fbpx

CBDC : La Menace des Monnaies Digitales de Banque Centrale...

À mesure que l'économie mondiale se numérise de plus en plus, les pays qui exploitent avec succès les technologies financières de pointe obtiendront un avantage certain.

Face à la concurrence croissante des cryptomonnaies, dont le Bitcoin en particulier, les banques centrales s’empressent de lancer leur Monnaie Numérique de Banque Centrale. 

Les monnaies numériques sont donc sur le point de jouer un rôle particulièrement important dans l'économie future. 

La Chine qui est pionnière en la matière avec la création d’un renminbi numérique ouvre donc la porte à de nouvelles opportunités que la Banque Centrale Européenne n’a pas tardé à saisir puisque l’institution européenne a récemment publié ses dernières avancées sur son euro numérique au travers d’un rapport intitulé : “progrès concernant la phase d’investigation d’un euro numérique”.

Dans ce communiqué, sont expliquées les modalités envisagées pour mettre en place de l’euro numérique, avec une possible instauration dès 2023 ! 

En effet, la conception de l’application et des lois qui encadrent ce nouveau système de paiement touche à sa phase finale ce qui pourrait mener à l’étape suivante dès l’automne 2023.

Ce communiqué fait d’ailleurs également échos à une intervention de Christine Lagarde, Présidente de la BCE, qui s’est faite piégée il y a de cela quelques semaines.

Qu’en est-il concrètement ?

Une MDBC, c’est-à-dire une Monnaie Digitale de Banque Centrale menace-t-elle nos libertés et que peut-on apprendre de l’expérience chinoise et des volontés du Parti ?

L’expérience Chinoise …

Aussi paradoxale que cela puisse paraître, si l’on souhaite se faire une idée de ce à quoi ressemblera le futur numérique, une bonne idée est de regarder ce qui se passe dans l’Empire du Milieu. 

Alors même que le pays a encore un long chemin à parcourir pour atteindre un niveau de développement élevé, en réalité, il y a fort à parier que de nombreuses personnes seraient choquées de voir leur niveau d’avancement technologique.

Il faut remonter 10 ans en arrière, c’est-à-dire à 2013 pour commencer à entrevoir les prémices du Yuan digital bien que c'est en 2017 que les travaux ont commencé à s'accélérer, notamment pour définir l'architecture et la technologie de la monnaie numérique. 

À cette époque, la popularité croissante du Bitcoin et l’utilisation massive du téléphone comme outil de paiement, en grande partie démocratisé par les plateformes de paiement mobile comme Alipay d'Alibaba et WeChat Pay de Tencent, qui agissent comme des portefeuilles numériques permettant aux utilisateurs d'effectuer des achats dans les magasins, de payer des factures et de transférer des fonds à d'autres personnes, ont probablement joué un rôle prépondérant dans la prise de décision de Pékin de mettre en place une telle monnaie.

Alors que ces plateformes de paiement numériques ont contribué à faciliter les transactions en Chine, elles ont placé une grande partie de l'argent du pays entre les mains de quelques entreprises technologiques qui se partageaient a elles seules plus de 90% des parts du marché. 

Cela avait d’ailleurs poussé le gouverneur de la Banque populaire de Chine à expliquer que ces grandes entreprises posaient “des défis et des risques financiers” dans la mesure où un piratage ou une autre perturbation de leur infrastructure de paiement numérique serait susceptible d’entraîner des graves instabilités économiques. 

Les décideurs politiques craignaient également que les citoyens chinois ne placent leur argent dans des portefeuilles numériques au lieu de comptes bancaires mettant ainsi à rude épreuve la santé et la stabilité bancaire supposant le retrait des dépôts, drainant ainsi l’argent du système bancaire traditionnel.

On retrouve là les trois grands arguments qui sont régulièrement avancés par nos élites occidentales quant à la nécessité d’une instauration d’une monnaie digitale de banque centrale.

Le premier argument a trait notamment à la lutte contre tout type de concurrence monétaire, susceptible de porter atteinte de près ou de loin au monopole des banques centrales en cherchant à entériner toute initiative privée.

L’exemple le plus parlant est sans aucun doute celui du projet de monnaie numérique Libra de Facebook, devenu Diem entre-temps, et finalement abandonné face à l’opposition des autorités politiques comme financières.

Le deuxième argument concerne notamment l’absence de valeur et les risques financiers que supposerait l’adoption d’une crypto-monnaie comme le Bitcoin, tant sur le système financier dans sa globalité que pour les investisseurs particuliers.

Finalement, le troisième argument qui est bien moins explicite a trait à la tourmente bancaire à laquelle nous assistons aujourd’hui depuis maintenant plusieurs mois. En effet, comme on vient de le voir, l’un des objectifs de la Chine avec l’instauration de son Yuan numérique était justement d’éviter à ce que le système bancaire ne soit mis à rude épreuve au travers notamment du retrait des dépôts, drainant ainsi les liquidités du système bancaire traditionnel.

Or, aujourd’hui, nous assistons précisément à ce phénomène qui fait actuellement tomber les banques régionales américaines comme des mouches.

En tout cas, une chose est sûre, c’est que ces différents prétextes ont permis aux autorités chinoises d’imposer des restrictions strictes sur les crypto-monnaies et les initiatives privées puisqu’en 2013, le gouvernement chinois a interdit aux banques d'utiliser le Bitcoin comme monnaie, invoquant des inquiétudes concernant la stabilité financière et la possibilité que le Bitcoin soit utilisé pour des activités illicites et les préoccupations de la Chine ont reçu une attention renouvelée en 2019 avec l'annonce par Facebook de Libra.

Cela a donc permis à la banque centrale chinoise d’émettre des DCEP, initiales de Digital Currency Electronic Payment, auprès des banques commerciales, qui créent ensuite des portefeuilles numériques, que l’on appelle wallets, disponibles sur une application spécifique permettant aux utilisateurs d’effectuer des paiements avec leur Yuan numérique comme ils le feraient avec une carte de crédit ou de paiement traditionnelle.

Aujourd’hui, bien que la Chine ne soit plus pionnière en la matière, dans la mesure où elle n’a pas encore lancée sa monnaie numérique de manière généralisée comme d’autre pays tels que la Jamaïque, les Bahamas ou encore le Nigéria, il y a désormais 114 pays qui se trouvent à différents stades d’avancement alors même qu’avant la pandémie de coronavirus et la hausse des taux d’intérêt qui s’en est suivie, ce chiffre n’était que de 35 pays :

De plus, contrairement à ce que l’on pourrait croire, la Banque Centrale Européenne serait déjà à un niveau bien plus avancé que ce que l’on pourrait croire.

C’est en tout cas ce qu’il en ressort de la récente intervention de notre chère Présidente Christine Lagarde !

… et les objectifs des décideurs occidentaux

Si, de prime abord et en principe, les monnaies numériques de banque centrale ne devraient pas représenter une menace pour la liberté des citoyens, il est légitime de se poser des questions compte tenu du fait que l’un des premiers États ayant cherché à mettre en place ce type d’instrument ne rayonne certainement pas pour son respect des droits de l’homme.

Néanmoins, cette monnaie numérique pourrait très bien être conçue de manière à ce qu'il y ait une intimité absolue dans son utilisation. 

Autrement dit, cela signifie que la banque centrale émettrice se concentrerait uniquement sur la défense de sa valeur sur les marchés internationaux, mais n'aurait aucune capacité à savoir qui possède cette monnaie numérique à tout moment, les montants alloués au sein des comptes des citoyens et des entreprises, ni quelles transactions sont effectuées avec celle-ci.

Cependant, il ne semble pas que la volonté des banquiers centraux ni même des décideurs politiques aille dans ce sens.

Néanmoins, le fait qu’une confidentialité absolue ne soit pas garantie ne signifie pas, du moins, a priori, que cette confidentialité ne pourrait pas exister dans une plus ou moins grande mesure.

Là encore il y a également des raisons de douter puisque rien ne semble indiquer que cela sera le cas et c’est précisément ce qu’il en ressort de la dernière boulette de notre chère Présidente.

En effet, il y a quelques semaines, Christine Lagarde a été victime d'un prank de la part de deux humoristes qui se sont fait passer pour le Président Ukrainien Volodymyr Zelensky. 

Cet échange qui était censé faire l’objet d’une conversation privée s’est finalement retrouvée sur le net sans le consentement ni la connaissance de la Présidente de la Banque Centrale Européenne.

Or, parmi les différents sujets traités, il était également question d’évoquer l’euro numérique et, comme cela fut le cas avec la Chine, Lagarde donne les mêmes arguments pour aboutir à l’établissement d’une monnaie digitale de banque centrale !

En d'autres termes, ce que Christine Lagarde explique c'est qu’il existe un lien particulièrement étroit entre le contrôle qu’un État exerce sur la monnaie et la souveraineté de ce dernier.

En effet, juridiquement parlant, l’État à proprement parler se caractérise au travers de trois attributs que sont : l’élément géographique, l’élément social et l’élément politique au travers.

Il s’agit donc d’exercer un pouvoir sur un peuple présent au sein d’un territoire, ce qui caractérise donc la souveraineté de ce dernier.

En ce sens, enlever le monopole de la monnaie qui lui est dévoué reviendrait, selon Lagarde, à perdre ce pouvoir ou du moins, une grande partie de ce pouvoir.

Raison pour laquelle l'euro numérique est nécessaire pour pouvoir conserver ce contrôle car toute concurrence monétaire serait en réalité une concurrence de pouvoir et donc d’une liberté accrue pour les citoyens.

Cette intervention met également en exergue sa peur quant à la réduction potentielle du pouvoir des monnaies telles que le dollar et l’euro dont leur présence reste prépondérante tant en ce qui concerne les transactions internationales que les réserve de changes mondiales :

Pour couronner le tout, elle reconnaît de manière explicite que même en cas de refus de la part de la population.

La Présidente de la BCE admet que l’euro-numérique sera une monnaie contrôlée par les autorités monétaires et donc, par voie de conséquences, par les autorités politiques dans la mesure où la Banque Centrale Européenne est une entité publique dont les propriétaires sont les États.

En d'autres termes, au mieux, la Banque centrale européenne envisage la possibilité d’une absence de contrôle sur les petits paiements via l'euro numérique, notamment en ce qui concerne les transactions dont les montants seraient inférieurs à 300 ou 400 euros. 

Au-delà, un contrôle sera exercé et donc, nos transactions seront connues et pourront être gelées si tel venait à être leur souhait. 

En outre, l’on peut tout de même se poser des questions quant à la véracité de ses propos dans la mesure où, même des petits montants sont susceptibles d’être surveillés.

En effet, étant donné que les attentats en France ont été financés avec de très petites sommes d'argent, les autorités pourraient finalement considérer qu’il serait dangereux de laisser les citoyens dépenser des sommes aussi modestes que 100, 200 voire 50 euros. 

Autrement dit, par principe de précaution, étant donné que certains usages exceptionnels peuvent donner lui au financement du terrorisme et à d’autres utilisations illicites, il est préférable d’interdire purement et simplement, de contrôler et de limiter les libertés.

En définitive, il semble clair qu'en accord avec cette conversation privée, et non pas une déclaration publique qui pourrait avoir pour vocation de rassurer les auditeurs afin de ne pas les effrayer en mentant sur les réelles intention quant à l’instauration d’un tel instrument, Christine Lagarde reconnaît clairement que le projet de l’euro numérique est un projet qui vise à bafouer la vie privée et où toutes les transactions effectuées seront susceptibles d’être contrôlées.

AUTRES ARTICLES
QUI POURRAIENT VOUS INTÉRESSER
VOIR TOUS LES ARTICLES

E-BOOK GRATUIT

LE GUIDE DE L’INFLATION
RECEVOIR L'E-BOOK
menu-circlecross-circle