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CHINE: Un modèle économique voué à l'effondrement | Pourquoi la Chine ne dépassera jamais les États-Unis

Dans les coulisses du pouvoir chinois, une ombre plane. Le géant économique asiatique fait face à une série de difficultés économiques qui ébranlent son statut de superpuissance montante, tant sur la scène nationale qu'internationale.

Cependant, la réponse de l'administration de Xi Jinping à ces problèmes est intrigante. Plutôt que de faire face aux réalités économiques en publiant des données fidèles à la réalité, les autorités ont choisi l'opacité en cessant simplement de divulguer ces informations cruciales. Les chiffres officiels, déjà controversés, cachent une réalité sombre.

Le modèle économique chinois, autrefois vanté pour son équilibre entre libéralisation et contrôle étatique, montre aujourd'hui des signes de faiblesse. 

Les économistes, tant chinois qu'étrangers, avaient depuis longtemps averti que ce modèle était fondamentalement défectueux et que des réformes étaient inévitables. 

Cependant, Xi Jinping, occupé à consolider son propre pouvoir, a ignoré ces avertissements, et le temps d'un redressement semble peut-être révolu.

Qu’est-il en train de se passer ? Dans quelle mesure le ralentissement économique chinois pourrait-il influencer la stratégie de Xi Jinping sur la scène internationale et ses ambitions de rivaliser avec les États-Unis ? Le modèle économique chinois connaît-il ses dernières heures ?

Les diplômés universitaires chinois au chômage sont devenus une source d'embarras pour le dirigeant chinois Xi Jinping. Le taux de chômage des jeunes a atteint un niveau record, mettant en évidence les graves difficultés économiques du pays, tant au niveau national qu'à l'étranger.

En août, l’administration du Président Chinois a décidé d’agir et de trouver une solution : le bureau des statistiques a tout simplement décidé de cesser de publier les données.

Certains estiment même que le taux de chômage chez les jeunes âgés de 16 à 24 ans pourrait avoisiner les 50 pour cent, soit plus du double du chiffre officiel. 

Mais Xi Jinping ne peut ni cacher les difficultés économiques de la Chine, ni s’en cacher. Les problèmes ne sont pas simplement un malaise post-pandémique ou un détour bientôt oublié dans la marche de la Chine vers le statut de superpuissance. 

Le modèle chinois tant vanté, c’est-à-dire un mélange de libéralisation et de contrôle étatique qui a généré la croissance fulgurante du pays, est entré en agonie.

La nouvelle ne devrait pas être une surprise. Les économistes et même les décideurs politiques chinois avertissent depuis des années que le modèle chinois est fondamentalement défectueux et qu’il s’effondrerait inévitablement. 

Mais Xi était trop occupé à renforcer son propre pouvoir pour entreprendre les réformes nécessaires pour y remédier. Aujourd’hui, les problèmes sont si profonds et les réparations seraient si coûteuses que le temps d’un redressement est peut-être passé.

Contrairement aux hypothèses de nombreux commentateurs ces dernières années, la Chine ne dépassera sûrement jamais les États-Unis en tant qu'économie dominante mondiale si les tendances actuelles se poursuivent. 

Il y a vingt ans, alors que l'économie chinoise ne représentait que 14 pour cent de celle des États-Unis, de nombreux économistes commençaient à spéculer sur le moment où le PIB de la Chine pourrait éclipser celui des États-Unis repoussant la date fatidique de leur prédiction, année après année.

Sauf qu’en réalité, la Chine est désormais en retard et perd du terrain face aux États-Unis.

Une trajectoire descendante de la Chine ne garantit cependant pas nécessairement l’avenir de la puissance mondiale américaine. La Chine pourrait s’avérer être un concurrent moins redoutable qu’on l’imaginait autrefois et offrir un modèle de développement moins attractif pour le reste du monde.

Mais l’échec économique pourrait également renforcer la détermination de Xi Jinping à vaincre la domination américaine en s’enrichissant, du moins par d’autres moyens, peut-être plus déstabilisateurs.

La disparition du modèle chinois est, à bien des égards, due à son immense succès. Lorsque les réformes de libre marché commençaient à peine en Chine, en 1980, le pays était plus pauvre, par habitant, que le Ghana ou le Pakistan.

Aujourd’hui, le PIB de la Chine s’élève à 18.000 milliards de dollars et son économie est capable de concevoir des réseaux de télécommunications 5G et des véhicules électriques.

Le moteur du modèle chinois est l’investissement, et en grande partie : dans les usines, les autoroutes, les aéroports, les centres commerciaux, les tours d’habitation, etc. 

La Chine était démunie au début de ses réformes et une grande partie des nouvelles infrastructures était nécessaire. De meilleurs systèmes de transport ont contribué à accroître l’efficacité économique ; de nouveaux logements abritaient des familles migrant des fermes vers les villes à la recherche d'opportunités. 

Ces investissements ont fait de la Chine une usine mondiale et ont produit des taux de croissance époustouflants.

Au fil du temps, le pays a développé une économie plus avancée, mais l’État et les entreprises ont néanmoins continué à construire. Le taux de croissance est resté élevé, mais l’économie génère désormais des excès de gaspillage qui nuisent à sa santé. 

On estime que la Chine compte entre 23 et 26 millions d'appartements invendus. C'est suffisant pour loger toute la population italienne. Beaucoup de ces appartements ne seront jamais achetés, car ils ont été construits dans des villes dont la population est en déclin. 

Du côté de l’'industrie automobile, le pays dispose d'une capacité d'usine inutilisée suffisante pour fabriquer plus de 10 millions de voitures, suffisamment pour renouveler à deux reprises l'ensemble du marché automobile japonais. 

D’ailleurs, bien que Pékin se vante de son vaste réseau de chemins de fer à grande vitesse, désormais considéré comme le plus grand au monde, le fait est que la société d'État qui l'exploite a accumulé plus de 800 milliards de dollars de dettes et affiche des pertes substantielles. 

Certains décrivent même la situation ferroviaire chinoise comme un “piège de la dette à grande vitesse”.

Le problème, c'est que la Chine continue d’investir au-delà de ce que son économie est réellement capable d’absorber, c’est pourquoi le modèle est voué à l’échec.

En ce sens, en raison de tous ces investissements improductifs, financés en grande partie par de la dette, la dette de la Chine a augmenté beaucoup plus rapidement que son économie. 

Il y a dix ans, la dette totale de la Chine représentait environ deux fois la taille de son économie. Désormais, elle est trois fois plus grande. 

Comme l’explique Michael Pettis, l’un des plus grands spécialistes en la matière : 

“La Chine détient la part d’investissement dans le PIB la plus élevée au monde. Son endettement connaît également l’une des croissances les plus rapides de l’histoire. Ceux-ci ne sont pas sans rapport. Alors que des investissements croissants sont consacrés à des projets dont les avantages économiques sont inférieurs à leurs coûts économiques, l’alourdissement du fardeau de la dette de la Chine est une conséquence directe de cette part très élevée des investissements. Cependant, étant donné la part disproportionnée des investissements dans l’activité économique, toute réduction de leur part dans le PIB doit exercer une pression à la baisse significative sur la croissance de l’activité économique globale”.

Le souci, c’est que l’aspect politique est venu exacerber le problème de la dette d’un point de vue économique. Le Parti communiste a vanté des taux de croissance élevés comme preuve de sa légitimité et de sa compétence. En effet, durant de nombreuses années, le Parti brandissait cet argument afin d’assurer sa longévité.

Ainsi, lorsque les taux de croissance sont tombés en dessous des objectifs, les autorités ont ouvert les vannes du crédit pour les relancer. Le Fonds monétaire international estime que les gouvernements locaux chinois ont accumulé 9.000 milliards de dollars de dettes au nom du financement de projets d'infrastructure.

Évidemment, les dirigeants chinois savent depuis longtemps que leur stratégie d’investissement comporte des risques. Déjà, en 2007, Wen Jiabao, alors Premier ministre chinois, déclarait : 

“Il existe des problèmes structurels dans l'économie chinoise qui entraînent un développement instable, déséquilibré, non coordonné et non durable”.

On voit donc clairement que les décideurs politiques chinois savaient exactement comment résoudre ces problèmes : la Chine devrait se rééquilibrer, ce qui signifie qu’elle devait diminuer sa dépendance à l’égard des investissements et favoriser de nouveaux moteurs de croissance, en particulier la consommation intérieure, qui est extrêmement faible par rapport aux autres grandes économies. Une des manières d’y parvenir serait notamment de libéraliser son secteur financier et de relâcher la mainmise de l’État sur les entreprises privées.

Au début de son mandat, Xi Jinping semblait accepter ces impératifs. En 2013, il avait par exemple approuvé un projet de réforme du Parti communiste qui s’engageait à donner au marché un rôle “décisif” dans l’économie. Mais les réformes n’ont jamais eu lieu étant donné que les promulguer aurait réduit le pouvoir de l’État, et donc le pouvoir du chef du parti lui-même, qui n’était évidemment pas disposé à troquer le contrôle politique contre la croissance économique.

Au contraire, plus Xi Jinping a de pouvoir, plus la mainmise de l’État sur l’économie devient pesante. Le leader chinois s’est appuyé sur la politique industrielle de l’État pour stimuler l’innovation et a imposé des réglementations intrusives dans des secteurs importants, tels que la technologie et l’éducation. 

En conséquence, le secteur privé chinois est en retrait. À titre d’exemple, il y a de cela deux ans, les sociétés privées représentaient 55 pour cent de la valeur collective des 100 plus grandes sociétés chinoises cotées en bourse. Désormais, cette part se trouve à 39 pour cent.

En outre, à une époque où la Chine avait cruellement besoin de stimuler sa consommation intérieure, les mesures de confinement draconiennes imposées par la Chine, au cours de la pandémie, ont porté un coup dévastateur à l’économie. 

Le modèle chinois a craqué sous la pression et la demande est dorénavant si faible que l’économie a sombré dans la déflation, ce qui, si elle persiste, pourrait décourager davantage les investissements et les dépenses de consommation dont l’économie a besoin pour se relancer. 

Si l’immobilier était autrefois un contributeur majeur à la croissance économique et une réserve de richesse pour la classe moyenne, aujourd’hui, les investissements, les ventes et les prix dans ce secteur sont en baisse. 

L’exemple le plus parlant est sans aucun doute celui de Evergrande ou encore du plus grand promoteur privé, Country Garden, qui est au bord de la faillite, bien qu’il ait échappé de justesse à un défaut de paiement.

Du point de vue financier, la situation n’est pas non plus toute rose.

S’il y a quelques années, l’un des thèmes d’investissement les plus importants à l’échelle mondiale était la manière dont les marchés financiers chinois devenaient de plus en plus accessibles et attractifs pour les investisseurs internationaux, désormais, la situation pourrait commencer à s’inverse.

La croissance économique, la libéralisation financière et l’inclusion dans un groupe d’indices d’obligations et d’actions influents gérés par des sociétés comme MSCI, Russell et Bloomberg signifiaient que tout le monde prédisait des afflux torrentiels de capitaux à long terme. 

Ainsi, au cours du temps, le discours de certains grands rêveurs est passer de “investir en Chine est probablement intelligent” à “ne pas investir en Chine est stupide”. 

En conséquence, la Chine a reçu des entrées de capitaux record de 576 milliards de dollars rien qu’en 2020 malgré l’impact débilitant du Covid-19. 

Sauf qu’en réalité, ces flux se sont avérés inconstants et les chiffres sont assez stupéfiants. 

La combinaison du ralentissement de l’économie chinoise, de la hausse des taux d’intérêt aux États-Unis, de la relocalisation d’enterprises, de l’effondrement historique du renminbi 

ou encore des tensions politiques croissantes, sans compter les craintes que toute invasion chinoise de Taïwan ne déclenche une exclusion du système financier mondial dirigé par les États-Unis, comme ce fut le cas de la Russie, a déclenché un renversement massif de la tendance des flux de capitaux. 

Certes, l’économie chinoise n’est pas irréparable, mais la réparer serait coûteux et très douloureux. Le gouvernement devra annuler les créances irrécouvrables, fermer les entreprises zombies et introduire des réformes de marché radicales d’une nature que les décideurs politiques ont jusqu’à présent évitée. Prendre ces mesures relancerait l'économie pour une nouvelle phase de croissance, non pas aux taux élevés du passé, mais à un rythme qui pourrait soutenir le progrès économique du pays.

Le gouvernement chinois n’a toutefois montré aucun intérêt à adopter ces réformes. Diverses autorités ont publié des plans en plusieurs points pour soutenir l’économie qui ne se résument qu’à des ajustements administratifs et à de vagues déclarations. Xi Jinping lui-même a déclaré laisser tomber et préférer faire preuve de patience.

Bien que la Chine ne devrait pas sombrer dans une crise financière semblable à celle des subprimes de 2008, ses perspectives de croissance sont devenues bien moindres et ne lui permettront probablement pas de rattraper les États-Unis, ou même d’en faire un concurrent proche dans les années à venir. 

Ainsi, en théorie, les difficultés économiques devraient pousser la Chine à un rapprochement avec les États-Unis, pour empêcher que les relations économiques avec l'Occident ne se détériorent davantage et maintenir l'afflux de technologies et de capitaux étrangers pour aider au développement du pays, mais le leader du parti communiste semble vouloir prendre une direction différente.

Lors du dernier sommet des BRICS, le mois dernier, les membres du forum ont convenu d’ajouter six pays de plus, dont l'Iran et l'Arabie saoudite. 

Xi Jinping semble considérer les BRICS comme un contrepoids face à l’Occident.

En d’autres termes, si la Chine ne peut pas dépasser les États-Unis à elle seule, elle pourra peut-être le faire globalement. Mais ce plan pourrait ne pas fonctionner : les économies des six nouveaux membres des BRICS réunis ne sont qu’un peu plus grandes que celles du Royaume-Uni.

La détermination à rivaliser avec les États-Unis est depuis longtemps un élément central du programme économique du parti. Ces dernières années, il a redoublé d’efforts en matière de politiques industrielles, y compris le soutien financier de l’État, spécifiquement conçu pour donner aux entreprises chinoises une longueur d’avance sur leurs rivales américaines dans des secteurs tels que l’intelligence artificielle et les semi-conducteurs. 

En mettant l’accent sur “l’autosuffisance”, il a cherché à réduire la vulnérabilité de la Chine aux sanctions américaines en remplaçant les importations étrangères par des alternatives internes et son initiative des routes de la soie, un programme mondial de construction d’infrastructures, a été conçue pour ouvrir des voies de commerce et d’investissement aux entreprises chinoises au-delà de l’Occident. 

Tout cela, sans compter que la Chine n’a peut-être même pas la force économique nécessaire pour atteindre tous ces objectifs. 

Le pays reste relativement pauvre, avec un PIB par habitant en parité de pouvoir d’achat et ajusté à l’inflation de 18.000 dollars, soit 2,5 fois moins que celui de la France, qui se trouve à 46.000 dollars, et 3,5 fois moins que celui des États-Unis, qui se trouve à près de 67.000 dollars. 

Dans les coulisses du pouvoir chinois, une ombre plane. Le géant économique asiatique fait face à une série de difficultés économiques qui ébranlent son statut de superpuissance montante, tant sur la scène nationale qu'internationale.

Le ralentissement de l’économie chinoise pourrait affaiblir l’assaut idéologique de Xi Jinping contre l’ordre mondial. Par exemple, la Chine a cherché à démontrer aux pays du Sud que démocratie et développement ne sont pas indissociables et que les autocrates peuvent jouir de la richesse, du respect international et du pouvoir politique. 

Ces affirmations sont plus difficiles à faire dans un contexte économique chancelant. Au contraire, les difficultés économiques de la Chine suggèrent que les régimes autoritaires ne peuvent pas à la fois renforcer le contrôle et soutenir le progrès économique et qu'en fin de compte, la réforme politique doit accompagner la réforme économique, un petit peu comme ce qu’il s’était passé avec l’effondrement de l’URSS.

Il est peu probable que le leader du parti communiste chinois accepte cette vérité qui dérange et, au contraire, il poursuivra très probablement son programme anti-occidental avec encore plus d’urgence. S’il ne peut pas se vanter d’une croissance rapide, alors il devra trouver un autre moyen de justifier sa répression auprès de son propre peuple, et une marche pour la primauté mondiale contre les impérialistes américains pourrait faire l’affaire.

Pour cette raison, la faiblesse économique pourrait rendre les dirigeants chinois encore plus dangereux, plus enclins à défendre des causes nationalistes et à se lancer dans des aventures étrangères, comme une mainmise militaire sur Taïwan. 

On ne peut qu’espérer que Xi se tournera vers l’histoire et se rendra compte que la puissance d’une nation ne peut être projetée que dans la mesure où sa force économique le permet.

Pour les États-Unis, les malheurs de la Chine présentent à la fois des opportunités et des défis. 

D’une part, une croissance chinoise plus faible signifie moins de liquidités pour Pékin pour financer ses nombreuses priorités, allant du développement d’applications d’intelligence artificielle et de fabrication de semi-conducteurs de pointe au renforcement de son armée et au financement de son initiative des routes de la soie.

D’autre part, cela signifie également une diminution des perspectives pour les exportations américaines, aussi petites soient-elles par rapport aux expéditions chinoises vers les États-Unis, et donc un potentiel réduit pour les entreprises américaines actives en Chine, par exemple Apple.

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