First Republic Bank : La Saignée Des Banques Américaines ne Fait QUE Commencer ! Libre et riche
Les actions de la banque américaine First Republik Bank, se sont effondrées de 98% !

La First Republic Bank devient donc la seconde plus grande faillite de l’histoire des banques américaines après la Silicon Valley Bank…
Qu’en est-il concrètement ?Quelles sont les tensions au sein du secteur bancaire ?
Une nouvelle banque en faillite
Les difficultés financières ne sont pas prêt de toucher à leur fin aux États-Unis tant que les taux d'intérêt resteront à des niveaux aussi élevés.
En effet, les tensions poursuivront leur accumulation au sein du système financier…
La situation dans laquelle se trouve la First Republik Bank était plus qu’envisageable et prévisible…
Comme on peut le voir sur ce graphique, nous assistons à un phénomène qui ne s’était plus observé depuis près d’un siècle.

Les dépôts bancaires aux États-Unis diminuent à une vitesse jamais enregistrée depuis près de 100 ans.
Cela met donc en exergue la pression à laquelle sont confrontés les établissements de crédits US.
D’ailleurs les derniers résultats financiers de la First Republic Bank étaient catastrophiques: elle perdait des dépôts en quantités massives alors que, dans le même temps, ses actifs, c'est-à-dire ce qu'elle finance en contrepartie de ses dépôts étaient majoritairement des actifs à long terme.
De plus, il faut rester conscient qu’il existe une relation inverse entre les taux d'intérêt et la valeur des actifs, de manière générale et d’autant plus en ce qui concerne les titres de dettes telles que les obligations.
Concrètement, il y a 2 facteurs à prendre en compte : la variation des taux d’intérêt d’une part et la durée de l’actif de l’autre.
En d’autres termes, plus les taux d'intérêt augmentent et plus la durée est longue, plus la valeur d’un actif se détériore.
Exemple:
Sur ce graphique on peut voir la sensibilité d’une obligation pour une augmentation des taux d’un point de pourcentage et selon plusieurs échéances :

Par exemple, pour une dette à 10 ans, le passage des taux de 4 à 5% fera chuter sa valeur de près de 8% !

Cette même variation d’un point de pourcentage pour une dette à 10 ans aura en revanche un impact plus élevé pour un passage des taux de 0 à 1 % !

On voit donc que, plus la durée est élevée et plus la hausse des taux démarre de bas, plus l’impact sur la valeur des obligations sera grand.
Si on reprend le graphique précédent appliqué à la situation actuelle, cela suppose une chute de près de 21% sur la valeur des obligations américaines à 10 ans.

Grâce à cet exemple, on comprend que toutes les personnes qui nous disaient, qu’il ne fallait pas s'inquiéter d’une hausse des taux car il y avait de la marge faisaient soit preuve de mauvaise foi, soit démontraient leur incompréhension la plus totale des mécanismes présentés et de la sensibilité d’une obligation.
Ainsi, pour la First Republic Bank, le problème c’est que ses actifs sont principalement des actifs à long-terme.
En ce qui concerne ses comptes financiers du premier trimestre 2023, le bilan est catastrophique.
Au cours du dernier trimestre de 2022, la First Republic Bank avait plus de 176 milliards de dollars de dépôts et, en l’espace de seulement trois mois, le montant des dépôts n’était plus que de 104 milliards de dollars. Il y a donc plus de 70 milliards de dollars qui ont été retirés de la banque !
Le problème c’est qu’en réalité la situation est pire que celle que l’on pourrait croire puisque des grandes banques américaines ont cherché à renforcer la liquidité de la First Republic Bank en lui augmentant ses dépôts de 30 milliards de dollars.
Ainsi, le montant des dépôts s’est réduit non pas de 70 milliards de dollars mais de 100 milliards de dollars (70+30).
Remarque:
Pour rappel, les banques sont des intermédiaires financiers qui permettent à ce que des individus s’endettent d’un côté, en contrepartie de son propre endettement de l’autre.
Autrement dit, la banque prête de l’argent à une personne, crédit qui apparaît à l’actif de son bilan et, en contrepartie, la banque s’endette, elle doit de l’argent à une autre personne, argent qui apparaît dans les dépôts de la banque c’est-à-dire au passif de son bilan.
On comprend donc que, lorsque la source de financement d’une banque, qui apparaît au son passif de son bilan, diminue d’un montant aussi conséquent, l’entité financière se retrouve face à un dilemme.
First Republic Bank : un dilemme insoutenable ?
La First Republic Bank, se trouve face à un dilemme insoutenable :
1° Soit elle décide de remplacer sa source de financement de 70 milliards de dollars bon marché pour une nouvelle source de financement de 70 milliards de dollars plus coûteuse,
2° Soit elle décide purement et simplement de ne pas trouver de nouvelles sources de financement et, auquel cas, elle devra réduire d’autant ses investissements, c’est-à-dire le montant de son actif.
En l’état actuel des choses, il semblerait que la First Republic Bank ait opté pour ces 2 solutions, qui peuvent être complémentaires.
- Première solution
En ce qui concerne la première solution, la réduction du montant des dépôts a été compensée d’une part, par des prêts de grandes banques américaines ( la Réserve Fédérale Américaine).
Ainsi, grâce à cette manœuvre, la First Republic Bank est parvenue à compenser les retraits massifs de dépôts.
Mais ce sauvetage temporaire s’est fait au prix fort puisqu’en cas de tourmente financière et de perte de confiance généralisée, l’entité se retrouve dans l’obligation de remplacer une source de financement bon marché, par une nouvelle source de financement bien plus onéreuse.
Autrement dit, rien qu’avec ce mode de refinancement à court-terme de 80 milliards de dollars et avec de tels taux d’intérêt, c’est comme si, tous les ans, la First Republic Bank se trouvait dans l’obligation de payer l'équivalent de 4 milliards de dollars d’intérêts.
Autrement dit, rien que le remboursement des intérêts sur 80 milliards de dollars d’emprunt à court-terme effacerait en grande partie les revenus enregistrés par la banque.
Le pire de tout dans cette situation c'est que plus la banque accumule les pertes plus elle se trouvera en difficulté financière et plus elle aura besoin de se refinancer à court-terme et à des taux qui poursuivent leur hausse.
- Deuxième solution
La seule façon réaliste de le faire serait donc d’opter pour la seconde solution qui consiste à vendre ses actifs à faible rendement et utiliser le produit pour rembourser le financement à coût élevé.
C’est d’ailleurs pour cette raison que juste après la publication de ses comptes financiers du premier trimestre 2023, la banque a fait savoir qu’elle entend liquider entre 50 et 100 milliards de dollars d'actifs, soit environ un tiers de son actif total.
Cela n’a évidemment pas rassuré les marchés qui connaissent la situation de la banque américaine et son cours boursier s’est automatiquement mis à chuter brutalement.
Le problème c’est que, tout comme la Silicon Valley Bank, cette solution n’en est pas une, notamment en cette période de hausse des taux d'intérêt.
En effet, les titres de dettes perdent de la valeur lorsque les taux augmentent et encore plus lorsqu’il s’agit d’actifs à long-terme.
Ainsi, si la First Republic Bank se défaisait d’une partie de ses actifs, elle ne ferait qu’empirer la situation.
De nombreuses banques ont donc encore d'importantes pertes non réalisées et d'importants décalages entre la durée des actifs et des passifs.
De plus, il ne faut pas oublier que des grandes banques ont prêté de très grosses sommes à la First Republic Bank. Ainsi, la fermeture de la First Republic Bank pourrait avoir un effet domino et fragiliser le système bancaire.
Fin des Banques : Comment la Glass Steagall-Act a provoqué la Fin de l'Industrie bancaire ?!

First Republic Bank : La Saignée Des Banques Américaines ne Fait QUE Commencer ! Libre et riche

Dette Américaine : Le Grand Plongeon | Les Marchés sont Terrifiés ! Libre et riche


E-BOOK GRATUIT
