La réserve fédérale américaine lance un système de paiement en temps réel dans la cadre de la première grande mise à jour depuis les années 1970 !
Il s’agit donc de la plus grande avancée depuis des décennies pour le réseau de transfert d'argent américain désuet.
Ce système permettra ainsi aux Américains de transférer de l'argent par voie électronique en quelques secondes, une avancée significative pour un pays où les chèques papier et les espèces restent populaires tandis que les virements bancaires peuvent prendre plusieurs jours.
Cela signifie que les banques et certaines applications permettront d'envoyer de l'argent à tout moment, même les week-ends et les jours fériés, 365 jours par an, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.
Cependant, seule une fraction des plus de 4.000 banques aux États-Unis ont souscrit à FedNow comme JPMorgan Chase et Wells Fargo.
En quoi consiste ce système ?
Pourquoi est-il instauré seulement maintenant et quels risques cela suppose sur le système financier et monétaire international ?
FedNow et la compensation bancaire
Chaque fois que l’on parle de Réserve Fédérale et des banques centrales, les théories du complot refont surface.
Avec le système FedNow qui est en développement depuis 2019 et qui vient d’être mis à exécution il y a de cela quelques jours, nombreuses sont les personnes craignant que l’on fasse un pas de plus vers la fin du cash et vers le traçage de toutes les transactions par le gouvernement.
Ces préoccupations sont totalement logiques.
La chose importante à savoir à propos de ce nouveau système, c'est que, dans la pratique, pour l'utiliser il n’y a pas d’application à télécharger ou de manipulation particulière à réaliser.
Il suffit d’avoir un compte bancaire auprès de l'une des banques ayant adhéré à ce système et le FedNow sera automatiquement utilisé.
Il faut savoir que jusqu’à maintenant, à quelques exceptions près, les systèmes de paiement en temps réel n’existent pas vraiment ou sont peu développés, qu’il s’agisse des États-Unis, de la France ou quelque soit le pays, notamment chez les pays développés.
En réalité, lorsque l’on effectue un transfert d’argent de notre compte vers le compte d’une autre personne ou d’une société, il n’y a pas immédiatement de transfert d’argent entre les deux banques et cela peut parfois même prendre plusieurs jours.
Ce que fait la banque A lorsqu’on lui demande de transférer de l’argent à une banque B, c’est non pas envoyer de l’argent mais une promesse numérique.
On parle traditionnellement de IOU qui signifie “I Owe You” ou “Je Te Dois” en français.
Il s’agit donc d’un titre en vertu duquel la banque A prend l’engagement d’envoyer de l’argent à la banque B à la fin de la journée.
Arrivé à ce stade, on peut donc se demander : pourquoi ne pas transférer directement de l’argent plutôt que d’attendre la fin de la journée ?
La réponse peut se résumer en deux mots : “Compensation bancaire”.
La compensation bancaire est le mécanisme par lequel les établissements bancaires se règlent entre eux le solde des opérations réalisées par leurs clients.
De manière très schématique, une fois par jour, les comptes sont fait entre ces deux banques, et seul le solde de toutes les opérations réalisées dans un laps de temps défini est échangé.
Imaginons une situation où trois amis partent en voyage en vacances. Ils se répartissent chacun les achats. L’ami A s’occupe de faire les courses et dépense 100 euros, l’ami B s’occupe d’acheter les billets de transport et dépense 70 euros et, finalement, le dernier ami, l’ami C, se charge de payer les différentes activités que nous allons réaliser et dépense 80 euros.
La somme totale dépensée par les trois amis s’élève donc à 250 euros.
Autrement dit, l’ami A doit rembourser 70 euros et 80 euros aux deux autres amis, soit 150 euros. Le problème c’est qu’au total, les amis B et C lui doivent également 100 euros.
Du coup, au lieu de leur donner les 70 euros à l’un, puis 80 à l’autre et demander aux deux autres qu’ils remboursent ce qu’ils doivent, ils vont plutôt attendre la fin de la journée et faire les comptes.
À la fin de la journée, on se retrouve donc avec la situation suivante :
L’ami A doit 70 euros à B et 80 euros à C, l’ami B doit 100 euros à B et 80 euros à C et l’ami C doit 100 euros à A et 70 euros à B.
A doit donc 150 euros et on lui doit 100 euros, B doit 180 euros et on lui doit 70 euros et C doit 170 euros et on lui doit 80 euros. Si l’on déduit ce que chacun doit avec ce que chacun a payé, le solde est le suivant :
A doit 50 euros, B 110 euros et C 90 euros.
Étant donné qu’un total de 250 euros a été dépensé par les amis, cela signifie que pour être à l’équilibre et donc que chacun dépense la même quantité d’argent, il suffit de diviser 250 euros par 3, ce qui nous donne 83,33 euros.
Ainsi, on se rend compte que A ne doit rien à personne et, au contraire, il doit être remboursé de 33,33 euros, par B à hauteur de 26,67 euros et par C à hauteur de 6,67 euros.
Une fois les comptes soldés, on se retrouve donc bien avec 83,33 euros.
Évidemment, dans le cadre du système bancaire, le procédé diffère bien que le principe soit le même.
Plutôt que déplacer de l’argent chaque fois qu’une transaction est effectuée, le but est de déplacer seulement les montants nécessaires à la fin de la journée et cherchant à compenser ce qui est dû entre les différentes entités. D’où le terme de compensation bancaire.
Pour l’anecdote, en France, le système de paiement de détail s’appelle CORE pour “COmpensation REtail” et au niveau pan-européen c’est le fameux SEPA, acronyme anglais de “Single Euro Payments Area”.
FedNow : la grande innovation ?!
Compte tenu de ce que l’on vient de voir, on comprend que le système FedNow doit permettre d'effectuer des virements d'argent instantanément.
Pourtant un système similaire existe déjà depuis plus de cinq ans et il est utilisé par de nombreuses entités financières pour effectuer des virements instantanés.
Il s’agit du RTP, initiales de Real Time Paiement.
Or, il y a de cela quelques jours, le 20 juillet dernier, le deuxième système de paiement en temps réel appelé Fed Now est entré en vigueur.
Autrement dit, le RTP et le FedNow font maintenant la même chose, ils envoient de l'argent en temps réel et ne coûtent que quelques centimes par transaction.
Il existe néanmoins deux différences principales.
La première, c’est que FedNow permet le transfert instantané jusqu'à 500 milles dollars ce qui est bien en deçà de la transaction moyenne d'environ 5 millions de dollars sur le principal service de transfert d'argent de la Fed, le Fedwire, qui est utilisé par les banques, les entreprises et les agences gouvernementales.
La seconde différence qui importe bien plus c’est le fait que RTP appartient à “The Clearing House” détenus par une vingtaine des plus grandes banques mondiales, tandis que FedNow a un seul propriétaire : la réserve fédérale.
Autrement dit, si un système de paiement en temps réel existait déjà pourquoi en créer un autre ?
C'est là que naissent les théories du complot sur une monnaie mondiale unique pour contrôler la population étant donné que ce système nous rapprocherait d'une monnaie numérique de banque centrale.
En effet, si ce système a trait au paiement national, il ne manquerait plus qu’un système international.
Or, à l'international, ce projet a un nom : le Project Cedar, qui se trouve désormais en phase 2.
Ce projet a pour vocation d'améliorer les paiements transfrontaliers, notamment au travers des monnaies digitales de banque centrale.
Il faut savoir qu’il existe un problème avec notre système actuel. Lorsque l’on souhaite envoyer de l'argent à l'international, les virements sont très lents et très coûteux.
Cela peut prendre plusieurs jours pour la simple et bonne raison que lors de l'envoi d'un paiement international, ce paiement peut nécessiter non pas une, ni deux mais jusqu'à trois banques intermédiaires pour vérifier cette transaction tout en passant par diverses conversions de devises.
Donc envoyer de l'argent à l'international n'est pas très efficace ni toujours sûr et certainement pas rapide même pour les banques.
Mais après les tests en phase 1 du Project Cedar, les chercheurs ont découvert qu'ils pouvaient réduire le temps d'une transaction de plusieurs jours à moins de 15 secondes et cela ne leur coûterait que quelques centimes rendant ainsi beaucoup plus efficace l'utilisation de ces monnaies numériques de banque centrale.
Or, les États-Unis ne sont pas le seul pays à le faire et pratiquement tout le système bancaire mondial est en concurrence pour développer sa propre CBDC.
En fait, il y a déjà 11 pays qui ont lancé une CBDC !
32 sont en développement et 46 étudient les données.
Autrement dit, de plus de pays s'impliquent et, au total, il y a 130 pays qui représentent 98 pour cent du PIB mondial.
Ce nouveau système, qui n'est en fait pas si nouveau, donne ainsi aux banques centrales et donc au gouvernement énormément de pouvoirs.
Or, si à la fin des années 60, 77% de la population faisait confiance au gouvernement, notamment celui des États-Unis, désormais, seule 20 pour cent de la population lui font confiance, soit une personne sur cinq.
Le fait est que cette confiance qui s'érode dans le temps, notamment en ce qui concerne l’aspect monétaire est de plus en plus légitime, notamment compte tenu de la gestion calamiteuse qui est en faite actuellement.
On peut d’ailleurs remonter aux années 1930, lorsqu’en 1933, l’Executive Order 6102 fut adopté, en vertu duquel l’or des citoyens fut exproprié sous les Roosevelt.
Un exemple similaire et assez récent concerne notamment le gouvernement canadien en 2022.
En effet, suite aux protestations des camionneurs au Canada, paralysant la capitale, qui ne pouvaient pas partir aux États-Unis s'ils ne se faisaient pas vacciner, le gouvernement avait décidé d’adopter des mesures exceptionnelles au travers de la loi sur les mesures d'urgence parmi les mesures figurait le gel des comptes bancaires des manifestants.
Que l’on soit d'accord ou non avec les protestations et les mesures prises, le fait que les comptes bancaires puissent être gelés en cas de désaccord avec le gouvernement est une mesure particulièrement préoccupante.
La réalité, c’est que le système bancaire actuel a déjà le pouvoir de faire tout cela en cas d'activités illégales comme le blanchiment d'argent ou encore le financement du terrorisme.
Donc les banques ont déjà la capacité de geler certains comptes bancaires. Il n’y a rien de nouveau à cela. Ce que nous devrions surveiller en revanche, c'est si le gouvernement essaie d'éliminer d'autres formes de monnaie et notamment l'argent physique.
Une autre chose qui devrait mettre la puce à l'oreille a trait au contrôle et la surveillance de nos transactions financières.
Par exemple, le yuan numérique, qui est la monnaie numérique de la Banque centrale de Chine, a pour caractéristique d’avoir une date d'expiration, ce qui signifie que si la quantité d’argent n’est pas utilisée avant une date prédéfinie, cette somme est susceptible de disparaître.
Bien que cela puisse sembler étrange, en réalité c'est une manière dont dispose le gouvernement pour contrôler l'inflation.
Ainsi, même si l’inflation est multifactoriel, cette dernière peut se produire notamment lorsqu’il y a un excès de dépenses au sein de l’économie alors que, dans le même temps, la production n’est pas suffisamment élastique, c’est-à-dire que l’offre n’arrive pas à s’ajuster aussi rapidement à la demande qui augmente.
Ce cas de figure, qui a été caractéristique de la période de reprise post-pandémique avec un rupture des chaîne d’approvisionnement et un excès de dépense, a eu pour conséquence de faire croître les prix.
Ainsi, en ayant la possibilité de mettre en place une date d'expiration sur l'argent le gouvernement aurait la capacité de mieux contrôler la demande afin de l’ajuster à l’élasticité de l’offre.
Évidemment, l’on passerait d’un système de vol par l’inflation à un système de vol par péremption de l’argent.
Une chose est sûre, avec le système FedNow, trois risques pèseront sur le système selon un rapport de Moody’s.
1° Premièrement, les institutions financières dépendent fortement des frais liés aux paiements par carte de crédit. Mais si les consommateurs et les entreprises commencent à utiliser FedNow au lieu des cartes, ces revenus pourraient se tarir. En 2022, les commerçants ont payé environ 85,6 milliards de dollars en frais de cartes de crédit.
En effet, il faut savoir que lorsque les commerçants acceptent les cartes de crédit, cela implique de payer des frais à la banque pour chaque transaction.
2° Deuxièmement, FedNow permet des mouvements d'argent en temps réel 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Néanmoins, cela suppose des risques notamment en ce qui concerne la sécurité. En effet, avec une utilisation en temps réel, la technologie et le personnel devra évoluer pour surveiller les transactions 24 heures sur 24 afin de se protéger contre les cyberattaques.
Cela portera préjudice aux plus petites banques et institutions qui disposent de moins de ressources.
3° Finalement, des mouvements d'argent plus rapides pourraient également augmenter le risque de panique bancaire. Moody's a noté que les récentes faillites bancaires ont été exacerbées par la rapidité des retraits, qui pourraient se produire encore plus rapidement avec FedNow.
Pour conclure, bien que la réserve fédérale explique que FedNow n’est en aucun cas lié à une monnaie digitale de banque centrale, ni une étape vers l'élimination de toute forme de paiement, y compris en espèces et qu’une telle mesure ne saurait être prise sans l’autorisation d’une loi, de tels risques pourraient ouvrir la porte à l’instauration d’une CBDC.
En outre, qu'on le veuille ou non, les États-Unis se doivent de rester compétitifs vis-à-vis du reste du monde, il n’est plus qu’une question de temps avant que de telles monnaies voient définitivement le jour.
L'économie chinoise se trouve dans une impasse ! Et cela ne devrait pas être une surprise.
La consommation chinoise est en berne, la dette globale est la plus élevée au monde derrière les États-Unis et ne cesse de croître, les risques déflationnistes commencent à se faire sentir, l'investissement des entreprises privées s'érode, le chômage des jeunes atteint des niveaux historiques et comme si cela ne suffisait pas, la croissance chinoise patine et inquiète.
Il est clair que tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes et, tandis que de nombreux experts ont vanté la “réouverture” comme une aubaine pour l'économie mondiale, ils ne regardaient clairement pas les graves déséquilibres structurels de la Chine.
Sauf que, désormais, il existe un gros problème : c'est le risque de tomber dans une récession de bilan.
Et à cause de cette récession de bilan, les récentes baisses de taux d'intérêt en Chine, afin de relancer l’économie, pourraient ne pas fonctionner.
Au lieu de cela, cela ne fera probablement qu'amplifier les déséquilibres actuels.
Le Japon a dû faire face à ce même problème au début des années 1990, tout comme les pays occidentaux après 2008.
La preuve en est, l'assouplissement monétaire qui s’est est suivi, tant du côté nippon que du côté américain et européen, s'est avéré assez inutile pour la croissance et n’a fait que créer des bulles d’actifs.
Désormais, c’est la Chine qui semble suivre cette voie.
Qu’en est-il concrètement ? Qu'est-ce qu'une récession de bilan exactement ? Et quel futur attend la Chine dans les années à venir ?
La récession de bilan
En termes simples, une récession de bilan fait référence à une situation économique dans laquelle le principal problème affectant une économie est le fardeau excessif de la dette des ménages, des entreprises ou des deux.
C'est un concept popularisé par l'économiste Richard Koo et il est lié au concept de déflation de la dette décrit par l'économiste Irving Fisher.
Cette situation s’observe particulièrement dans un contexte économique vis-à-vis duquel sont confrontés les pays coincés dans un phénomène de désendettement, situation durant laquelle les agents procèdent au remboursement de la dette et donc la demande de crédit baisse.
Ce phénomène se caractérise par un changement de comportement du secteur privé vers la thésaurisation, c'est-à-dire le remboursement de la dette plutôt que vers la dépense ou l’investissement, ce qui ralentit l'économie par une réduction de la consommation des ménages ou de l'investissement des entreprises.
À ce stade, l'attention n’est plus tant portée vers les facteurs traditionnels, tels que les taux d'intérêt ou la politique budgétaire du gouvernement mais vers les bilans des particuliers et des entreprises, c’est-à-dire le secteur privé.
En règle générale, ces bilans sont grevés de niveaux d'endettement élevés, résultant souvent d'une bulle spéculative sur l'immobilier ou d'autres actifs qui ont éclaté, et les consommateurs se détournent du crédit.
Le terme bilan découle d'une équation comptable selon laquelle, et comme j’ai eu l’occasion de l’expliquer à maintes reprises, l’actif et toujours, en tout temps et en tout lieu, égal au passif, c’est-à-dire la dette à laquelle s'ajoutent les capitaux propres.
Dans un tel cas de figure, si le prix des actifs tombe en dessous de la valeur de la dette contractée pour les acheter, les capitaux propres doivent être négatifs, ce qui signifie que le consommateur ou l'entreprise devient insolvable.
Autrement dit, jusqu'à ce qu'elle retrouve sa solvabilité, l'entité se concentrera sur le remboursement de la dette ou elle risquera de faire faillite.
On comprend bien que pendant une récession de bilan, la principale préoccupation des ménages et des entreprises est d’assainir leurs bilans en remboursant la dette et en accumulant du cash plutôt qu'en dépensant ou en investissant leur argent.
Cela se traduit donc par une consommation moindre, une diminution des investissements et un manque de production et de demande globale au sein de l'économie.
En conséquence, la croissance économique devient lente voire négative, et le chômage se met à augmenter.
Arrivé à ce stade, cette conjoncture semble certainement familière à un grand nombre d’entre vous !
Et pour cause, la politique monétaire, qui consiste souvent à abaisser les taux d'intérêt pour stimuler le crédit et les dépenses, devient moins efficace dans cette situation parce que l'accent est mis sur la réduction de la dette plutôt que sur la concession de nouveaux crédits.
Cela signifie que si les individus se désendettent, c’est-à-dire qu’ils remboursent leurs dettes, et évitent de nouveaux prêts, les baisses de taux perdent de leur sens.
C’est notamment ce phénomène, que l’on a pu observer aux États-Unis, lors de la crise des subprimes :
Pour autant, on pourrait penser que le fait de rembourser la dette est une bonne chose et cela est vrai, du moins, en règle générale.
Le problème ici, c'est quand tout le monde le fait en même temps.
C'est ce qu'on appelle le sophisme de composition, c'est-à-dire l'erreur de supposer que ce qui est vrai d'un membre d'un groupe est vrai pour le groupe dans son ensemble, ce qui revient à attribuer les propriétés des parties d'un ensemble à l'ensemble lui-même.
Pour mieux comprendre, il s’agit de considérer que, parce que les plumes remplissant un sac de plumes sont légères, alors le sac est léger, les personnes de telle nationalité sont gentils, donc toutes les personnes composant ce pays sont gentils, ou encore, les joueurs de cette équipe sont les meilleurs du championnat, donc il s’agit nécessairement de la meilleure équipe du championnat.
Il en va de même pour la dette. Rembourser sa dette car l’on se trouve dans une situation d’insolvabilité pouvant nous faire tomber en faillite ne signifie pas que rembourser sa dette est forcément et nécessairement une bonne chose.
De ce fait, au fur et à mesure que les individus diminuent leur consommation et leurs investissements pour rembourser leurs dettes, la production et la demande globale dans l'économie chute, ce qui se traduit par une période prolongée d'activité économique morose, de déflation et de faibles taux de croissance.
Pendant ce temps, la faible demande de nouveaux prêts fait encore plus baisser les taux d'intérêt et ainsi de suite.
La Chine entre dans une nouvelle ère
Ainsi, en raison de ce contexte, les baisses de taux d'intérêt en Chine ne feront probablement qu'aggraver ce dilemme.
Selon la théorie économique et monétaire, lorsque la croissance est faible, la baisse des taux d'intérêt devrait stimuler la demande.
L'idée est que les acteurs vont profiter de la baisse des taux d'intérêt pour consommer et investir davantage.
Mais dans le monde réel, cela ne fonctionne pas comme ça dans de nombreux cas : il suffit de regarder le cas du Japon et de l'Europe.
En fait, la réduction des taux d'intérêt aggravera probablement les déséquilibres et il y a deux grandes raisons à cela :
1° Premièrement, l’épargne brute chinoise est particulièrement élevée par rapport à son Produit Intérieur Brut, puisque de 45 pour cent.
Cela signifie que les Chinois épargnent bien plus qu'ils ne dépensent.
La raison est relativement simple et réside dans le modèle économique chinoise qui met l'accent sur les exportations et les entreprises publiques :
La demande des consommateurs reste réprimée, de sorte qu'il existe un important réservoir d'épargne pour alimenter les investissements.
Et bien que cela ait fonctionné lorsque la Chine était largement sous-investie au début des années 2000, elle a maintenant atteint la loi des rendements décroissants.
Cela signifie qu'une grande partie de l'investissement est non rentable et inutile.
C’est d’ailleurs précisément pour cette raison que la plupart des économistes qui pensaient que le PIB de la Chine dépasserait celui des États-Unis au cours de la prochaine ont en réalité assez mal compris le modèle de croissance de la Chine et la manière dont cette croissance est générée.
Ces derniers l’ont mal compris, de la même manière qu’ils l’avaient mal compris lorsqu'ils prédisaient dans les années 60 que le PIB de l’union soviétique dépasserait le PIB américain au cours des deux décennies suivantes, ou lorsqu'ils effectuaient ce même type de projection avec le Japon au cours des années 80.
Leurs estimations ne prenaient pas en compte le fait qu’à mesure que les niveaux d'investissement restaient supérieurs à ce que l'économie pouvait absorber de manière productive, une part de plus en plus grande de la croissance ne pouvait être créée que par la partie de l'économie qui fonctionnait sous des contraintes budgétaires souples.
Cette “croissance”, entre guillemets, qui n'était en réalité que de l'activité et non de la croissance à proprement parler, dans le sens de valeur ajoutée, ne pouvait exister que tant que le gouvernement et le système bancaire étaient disposés et capables de tolérer une augmentation insoutenable de la dette associée à cette activité.
Cela signifie que dès que les niveaux d'endettement deviendraient trop élevés ou une fois que les décideurs politiques décideraient qu'ils devaient s'attaquer à la dette avant qu'elle ne devienne trop élevée et insoutenable, nous verrions une grande partie de la croissance s'inverser.
C'est pourquoi non seulement la croissance se mettrait à ralentir, mais, en plus, elle se mettrait à ralentir beaucoup plus rapidement qu'on ne l'aurait cru possible.
Non seulement revenir à des taux de croissance durables serait quasiment mission impossible, mais, en plus, c’est la stagnation qui guetterait le pays en question.
Cela explique d’ailleurs pourquoi, même si de plus en plus d'économistes s'accordent à dire que la future croissance du PIB chinois sera bien inférieure aux attentes et à leurs prédictions d'antan, ils ne comprennent toujours pas pourquoi.
Ils pensent que la croissance ralentit en raison de changements apportés à des politiques autrefois bonnes ou à cause de problèmes récemment apparus mais, en réalité, tout cela était prévisible compte tenu du modèle de croissance adopté durant de nombreuses années.
Si tel n’était pas le cas, la dette consacrée au financement des investissements ne serait jamais devenue un problème aussi énorme puisque la croissance de la dette aurait été plus que compensée par une croissance du PIB.
Le ratio d’endettement total de la Chine se trouve d’ailleurs à un niveau record, se rapprochant des 300 pour cent du PIB.
Pour mettre cela en perspective, si la croissance économique et les rendements augmentaient en tandem, le ratio de la dette sur PIB n'augmenterait pas.
Cela nous montre que l'économie chinoise est déséquilibrée et doit plutôt se concentrer sur sa propre économie domestique.
2° Deuxièmement, les banques chinoises, déjà sous pression, ont vu leurs marges nettes d'intérêt, ce que l’on appelle la “NIM”, acronyme anglais de “Net Interest Margin”, tomber à des niveaux très bas.
Actuellement, cet indicateur se trouve l’un de ses niveaux les plus bas.
Or, cet indicateur est d’une importance capitale dans la mesure où il reflète la différence entre les revenus d’un prêt et les coûts de ce même prêt.
Le fait est que les banques chinoises ont déjà constaté une augmentation des prêts non performants et Moody's s'attend à ce que ces perspectives pessimistes perdurent.
En ce sens, si en théorie, des taux de dépôt plus bas devraient contribuer à ce que les marges des banques augmentent, dans un environnement caractérisé par une dette toxique croissante et des investissements non rentables, cela peut aggraver les choses.
Cette situation met en exergue quelque chose de plus fondamentalement préoccupant : un parallèle de plus en plus important avec le Japon des années 1990.
Alors que les épargnants sont pénalisés par des rendements plus faibles, leur appétit de dépenser diminue, comme cela s'est produit au Japon.
Cela se reflète notamment au travers de la confiance des ménages qui s'est effondrée l'année dernière au milieu des fermetures dues au Covid-19 et la réouverture soudaine et catastrophique de Xi Jinping en décembre a non seulement déclenché une vague d'infection, mais elle n'a pas fait grand-chose pour raviver ce sentiment de confiance.
Dans ce contexte, la baisse des rendements de l'épargne risque d'avoir l'effet inverse recherché par les décideurs, soit, une baisse de la demande de crédit.
Le danger est que les ménages pensent qu'ils doivent maintenant augmenter leur épargne pour avoir le coussin dont ils ont besoin pour les dépenses futures, y compris la santé et la retraite.
Ce type de concentration sur la constitution d'actifs plutôt que sur les dépenses est précisément ce que l’on appelle récession de bilan, c’est-à-dire la volonté d'épargner/rembourser la dette et la réticence à emprunter/dépenser.
Il est important de noter que la Chine n'a pas les filets de sécurité sociale dont disposent certains pays occidentaux. Ainsi, les individus doivent épargner davantage, et donc moins consommer, pour se préparer à la retraite et aux frais de santé plus tard dans la vie.
Et comme il y a un nombre croissant de Chinois qui prendront leur retraite dans les décennies à venir, cette tendance ne fera qu'augmenter.
La Chine doit donc trouver un moyen de faire deux choses : raviver la confiance des consommateurs et stimuler la demande intérieure.
Ce défi est de taille dans la mesure où les autorités chinoises ont également fait pression pour une baisse des taux sur les prêts immobiliers dans le but de relancer le secteur immobilier, bien que les transactions ainsi que les prix continuent de chuter.
Tout cela, dans un contexte où les promoteurs ne veulent pas investir et les consommateurs ne veulent pas acheter, notamment après la faillite d'Evergrande, l'un des groupes les plus importants et les plus endettés du pays.
Le secteur immobilier chinois commence maintenant à ressembler quelque peu au Japon des années 1990.
La chute du Japon dans la stagnation comportait plusieurs aspects. L'un était une baisse soutenue des valeurs foncières qui a paralysé le secteur financier de ce pays, car la propriété était la principale garantie de crédit dans ce système.
Un autre élément de la détérioration du Japon était la profonde antipathie de Tokyo à reconnaître l'étendue des créances douteuses dans le système, et la pression exercée par les autorités sur les banques pour éviter de forcer les emprunteurs à s'effondrer.
La leçon des décennies perdues du Japon est que sans un nettoyage de la dette en temps opportun et une stimulation de la demande, l'état d'esprit de désendettement pourrait s'enraciner dans le secteur privé et, après un certain point, même des taux d'intérêt nuls ne pourraient plus aider.
Or, les choses semblent aller dans la direction opposée.
À titre d’exemple, le taux de change entre le dollar et le renminbi chinois s’est apprécié de 6 pour cent sur la dernière année.
De plus, il ne faut pas oublier qu’une telle dépréciation revient à taxer le consommateur chinois car elle augmente les coûts des importations et subventionne les exportations. Si la Chine voulait promouvoir une plus grande demande intérieure, elle devait permettre au renminbi de s'apprécier, d'enregistrer des déficits de comptes courants et de restructurer les créances douteuses.
Mais avec de tels déséquilibres structurels, cela s'avérerait politiquement extrêmement difficile et causerait des difficultés économiques à court terme. Ainsi, le risque ici est que la situation actuelle perdure au fur et à mesure que la récession de bilan s’enracine.
Les sanctions économiques imposées à la Russie ont-elles finalement réussi à briser le pays ?
Cette question se pose alors que des sources du Financial Times révèlent que les paiements en espèces, ou plutôt leur absence, auraient joué un rôle central dans la décision du chef du groupe Wagner, Prigozhin, de marcher sur Moscou.
Le dirigeant tchétchène Kadyrov a même publiquement accusé Prigozhin de privilégier ses intérêts commerciaux plutôt que l'intérêt national.
Ainsi, pourquoi le Kremlin a-t-il cessé de payer Prigozhin ? Est-il possible que le pays soit à court d'argent et que les sanctions commencent finalement à briser la Russie ?
Qu’en est-il concrètement ?
L’état réel de l’économie russe
Pour connaître la situation réelle de l'économie russe ainsi que les dommages que les sanctions lui ont causés, de nombreux indicateurs peuvent être analysés.
Évidemment, afin de mieux voir à quel point les sanctions sont susceptibles d’être réellement dommageables, encore faut-il savoir si les données officielles du PIB sont fiables.
Après tout, les chiffres du PIB de la Russie sont communiqués par le gouvernement russe lui-même.
Le même gouvernement qui assurait, il n'y a pas si longtemps, qu'il n'envahirait pas l'Ukraine. Le même gouvernement qui assurait qu'il n'avait aucun lien avec le groupe Wagner en 2021.
Pour autant, avant l'invasion de 2022, les statistiques économiques de la Russie étaient en fait considérées comme assez fiables, et bien plus fiables que les statistiques chinoises par exemple.
Or, passé cette date, les agences statistiques russes ont commencé à mettre un terme à la publication de certains nombre de données susceptibles de nous renseigner sur l'impact des sanctions bien que les chiffres du PIB continuent d’être communiqués.
Sauf que, désormais, de plus en plus d’analystes commencent à se méfier de ces chiffres dans la mesure où il se pourrait que la Russie ait commencé à manipuler ses statistiques afin de cacher le véritable impact des sanctions.
C’est précisément pour cette raison qu’un grand nombre d’économistes et de journalistes ont immédiatement commencé à chercher des données alternatives qui pourraient refléter une réalité différente concernant l’état de l'économie russe.
L’une de ses approches consiste notamment à suivre la pollution des usines russes à l'aide de satellites.
Vu de l'espace, la plupart des industries russes semblaient être en recul d’en moyenne de 6,2 pour cent l'an dernier, alors même que les statistiques officielles faisaient état d'une augmentation de 1,2 pour cent de la production.
Cet écart s’est avéré particulièrement important notamment en ce qui concerne le secteur automobile, où la pollution a chuté de 16 pour cent en 2022, bien que les statistiques officielles semblent indiquer qu'elle est restée relativement stable.
Évidemment, la pollution n'est pas le signal le plus fiable afin de voir l’état réel de l'économie russe.
En effet, pour obtenir une analyse pertinente, il est nécessaire d’examiner plus de données alternatives et ainsi voir si elles étaient corrélées avec le PIB russe avant l'invasion de l'Ukraine en 2022.
Et c'est exactement ce qu'ont fait les économistes de la Banque Centrale Européenne en construisant un indice alternatif pour l'économie russe qui ne s'appuie pas sur les données fournies par l'agence russe des statistiques officielles.
Au lieu de cela, leur indice s'appuie sur une variété de données différentes qui incluent les données sur la pollution mentionnées précédemment ainsi que des données telles que les statistiques sur les dépenses des cartes bancaires des consommateurs, les données d'importation de partenaires commerciaux, les données sur les ventes de maisons, les recherches Google sur le chômage, etc.
Fait intéressant, alors que leur indice suit plutôt bien les données officielles avant l'invasion de 2022, il commence à diverger à partir de décembre 2021 et finit par être totalement différent à partir de février 2022, date de l'invasion, ce qui suggère que l'économie russe a fait entre 0,2 et 2,9 points de pourcentage de moins que ne le prétendent les statistiques officielles.
Cependant, bien que cette recherche soit vraiment intéressante, elle ne prouve pas non plus que la Russie manipule ses statistiques de PIB et ce, pour deux raisons.
1° La première, c’est qu'il ne s'agit pas d'une étude scientifique à proprement parler, c’est-à-dire évaluée par des pairs. De la même manière que cet indicateur devrait être testé dans plusieurs pays pour tester sa fiabilité.
2° La seconde, c’est que l’indice se concentre sur l'économie civile alors que les dépenses de la Russie se sont massivement déplacées vers l'armée en 2022. Il est donc normal qu’une différence soit perceptible à partir de décembre 2021, moment où la russie commençait à déplacer son armée à la frontière de l’ukraine, préparant sont invasion imminente.
Donc, en résumé, bien qu'il y ait de gros signaux d'alarme concernant les données russes, il n’y a, pour le moment, peu voire pas de preuves que les chiffres officiels du PIB sont manipulés ou qu'ils peuvent s'expliquer par un changement radical vers une économie de guerre.
Par conséquent, pour estimer l'impact des sanctions, les données officielles semblent être suffisamment pertinentes.
La question que l’on peut se poser est donc, quel est l’étendu des dommages des sanctions sur l’économie russe.
Les dommages des sanctions sur l’économie russe
Évidemment, il est très difficile de répondre à cette question.
La raison est relativement simple : à la différence des sciences dures, il n’est pas possible d’avoir de groupes de contrôle et savoir ce qu’il se serait passé en l’absence d’invasion.
Pour se faire une idée, les données disponibles suggèrent que malgré les sanctions infligées par les pays alliés de l'Ukraine, les importations russes de marchandises sont pratiquement revenues aux niveaux d'avant l'invasion.
Quand l'invasion russe a commencé le 24 février, 2022 depuis l'Ukraine les pays alliés ont réagi en appliquant une énorme quantité de sanctions économiques de toutes sortes contre la Russie.
Jusqu'à présent ces sanctions ont augmenté les coûts d'approvisionnement des entreprises et des familles russes rendant difficile pour ce pays l'accès à certains composants critiques.
Ils ont réduit les revenus pétroliers et gaziers du gouvernement et ont stoppé les investissements directs étrangers.
Entre janvier et avril de cette année, les revenus pétroliers et gaziers du gouvernement russe ont diminué de près de moitié par rapport à l'année précédente.
Néanmoins il y a un problème : à court terme, l'effet des sanctions semble être beaucoup plus limité, ce qui a amené beaucoup de personnes à tirer des conclusions hâtives.
Malgré tout, à court terme, les sanctions ne semblent pas être aussi efficaces. Les dégâts qu'elles causent semblent limités, du moins beaucoup plus que prévu, et, en tout cas, elles ne semblent pas être utiles pour forcer le Kremlin à mettre fin à cette guerre.
En fait, les importations russes de marchandises sont pratiquement revenues aux niveaux d'avant l'invasion.
Cela s’explique de deux manière différentes et grâce à l’intervention de deux grands types d’acteurs :
D’un côté, il y a ceux qui remplacent purement et simplement les fournisseurs occidentaux et de l’autre, ceux qui jouent le rôle d’intermédiaires entre la Russie et les marchés occidentaux qui lui sont prohibés.
1° La Chine ou la Turquie sont de bon exemple du premier type d’acteurs :
2° Certains pays sont un bon exemple du deuxième type d’acteurs et, le cas le plus emblématique est sans aucun doute celui de l’Arménie.
En effet, en même temps que ses importations de produits européens se sont envolés, ses exportations vers la Russie ont en fait de même :
Ainsi, en l’état actuel des choses, l’on peut simplement affirmer que l’économie russe se trouve actuellement en récession.
Or, pour s’assurer du lien de causalité entre les sanctions et l’existence de cette récession, encore faudrait-il pouvoir savoir quel aurait été l’état de l’économie russe en l’absence de sanctions et/ou d’invasion.
Ainsi, dans la mesure où cela est impossible, la seule manière de se rapprocher de la réalité consiste à effectuer des estimations et, selon ces dernières, la récession en Russie serait plus proche des moins 7 pour cent.
Pour ce faire, trois techniques différentes sont utilisées pour estimer l'impact des sanctions sur l'économie russe.
La première méthode, la plus populaire, utilisée par les économistes pour calculer l'impact probable des sanctions sur l'économie russe consiste à comparer les performances de l'économie russe aux prévisions concernant ses performances avant la guerre et avant l'imposition des sanctions.
Et, étant donné que les analystes s'attendaient en moyenne à ce que l'économie russe rebondisse de l'impact du Covid en 2022 avec une croissance d'environ 5 à 8 pour cent, et que l'économie s’est contractée de 2,1 pour cent en 2022, alors l'implication logique c’est que, les sanctions et la sont à l’origine d’un manque à gagner de 7 à 10 pour cent de PIB.
Selon la Banque de Finlande, qui a synthétisé ce type d'études, l'estimation moyenne est une baisse de 9 pour cent du PIB russe.
Bien sûr, les faiblesses de cette approche est qu'elle ne sépare pas la guerre des sanctions et qu'elle suppose implicitement que ces prédictions originales allaient être exactes.
Heureusement, les chercheurs de la Banque de Finlande ont également résumé une méthode plus scientifique utilisée par les économistes pour étudier l'impact des sanctions sur la Russie, à savoir créer un modèle mathématique de l'économie russe, puis comparer l'impact des sanctions dans deux simulations de ce modèle.
En moyenne, ces études suggèrent que le PIB de la Russie a diminué d'environ 7 pour cent.
Cependant, bien que cette configuration scientifique puisse être de qualité, le gros défaut ici est que ces modèles sont des simplifications grossières de la véritable économie russe et des sanctions qui lui sont imposées.
Ainsi, la dernière méthode d'estimation est celle consistant à évaluer l'impact de la guerre et des sanctions en examinant les données du pétrole.
En effet, dans la mesure où l'économie russe est extrêmement dépendante des prix de l'énergie, qui sont étroitement liés au prix du pétrole, l'ensemble de ses performances économiques était autrefois fortement corrélé aux prix du pétrole.
La croissance du PIB réel en Russie a toujours été étroitement corrélée au prix réel de ses exportations de pétrole. Il existe une forte corrélation positive d’avant-guerre entre les deux variables.
La croissance russe a enregistré de mauvais résultats au cours de la période où les prix du pétrole ont chuté après 2015, mais elle était plus élevée au cours de la période précédente, lorsque les prix du pétrole se situaient généralement en moyenne autour de 80 à 100 dollars le baril et le PIB réel du pays en moyenne autour de 4 pour cent par an.
Ainsi, une croissance de 4 pour cent est une référence brute de la croissance du PIB de la Russie en 2022 si l'invasion n'avait pas eu lieu puisque les prix se trouvaient au-dessus de ce niveau.
Compte tenu de la croissance négative annoncée en 2022 de moins 2,1 pour cent et des prévisions pessimistes pour 2023, ce calcul très simple suggère à nouveau une chute de 7 à 9 pour cent du PIB au début de 2023.
On peut donc dire que la combinaison de ces différentes données montrent que l’état de l’économie russe pourrait être inférieur à ce que laissent croire les données officielles.
Cependant, étant donné que ces estimations sont si incertaines, il convient de les prendre avec des pincettes bien qu’elles soient nécessaires.
D’ailleurs, cela est susceptible d'expliquer pourquoi, après la baisse des prix du pétrole, le gouvernement russe avait de plus en plus de mal à continuer de respecter ses engagements financiers et de payer ses factures.
Poutine a récemment admis avoir payé Wagner environ un milliard de dollars par mois.
L'impact des sanctions pourrait donc expliquer la volonté du Kremlin de réduire les paiements au groupe Wagner débouchant sur la rébellion du groupe paramilitaire.
Bien que les sanctions ne soient pas aussi efficaces qu’espérées, elles semblent bien être à l’origine de certains débordements au sein du pays qui souhaite éviter d'emprunter davantage,
et se tourne désormais vers les grandes entreprises et célèbres oligarques afin de lever des fonds supplémentaires.
Ainsi, il se pourrait bien que Prigozhin et son groupe Wagner étaient l'une de ces entreprises vis-à-vis de laquelle l'État essayait de soutirer de l'argent et réduire les paiements.
Donc, oui, compte tenu des informations limitées dont nous disposons, il se pourrait que les sanctions commencent de plus en plus à jouer un rôle dans le chaos actuel que nous observons en Russie.
Cela étant dit, d'autres explications tout aussi plausibles peuvent être données. En effet, il existe une riche histoire d'exemples où de mauvaises performances de guerre ont conduit à des conflits internes.
Par exemple, il se pourrait très bien que le ministère russe de la Défense ait réduit les paiements de Wagner parce qu'il se sentait menacé par l’importance accrue du groupe paramilitaire.
Cela aurait du sens, étant donné que le groupe wagner avait refusé de signer un contrat avec le ministère de la défense visant à placer le groupe sous son joug et un jour après cette décision, c’est le groupe tchétchènes qui signa ce contrat.
1.000 milliards de dollars… C’est le montant de dette publique américaine que la Chine détenait il y a de cela encore un an !

L’Empire du milieu qui, durant de nombreuses années, notamment suite à la crise des subprimes de 2008, était considéré comme le plus grand créancier au monde vis-à-vis des États-Unis et qui accumulait d’énormes quantités de dettes américaines, se trouve désormais en deuxième position.
De plus, curieusement, depuis maintenant un an, le pays a très largement réduit son exposition aux titres de dettes de l’oncle Same.
La chute, par rapport au plus haut degré d’exposition du pays, est historique, puisque de l’ordre de 180 milliards de dollars en l’espace d’un an et de plus de 457 milliards de dollars depuis son plus haut niveau atteint en 2013 !

Du coup, compte tenu de cette situation, beaucoup craignent que la possession de dette américaine par la Chine ne donne à la Chine un outil de domination économique et géopolitique sur les États-Unis et certains parlent même de militarisation des avoirs américains en possession chinoise.
Qu’en est-il concrètement ?
Quelles sont les raisons de détenir autant de dettes et la Chine est-elle en position de force vis-à-vis des États-Unis ?
Dette américaine et pression chinoise
L’exposition de la Chine à la dette publique américaine est clairement entrée dans une nouvelle phase et sa disposition à s’y exposer a visiblement pris un virage à 90 degrés.
En effet, comme on peut le voir sur ce graphique, depuis que le 21ème siècle a commencé, la Chine a passé la moitié de son temps à accroître sa position de créancière vis-à-vis de la dette de l’Oncle Sam, tandis que, désormais, ce phénomène s’est retourné.
La Chine ne cesse de réduire son exposition, année après année.

Néanmoins, malgré cette situation, qui ne sera pas sans conséquence, la Chine reste, après le Japon, le pays qui possède le plus d’obligations publiques américaines.

Aussi, forcément, beaucoup craignent que la possession de dette américaine par la Chine ne donne à l’Empire du milieu un outil de domination économique et géopolitique sur les États-Unis.
En effet, une telle situation serait susceptible de mener les États-Unis à se soumettre à la Chine de part l’emprise économique que cette dernière exercerait.
Pourtant, en réalité, cette appréhension découle d'une mauvaise compréhension de la dette souveraine et de la manière dont les États tirent leur pouvoir de leurs relations économiques.
Le fait est que, l’achat de dette souveraine par des pays étrangers est une transaction financière dont la finalité est plus unificatrice que diviseuse, notamment en ce qui concerne les relations bilatérales entre les deux pays.
D’ailleurs, l'achat de dette souveraine par d'autres nations est une pratique courante qui favorise l'ouverture de l'économie mondiale.
En ce sens, même si la Chine exigeait le remboursement des dettes possédées ou se mettait à revendre une partie des dettes détenues, comme elle le fait actuellement, en fait, l'utilisation du crédit comme mesure coercitive n’est pas nécessairement chose facile et la capacité qu’a un créancier à imposer ses conditions à une nation débitrice n’est pas nécessairement automatique, varie grandement selon les nations au cours de l’histoire et, en règle générale, cela n’est faisable que dans les cas où la nation débitrice se trouve en situation de faiblesse.
Or, dans le cas des États-Unis, la dette américaine est un actif extrêmement populaire et très recherché au sein de l'économie mondiale.
Par exemple, entre 2016 et 2017, la Chine a réduit ses avoirs en bons du Trésor américain pour un montant avoisinant les 200 milliards de dollars.

Pourtant, malgré son ampleur, cette vente n'a pas eu d'incidence significative sur l’économie américaine, limitant ainsi les conséquences négatives qu'une telle action pourrait avoir sur la prise de décision outre-atlantique au niveau économique et géopolitique.
On voit d’ailleurs comment, au fur et à mesure que la Chine a réduit son exposition aux titres de dettes publiques américaines, les investisseurs étrangers ainsi que les investisseurs domestiques s’y sont substitués.

Tout cela, sans compter qu’aujourd’hui et en l’état actuel des choses, la Chine doit maintenir d'importantes réserves de dette américaine, pour pouvoir gérer le taux de change du renminbi vis-à-vis du reste des devises internationales.
Si la Chine venait à liquider soudainement ses réserves, le taux de change de sa monnaie augmenterait, rendant les exportations chinoises plus chères sur les marchés étrangers. En tant que tel, les avoirs chinois en dette américaine ne confèrent pas à la Chine une influence économique importante sur les États-Unis.
Sachant cela, et arrivé à ce stade, la question que l’on peut se poser est : de manière générale, pourquoi les pays accumulent des réserves de change ?
Un accroissement du stock des réserves de change
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, tout pays qui commerce ouvertement avec un pays tiers est susceptible d'acheter de la dette souveraine de cet autre pays.
En termes de politique économique, on parle de triangle d’incompatibilité ou triangle de Mundell pour les intimes.
Autrement dit, en vertu de ce principe, un pays doit nécessairement faire face à un trilemme et peut donc influencer librement deux des trois éléments que sont le taux de change, la politique monétaire et la circulation des capitaux.

Selon ce principe, on ne peut donc avoir à la fois la libre circulation des capitaux, la maîtrise de la politique monétaire et un système de changes durablement fixes. En revanche, l’abandon d’une des trois conditions permet la possibilité des deux autres.
Autrement dit :
-Si un pays choisit de contrôler le taux de change de sa devise vis-à-vis du reste des devises internationales et de conduire une politique monétaire autonome, il devra renoncer à la libre circulation des capitaux.
-Si un pays choisit de contrôler le taux de change de sa devise vis-à-vis du reste des devises internationales et de favoriser la libre circulation des capitaux, il devra renoncer à la politique monétaire autonome.
-Finalement, si un pays choisit de favoriser la libre circulation des capitaux et de mener une politique monétaire autonome, il devra renoncer à sa capacité à contrôler le taux de change de sa devise vis-à-vis du reste des devises internationales.
Or, l’influence du taux de change et l’autonomie de la politique monétaire sont des choix de politiques monétaires effectués par la banque centrale d'un pays et la possession de dettes souveraines étrangères fournit aux pays un moyen de poursuivre leurs objectifs économiques de trois manières différentes :
1° Premièrement, tout pays ouvert au commerce et/ou à l'investissement international a besoin d'un certain montant de devises étrangères pour payer des biens étrangers ou réaliser des investissements à l'étranger.
En effet, dans un monde globalisé tel que le nôtre, les gouvernements, les particuliers ainsi que les entreprises, entretiennent des relations commerciales et réalisent au quotidien des échanges de biens et de marchandises.
Parfois, nous exportons, c’est-à-dire que nous vendons des marchandises à des pays étrangers pour une certaine valeur et, d’autres fois, nous importons, c’est-à-dire que nous achetons des marchandises à des pays étrangers pour une certaine valeur également.
La différence entre les exportations et les importations nous donne donc la balance commerciale.
Or, il est très rare que l’on exporte autant de marchandises que ce que l’on en importe, c’est-à-dire que l’on se retrouve avec une balance commerciale à l’équilibre.
Lorsque la balance commerciale est excédentaire, cela signifie que exporte plus que ce que l’on importe et, inversement, lorsqu’elle est déficitaire, cela signifie que l’on importe plus que ce que l’on exporte.
Or, pour qu’un pays puisse enregistrer continuellement des déficits commerciaux, comme cela est le cas avec les États-Unis par exemple, encore faut-il que ce pays soit en capacité de s'endetter. Cela signifie qu’un pays ne peut importer plus que ce qu’il n’exporte, c’est-à-dire capter de la valeur étrangère sans le lui en donner en retour, que parce que le pays étranger qui lui envoie ses marchandises accepte de lui faire crédit entre guillemets.

En conséquence, lorsqu’un pays comme la Chine vend plus de marchandises aux États-Unis, sans en recevoir autant, cela revient à lui vendre des biens à crédit, crédit qui se retrouve sous la forme de dollars et/ou de dettes publiques américaines.
De plus, lorsqu'un pays achète des marchandises à l’étranger, il se peut que ce pays ait besoin d’utiliser la devise nationale du pays qui lui échange ses marchandises, raison pour laquelle de nombreux pays conservent en stock des devises étrangères en réserve pour pouvoir réaliser ces dépenses et ainsi ne pas devoir constamment aller échanger leur monnaie sur les marchés internationaux.
Les politiques économiques nationales exigent d’ailleurs souvent des banques centrales qu'elles respectent certains ratios d'adéquation des réserves de change et d'autres réserves, notamment lorsque le pays est endetté vis-à-vis de pays étrangers, ce que l’on appelle la dette extérieure, et afin que ce même pays puisse continuer de rembourser ses dettes, notamment en cas de crise.
Le FMI publie également des lignes directrices pour aider les gouvernements à calculer les niveaux appropriés de réserves de change compte tenu de leurs conditions économiques.
C’est donc pour cette raison que, très souvent, la dette souveraine fait partie des réserves de change du partenaire commerciale.
2° Deuxièmement, il est pertinent de conserver des dettes publiques notamment pour influencer les taux de change et ainsi veiller à la stabilité des prix à l’intérieur d’une économie.
Comme on peut le voir sur ce graphique, durant de nombreuses années et ce, jusqu’en 2005, la Chine fixait le taux de change du renminbi par rapport au dollar. Désormais, cette politique de taux de change fixe a été abandonnée bien que, dans la pratique, la banque centrale influence son cours dans une plus ou moins grande mesure.

Ainsi, une manière de manipuler le taux de change, c’est d’acquérir et de stocker des actifs étrangers qui se rapprochent le plus de la monnaie, telle que de la dette publique.
De telle manière, en cas de choc économique provoquant la dépréciation de la devise nationale, le pays peut peut venir taper dans ses réserves d’actifs pour les revendre sur les marchés mondiaux contre sa propre devise. De cette manière, cela permet de rétablir la stabilité du taux de change prévenant ainsi les risques d’instabilité économique.
3° Finalement, la dette publique de certains pays bien notés étant garantie par le gouvernement, les institutions financières privées et publiques la considèrent comme un actif à faible risque avec une forte probabilité de remboursement bien que certaines obligations d'État soient considérées comme plus risquées que d'autres.
En ce sens, dans la mesure où ces actifs sont peu risqués, ils peuvent s’avérer être des solutions d’investissement de choix plutôt que de garder des dollars qui ne rapportent rien du tout afin justement de recycler les dollars perçus en cas de balance commerciale excédentaire lors des échanges internationaux de marchandises.
Compte tenu de ce que l’on vient de voir, on peut donc se demander : quelles sont les raisons poussant la Chine à acheter autant de dettes américaines ?
L’Oncle Sam sous domination chinoise ?
Aujourd’hui, la Chine détient d'importantes réserves de change, qui se sont accumulées au fil du temps en partie en raison des excédents persistants de la balance commerciale, pour empêcher les entrées de trésorerie provenant du commerce de déstabiliser l'économie nationale.
Les importants avoirs du Trésor américain en Chine en disent donc autant sur la puissance des États-Unis dans l'économie mondiale que les particularités propres à l'économie chinoise.
De manière générale, la dette américaine est un actif recherché puisque relativement sûr et liquide. Ainsi, en tant que monnaie de réserve mondiale et monnaie de transaction internationale, le dollar américain est largement utilisé dans les échanges internationaux.
De ce fait, dans la mesure où les biens commerciaux sont libellés en dollars et en raison de sa forte demande, le billet vert peut facilement être échangé.
Néanmoins, malgré les qualités attrayantes de la dette US, le financement continue de la dette américaine inquiète les économistes, qui craignent qu'un arrêt soudain des flux de capitaux vers les États-Unis ne déclenche une crise intérieure.
Ainsi, la dépendance des États-Unis au financement par emprunt présenterait des défis, non pas à cause d’une interruption de la demande chinoise, mais en cas d’arrêt soudain de la demande de l’ensemble des acteurs, notamment en cas de tension, comme cela est le cas actuellement avec la crise du plafond de la dette.
Plus qu’un instrument de domination, en réalité, la Chine achète donc de la dette américaine pour les mêmes raisons que d'autres pays achètent de la dette américaine, avec néanmoins deux grandes caractéristiques.
1° D'un point de vue régional, les pays asiatiques détiennent un montant inhabituellement élevé de la dette américaine en réponse à la crise financière asiatique de 1997. La crise financière de 1997 a incité les économies asiatiques, dont la Chine, à constituer des réserves de change comme filet de sécurité.
Pendant cette crise, l'Indonésie, la Corée, la Malaisie, les Philippines et la Thaïlande ont vu les investissements étrangers chuter d’environ 12,1 milliards de dollars contre 93 milliards de dollars traditionnellement, ce qui représentait l'équivalent de 11% de leur PIB combiné.

En réponse, certains pays comme la Chine, le Japon, la Corée et les pays d'Asie du Sud-Est ont mis en place d'importants fonds de précaution de réserves de change pour les jours difficiles, qui, pour des raisons de sécurité et de commodité, incluent majoritairement de la dette américaine.
Ces politiques ont d’ailleurs été plus que justifiées après 2008, lorsque les économies asiatiques se sont vantées d'une reprise relativement rapide alors que les économies occidentales mirent des années à se relever.
2° D'un point de vue national cette fois-ci, la Chine achète de la dette américaine en raison de sa position d’usine du monde.
En effet, étant donné que la chine a une balance commerciale excédentaire, c’est-à-dire qu’elle exporte plus que ce qu’elle n’importe, on l’a vu, cela revient à faire crédit aux, notamment aux États-Unis.

Le problème, c’est que les exportateurs chinois qui reçoivent des dollars américains pour leurs marchandises vendues aux États-Unis ont besoin de renminbi pour payer le salaires de leurs travailleurs, acheter des biens nationaux ou encore payer des impôts.
De ce fait, ils vendent les dollars qu'ils reçoivent par le biais des exportations à la banque centrale chinoise pour obtenir des renminbis.
La conséquence c’est que cette situation augmente l'offre de dollars et augmente la demande de renminbis ce qui provoque une appréciation du taux de change du renminbi par rapport au dollar ce qui est susceptible de porter préjudice au secteur exportateur chinois en rendant les biens chinois plus chers pour les étrangers.
Or, la stratégie de la Chine consiste précisément à maintenir une croissance interne tirée par les exportations, ce qui contribue à créer des emplois et lui permet, grâce à une telle croissance continue, de maintenir l'engagement productif de sa grande population.
Cette intervention de la banque centrale chinois, que l’on appelle politique de “stérilisation”, crée donc une pénurie de dollars américains, ce qui maintient les taux du dollar à la hausse. Par la suite, la Chine “recycle” les dollars sous la forme de dette publique américaine pour obtenir un certain rendement sur ses réserves de change. Autrement dit, elle échange un type de monnaie, les billets de dollars, contre un autre type de monnaie, la dette publique.
Par conséquent, tant que la Chine continuera d'avoir une économie axée sur les exportations avec un énorme excédent commercial avec les États-Unis, elle continuera d'accumuler des dollars américains et de la dette américaine.
Les prêts chinois aux États-Unis, via l'achat de dette américaine, permettent aux États-Unis d'acheter des produits chinois. C'est une situation gagnant-gagnant pour les deux nations, les deux en bénéficiant mutuellement. La Chine obtient un énorme marché pour ses produits et les États-Unis bénéficient des prix économiques des produits chinois.
Au-delà de leur rivalité politique bien connue, les deux nations sont enfermées dans un état d'interdépendance dont elles profitent toutes les deux, et qui est susceptible de perdurer.
Ainsi, contrairement à ce que l’on pourrait croire et aussi paradoxal que celà puisse paraître, le plus grand risque pour les États-Unis, ce n’est pas la vente de titres de dettes publiques de la part de la Chine mais bel et bien d’un arrêt des relations commerciales. Mais en faisant cela, la Chine provoquerait autant de dégâts à l’économie américaine qu’à sa propre économie nationale.
D’ailleurs, comme l’explique l'anthropologue David Graeber, dans son livre intitulé “Dette : 5.000 ans d’histoire”, même “la Chine estime que le fait de détenir autant de bons du Trésor américain la rend dans une certaine mesure redevable aux intérêts américains, plutôt que l'inverse”.
Pour conclure et compte tenu de ce que l’on vient de voir, on est mieux à même de comprendre pourquoi la Chine à réduit son exposition aux titres de dettes américains. Loin de vouloir voir les États-Unis s’effondrer, l’Empire du milieu a simplement suivi une politique monétaire inverse à celle suivie traditionnellement.
En effet, celle-ci consiste simplement à défendre son taux de change selon la conjoncture économique et donc lorsque le renminbi perd trop de valeur, la chine rachète du renminbi en vendant de la dette publique américaine et, inversement, lorsque le renminbi prend trop de valeur, la chine vend sa monnaie et rachète de la dette publique américaine.

Or, depuis 2014, la Chine s’est mise à baisser les taux d’intérêt pour relancer la consommation interne, dans un contexte où, au contraire, les États-Unis suivaient la même année une politique de resserrement monétaire et par la suite de hausse de taux d’intérêt.

Cela portait donc atteinte au taux de change puisque le dollar avait déjà pris beaucoup de valeur, ce qui correspond précisément au moment où l’Empire du Milieu s’est mis à réduire son exposition à la dette publique américaine.

Pour la première fois depuis 15 ans, en 2022, la Banque Centrale Européenne n'a réalisé aucun bénéfice !
Compte tenu du resserrement monétaire actuel, les pertes de la BCE se poursuivront au moins jusqu'en 2024/2025 et probablement au-delà…
Qu'est-ce que cela signifie concrètement et quel impact cette situation aura-t-elle sur la zone euro et notre monnaie communautaire ?
La BCE dans la tourmente ?!
3 chiffres importants:
- 698,8 milliards d’euros : c’est la taille du bilan de la BCE qui a augmenté de 18,7 milliards d’euros par rapport à l’année 2021
- 1,6 milliards d’euros : c’est le montant dans lequel la Banque Centrale Européenne a dû taper pour venir compenser les pertes d’argent qu’elle a engendrée et, finalement,
- 0 euro : c’est le bénéfice de la BCE
Pour la première fois depuis 15 ans, la Banque Centrale Européenne n'a réalisé aucun bénéfice, mais, en plus, elle a dû taper dans ses réserves pour éviter d’enregistrer des pertes.
Compte tenu de l’évolution actuelle, les analystes prédisent des années de pertes suite au renversement de ses politiques monétaires ultra-accommodantes.
Cela n’est un secret pour personne, les banques centrales ont énormément gonflé leurs bilans au cours des dernières décennies.
Cet outil vise à poursuivre leurs objectifs de stabilité macroéconomique et financière.
Le problème, c’est que, en agissant de la sorte, les banques centrales ont sciées la branche sur laquelle elles étaient assises.
Mais comment se fait-il que la banque centrale, celle qui a pourtant le monopole de l'émission monétaire, subisse des pertes ?
A priori, l’entité n’aurait qu’à faire tourner sa “planche à billets” ?
En réalité, parler de planche à billets n’a pas vraiment de sens…
Le fonctionnement et le rôle de la BCE
Par conséquent, si le but est d’asseoir et renforcer la crédibilité de sa monnaie, la banque centrale ne peut pas émettre librement de la monnaie pour annuler ses pertes.
Du coup, sa situation actuelle n’est en réalité pas si différente de ce qu’il peut arriver à n’importe quelle autre entité : si ses revenus sont supérieurs à ses dépenses, alors elle gagne de l’argent. À l’inversement, si ses revenus sont inférieurs à ses dépenses alors, elle perd de l’argent.
En fait, l’activité de la BCE, outre son unique mandat de stabilité des prix en maintenant l’inflation à moyen terme sous et proche des 2%, consiste à toucher des revenus sur ses actifs et reverser une partie de ses revenus en remboursant ses dettes sur son passif. La différence étant le bénéfice.
Le problème, c’est que l’actif de la BCE est rempli de dettes d’États peu rémunératrices mais, dans le même temps, du côté du passif, la BCE doit rembourser des intérêts.
Il faut savoir que lorsque la banque centrale verse des intérêts aux banques commerciales, elle transfère une partie de ses bénéfices au secteur bancaire.
Elle ne crée pas de l’argent pour l’occasion contrairement à ce que certains croient !
Elle prend l’argent que les États paient dans le cadre du remboursement de leur dette et en redistribue une partie aux banques. Le surplus faisant office de bénéfices ou de pertes.
Le hic, c’est que la plupart des obligations d'État détenues par la Banque Centrale ont été émises à des taux d'intérêt très bas, souvent même nuls.
Dans le même temps, la BCE paie un taux d'intérêt de 2,5% sur les réserves bancaires.
En effet, les augmentations récentes des taux d'intérêt ont des implications importantes pour les profits et les pertes des banques centrales.
Les hausses de taux d'intérêt entraîne également des paiements d'intérêts plus importants par les banques centrales aux banques commerciales.
Ces paiements d'intérêts pourraient être encore plus importants étant donné que la BCE a annoncé de nouvelles hausses des taux.
Malgré tout, cela reste encore difficile à anticiper dans la mesure où, en même temps que les taux d’intérêt sont censés croître, la BCE a mis en place son resserrement quantitatif: le Quantitative Tightening.
Lorsque la BCE réalise des profits, elle les redistribue à ses actionnaires, c’est-à-dire les États à hauteur de leur détention capitalistique.
C’est l’article 33 des statuts du Système Européen des Banques Centrales, relatifs à la répartition des bénéfices et des pertes nets de la BCE qui dispose que :
“Le bénéfice net de la BCE est transféré dans l'ordre suivant :
a) un montant à déterminer par le conseil des gouverneurs, qui ne peut dépasser 20% du bénéfice net, est transféré au fonds de réserve générale dans la limite de 100% du capital ;
b) le bénéfice net restant est distribué aux détenteurs de parts de la BCE proportionnellement aux parts qu'ils ont libérées”.
Dans tous les cas, une chose est sûre : on peut clairement dire que le pari de la BCE que les taux d'intérêt resteraient bas se retourne désormais contre elle et elle le reconnaît dans son dernier rapport.
Ce paradoxe est tout simplement la conséquence des changements de politique monétaire.
Pour autant, pour le moment, il est précipité de crier au catastrophisme compte tenu du matelas de sécurité que l’institution a construit au cours des années précédentes dans le but d’absorber les pertes futures.
Un problème supplémentaire: ces ressources financières ne sont pas nécessairement stables et une valeur sûre à proprement parler dans la mesure où elles sont composées de titres qui peuvent prendre ou perdre de la valeur.
On comprend vite que si la BCE doit venir taper régulièrement dans ce matelas…
Le futur de la zone euro compromise ?
En soit, ces pertes, ne signifient probablement pas l'éclatement de la zone euro, mais elles ne doivent surtout pas être ignorées compte tenu du fait qu’elles pourraient en être l’élément déclencheur.
D'une part, parce qu'elles proviennent en partie d’une politique monétaire très laxiste qui a davantage profité aux pays les plus endettés et les moins solvables et, d’autre part, parce que ce sont désormais, les pays qui ont le moins de dettes et les plus solvables qui en paient le prix.
L’on assiste donc actuellement à la fragmentation entre les pays du nord et les pays du sud, exactement comme nous l’expliquons depuis maintenant près de 2 ans !
Un autre risque est d’ordre politique et à trait à l’indépendance des institutions monétaires. En d’autres termes, si les banques centrales continuent de perdre de l'argent chaque année, les États pourraient devoir injecter du capital supplémentaire au pire moment…
Dans le cas contraire, c’est l'indépendance de ces organismes qui serait remise en question, ce qui pourrait exacerber le poids de l’État au travers de ce que l’on appelle la “fiscale dominance” et donc l’étatisation de la société !
Finalement, il faut bien rester conscient que la capacité d’une banque centrale à opérer normalement même en cas de capital négatif n’est valable que si elle reste crédible aux yeux des marchés financiers et du système bancaire.
Comme le reconnaît la Banque des Règlements Internationaux, aussi connue pour être la banque centrale des banques centrales, dans un récent rapport, plusieurs banques centrales ont déjà enregistré de nombreuses pertes.
Selon la BRI, les banques centrales peuvent atténuer le risque de mauvaise perception grâce à une communication efficace avec les parties prenantes.
Le problème c’est que la crédibilité de la BCE n’est pas glorieuse… Une plus grande fréquence de communication a plutôt eu tendance à éroder la confiance déposée dans l’institution :
En cas de mauvaise gestion macroéconomique et de manque de crédibilité de l'État, les pertes peuvent éroder la réputation de la banque centrale.
Cela est d’autant plus problématique que la BCE elle-même a reconnu que “les banques centrales accepteraient volontiers des pertes sur leurs bilans qui entraîneraient en fin de compte des pertes pour le contribuable moyen” …
On peut donc conclure que, s’il est vrai que, techniquement parlant, une banque centrale ne peut pas faire faillite, la monnaie elle, le peut.
Or, le principal produit que gère une banque centrale est précisément la monnaie et elle a pour vocation de veiller à sa stabilité.
Les risques de défiance vis-à-vis des banques centrales et des monnaies que ces dernières gères sont donc clairement des signes mettant en exergue leur faillite à mener à bien leur mission.
L'économie chinoise se trouve actuellement en difficulté et certains économistes font de sombres prédictions sur l’avenir du pays.
La Chine connaît le pire niveau de croissance depuis 1976 ! De plus, un krach immobilier a commencé comme nous l'avions vu dans un précédent article, et on observe une fuite des investisseurs étrangers du pays.
Qu’est-il en train de se passer ?
Quels sont les défis auxquels l’empire du milieu est soumis ?
Une dictature en difficulté
2022 est une année spéciale : pour la première fois, depuis des décennies, des économies comme les États-Unis ou la zone euro auront connu une croissance économique plus élevée que la Chine.
Depuis des années la Chine enregistrait des taux de croissance de l’ordre de 7 à 10% passant à 3% pour 2022.
Il est totalement justifié que d’affirmer qu’un rythme de croissance de 7 à 10 % année après année n’est pas viable sur le long terme. Cela est tout à fait naturel que, au fur et à mesure qu’un pays se développe, sa capacité à croître se tarit.
Pour autant, compte tenu du niveau actuel de développement économique, le PIB chinois continue d'être plutôt faible.
À titre d’exemple, le Produit Intérieur Brut par tête en PPA et à prix constants de la France et des États-Unis, c’est-à-dire en Parité de Pouvoir d’Achat, sont près de 3 fois et 4 fois plus élevés respectivement que celui de la Chine.
Tout ceci s’explique par la politique zéro covid mise en place par le Parti communiste chinois maintenant l'économie à l'arrêt.
Mais ce serait une erreur que de croire que la seule cause ayant impactée l'économie chinoise en 2022 soit uniquement la politique de covid-zéro.
Même si l’économie chinoise retrouve de hauts niveaux de croissances à court-terme, sur le moyen-terme, le pays va devoir faire face à un grand défi.
Les 3 défis de la Chine
1. Sa dette
Ces dernières années, la Chine a accumulé une quantité de dettes stupéfiantes et en un temps incroyablement court.
Entre 2010 et aujourd’hui, la dette privée chinoise est passée de 10.000 milliards de dollars à 51.900 milliards de dollars, soit une multiplication par 5 !
En fait, la situation de la Chine s’explique pour le modèle de croissance sur lequel le pays s'appuie ainsi que les objectifs fixés par le parti.
Ainsi, en 2013, le président chinois Xi Jinping, annonçait la mise en place des “nouvelles routes de la soie”. Ses ambitions économiques, diplomatiques et stratégiques mondiales de la Chine était d'étendre l’influence du pays.
Pour autant, ce rêve de domination internationale n’a rien de nouveau et remonte en réalité à Mao Zedong qui avait pour ambition de redonner la puissance d'antan à la Chine d’ici 2049.
Au début du XXIème siècle, la croissance chinoise permettait au pays de se développer et de sortir de la pauvreté.
Jusqu'en 2007, l'économie chinoise s'est développée principalement grâce à son secteur exportateur qui était en plein essor.
La Chine avait et continue d'avoir un secteur exportateur extrêmement compétitif, notamment en ce qui concerne la vente massive de marchandises.
De son côté, l’Occident finançait l’achat de ces marchandises en grande partie au travers de son endettement.
Par exemple, dans le cas des États-Unis, le pays s'endettait majoritairement envers la Chine.
La Chine dégageait régulièrement un excédent courant, c’est-à-dire qu’il exportait bien plus qu’il n’importait.
Un cercle d’endettement s’était mis en place, avec d’une part les Etats-unis qui s’endettaient en partie vis-à-vis de la Chine et d’autre part, la Chine qui lui vendait ses marchandises.
Le problème c’est qu’en 2007, la crise financière frappe de plein fouet l'Occident et évidemment, la capacité d’endettement de ces pays a diminué. On a donc assisté à un phénomène de désendettement, notamment de la part des agents privés qui cherchaient à liquider leurs actifs afin de rembourser leurs dettes.
De ce fait, les autorités chinoises ont compris à partir de 2008 qu'un changement de cycle s'annonçait : l'Occident n'allait plus acheter les marchandises chinoises en s'endettant.
Ainsi, les autorités chinoises ont décidé de changer la stratégie de croissance du pays: au lieu de focaliser l'activité économique sur les exportations, l’objectif était désormais de donner beaucoup plus d’importance à la consommation intérieure.
2007 a donc marqué la fin de l’énorme croissance chinoise …
La question se posait donc de savoir comment maintenir ces taux de croissance sachant que le moteur de la dette occidentale allait ralentir.
La réponse apportée par les autorités chinoises était de favoriser la consommation intérieure grâce à l'emprunt. Ainsi, la dette privée des ménages et des entreprises chinoises a tout simplement doublé.
La Chine dépend donc de son propre endettement et forcément, il arrive un moment où cela devient particulièrement dangereux. En effet, l'excès de dette a tendance à générer des bulles d'actifs…
Si cet excès de dette finance de mauvais investissements et que ces investissements ne sont pas rentables, il devient difficile de faire face à ses engagements ce qui provoque l’effondrement de l’économie du pays.
2. Son immobilier
La vente de maisons en Chine continue de s’effondrer.
Et ce phénomène se répète avec la production industrielle, avec un recul au deuxième trimestre et une stagnation au quatrième trimestre, trimestres qui coïncident justement avec les périodes durant lesquelles l'économie chinoise s’est refermée en raison des politiques de zéro-covid.
Les ventes de maisons ont plongé sur l’ensemble de l’année, de la même manière que l’indice des prix immobiliers s’est retourné en début d’année dernière, ce qui illustre qu’une crise immobilière profonde est en cours.
C’est pour cette raison que le parti communiste chinois a récemment levé les restrictions qu'il s'imposait lui-même pour limiter la croissance du crédit immobilier.
C'est-à-dire que le parti communiste entend relancer l'investissement immobilier en Chine et ainsi regonfler la bulle immobilière.
La Chine qui se trouve donc dans une impasse n’a pas d’autre choix que de nouveau parier sur l’immobilier comme moyen de relancer une économie affaiblie.
3. Sa démographie
En 2022, la population chinoise a diminué pour la première fois depuis 1960, c’est-à-dire depuis plus de 60 ans !
Pour se faire une idée du phénomène, la population chinoise a diminué de 850.000 personnes par rapport à 2021. Une partie de cette baisse était due aux décès liés au Covid mais la principale raison expliquant cet évènement concerne la baisse du taux de natalité découlant de la politique de l’enfant unique de la Chine.
Le taux de natalité en Chine baisse année après année depuis longtemps et malgré les efforts des autorités pour le relancer, les mesures restent vaines.
A cela s’ajoute:
- Un ratio du sexe asymétrique: un excédent d’hommes et un déficit de femmes.
- Une population vieillissante
- Une fuite du régime autoritaire .
Ainsi, la Chine a sans aucun doute commis sa plus grande erreur stratégique en instaurant la politique de l’enfant unique dans les années 70.
En ce sens, il y a fort à parier que la chine a très probablement déjà atteint son pic de population et que désormais, la démographie chinoise va baisser plus ou moins continuellement année après année.
Or, un pays qui perd de la population suppose moins de dynamiques, moins d'entrepreneurs, moins d’innovation et donc beaucoup moins de potentiel de croissance.
En d’autres termes, si 2022 a été la pire année depuis 1976 pour la Chine, sans compter 2020, on peut sans aucun doute s’attendre à ce que cette date ne marque en réalité que le début d’un déclin en devenir …
Une semaine après avoir présenté la réforme des retraites, les débats font rage et les grèves menacent une énième fois de porter un coup sur l’économie.
La retraite, on en entend parler depuis des années et il s’agit sans aucun doute d’un des sujets qui préoccupent le plus les français.
Qu’en est-il concrètement et quelles sont les alternatives ?
État des lieux du plus grand système pyramidal de l’histoire
Quelle est la différence entre un système pyramidal et le système de retraite par répartition ?
Le système des retraites: une pyramide de Ponzi?
Aucune, si ce n’est que les individus et les entreprises mettant en place ce mode de fonctionnement sont généralement traités d'escrocs tandis que lorsqu’il s’agit de l’État, on parle de régime légitime.
De manière très brève, pour rappel, c’est au début du XXème siècle que Charles Ponzi a mis en place l’une des escroqueries les plus connues de l’histoire : le fameux système pyramidal.
Le mécanisme est relativement simple : des individus donnent de l’argent à une entité qui prétend offrir de bons rendements et ils sont en réalité payés avec l’argent des nouveaux arrivants. À strictement aucun moment l’argent n’est investi mais l’illusion de jolies rentabilité est bien présente. Tant qu’il y a de nouveaux arrivants, c’est-à-dire que l’argent rentre tout va pour le mieux. Tout peut basculer et s’effondre le jour où il y a plus de réclamations de remboursement et/ou plus suffisamment d'entrées d’argent. La seule solution est donc, soit de refiler la patate chaude en stoppant les remboursements momentanément, soit d’accepter l’existence de la fraude en assumant que certains se sont fait berner et ne pourront pas retrouver leur argent.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, strictement personne ne nierait l’existence d’une telle escroquerie dans le cas de Bernard Madoff par exemple, en revanche, peu de personnes oseraient reconnaître l’existence d’une escroquerie lorsqu’il s’agit du système de retraite par répartition.
Les scénarios du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) s'accordent sur un déficit des régimes de retraite jusqu'en 2043 au moins.
Il en résulterait donc un accroissement de l'endettement de 10 points de PIB à la charge des générations futures.
Cet âge de départ à la retraite est un débat qui n’a que très peu de sens puisqu’en théorie, si l’âge légal de départ à la retraite est pour le moment fixé à 62 ans, dans la pratique, cela est partiellement faux.
Du moins, cela était faux pour les personnes nées après 1973 et le sera désormais également pour celles nées à partir de 1968.
Sauf que dans la pratique, pour une personne née après 1973, il y a fort à parier que son âge légal de départ à la retraite soit en réalité déjà fixé à 65 ans en raison de la durée de cotisation !
Voici un tableau récapitulatif du nombre de trimestres de cotisation en fonction de notre âge de naissance et de la nouvelle réforme :
Exemple:
Pour faire simple, une personne qui a aujourd'hui moins de 51 ans, hors cas exceptionnels, doit avoir cotisé 43 ans, c’est-à-dire 172 trimestres, pour partir à la retraite à 62 ans.
Sauf que 62 moins 43 ça donne 19. Donc si cette personne n’a pas commencé à travailler à 19 ans, ou qu’elle a eu des périodes d’arrêt entre temps durant lesquels elle n’a pas cotisé, elle peut d’ores et déjà oublier sa retraite à 62 ans à taux plein.
Pour faire simple, si cette personne a touché, en moyenne, 2.000 euros par mois sur ses 25 meilleures années, le montant de sa retraite s’élèvera à 790 euros, c’est-à-dire, une chute des revenus mensuels de 60,50 pour cent !
Mais ce n’est pas tout, car on ne parle ici que de la retraite “de base” c’est-à-dire de la CNAV acronyme de Caisse Nationale de l’Assurance Vieillesse, il faut également prendre en compte la retraite complémentaire que l’on appelle AGIRC-ARRCO, qui appliquera une décote de 10 pour cent durant 3 ans !
C’est d’ailleurs précisément pour cette raison qu’en réalité l’âge réel de départ à la retraite aujourd’hui en France n’est pas de 62 ans mais de 63 ans.
Système alternatif : la capitalisation
Selon Albert Einstein, les intérêts composés sont la plus grande force de l’univers. Or, c’est le fondement même de la retraite par capitalisation.
Mais concrètement, la retraite par capitalisation pourrait-elle produire une meilleure pension pour tous ?
Imaginons un salarié de 20 ans qui commence à travailler en 2020 avec un salaire net mensuel médian de 2.005 euros avant impôt sur le revenu = 24.060 euros/an.
D’après la calculette du gouvernement, cela signifie que le coût total de l’employeur est de 40.605 euros, ce qui représente près de 41% de charges sur le montant total payé soit, 16.545 euros à l’année.
En partant du principe, peu probable, qu’il n’y a pas d’évolution du salaire dans le temps, cela permettrait à notre salarié de toucher une retraite d’ici 43 ans de 1.481 euros par mois avant impôt sur le revenu.
Ce qu’il en ressort de ce simple exemple c’est que l’on cotise énormément puisque 16.545 euros, soit l’équivalent d’un SMIC, partent en cotisations. Ce salarié travaille donc jusqu’en août pour cotiser, tout ce qui tombe après lui reste réellement dans la poche.
De plus, il est malhonnête de dire que la retraite par capitalisation ne serait pas viable étant donné que sur ces 40.605 euros par an, 8.533 euros, soit plus de 4 mois de revenus mensuels nets partent en cotisation retraite !
Autrement dit, sur 43 ans, cela représente 366.919 euros de cotisation.
Pour comparer avec le système alternatif, qui ne repose donc pas sur un système pyramidal, il convient de se poser la question à savoir, est-ce qu’en cotisant exactement la même somme dans un fonds de retraite par capitalisation, tout comme les fonctionnaires avec PRÉFON c’est-à-dire la Prévoyance de la Fonction publique, ou l’ERAFP, c’est-à-dire l’Établissement de Retraite Additionnelle de la Fonction Publique, il est possible d’obtenir autant, voire plus qu’avec un système pyramidal, instable par nature.
Pour cela, il suffit de partir des mêmes prémisses que vu précédemment, en reprenant tout simplement les performances communiquées par les fonds de pensions de retraites par capitalisation existants pour les fonctionnaires, ici l’ERAFP, conformément au dernier rapport en ligne.
Notre salarié va donc cotiser 8.533 euros par an à la retraite par capitalisation soit, 711 euros par mois.
Cette somme sera placée dans plusieurs classes d’actifs disponibles dont les obligations d’État, les obligations d’entreprises, les actions ou encore l’immobilier,selon différentes zones géographiques.
On observe que depuis 2006, le TRI, c’est-à-dire le Taux de Rentabilité Interne est globalement stable, malgré la crise de 2008 et celle de 2020.
Pour se faire une idée, avec de tels chiffres, au bout de 43 ans, en cotisant 711 euros par mois durant 43 ans, le retraité aurait un montant alloué dans son fonds de pension à plus de 1 million 247.000 euros soit, près de 622 fois son salaire mensuel net.
On pourrait même estimer que, par mesure de précaution, il est préférable de se focaliser sur la performance comptable qui s’élève à 3 % an plutôt que la performance économique afin de tenir compte des engagements et des provisions, c’est-à-dire prendre en compte les retraits futurs et sur-couvrir le fonds afin de faire face à des chutes de marchés et au paiement des pensions des personnes déjà à la retraite et qui ont fini de cotiser avec les mêmes montants de cotisations mensuelles, ce qui porterait la valeur globale du portefeuille à près de 740.000 euros au bout de 43 ans.
Au travers de cette simulation, on comprend donc qu’au bout de 43 ans, notre salarié est en mesure de prétendre à une retraite bien méritée.
Le système par répartition
Dans un système par répartition, il aurait droit à une pension de retraite de 1.481 euros net par mois, soit un taux de remplacement de près de 74% de son salaire de travailleur qui s’établissait à 2.005 euros.
La question est donc de savoir s’il est possible d’espérer autant si ce n’est plus avec le système par capitalisation avec un capital accumulé de plus d’un million d’euros.
En règle générale, la méthode employée par les organismes de retraite consiste à proposer une rente viagère.
Autrement dit, il s’agit de payer une somme tous les ans, sur la base du capital qui reste investi. Il rend donc au pensionné son capital accumulé, moins les frais de gestion, ainsi que les intérêts qu’il continue de produire, sur la durée de vie restante.
Évidemment, il ne connaît pas la durée de vie restante du nouveau retraité, mais avec une dizaine de millions de retraités, la loi des grands nombres permet de connaître avec une très bonne précision la probabilité de décès en fonction de l’âge et du sexe.
2 forces s’opposent : tandis que le capital continue de grossir puisqu’il reste investi, il tend à se réduire par le paiement de la rente viagère.
Or, en l’état actuel des choses, malgré le paiement des prestations, la performance reste de 3 % avec des flux entrants qui sont majoritairement réinvestis, le paiement des prestations ne représentant que 14% des flux de trésoreries sortants.
Autrement dit, il est largement possible, avec ce système, de continuer de percevoir le même montant de pension de retraite que le salaire touché durant sa carrière professionnelle.
Encore une fois, il s’agit ici de consacrer seulement, ces 711 euros par mois de cotisations ne représentent que 21% du montant total payé par l’employeur et qui sont traditionnellement dédiées au paiement des retraites des pensionnaires actuels, tel un système ponzi.
Répartition ou capitalisation?
Il ne fait donc aucun doute que la capitalisation est bien plus performante et morale que la répartition, la fonction publique l’a d’ailleurs bien compris. Malgré tout, les démagogues préfèrent polariser le débat et opter pour les mêmes recettes telles une panacée universelle puisqu’il suffirait de venir exproprier l’équivalent de 2 % de la fortune des 42 milliardaires français pour trouver les 12 milliards d’euros qui correspondent au déficit anticipé du système des retraites.
Ils oublient que leur fortune étant majoritairement composées d’actions, ce système impliquerait de les forcer à vendre, chaque année, 2% de leurs actions, et d'en verser le produit à l'État.
Ce sont ces mêmes personnes qui expliquent à longueur de journée qu’il n’y a aucun problème de financement des retraites et qui décrient par la même occasion le système par capitalisation.
Le contexte géopolitique international en ce début d’année 2023 joue incontestablement sur les prix du pétrole et donc, par voie de conséquence, sur les prix affichés par les stations-services.
Entre les tensions internationales qui restent grandes, la réouverture de la Chine susceptible de faire monter la demande mondiale de produits pétroliers, l’entrée en vigueur de l’embargo sur le gazole russe ou encore la fin de la ristourne sur le carburant depuis le premier janvier, c’est le portefeuille des automobilistes qui pourrait bien en pâtir.
Comme si cela ne suffisait pas, désormais, c’est la réforme de la retraite qui est susceptible de provoquer une énième grève dans les raffineries.
Pourtant, curieusement, l’on assiste actuellement à un phénomène particulièrement intéressant !
Alors que le prix du baril de pétrole brent, c’est-à-dire le pétrole brut de référence en Europe, a perdu près de 30 % sur les marchés.
Dans le même temps, les prix à la pompe poursuivent leur hausse après un léger repli en cours d’année.
De plus, le prix du gasoil est désormais pratiquement à égalité avec le prix de l’essence alors même que l’essence était censée être vendue à un prix plus élevé.
Qu’est-il en train de se passer ? Quelles sont les explications de telles situations ? Quelles pourraient être les conséquences de l’embargo qui est sur le point d’entrer en vigueur ?
Évolution des prix du pétrole
Afin d’expliquer les différentes situations que nous vivons actuellement, plusieurs données et erreurs de raisonnement peuvent être mises en avant.
En effet, la plupart du temps, les personnes un petit peu versées dans le thème des matières premières, ont tendance à expliquer la fluctuation des prix à la pompe au travers de l’évolution de l’indicateur de référence pour le pétrole Européen qu’est le pétrole brent !
Il s’agit d’un automatisme : si les prix de marché montent alors, tout naturellement, cela doit se répercuter sur les prix affichés par les stations services et inversement si les prix baissent.
Pourtant, ce raisonnement, qui semble logique de prime abord, n’est évidemment pas mécanique…
En effet, si l’on se focalise sur l’évolution du prix du pétrole brent, on se rend compte qu’effectivement, le pétrole a connu un pic au cours de l’été 2022 avec une jolie correction sur les derniers mois de l’année.
Pourtant, ce graphique est trompeur étant donné que, nous, citoyens européens faisant partie de la zone euro, nous utilisons des euros et non des dollars. De ce fait, dans la mesure où les importations se font en grande partie en dollars, comme nous l’avons vu dans un précédent article, la fluctuation des devises, est susceptible d’exacerber la hausse du prix de l’or noir.
En effet, l’euro s’étant cassé la figure et étant tombé sous la parité en 2022, il est logique que les prix du pétrole nous soient revenus plus cher. Aujourd’hui, l’euro s’est bien apprécié, bien qu’il reste légèrement au-dessus de la parité avec le dollar.
Ainsi, alors qu’en 2008, avec 1 €, il m’était possible de recevoir en échange 1,50$, aujourd’hui, avec ce même euro, je ne reçois plus qu’environ 1 $.
On comprend donc que, non, il est faux de penser que les fluctuations du marché vont automatiquement venir impacter les prix à la pompe. Jeter un coup d'œil aux graphiques quotidiennement pour tenter de prédire les prix à la station-essence n’est qu’une analyse partielle de la réalité économique.
Malgré tout, cela n'explique pas la totalité de la hausse des prix des carburants à la pompe.
Non seulement parce que, certes l’euro a repris de la valeur entre temps et le prix du pétrole lui, est en baisse, mais surtout et avant tout parce que la hausse des prix à la pompe est bien plus grande par rapport à la hausse du prix du baril, même en prenant en compte l’appréciation de l’euro.
Les prix à la pompe prêt à s'envoler
On comprend donc qu’il existe évidemment des raisons supplémentaires susceptibles d’expliquer cette différence d’évolution des prix.
Plusieurs raisons expliquent cela :
1) Prix de marché vs prix affichés aux stations
Il convient de rester conscient que, tandis que les prix affichés par les marchés fluctuent tous les jours, les prix affichés par les stations sont plus rigides et fluctuent en moyenne tous les 4 jours d’après la Banque de France.
Il est donc normal d’observer un léger retard d’ajustement des prix. A cela s’ajoute l’évolution du taux de change euro/dollar.
2) Les taxes
Ensuite, il faut savoir que les prix affichés sont TTC c’est-à-dire Toutes Taxes Comprises. Or, cela n’est un secret pour personne, le France est le troisième pays avec les droits d’accises les plus élevés en Europe après le Royaume-Unis et l’Italie.
Le montant de taxes dans un litre de gasoil est en hausse constante, les fluctuations s’expliquant notamment par la TVA : le montant récolté sera d’autant plus grand que les prix augmentent.
Les stations-essences sont en réalité une incroyable manne financière pour l’État ! On paye plus de taxes que de produit lui-même, ce qui représente en fait une imposition supérieure à 100 % !
Après avoir poussé massivement les gens à se détourner de l’essence afin de les inciter à opter pour les moteurs diesel, à partir de 2015, le gouvernement a décidé de diminuer l'avantage consenti au gasoil. Ceci est passé par l’augmentation de la TICPE, c’est-à-dire la Taxe Intérieure de Consommation sur les Produits Énergétiques.
Devant le furie des gilets jaunes, excédés, l'augmentation de ces taxes a été gelée fin 2018.
Sur ce graphique, les courbes en pointillés rappellent le plan initial d'augmentation. On observe malgré tout une forte diminution de l'avantage du gasoil par rapport au Super sans Plomb et pour l’avenir rien ne nous garantit que le gouvernement ne sera pas tenté de revenir sur ces augmentations.
Il faut savoir que le prix du carburant intègre deux composantes principales : le coût afférent au pétrole lui-même ainsi que la fiscalité.
Le coût du produit pétrolier
Le coût du produit pétrolier est composé du coût d’achat du pétrole brut, du coût du raffinage permettant de transformer le pétrole en carburant et finalement, du coût de stockage, de transport et de distribution.
Fiscalité
Au niveau de la fiscalité, qui est extrêmement lourde, et bien en réalité, lorsque nous passons à la pompe, nous n’achetons pas un seul produit, c’est-à-dire du carburant, mais deux produits.
Nous achetons également des impôts.
Impôts
En effet, la fiscalité est composée de deux taxes :
- la TVA classique qui représente 20%
- la TICPE qui est un montant fixe de 69,02 centimes le litre d’essence et 60,75 centimes le litre de gasoil.
Sauf qu’en plus de cela, on paie également de l’impôt sur de l’impôt, c’est-à-dire de la TVA sur le TICPE !
En d’autres termes, la TVA s’applique non seulement sur le prix du carburant, mais aussi sur celui de la TICPE…
Pour faire simple:
Pour un plein de 50 L de gasoil: le coût total = 95 euros
- dont 35,75 euros concernant les coûts afférents au carburant
- 12,95 euros de coûts de distribution
- 46,30 euros de taxes
Cela représente un joli taux d’imposition de 130 %.
Malgré tout, les prélèvements obligatoires n’ont pas augmenté en 2022 et il y a même eu l’application d’une ristourne afin de limiter les effets négatifs sur le portefeuille des ménages.
La fin de cette ristourne depuis le début d’année explique donc une augmentation des prix à la pompe…
bien que partiellement, étant donné, qu’encore une fois, le prix du brent est aujourd’hui légèrement en-dessous des niveaux des prix affichés durant la période allant de 2011 à 2014.
D’ailleurs, sur une semaine, le gasoil a augmenté de 13 centimes et le super a augmenté de 19 centimes.
3) Les marges brutes de raffinage
Les marges brutes de raffinage correspondent l’écart entre les prix du pétrole brut et les produits raffinés comme l’essence et le gasoil.
Cela semble évident, il ne suffit pas d’extraire du pétrole, encore faut-il le raffiner, c’est-à-dire lui donner une utilité en le transformant en gaz, en essence, en kérosène, en gasoil et ainsi de suite, et ce procédé est réalisé au sein de raffineries.
Or, actuellement, les marges commerciales brutes des raffineries, c’est-à-dire le rapport entre le prix d'achat des produits pétroliers et leur prix de vente, restent à des niveaux particulièrement élevés.
Il faut savoir que la marge engrangée par l’entreprise et le bénéfice éventuel que cette dernière est susceptible de dégager, de nombreuses charges d’exploitations sont à envisager.
Par exemple, les dépenses d’exploitation des raffineries européennes afin d’éliminer le soufre contenu dans le pétrole qu’elle achète ont augmenté en 2022. L'élimination du soufre a pour but de réduire les émissions de dioxyde soufre, des produits pétroliers raffinés afin de respecter les normes européennes.
Les dépenses d’exploitation sont donc d’autant plus vraie du côté européen étant donné que traditionnellement, nous importons majoritairement du pétrole russe dont la teneur en soufre est relativement élevée et pour retirer le soufre, les raffineries utilisent de l’hydrogène.
Or, plus de 95 % de la production d’hydrogène est issue d’énergies fossiles et notamment de gaz naturel au travers du méthane…
Les coûts d’achats des industriels ont été particulièrement élevé compte tenu du fait que les industriels se sont précipités pour remplir leurs stocks de gaz afin de passer l’hiver.
En outre, à l’intérieur de ces marges brutes, il y a également le coût afférent au système du pollueur/payeur et des permis carbone qui restent encore extrêmement élevés après un bref répit l’automne dernier.
4) Le manque de capacité de raffinage mondiale.
En effet, la capacité de raffinage actuelle, autour de la planète, pour produire de l'essence ou du diesel est limitée.
La demande de carburants est très élevée et l’offre de carburants ne peut pas croître aussi vite…
La différence entre le prix du pétrole brut et le prix de l'essence et du diesel se creusent sans pour autant que cela ne se reflète sur les prix du pétrole étant donné que les États-Unis continuent de taper dans leurs réserves stratégiques.
Autrement dit, si ces réserves stratégiques de pétrole n’avaient pas été libérées, le prix du baril serait beaucoup plus élevé qu'il ne l'est aujourd'hui.
Mais évidemment, si l’exploitation de ces réserves stratégiques servent à contenir le prix du baril de pétrole brut, cette mesure ne permet pas de limiter les marges commerciales des raffineries étant donné que tout ce pétrole libéré doit ensuite être raffiné et transformé en carburants.
Si l’offre de pétrole augmente d’un coup, mais que dans le même temps, il n’y a pas suffisamment de raffineries, le pétrole n’est pas transformé et les marges se maintiennent, voire augmentent.
5) Diminution des capacités de raffinage
Cela concerne la diminution des capacités de raffinage ces dernières années.
L’industrie du raffinage a été démantelée et très peu de capitaux ont été réinvestis de telle sorte qu'à mesure que les anciennes raffineries étaient amorties, de nouvelles raffineries n'ont pas été installées.
Ce démantèlement des raffineries est le résultat:
- des coûts qui ont augmenté au travers des réglementations environnementales
- de l’objectif politique d’abanfonner les énergies fossiles d’ici 10-20 ans
Si, politiquement, une date d'expiration de l'industrie pétrolière est fixée à l’avance, alors forcément l'industrie s'arrête d’investir. Ainsi la capacité de raffinage est en déclin
La France doit acquérir à l'étranger du gasoil et trouver des débouchés pour revendre son essence, dont elle ne sait plus quoi faire, les Etats-Unis en achetant de moins en moins !
Les déséquilibres sont tels qu’ils conduisent notamment à importer de l’ordre de 50 pour cent des consommations de gasoil et à exporter autour de 40 pour cent de l’essence produite sur le territoire.
Or, rien n’indique que les prix à la pompe ne continueront pas de monter malgré la chute des prix du baril de pétrole sur les marchés compte tenu de l’entrée en vigueur de nouvelles sanctions le 5 février prochain.
À cette date, il ne sera plus possible d’importer en Europe des produits pétroliers russe transformés, à l’instar du gasoil.
Or, parce que les Européens ont fortement réduit leur capacité de raffinage ces dernières années, nous sommes aujourd’hui très dépendants du gasoil russe, qui sera plus difficile à remplacer.
Nombreux sont celles et ceux qui se demandent comment augmenter la taille de leur portemonnaie, lorsqu’ils n’investissent pas leur argent et qu'ils n’ont pas d’expérience dans ce domaine.
Avant-même de vouloir investir tes économies pour les faire fructifier il va falloir que tes finances personnelles soient saines, cela représentera la colonne vertébrale des 4 piliers financiers.
Si tu n’as jamais reçu d’éducation financière il est probable que tu sois endetté et dans ce cas, pour commencer, tu devras appliquer le premier pilier de la liberté financière.
Une défaillance, dans le système scolaire classique, de nos jours, est sans nul doute le manque d'éducation financière. En effet, l’école enseigne de nombreuses matières qui vont plus ou moins nous être utile une fois adulte.
Mais qu’en est-il de l'enseignement essentiel sur le plan financier afin de gérer notre budget, par exemple ?
1) Comprendre ce que signifie "être riche"
L’éducation financière est pourtant un sujet de haute importance, qui nous concerne tous, 365 jours par an, et tout au long de notre vie.
En effet, sans éducation financière, une personne aura beau gagner beaucoup d’argent, si elle ne sait pas le gérer, elle finira logiquement par tout perdre. Nombreux sont les exemples de superstars, qui ont fini ruinées après avoir amassé des sommes folles.
Avoir le dernier Iphone, une Ferrari ou encore une maison de prestige ne feront pas de toi une personne plus riche.
La définition de la richesse va bien plus loin que le simple matérialisme, il s’agit de la capacité d’une personne à s’auto-suffire financièrement, sans travailler, sans changer ses habitudes de consommation, durant un certain temps avec l’argent dont elle dispose.
Prenons pour exemple, un couple qui gagne 10 000€ par mois et dont les dépenses mensuelles s’élèvent à 16 000€ dû à ses crédits, son train de vie ou encore ses besoins. En appliquant la définition, et même s’il se sent en sécurité grâce aux deux salaires, il ne survivraient que 19 jours sans travailler. En revanche une personne seule qui gagne 2 000€ par mois, et dont les dépenses mensuelles s’élèvent à 800€, survivra 75 jours, c’est-à-dire 2,5 mois !
Du coup, au delà du salaire, qui est le plus riche ?
Un autre point à relever : beaucoup de personnes estiment que la seule manière de gagner de l’argent est par le biais du travail.
Certes ! Loin de nous l'idée de déclarer le travail obsolète, mais il ne doit pas être l’unique source de revenu dont la personne dispose, au risque de se voir pris au piège de la « rat race », une course sans fin et autodestructrice.
Enfin, le troisième aspect qui est déterminant dans ta quête de liberté financière, c’est la « relation » que tu entretiens avec l’argent.
TA manière de penser déterminera le but que tu sauras atteindre, car tu es celui ou celle qui fixe tes propres limites. Autrement dit, une personne qui perçoit grâce à son travail un salaire fixe de 2 500€ mensuel, se programme mentalement à gagner 2 500€ et seulement 2 500€ !
Il est donc nécessaire d’ouvrir ton esprit pour accueillir l’abondance et appréhender les clefs permettant de passer au deuxième pilier.
2) Économiser avant d'investir
Lorsque tu fais le choix d’investir ton argent, tu dois commencer par l’économiser.
Conseil n°1 : Paie-toi en premier en réservant au moins 10% de tes revenus à l’épargne !
10% n’est pas un grosse somme. Par exemple, 200€ sur un salaire de 2 000€ peut théoriquement se mettre de côté, sans impacter votre mode vie essentiel.
Par contre, si tu es endetté.e, tu peux commencer par 1% soit 20€ sur 2000, et augmenter progressivement ; le plus important étant de prendre cette bonne habitude.
Pour pouvoir appliquer cette recommandation, tu dois contrôler tes frais afin d’équilibrer tes revenus et tes dépenses. En épargnant un peu tous les mois, tu disposes d’une réserve d’argent qui t'offreune marge de manœuvre plus élevée en cas d’imprévu d’une part, et d’améliorer à terme, ta situation financière.
Naturellement, lorsque tu commences à avoir une petite épargne, l’étape suivante est de savoir l’investir pour la faire fructifier ! Et pour l'envisager, il te faut connaitre le troisième pilier.
3) Comprendre la différence entre actifs et passifs
Un ACTIF est un bien qui te rapporte de l’argent, qui génère un flux financier positif tels que des actions en bourse ou un investissement immobilier.
Un PASSIF ne te rapporte rien mais au contraire te coûte et te fait perdre de l'argent.
Une grande majorité de personnes, du moins celle qui n’a pas d’éducation financière, possède seulement des passifs tels qu'une voiture, ou encore le financement des vacances par le biais d’un crédit à la consommation.
Imaginons une personne sans éducation financière : elle a un emploi qui lui rapporte un revenu grâce auquel elle peut acheter une voiture. Cet achat se place dans la colonne des passifs étant donné qu’elle n’en tire aucun bénéfice économique. Par ailleurs, pour financer l’acquisition de cette automobile, elle va faire un emprunt à la banque, crédit qui s’ajoute à la colonne des passifs déjà existant. Ainsi il lui faut, non seulement rembourser les mensualités du prêt, mais en plus faire face aux différents frais qui découlent de la possession d'une voiture : l’assurance, l’essence, les réparations, l’entretien, et c'est ainsi qu'un achat qui peut sembler indispensable ou rationnel peut mener à l'endettement.
D'ailleurs, le problème des passifs est que, très souvent, ce sont des frais qui semblent nécessaires ou indispensables.
Une maison, une voiture, le dernier téléphone plus performant, voyager pendant les vacances pour décompresser "parce qu'on l'a bien mérité". Au final, l’argent qui rémunère notre emploi sert aux frais, alimente des passifs, on s’endette, et cette même échappée d'argent nous rend toujours plus dépendant de notre travail et de notre salaire : un véritable cercle vicieux.
Mais alors, comment agit une personne ayant reçu une bonne éducation financière ?
Le secret est qu'elle sait équilibrer ses actifs et ses passifs.
Elle achète d'abord des actifs qui génèrent des revenus passifs. Par exemple, un appartement grâce auquel elle perçoit un loyer, qu’elle va ensuite réinvestir. Les excédents se retrouvent dans la colonne des actifs et la font croître.
C'est pourquoi, pour atteindre la liberté financière, ta colonne d’actifs doit être plus importante que ta colonne des passifs. Si te veux augmenter tes dépenses et ton style de vie, tu dois d’abord accroître ta colonne d’actifs afin de maintenir ce niveau de richesse, et compenser les frais générés par l’acquisition de passifs.
Au final, tes actifs te rendent indépendant financièrement pour, par exemple, envisager de prendre ta retraite dès aujourd’hui, puisque que tu as plus de revenus passifs que des dépenses mensuelles.
Souviens-toi de ces quelques points :
- Le riche achète des actifs
- La classe moyenne achète des passifs en pensant - à tort - que ce sont des actifs
- Le pauvre n’achète que des passifs et il n’a que des frais
4) Investir intelligemment
Maintenant que tu connais les concepts d’actifs et passifs, tu peux enfin investir intelligemment.
En prenant compte le caractère temporaire d’un investissement, on peut en envisage à court terme, à moyen terme ou encore à long terme ; en fonction du risque qu’il entraine, la rente peut être fixe ou variable.
On parle de rente fixe, lorsque l’on connaît d’avance la rentabilité d’un investissement, les risques sont moins élevés mais les bénéfices plus faibles. C’est le cas d’un compte d’épargne, par exemple.
En revanche dans le cas d’une rente variable, on ne connait pas d’avance la rentabilité puisque celle-ci peut varier, c’est un investissement plus risqué, mais les bénéfices sont aussi généralement plus élevés. Le meilleur exemple reste la bourse.
Généralement, la taille du risque est proportionnel à la rentabilité de l'investissement.
Il existe 4 grandes sources d’investissement à la portée de tous :
1) L’immobilier : considéré comme stable, concret et immuable ce qui lui confère une position de choix parmi les domaines d'investissement. Posséder de la pierre est souvent synonyme de richesse. Si tu ne sais pas par où commencer, tu peux t'inscrire à une de nos formations en stratégie immobilière.
2) Internet : une des plus grandes révolutions de notre siècle. Environ 4 milliards de personnes y ont accès dans le monde; le marché potentiel est gigantesque. Contrairement à une boutique classique ou un magasin, internet est accessible 24/24h, 7/7 jours et 365 par an. Il exige très peu de moyens, économique et pratique puisque, où que tu sois, tant que tu disposes d’une connexion internet ton business peut fonctionner. Une idée à promouvoir ou encore un produit à vendre ? Tu peux, en un clic, les diffuser, d’autant plus que tout le monde sait utiliser un ordinateur. C'est une plateforme qui peut même constituer un tremplin vers d’autres sources d’investissement comme la bourse.
3) La bourse : l’investissement incontournable. Redoutée par beaucoup car peu connu, il est fréquent d’entendre que c’est un placement à risque. Néanmoins, le succès ou l’échec, la richesse ou la pauvreté, dépendent uniquement de l’intelligence financière de l’investisseur et du temps qu’elle y consacre. La bourse génère des milliards d’euros chaque jour, toutes les grandes industries y participent et dans presque tous les pays du monde, une bourse régie les marchés. L’avantage de la bourse c’est la durée de la rentabilité. Puisqu’aussi longtemps que la valeur existe, elle peut rapporter des millions d’euros de bénéfices, largement au-delà de la valeur initiale investie. Pour ceux qui sont prêts à se lancer nous proposons d'ailleurs une formation pour t'aider à faire tes premiers pas en bourse.
4) Monter sa propre Affaire, être Propriétaire d’une Entreprise : avec ce dernier investissement, tu peux engendrer des gains financiers relativement élevés en fonction du succès. Pour créer ta propre entreprise avoir une idée de génie n’est pas indispensable. Tu peux tout simplement importer un bien intéressant qui n’existe pas dans ton pays, et produire à moindre coût à l’étranger. Ou encore, améliorer un bien, un service qui existe déjà. Dans notre société actuelle, dite "de consommation", en perpétuelle évolution, il est nécessaire de s’adapter voire d'anticiper le progrès. Certes créer sa propre entreprise requiert du temps, de l’argent et des efforts. Néanmoins, comme mentionné précédemment des raccourcis comme Internet, permettent de réduire les coûts et de bénéficier du 2 en 1 ! Si tu veux éviter les pièges, tu peux aussi être accompagné par des formations comme celle que nous proposons en création d'entreprise.
Au final, atteindre la liberté financière commence par une prise de conscience, une attitude à avoir vis-à-vis de l’argent afin de comprendre l’importance d’un bon équilibre entre ses actifs et ses passifs. C’est ce qui te permettra de faire fructifier ton argent et obtenir ta liberté financière.
A 20, 30 ou 40 ans, les problématiques de placement ne sont pas les mêmes.
Maximiser son potentiel de gain pendant la phase d’épargne, puis stabiliser son placement à l’approche de l’objectif semble être la meilleure stratégie. En somme, mieux vaut investir tôt, même des petites sommes.
Aussi ayant pour mission de t’aider à atteindre la liberté financière, nous allons te donner des conseils et techniques avisés pour que tu saches déceler les dangers et pièges qui t’attendent au tournant.
1) Les erreurs financières à éviter à 20 ans
À 20 ans, on se sent invulnérable et on a envie de conquérir le monde.
C’est souvent durant cette période que l’on obtient son premier emploi, ses premiers salaires mais qu'on commet aussi les inévitables premières erreurs financières, puisque peu expérimenté pour affronter certaines situations critiques et peu éclairé face à l’épargne.
L’avantage à 20 ans c’est que tu peux vivre, encore chez tes parents, ainsi tu n’as pas forcément de dépenses relatives au logement et charges afférentes; tu peux dans cette situation disposer intégralement de ton salaire, qui te donne "le droit", selon toi, de t’offrir ce qu’il y a de mieux.
Partant de ce constat, et si tu adoptes de bonnes habitudes et appliques les bonnes consignes, tu as de très fortes chances d’être confortablement installé à 30 ans; de quoi charger de motivation ta vie future.
Erreur financière N°1 : "Tout claquer dans un signe extérieur de richesse"
À 20 ans, la première erreur à ne surtout pas commettre, est d'acheter une voiture à un coût élevé, bien au-dessus de tes moyens, type voiture de sport, ou de marque réputée, juste pour épater la galerie.
S’il est vrai qu’une auto offre liberté et indépendance, elle ne doit pas représenter une charge financière trop lourde à supporter, et il faut éviter de contracter un crédit auto que ce soit pour un véhicule neuf ou d'occasion. Garde en tête qu'au delà de la dépense pour l'achat même, vont s’ajouter les frais d’entretien, l'assurance, le carburant généralement élevé, surtout que la voiture ne sera pas seulement utiliser pour les aller-retour vers ton lieu de travail mais aussi pour les sorties et autres divertissements, autant de frais récurrents qui vont venir amputer ton salaire mensuel. Cette erreur hélas, est très souvent commise par de nombreux jeunes.
Prenons un exemple avec chiffres à l’appui :
Imagine que tu achètes une voiture neuve qui vaut 20 000€ financée sur 5 ans avec un intérêt de 1% réalisé avec un emprunt étudiant, par exemple.
On ajoute le carburant, lié aux déplacements professionnels mais aussi personnels, soit approximativement 120€ par mois, plus les frais d’assurance tout risque pour une auto neuve, soit environ 40€ par mois, auxquels s'ajoutent environ 300€ à l'année de réparation et autres imprévus. Autrement dit, l’on peut légitimement considérer que tu vas dépenser 527€ tous les mois, c’est-à-dire l’équivalent de 38% de ton salaire en partant sur une base de 1 400€ net par mois.
En revanche, si tu conviens qu’il est plus judicieux d’utiliser les transports en commun qui te couterons approximativement 200€ à l'année, tu pourras investir ces frais économisés, soit 6 122€ par an, sur une période de 5 ans avec une rentabilité moyenne de 4%, ce qui te permettra de cumuler près de 34 500€.
Si l’on rallonge cette période à 10 ans, l’on atteint près de 76 500€ ! En 5 ans supplémentaires, tu doubles ton capital. Comme tu peux le constater, le pouvoir des intérêts composés est considérable ainsi tu dois prendre conscience, que chaque dépense, chaque gaspillage d’argent, te pénalise fortement et qu'il t'appartient de gérer ton budget plus raisonnablement, par des achats moins onéreux, tout aussi convenable.
D’où l’intérêt de saisir ce coût d’opportunité en investissant intelligemment. Les sommes dépensées te permettant de vivre au-dessus de tes moyens, en achetant une voiture par exemple, sont celles que te n’investiras pas afin de te permettre de prospérer sur le long terme.
Ne vaut-il pas mieux célébrer tes 30 ans en ayant commencé à construire un portefeuille de valeurs qui te génèrent des bénéfices et des dividendes, plutôt que d’être endetté à cause d’une voiture qui se déprécie d’année en année ?
Ne te précipite pas pour "voler de tes propres ailes"
Les jeunes de 20ans veulent à tout prix "voler de leurs propres ailes" parfois au détriment de la raison, c'est l'origine de la deuxième erreur.
Combien sont partis puis revenus quelques mois après chez leurs parents quand il se sont retrouvés dans l’impossibilité d’assumer des frais trop lourds.
C'est pourquoi quand cela est possible, il ne faut pas exclure trop vite l'aubaine que représente resster vivre chez ses parents. Ne pas continuer à vivre dans le cocon familiale moyennant, par exemple, une petite contribution financière, quand on en a l'opportunité est une grossière erreur.
En effet, en restant vivre chez tes parents, tu peux en profiter pour épargner puisque tes dépenses sont bien moins importantes que si tu vivais seul dans un appartement. Tu bénéficies de revenus que tu économises et t'offres la possibilité de placer judicieusement afin d’investir. Tu mets à profit tes premières années pour adopter de bonnes habitudes financières.
A ce sujet, Robert Kiyosaki, célèbre entrepreneur américain, dont la fortune personnelle est estimée à environ 80 millions de dollars, conseille de ne surtout pas quitter la maison de ses parents, avant de détenir au moins, un ou deux actifs, qui génèrent des dividendes. C’est la raison pour laquelle nous te conseillons de rester chez ta famille tant que possible, ce qui te laisse le temps de te constituer un matelas financier qui te sécurisera.
Ce choix te concède la sécurité du gite et du couvert que les parents offrent à leur enfant. Toutefois tes parents ne seront pas toujours là pour t’aider, d’où l’intérêt de ne pas hésiter à faire des investissements plus risqués à 20 ans car ces années protégées ne reviendront jamais. À cet âge, le seul souci doit être d'acquérir de bonnes habitudes financières et de développer l'habitude d'épargner et d'investir.
Erreur financière n°3 : S'endetter pour satisfaire un achat compulsif
L’une des erreurs récurrentes chez les jeunes de 20 ans consiste à s’endetter pour acheter le dernier smartphone à la mode avec des prêts à intérêt, ou des vêtements de marque superflus, qui une fois possédés, qui viennent alimentés une armoire déjà bien inutilement remplie, soit pour s’offrir des vacances de rêve ou des sorties grands standing. Se condamner à ce genre de dettes pour des plaisirs frivoles est une erreur fatale, qui risque de t'entraîner très jeune, dans le cercle infernal des découverts et problèmes bancaires !
À 20 ans, là où tu ne dois pas hésiter à investir, par contre, c'est dans ton éducation. Parce qu'investir dans ton éducation, c’est investir dans ton avenir et ton potentiel d'enrichissement, et c’est là l’un des investissement les plus importants et judicieux que tu peux réaliser au cours de ta vie.
2) Les pièges financiers à déceler à 30 ans
La trentaine est souvent considérée comme une période bénie, un âge où tout est possible !
Tu possèdes une certaine maturité et tu es installé dans ta carrière, tu commences à dégager suffisamment de revenus pour pouvoir te constituer un petit matelas d’épargne, tu commences à "faire ton nid".
Toutefois malgré la maturité, à cet âge, on commet encore des erreurs, dont 4 sont récurrentes et contre lesquelles il est important se prémunir.
Erreur financière n°1 à 30 ans : hypothéquer pour acheter
La principale erreur financière à la trentaine est d’hypothéquer son bien pour acheter sa résidence principale sur le long terme, et cela peut représenter un fardeau lourd de conséquences.
En effet, un fort endettement à rembourser ne te permettra jamais de prospérer financièrement. L'hypothèque classique de 100% à 35 ans peut s’avérer être l’une des plus grosses erreurs de ta vie.
Penser qu'on est "trop jeune pour penser à la retraite"
La seconde erreur financière typique des trentenaires, est de s’estimer trop jeune pour planifier sa retraite. Le temps passe vite et, comme dans la fable de La Fontaine « la Cigale et la Fourmi », si tu ne prépares pas l’avenir, tu te trouveras fort dépourvu lorsque les jours difficiles surviendront.
Comme évoque dans nos différents contenus, la sécurité sociale est un système pyramidale, or, si le nombre de cotisants diminue trop par rapport au nombre de retraités, tout s'effondre. Raison pour laquelle, il faut prévoir l’avenir très tôt de façon à toujours être indépendamment installé. Ainsi, il n’est jamais trop tôt pour économiser. Prends au sérieux ton avenir et commence à cotiser régulièrement. La bonne nouvelle est qu'il existe des produits financiers performants ainsi que, dans certains pays, des régimes de retraite dont les avantages fiscaux sont intéressants. Nous te recommandons grandement, de réaliser des prélèvements automatiques périodiques dans des ETF à long terme comme nous en avions parlé dans une vidéo précédente. N'hésite pas à voir avec ton entreprise si celle-ci ne propose pas de plan d'épargne retraite afin de bénéficier d'avantages fiscaux également.
Et trop jeune pour se prémunir contre les aléas de la vie
On peut se méprendre, à se penser trop jeune -ou même immortel- pour contracter, par exemple, une assurance-vie pour transmettre son patrimoine dans des conditions fiscale avantageuses et au moins une assurance décès qui versera un capital ou une rente aux bénéficiaire dans le cas de ton décès. Tu pourras ainsi protéger ta famille, et les années passants, il est dans ton intérêt et celui de ta famille, de prévoir "une poire pour la soif".
Mais trop vieux pour continuer à apprendre
La quatrième et dernière erreur qui peut surprendre est de t’estimer trop vieux pour consacrer une partie de ton capital dans ta propre formation.
En effet, à 30 ans, après avoir obtenu des diplômes ou une formation, on néglige la poursuite de l’apprentissage et l’acquisition de connaissances qui permettent au cerveau d’être toujours performant et d'augmenter notre valeur sur le marché du travail ou notre potentiel d'entreprenariat.
Ces compétences vont aussi t’être nécessaires, si dans un futur plus ou moins proche, tu souhaites changer d’orientation professionnelle.
Nous te conseillons donc, de dédier une partie de tes ressources financières, par le biais d’un compte qui lui est propre, pour assister à des conférences, réaliser des séminaires ou encore acheter des livres. Chez LIBRE & RICHE, nous proposons aussi plusieurs formations pour augmenter tes chances d'atteindre la liberté financière ou de créer ta propre entreprise.
Au final comme à 20 ans, ton éducation n'est jamais une dépense, mais un investissement dans tous les sens du terme.
3) Finance et investissement : les erreurs fatales à 40 ans
A l’approche de la quarantaine, la carrière progresse et la capacité d’épargne aussi.
N'oublions pas cependant que nous courons un marathon et non un sprint ! Ainsi à 40 ans, il faut non seulement continuer à construire le travail de planification financière de nos 20 ans et de nos 30 ans, mais aussi potentiellement veiller à l’éducation, la scolarité des enfants, la capitalisation et sa propre retraite. C’est le début de la diversification patrimoniale et l’étude des diverses opportunités qu’offrent les marchés financiers, tels que les plan d’épargne en action, assurance-vie, placement de long terme, la bourse, les ETF.
Erreur financière n°1 à 40 ans
L’erreur principale commise par les quadragénaires est d’acheter une résidence secondaire quand bien même le prêt de la demeure principale est toujours effectif.
Par exemple, acquérir une maison au bord de mer en vue d’y passer les vacances d’été ou les week-ends, peut être tentant, mais cet achat va engendrer inévitablement des frais supplémentaires.
En effet, les taxes, les assurances, les charges liées à l’eau, l’électricité, internet vont être multipliés par 2 mais surtout un autre prêt bancaire va s’ajouter à celui déjà existant.
Ce sont autant de risques pour ton pouvoir d’achat, ton économie. Par contre, si tu choisis de louer ta résidence secondaire, tu peux peut-être, espérer en tirer quelques avantages, à condition d’accepter de laisser ta maison à des vacanciers, et de planifier rigoureusement l’opération en calculant les dépenses et évaluer s’il n’est pas plus judicieux d’investir cet argent, dans des placements bien plus rentables, et bien moins stressant, pour anticiper ta retraite.
L'excès de confiance face aux risques
Fréquemment, le quadragénaire, devenu trop sûr de lui, a tendance à s'exposer plus facilement aux risques liés aux investissements financiers. Cet excès de confiance est à surveiller à 40 ans, il peut être judicieux de s'entourer d'un conseiller en investissement financier ou un Conseiller en Gestion de Patrimoine. Au fur et à mesure, il te faut mieux planifier tes investissements et éviter absolument les erreurs financières qui peuvent entrainer des désagréments longs à réparer et t'être fatal. Tu devras forcément considérer d'investir dans des actifs moins risqués qu'auparavant. Un expert en la matière pourra donc t'indiquer si tu utilises mal ton argent, il sera en mesure d'orienter au mieux tes investissement et t'aider à optimiser ta fiscalité.
Erreur classique n°3 : le manque d'anticipation budgétaire
À 40 ans, le manque d’anticipation budgétaire est encore une erreur très courante, malgré l'expérience et la maturité. Par exemple, si tu as des enfants, tu sais que les dépenses vont être proportionnelles à leur période de croissance et que les frais augmenteront aussi au fur et à mesure des années.
Au delà de ton propre budget, tu vas devoir assumer leurs dépenses scolaires, alimentaires et bien plus encore, pour soutenir leur démarrage dans la vie active, s’ils décident de rester au domicile après 20 ans afin de faire des économises.
D’après l’institut de recherches économiques et sociales l’IRES, ces dépenses représenteraient un coût de 9000€ par an en moyenne, par enfant de moins de 20 ans, soit 750 euros par mois. Ainsi la dépense monétaire engagée par les parents pour « produire » un enfant et l’amener à ses 20 ans, s’élève en moyenne à environ 180 000 euros ce qui correspond en 20 années à 9000 euros par an.
Le but n'est pas ici de décourager les futurs parents mais par souci de transparence, il est dans ton intérêt, de prévoir tous les frais futurs pour mieux les appréhender et évidemment avoir des enfants de manière responsable, pas trop tôt, mais lorsque tu auras une certaine stabilité financière et professionnelle au risque de condamner plus de 20 ans de prospérité financière.
Erreur finale à 40 ans : ne pas évoluer
Finalement la dernière erreur serait de ne pas envisager de créer sa propre entreprise ou développer un business fructueux, car à 40 ans on a, non seulement validé des domaines de compétences et on a l’expérience professionnelle, mais on a souvent aussi du capital pour démarrer un projet. On a aussi cumulé les contacts et les connaissances qui viennent avantager ce type d'aventure.
À 40 ans donc, il faut sérieusement envisager, si ce n'est pas déjà fait, de tirer parti de son expérience au travers d'un business pour ne pas stagner et mettre à profit ses années de travail.