet, comme on peut le voir sur ce graphique, depuis que le 21ème siècle a commencé, la Chine a passé la moitié de son temps à accroître sa position de créancière vis-à-vis de la dette de l’Oncle Sam, tandis que, désormais, ce phénomène s’est retourné.
La Chine ne cesse de réduire son exposition, année après année.

Néanmoins, malgré cette situation, qui ne sera pas sans conséquence, la Chine reste, après le Japon, le pays qui possède le plus d’obligations publiques américaines.

Aussi, forcément, beaucoup craignent que la possession de dette américaine par la Chine ne donne à l’Empire du milieu un outil de domination économique et géopolitique sur les États-Unis.
En effet, une telle situation serait susceptible de mener les États-Unis à se soumettre à la Chine de part l’emprise économique que cette dernière exercerait.
Pourtant, en réalité, cette appréhension découle d'une mauvaise compréhension de la dette souveraine et de la manière dont les États tirent leur pouvoir de leurs relations économiques.
Le fait est que, l’achat de dette souveraine par des pays étrangers est une transaction financière dont la finalité est plus unificatrice que diviseuse, notamment en ce qui concerne les relations bilatérales entre les deux pays.
D’ailleurs, l'achat de dette souveraine par d'autres nations est une pratique courante qui favorise l'ouverture de l'économie mondiale.
En ce sens, même si la Chine exigeait le remboursement des dettes possédées ou se mettait à revendre une partie des dettes détenues, comme elle le fait actuellement, en fait, l'utilisation du crédit comme mesure coercitive n’est pas nécessairement chose facile et la capacité qu’a un créancier à imposer ses conditions à une nation débitrice n’est pas nécessairement automatique, varie grandement selon les nations au cours de l’histoire et, en règle générale, cela n’est faisable que dans les cas où la nation débitrice se trouve en situation de faiblesse.
Or, dans le cas des États-Unis, la dette américaine est un actif extrêmement populaire et très recherché au sein de l'économie mondiale.
Par exemple, entre 2016 et 2017, la Chine a réduit ses avoirs en bons du Trésor américain pour un montant avoisinant les 200 milliards de dollars.

Pourtant, malgré son ampleur, cette vente n'a pas eu d'incidence significative sur l’économie américaine, limitant ainsi les conséquences négatives qu'une telle action pourrait avoir sur la prise de décision outre-atlantique au niveau économique et géopolitique.
On voit d’ailleurs comment, au fur et à mesure que la Chine a réduit son exposition aux titres de dettes publiques américaines, les investisseurs étrangers ainsi que les investisseurs domestiques s’y sont substitués.

Tout cela, sans compter qu’aujourd’hui et en l’état actuel des choses, la Chine doit maintenir d'importantes réserves de dette américaine, pour pouvoir gérer le taux de change du renminbi vis-à-vis du reste des devises internationales.
Si la Chine venait à liquider soudainement ses réserves, le taux de change de sa monnaie augmenterait, rendant les exportations chinoises plus chères sur les marchés étrangers. En tant que tel, les avoirs chinois en dette américaine ne confèrent pas à la Chine une influence économique importante sur les États-Unis.
Sachant cela, et arrivé à ce stade, la question que l’on peut se poser est : de manière générale, pourquoi les pays accumulent des réserves de change ?
Un accroissement du stock des réserves de change
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, tout pays qui commerce ouvertement avec un pays tiers est susceptible d'acheter de la dette souveraine de cet autre pays.
En termes de politique économique, on parle de triangle d’incompatibilité ou triangle de Mundell pour les intimes.
Autrement dit, en vertu de ce principe, un pays doit nécessairement faire face à un trilemme et peut donc influencer librement deux des trois éléments que sont le taux de change, la politique monétaire et la circulation des capitaux.

Selon ce principe, on ne peut donc avoir à la fois la libre circulation des capitaux, la maîtrise de la politique monétaire et un système de changes durablement fixes. En revanche, l’abandon d’une des trois conditions permet la possibilité des deux autres.
Autrement dit :
-Si un pays choisit de contrôler le taux de change de sa devise vis-à-vis du reste des devises internationales et de conduire une politique monétaire autonome, il devra renoncer à la libre circulation des capitaux.
-Si un pays choisit de contrôler le taux de change de sa devise vis-à-vis du reste des devises internationales et de favoriser la libre circulation des capitaux, il devra renoncer à la politique monétaire autonome.
-Finalement, si un pays choisit de favoriser la libre circulation des capitaux et de mener une politique monétaire autonome, il devra renoncer à sa capacité à contrôler le taux de change de sa devise vis-à-vis du reste des devises internationales.
Or, l’influence du taux de change et l’autonomie de la politique monétaire sont des choix de politiques monétaires effectués par la banque centrale d'un pays et la possession de dettes souveraines étrangères fournit aux pays un moyen de poursuivre leurs objectifs économiques de trois manières différentes :
1° Premièrement, tout pays ouvert au commerce et/ou à l'investissement international a besoin d'un certain montant de devises étrangères pour payer des biens étrangers ou réaliser des investissements à l'étranger.
En effet, dans un monde globalisé tel que le nôtre, les gouvernements, les particuliers ainsi que les entreprises, entretiennent des relations commerciales et réalisent au quotidien des échanges de biens et de marchandises.
Parfois, nous exportons, c’est-à-dire que nous vendons des marchandises à des pays étrangers pour une certaine valeur et, d’autres fois, nous importons, c’est-à-dire que nous achetons des marchandises à des pays étrangers pour une certaine valeur également.
La différence entre les exportations et les importations nous donne donc la balance commerciale.
Or, il est très rare que l’on exporte autant de marchandises que ce que l’on en importe, c’est-à-dire que l’on se retrouve avec une balance commerciale à l’équilibre.
Lorsque la balance commerciale est excédentaire, cela signifie que exporte plus que ce que l’on importe et, inversement, lorsqu’elle est déficitaire, cela signifie que l’on importe plus que ce que l’on exporte.
Or, pour qu’un pays puisse enregistrer continuellement des déficits commerciaux, comme cela est le cas avec les États-Unis par exemple, encore faut-il que ce pays soit en capacité de s'endetter. Cela signifie qu’un pays ne peut importer plus que ce qu’il n’exporte, c’est-à-dire capter de la valeur étrangère sans le lui en donner en retour, que parce que le pays étranger qui lui envoie ses marchandises accepte de lui faire crédit entre guillemets.

En conséquence, lorsqu’un pays comme la Chine vend plus de marchandises aux États-Unis, sans en recevoir autant, cela revient à lui vendre des biens à crédit, crédit qui se retrouve sous la forme de dollars et/ou de dettes publiques américaines.
De plus, lorsqu'un pays achète des marchandises à l’étranger, il se peut que ce pays ait besoin d’utiliser la devise nationale du pays qui lui échange ses marchandises, raison pour laquelle de nombreux pays conservent en stock des devises étrangères en réserve pour pouvoir réaliser ces dépenses et ainsi ne pas devoir constamment aller échanger leur monnaie sur les marchés internationaux.
Les politiques économiques nationales exigent d’ailleurs souvent des banques centrales qu'elles respectent certains ratios d'adéquation des réserves de change et d'autres réserves, notamment lorsque le pays est endetté vis-à-vis de pays étrangers, ce que l’on appelle la dette extérieure, et afin que ce même pays puisse continuer de rembourser ses dettes, notamment en cas de crise.
Le FMI publie également des lignes directrices pour aider les gouvernements à calculer les niveaux appropriés de réserves de change compte tenu de leurs conditions économiques.
C’est donc pour cette raison que, très souvent, la dette souveraine fait partie des réserves de change du partenaire commerciale.
2° Deuxièmement, il est pertinent de conserver des dettes publiques notamment pour influencer les taux de change et ainsi veiller à la stabilité des prix à l’intérieur d’une économie.
Comme on peut le voir sur ce graphique, durant de nombreuses années et ce, jusqu’en 2005, la Chine fixait le taux de change du renminbi par rapport au dollar. Désormais, cette politique de taux de change fixe a été abandonnée bien que, dans la pratique, la banque centrale influence son cours dans une plus ou moins grande mesure.

Ainsi, une manière de manipuler le taux de change, c’est d’acquérir et de stocker des actifs étrangers qui se rapprochent le plus de la monnaie, telle que de la dette publique.
De telle manière, en cas de choc économique provoquant la dépréciation de la devise nationale, le pays peut peut venir taper dans ses réserves d’actifs pour les revendre sur les marchés mondiaux contre sa propre devise. De cette manière, cela permet de rétablir la stabilité du taux de change prévenant ainsi les risques d’instabilité économique.
3° Finalement, la dette publique de certains pays bien notés étant garantie par le gouvernement, les institutions financières privées et publiques la considèrent comme un actif à faible risque avec une forte probabilité de remboursement bien que certaines obligations d'État soient considérées comme plus risquées que d'autres.
En ce sens, dans la mesure où ces actifs sont peu risqués, ils peuvent s’avérer être des solutions d’investissement de choix plutôt que de garder des dollars qui ne rapportent rien du tout afin justement de recycler les dollars perçus en cas de balance commerciale excédentaire lors des échanges internationaux de marchandises.
Compte tenu de ce que l’on vient de voir, on peut donc se demander : quelles sont les raisons poussant la Chine à acheter autant de dettes américaines ?
L’Oncle Sam sous domination chinoise ?
Aujourd’hui, la Chine détient d'importantes réserves de change, qui se sont accumulées au fil du temps en partie en raison des excédents persistants de la balance commerciale, pour empêcher les entrées de trésorerie provenant du commerce de déstabiliser l'économie nationale.
Les importants avoirs du Trésor américain en Chine en disent donc autant sur la puissance des États-Unis dans l'économie mondiale que les particularités propres à l'économie chinoise.
De manière générale, la dette américaine est un actif recherché puisque relativement sûr et liquide. Ainsi, en tant que monnaie de réserve mondiale et monnaie de transaction internationale, le dollar américain est largement utilisé dans les échanges internationaux.
De ce fait, dans la mesure où les biens commerciaux sont libellés en dollars et en raison de sa forte demande, le billet vert peut facilement être échangé.
Néanmoins, malgré les qualités attrayantes de la dette US, le financement continue de la dette américaine inquiète les économistes, qui craignent qu'un arrêt soudain des flux de capitaux vers les États-Unis ne déclenche une crise intérieure.
Ainsi, la dépendance des États-Unis au financement par emprunt présenterait des défis, non pas à cause d’une interruption de la demande chinoise, mais en cas d’arrêt soudain de la demande de l’ensemble des acteurs, notamment en cas de tension, comme cela est le cas actuellement avec la crise du plafond de la dette.
Plus qu’un instrument de domination, en réalité, la Chine achète donc de la dette américaine pour les mêmes raisons que d'autres pays achètent de la dette américaine, avec néanmoins deux grandes caractéristiques.
1° D'un point de vue régional, les pays asiatiques détiennent un montant inhabituellement élevé de la dette américaine en réponse à la crise financière asiatique de 1997. La crise financière de 1997 a incité les économies asiatiques, dont la Chine, à constituer des réserves de change comme filet de sécurité.
Pendant cette crise, l'Indonésie, la Corée, la Malaisie, les Philippines et la Thaïlande ont vu les investissements étrangers chuter d’environ 12,1 milliards de dollars contre 93 milliards de dollars traditionnellement, ce qui représentait l'équivalent de 11% de leur PIB combiné.

En réponse, certains pays comme la Chine, le Japon, la Corée et les pays d'Asie du Sud-Est ont mis en place d'importants fonds de précaution de réserves de change pour les jours difficiles, qui, pour des raisons de sécurité et de commodité, incluent majoritairement de la dette américaine.
Ces politiques ont d’ailleurs été plus que justifiées après 2008, lorsque les économies asiatiques se sont vantées d'une reprise relativement rapide alors que les économies occidentales mirent des années à se relever.
2° D'un point de vue national cette fois-ci, la Chine achète de la dette américaine en raison de sa position d’usine du monde.
En effet, étant donné que la chine a une balance commerciale excédentaire, c’est-à-dire qu’elle exporte plus que ce qu’elle n’importe, on l’a vu, cela revient à faire crédit aux, notamment aux États-Unis.

Le problème, c’est que les exportateurs chinois qui reçoivent des dollars américains pour leurs marchandises vendues aux États-Unis ont besoin de renminbi pour payer le salaires de leurs travailleurs, acheter des biens nationaux ou encore payer des impôts.
De ce fait, ils vendent les dollars qu'ils reçoivent par le biais des exportations à la banque centrale chinoise pour obtenir des renminbis.
La conséquence c’est que cette situation augmente l'offre de dollars et augmente la demande de renminbis ce qui provoque une appréciation du taux de change du renminbi par rapport au dollar ce qui est susceptible de porter préjudice au secteur exportateur chinois en rendant les biens chinois plus chers pour les étrangers.
Or, la stratégie de la Chine consiste précisément à maintenir une croissance interne tirée par les exportations, ce qui contribue à créer des emplois et lui permet, grâce à une telle croissance continue, de maintenir l'engagement productif de sa grande population.
Cette intervention de la banque centrale chinois, que l’on appelle politique de “stérilisation”, crée donc une pénurie de dollars américains, ce qui maintient les taux du dollar à la hausse. Par la suite, la Chine “recycle” les dollars sous la forme de dette publique américaine pour obtenir un certain rendement sur ses réserves de change. Autrement dit, elle échange un type de monnaie, les billets de dollars, contre un autre type de monnaie, la dette publique.
Par conséquent, tant que la Chine continuera d'avoir une économie axée sur les exportations avec un énorme excédent commercial avec les États-Unis, elle continuera d'accumuler des dollars américains et de la dette américaine.
Les prêts chinois aux États-Unis, via l'achat de dette américaine, permettent aux États-Unis d'acheter des produits chinois. C'est une situation gagnant-gagnant pour les deux nations, les deux en bénéficiant mutuellement. La Chine obtient un énorme marché pour ses produits et les États-Unis bénéficient des prix économiques des produits chinois.
Au-delà de leur rivalité politique bien connue, les deux nations sont enfermées dans un état d'interdépendance dont elles profitent toutes les deux, et qui est susceptible de perdurer.
Ainsi, contrairement à ce que l’on pourrait croire et aussi paradoxal que celà puisse paraître, le plus grand risque pour les États-Unis, ce n’est pas la vente de titres de dettes publiques de la part de la Chine mais bel et bien d’un arrêt des relations commerciales. Mais en faisant cela, la Chine provoquerait autant de dégâts à l’économie américaine qu’à sa propre économie nationale.
D’ailleurs, comme l’explique l'anthropologue David Graeber, dans son livre intitulé “Dette : 5.000 ans d’histoire”, même “la Chine estime que le fait de détenir autant de bons du Trésor américain la rend dans une certaine mesure redevable aux intérêts américains, plutôt que l'inverse”.
Pour conclure et compte tenu de ce que l’on vient de voir, on est mieux à même de comprendre pourquoi la Chine à réduit son exposition aux titres de dettes américains. Loin de vouloir voir les États-Unis s’effondrer, l’Empire du milieu a simplement suivi une politique monétaire inverse à celle suivie traditionnellement.
En effet, celle-ci consiste simplement à défendre son taux de change selon la conjoncture économique et donc lorsque le renminbi perd trop de valeur, la chine rachète du renminbi en vendant de la dette publique américaine et, inversement, lorsque le renminbi prend trop de valeur, la chine vend sa monnaie et rachète de la dette publique américaine.

Or, depuis 2014, la Chine s’est mise à baisser les taux d’intérêt pour relancer la consommation interne, dans un contexte où, au contraire, les États-Unis suivaient la même année une politique de resserrement monétaire et par la suite de hausse de taux d’intérêt.

Cela portait donc atteinte au taux de change puisque le dollar avait déjà pris beaucoup de valeur, ce qui correspond précisément au moment où l’Empire du Milieu s’est mis à réduire son exposition à la dette publique américaine.

Les actions de la banque américaine First Republik Bank, se sont effondrées de 98% !

La First Republic Bank devient donc la seconde plus grande faillite de l’histoire des banques américaines après la Silicon Valley Bank…
Qu’en est-il concrètement ?Quelles sont les tensions au sein du secteur bancaire ?
Une nouvelle banque en faillite
Les difficultés financières ne sont pas prêt de toucher à leur fin aux États-Unis tant que les taux d'intérêt resteront à des niveaux aussi élevés.
En effet, les tensions poursuivront leur accumulation au sein du système financier…
La situation dans laquelle se trouve la First Republik Bank était plus qu’envisageable et prévisible…
Comme on peut le voir sur ce graphique, nous assistons à un phénomène qui ne s’était plus observé depuis près d’un siècle.

Les dépôts bancaires aux États-Unis diminuent à une vitesse jamais enregistrée depuis près de 100 ans.
Cela met donc en exergue la pression à laquelle sont confrontés les établissements de crédits US.
D’ailleurs les derniers résultats financiers de la First Republic Bank étaient catastrophiques: elle perdait des dépôts en quantités massives alors que, dans le même temps, ses actifs, c'est-à-dire ce qu'elle finance en contrepartie de ses dépôts étaient majoritairement des actifs à long terme.
De plus, il faut rester conscient qu’il existe une relation inverse entre les taux d'intérêt et la valeur des actifs, de manière générale et d’autant plus en ce qui concerne les titres de dettes telles que les obligations.
Concrètement, il y a 2 facteurs à prendre en compte : la variation des taux d’intérêt d’une part et la durée de l’actif de l’autre.
En d’autres termes, plus les taux d'intérêt augmentent et plus la durée est longue, plus la valeur d’un actif se détériore.
Exemple:
Sur ce graphique on peut voir la sensibilité d’une obligation pour une augmentation des taux d’un point de pourcentage et selon plusieurs échéances :

Par exemple, pour une dette à 10 ans, le passage des taux de 4 à 5% fera chuter sa valeur de près de 8% !

Cette même variation d’un point de pourcentage pour une dette à 10 ans aura en revanche un impact plus élevé pour un passage des taux de 0 à 1 % !

On voit donc que, plus la durée est élevée et plus la hausse des taux démarre de bas, plus l’impact sur la valeur des obligations sera grand.
Si on reprend le graphique précédent appliqué à la situation actuelle, cela suppose une chute de près de 21% sur la valeur des obligations américaines à 10 ans.

Grâce à cet exemple, on comprend que toutes les personnes qui nous disaient, qu’il ne fallait pas s'inquiéter d’une hausse des taux car il y avait de la marge faisaient soit preuve de mauvaise foi, soit démontraient leur incompréhension la plus totale des mécanismes présentés et de la sensibilité d’une obligation.
Ainsi, pour la First Republic Bank, le problème c’est que ses actifs sont principalement des actifs à long-terme.
En ce qui concerne ses comptes financiers du premier trimestre 2023, le bilan est catastrophique.
Au cours du dernier trimestre de 2022, la First Republic Bank avait plus de 176 milliards de dollars de dépôts et, en l’espace de seulement trois mois, le montant des dépôts n’était plus que de 104 milliards de dollars. Il y a donc plus de 70 milliards de dollars qui ont été retirés de la banque !
Le problème c’est qu’en réalité la situation est pire que celle que l’on pourrait croire puisque des grandes banques américaines ont cherché à renforcer la liquidité de la First Republic Bank en lui augmentant ses dépôts de 30 milliards de dollars.
Ainsi, le montant des dépôts s’est réduit non pas de 70 milliards de dollars mais de 100 milliards de dollars (70+30).
Remarque:
Pour rappel, les banques sont des intermédiaires financiers qui permettent à ce que des individus s’endettent d’un côté, en contrepartie de son propre endettement de l’autre.
Autrement dit, la banque prête de l’argent à une personne, crédit qui apparaît à l’actif de son bilan et, en contrepartie, la banque s’endette, elle doit de l’argent à une autre personne, argent qui apparaît dans les dépôts de la banque c’est-à-dire au passif de son bilan.
On comprend donc que, lorsque la source de financement d’une banque, qui apparaît au son passif de son bilan, diminue d’un montant aussi conséquent, l’entité financière se retrouve face à un dilemme.
First Republic Bank : un dilemme insoutenable ?
La First Republic Bank, se trouve face à un dilemme insoutenable :
1° Soit elle décide de remplacer sa source de financement de 70 milliards de dollars bon marché pour une nouvelle source de financement de 70 milliards de dollars plus coûteuse,
2° Soit elle décide purement et simplement de ne pas trouver de nouvelles sources de financement et, auquel cas, elle devra réduire d’autant ses investissements, c’est-à-dire le montant de son actif.
En l’état actuel des choses, il semblerait que la First Republic Bank ait opté pour ces 2 solutions, qui peuvent être complémentaires.
- Première solution
En ce qui concerne la première solution, la réduction du montant des dépôts a été compensée d’une part, par des prêts de grandes banques américaines ( la Réserve Fédérale Américaine).
Ainsi, grâce à cette manœuvre, la First Republic Bank est parvenue à compenser les retraits massifs de dépôts.
Mais ce sauvetage temporaire s’est fait au prix fort puisqu’en cas de tourmente financière et de perte de confiance généralisée, l’entité se retrouve dans l’obligation de remplacer une source de financement bon marché, par une nouvelle source de financement bien plus onéreuse.
Autrement dit, rien qu’avec ce mode de refinancement à court-terme de 80 milliards de dollars et avec de tels taux d’intérêt, c’est comme si, tous les ans, la First Republic Bank se trouvait dans l’obligation de payer l'équivalent de 4 milliards de dollars d’intérêts.
Autrement dit, rien que le remboursement des intérêts sur 80 milliards de dollars d’emprunt à court-terme effacerait en grande partie les revenus enregistrés par la banque.
Le pire de tout dans cette situation c'est que plus la banque accumule les pertes plus elle se trouvera en difficulté financière et plus elle aura besoin de se refinancer à court-terme et à des taux qui poursuivent leur hausse.
- Deuxième solution
La seule façon réaliste de le faire serait donc d’opter pour la seconde solution qui consiste à vendre ses actifs à faible rendement et utiliser le produit pour rembourser le financement à coût élevé.
C’est d’ailleurs pour cette raison que juste après la publication de ses comptes financiers du premier trimestre 2023, la banque a fait savoir qu’elle entend liquider entre 50 et 100 milliards de dollars d'actifs, soit environ un tiers de son actif total.
Cela n’a évidemment pas rassuré les marchés qui connaissent la situation de la banque américaine et son cours boursier s’est automatiquement mis à chuter brutalement.
Le problème c’est que, tout comme la Silicon Valley Bank, cette solution n’en est pas une, notamment en cette période de hausse des taux d'intérêt.
En effet, les titres de dettes perdent de la valeur lorsque les taux augmentent et encore plus lorsqu’il s’agit d’actifs à long-terme.
Ainsi, si la First Republic Bank se défaisait d’une partie de ses actifs, elle ne ferait qu’empirer la situation.
De nombreuses banques ont donc encore d'importantes pertes non réalisées et d'importants décalages entre la durée des actifs et des passifs.
De plus, il ne faut pas oublier que des grandes banques ont prêté de très grosses sommes à la First Republic Bank. Ainsi, la fermeture de la First Republic Bank pourrait avoir un effet domino et fragiliser le système bancaire.
Depuis que le Parti républicain a pris le contrôle de la Chambre des représentants, les États-Unis sont piégés dans une impasse qui pourrait déclencher une crise économique…
Les républicains ont refusé d'augmenter le plafond de la dette américaine, une limite législative sur le montant d'argent que Washington peut emprunter pour payer ses factures, à moins que le Président américain Joe Biden ne consente à d'importantes réductions de dépenses qu'il a jusqu'à présent rejetées.
La situation devient de plus en plus tendue ! Cela se reflète notamment sur les spread des Credit Default Swap, c’est-à-dire sur le coût d’une assurance contre un défaut américain, qui atteignent un niveau très largement supérieur à celui de 2011.
Techniquement parlant, les États-Unis ont atteint leur plafond d'endettement en janvier de cette année et les outils que le département du Trésor américain utilise pour maintenir Washington dans ses limites ne peuvent malheureusement pas fonctionner indéfiniment.
Si les républicains et les démocrates ne parviennent pas à un accord d'ici la fin juin, le pays fera défaut pour la première fois de son histoire…
Plafond de la dette : la grande impasse
Aux États-Unis, c’est le Congrès américain, qui fixe une limite à l'endettement maximum auquel le Trésor américain peut avoir recours. Autrement dit, si la dette totale déjà émise par le Trésor américain a atteint la limite autorisée par le Congrès, le Trésor n'est plus légalement autorisé à emprunter.
Les États-Unis sont la seule grande économie au monde dont le Congrès doit régulièrement relever le plafond d'endettement public autorisé.
Le fameux plafond de 31.400 milliards de dollars a été atteint mi-janvier… Les États-Unis échappent jusqu'ici au défaut de paiement à coups de mesures temporaires.
Le dirigeant républicain McCarthy exige que des coupes budgétaires soient décidées mais Joe Biden refuse.
Or, si les démocrates et les républicains ne parviennent pas à s'entendre, les États-Unis pourraient se retrouver dès cet été dans l'incapacité d'honorer leurs échéances, une situation inédite et dangereuse pour l'économie mondiale.
Tout cela sans compter le "Tax Day", qui est passé le 18 avril révèle des recettes fiscales décevantes.
Ce défaut serait sans précédent et ses conséquences exactes sont difficiles à prévoir bien que cette situation n’est pas inconnue. Les politiciens américains ont déjà utilisé le plafond de la dette comme un moyen de pression vis-à-vis du parti politique opposé. Cependant un compromis a toujours été trouvé.
Exemple:
En 2011 la crise du plafond de la dette a entraîné l’effondrement des actions mondiales. Au fur et à mesure que ce rapport de force se poursuivait, la valeur du dollar s'est affaiblie.
Toujours est-il que cet évènement pourrait s’avérer être encore plus dévastateur que les fois précédentes.
En effet, l'inflation est plus élevée qu'elle ne l'a été depuis quatre décennies et les taux d'intérêt ont atteint un sommet de 15 ans !
Le danger d’un dépassement du plafond de la dette
Parce que les États-Unis sont la plus grande économie du monde, toute crise à laquelle le pays est confronté se propagera au reste des économies mondiales.
D’ailleurs, pour Washington, les dégâts d'une grave crise du plafond de la dette ne se limiteront pas au domaine strictement économique.
Aujourd'hui, les États-Unis tirent un énorme pouvoir géopolitique du statut du dollar en tant que première monnaie mondiale.
Ainsi, étant donné que la plupart des échanges internationaux se font en dollars américains, les États-Unis ont la capacité de s’endetter dans d’énormes proportions.
Ce rapport de force leur permet ainsi de financer continuellement une balance commerciale largement déficitaire, c’est-à-dire d’importer plus de marchandises que ce qu’ils n’en exportent.
L'utilisation généralisée du dollar permet également à Washington d’appliquer facilement des sanctions à l’encontre de certains de ses adversaires.
Une grave crise du plafond de la dette,pourrait contribuer à faire chuter la confiance qu’a une partie du monde vis-à-vis du dollar.
Problème: la crise commence à s'installer véritablement, les taux d'intérêt des bons du Trésor américain pourraient grimper à mesure qu'ils deviennent des investissements plus risqués.
Aujourd'hui, cependant, les taux d'intérêt élevés signifient que la plupart des économies sont confrontées à des conditions financières plus strictes et à des coûts d'emprunt élevés. De plus, de nombreux pays ne se sont pas complètement remis des conséquences économiques de la pandémie.
Dette américaine et défaut de paiement
Cela n’est un secret pour personne, les gouvernements qui enregistrent régulièrement des déficits se trouvent dans l’obligation de s’endetter continuellement.
Or, une dette a une échéance ! Dans un tel cas de figure, le gouvernement n’a pas d’autres choix que de faire rouler sa dette, c’est-à-dire s’endetter pour financer une partie de ses dépenses et rembourser ses dettes.
Un défaut de paiement ne serait donc pas sans conséquences bien que tous les défauts ne se valent pas !
Dans tous les cas, quelle que soit l’origine, ce défaut de paiement pourrait se matérialiser :
- Soit au travers d’une répudiation de la dette. Autrement dit, l’État dit qu’il ne paierai pas car je n’en ai pas les moyens et donc ce sont les créanciers, c’est-à-dire ceux qui lui ont prêté qui devront assumer les pertes.
- Soit au travers d’un avilissement de la monnaie, c’est-à-dire par l’intermédiaire d'une augmentation de l’inflation.
- Soit par un refus pur et simple de la part du gouvernement de rembourser sa dette bien qu’il en possède la capacité économique afin de ne pas affronter les sacrifices trop onéreux que cette situation supposerait.
Dans le cas des États-Unis par exemple, 70 pour cent de la dette est détenue par des investisseurs américains…

La particularité de la situation actuelle c’est qu’au cours des derniers mois, le gouvernement américain est venu puiser dans sa trésorerie au lieu d'emprunter.
Les conséquences d’une suspension des paiements
En l’état actuel des choses, le gouvernement américain est solvable : cela est indéniable. Néanmoins, un défaut temporaire de paiement sur la dette publique américaine aurait certaines implications.
En effet, un défaut de paiement, même temporaire, générerait à la fois des problèmes de solvabilité et des problèmes de liquidité chez de nombreux agents.
En conclusion, même si le défaut sera très probablement évité, les fluctuations pourraient avoir des effets profonds et imprévus sur les marchés, d’autant plus dans les conditions économiques et financières actuelles.
Alors que les tensions au sein du système bancaire semblent s’être apaisées, ces mésaventures n’ont pas été sans conséquences !
Désormais, c’est l’immobilier d’entreprise qui semblent être sous tension.
L'effondrement de la Silicon Valley Bank et du Credit Suisse a envoyé des ondes de choc dans le secteur bancaire…
La BCE a d’ailleurs mis en garde contre le risque de faillite en chaîne car de nombreux acteurs sont interconnectés.
Quels sont les avertissements qui ont été émis ? Sommes-nous sur le point de vivre une nouvelle crise des subprimes de 2008 ?
Les fissures commencent à apparaître
Secoués par la hausse des taux d’intérêt et la récente crise bancaire, les fondements de l'immobilier professionnel se trouvent ébranlés…
L’immobilier de bureaux traversait déjà une période difficile avec le passage au travail hybride pendant la pandémie de coronavirus. En effet, de nombreux propriétaires ont liquidé une partie de leur portefeuille immobilier et les locataires ont réduit leurs effectifs voire quitté leurs locaux.
Pour rappel, l’immobilier de bureaux fait partie de la famille de l’immobilier professionnel.

L’immobilier de bureaux est la plus grande composante du marché de l’immobilier d’entreprise.
Déjà avec la pandémie les promoteurs et propriétaires ont du s’adapter mais aujourd'hui, on observe une augmentation rapide des coûts d'emprunt alors que les banques centrales augmentent les taux d'intérêt et resserrent leur politique monétaire.
Si l’usage de l’effet de levier a toujours été un élément central de l'immobilier, les récentes faillites bancaires, ont a alimenté les craintes d’un accès au crédit moindre et plus cher.
Cela se répercute d’ailleurs automatiquement sur les prix de l'immobilier qui ont déjà fortement baissé ces derniers mois…

Les valeurs immobilières européennes n’ont toujours pas pleinement pris en compte la hausse des taux d'intérêt… Ainsi, certains analystes estiment qu’elles pourraient chuter de près de 50% d'ici la fin de 2024.
Cette accumulation de mauvaises nouvelles commence à mettre la puce à l'oreille et le système commence à se fissurer.
Exemple: Blackstone, le plus grand investisseur d’immobilier professionnel au monde, a fait défaut le mois dernier sur un prêt garanti sur un portefeuille finlandais de bureaux et de commerces..
La question qui inquiète les investisseurs est donc: Est-ce que ces cas isolés vont s'accélérer en une crise?
L’immobilier va flancher ?
Il convient toutefois de noter que les dettes liées à l’immobilier ont subi un grand changement depuis 2009.
En effet, aujourd’hui, il y a plus de prêteurs et de capitaux propres qu’auparavant ce qui se traduit par un effet de levier plus faible réduisant d’autant le risque de stress à grande échelle.
Par ce mécanisme, cela permet donc aux institutions qui octroient des crédits de se prémunir contre un risque d’insolvabilité.
Explication:
Situation 1
Imaginons une situation où un investisseur s’endette pour acheter un bien immobilier de 100.000 euros en contractant une dette auprès d’une banque.

Si le marché immobilier chute de 30%, cela veut dire que, désormais, le bien immobilier ne vaut plus que 70.000 euros.
Or, alors même que la valeur de cet actif a baissé, le montant de la dette qui est dûe à la banque est toujours de 100.000 euros= situation d’insolvabilité.

Dans l'absolu, cette situation n’est pas problématique en soi, tant que l’investisseur parvient à rembourser ses dettes.
Situation 2
En revanche, là où la situation peut très rapidement devenir incontrôlable c’est lorsque la personne doit revendre en urgence son bien pour rembourser la banque.
Elle n’obtiendra que 70.000 euros de la vente du bien alors qu’elle devra rendre 100.000 euros à la banque. Ainsi, par effet domino, si la banque était elle-même endettée vis-à-vis d’autres entités, elle pourrait également se retrouver insolvable et dans l’impossibilité de rembourser ses dettes, contaminant de facto l’ensemble du système.
Pour limiter ces risques d’insolvabilité, les banques ne prêtent désormais pas plus de 60% de la valeur du bien.
Situation 3
Si on reprend la même situation mais que, pour un bien d’un montant de 100.000 euros, l’établissement de crédit n’accepte, cette fois-ci, de prêter que 60% de la valeur, cela suppose un apport en fonds propres de 40.000 euros de la part de l’investisseur.

En d’autres termes, si le marché immobilier venait à baisser de 30 % , alors, comme dans le cas de figure précédent, le prix du bien tomberait à 70.000 euros mais, étant donné que la banque n’a prêter qu’un montant équivalent à 60% de sa valeur, soit 60.000 euros, même en cas de revente anticipé, l’investisseur parviendrait à rembourser la totalité du crédit et il lui resterait encore 10.000 euros dans sa poche.

AInsi, l’investisseur perdrait de l’argent mais il ne tomberait pas dans une situation d’insolvabilité et cette situation n’impacterait pas le reste des acteurs.
Pour autant, il faut savoir que que les banques ne sont pas les seuls prêteurs ! Il y a tout un tas d'acteurs exposés à ce secteur…
Les contagions ont commencé ?!
Shadow Banking/ système bancaire parallèle : il vise à réaliser des activités similaires aux activités des établissements de crédit mais en impliquant des entités en dehors du système bancaire réglementé.
Ces prêteurs alternatifs occupent désormais le terrain occupé par les banques pendant la crise financière et comme le reconnaît la Banque Centrale Européenne :
“Au cours de la dernière décennie, le secteur des fonds d’investissement immobilier s'est considérablement développé et représente désormais 40 pour cent du marché des crédits immobiliers professionnels dans la zone euro.
Cela signifie que les évolutions du marché immobilier et des fonds d’investissement immobilier sont devenues de plus en plus interdépendantes.
L'instabilité du secteur des fonds d’investissement immobilier pourrait donc avoir des implications systémiques pour le marché des prêts immobiliers professionnels, ce qui pourrait à son tour affecter la stabilité du système financier de manière générale et de l'économie réelle”.
C’est pour cette raison que la pression sur l'immobilier commercial se répercute également sur le secteur de la gestion d'actifs. Au cours de l'année écoulée, un certain nombre de fonds ont été contraints de retarder les demandes de retrait des institutions afin de décharger les actifs sous-jacents en temps opportun. Alors que beaucoup continuent de reporter les ordres de rachat, BlackRock a commencé à rembourser certains investisseurs qui ont tenté de racheter leur investissement il y a un an déjà.
Il est fondamental de bien distinguer : problèmes de liquidité et problème de solvabilité.
Insolvabilité: une situation dans laquelle il est possible de rester durant une période plus ou moins prolongée.
Illiquidité : situation durant laquelle une entité doit rembourser de l’argent rapidement alors même qu’elle ne le possède pas ou qu’elle le possèdera plus tard.
C’est précisément pour cette raison que la Banque Centrale Européenne a mis en garde contre les vulnérabilités de ce marché immobilier professionnel.
Une chose est sûre: les tensions ne font que commencer et les risques associés au resserrement des conditions de financement et à l'incertitude macrofinancière ont commencé à se matérialiser.