Révélations Choc : Les Secrets Cachés derrière la Débâcle Économique du Sri-Lanka ! 😱📉
Si nous ne nous intéressons que rarement à l'histoire et la géopolitique de nations autres que les grands noms que nous connaissons déjà, en réalité, ces grands noms comme les Etats-Unis, la Chine, la Russie ou encore la France ne représentent pas la majorité en termes de situation économique.
Par conséquent, pour saisir le contexte économique mondiale, il est crucial que nous nous intéressons à la situation des pays qualifiés “en voie de développement” et n’ayant pas une grande visibilité sur la scène internationale.
L’un des pays qui aurait grandement dû faire parler de lui est notamment le Sri-Lanka, pays ayant connu successivement, deux grandes guerres internes, une rapide croissance économique et une crise économique et monétaire tout aussi rapide.
Quels sont les événements ayant mené à la crise économique et monétaire du Sri-Lanka ?
Quelles actions auraient pu être réalisées différemment et quels sont les principaux pièges auxquels sont confrontés les pays en voie de développement ?
Histoire tumultueuse et conflictuelle
Jusqu’à très récemment, l’histoire du Sri-Lanka, est surtout et avant tout une histoire marquée par deux grandes guerres civiles.
La première de ces guerres s'est déroulée entre 1987 et 1989 et elle se place dans le contexte mondial de guerre froide. Ce conflit opposa principalement le gouvernement en place et le groupe et parti politique de Janatha Vimukthi Peramuna ou JVP, qualifié de Marxiste Léniniste.
Cette guerre trouve une de ses origines dans le ban par le gouvernement en place du parti JVP des élections présidentielles devant se dérouler, les accusant de vouloir renverser le gouvernement, sans preuve de ces affirmations. Le JVP s’est alors préparé et armé en vue du conflit à venir et s’est lancé dans une campagne massive pour renverser le gouvernement.
Le conflit se termina sur une victoire du gouvernement en place.
La deuxième de ces guerres s'est déroulée en parallèle de la première et s’est officiellement étalée de 1983 à 2009. Le peuple Tamil au travers du groupe de Liberation Tigers of Tamil Eelam ou LTTE ont combattu le gouvernement en place pour obtenir l'indépendance des territoires en vert, suite aux persécutions et les actes de discriminations subies de la part des autres habitants dits Sinhalais.
Ces actes furent facilités par le gouvernement où les Tamil sont notamment très peu représentés. Les assassinats politiques, des attaques sur les dissidents qu’ils soient politiques, ou militaires ou même civils, la destruction de propriété militaires et civils, sont quelques unes des méthodes ayant été employées par les différents belligérants pour mener ces guerres ayant provoqué la mort de plus de 40.000 personnes pour la première et plus de 80.000 pour la seconde.
C’est ainsi que l'année 2001 représente pour le peuple Srilankais, l'année du début des négociations vers la paix, paix qui ne sera véritablement atteinte qu’en 2009, bien que de nombreuses tensions internes subsistent.
Un développement rapide et superficiel
Il faut savoir que le Sri Lanka a vu son PIB passer de 16,33 milliards à 94,49 milliards dollars, entre 2000 et 2019, soit une croissance fulgurante de de près de 10 pour cent par an !
Cependant, cette croissance fut majoritairement financée par de la dette. Dans l’absolu, il n’y a rien de mal à cela dans la mesure où la dette est un important effet de levier, à plus forte raison, à l'échelle d’un pays.
Sauf que dans le cas du Sri-Lanka, cette dette a majoritairement été employée à développer le secteur non-vendable internationalement parlant.
Le pays a grandement développé le secteur éducatif, les services et surtout le secteur des infrastructures, ce qui a permis de générer beaucoup d'emplois tout en rendant la population sri lankaise relativement qualifiée.
Le fait est qu’aucune de ces industries n’est facilement exportable, à plus forte raison pour un pays en voie de développement. Le secteur des infrastructures doit normalement évoluer avec le développement économique dans son ensemble et doit s’adapter à celui-ci.
Se lancer dans une frénésie de construction devrait être limitée au développement économique car, aller au-delà en espérant que les investissements suivent est un pari peu judicieux, susceptible de provoquer de grands dégâts.
D'une part, les infrastructures créées doivent être maintenues, ce qui engendre un coût non négligeable et, d’autre part, la dette contractée doit être remboursée, qu’importe la rentabilité du projet.
Pour couronner le tout, cette frénésie fut stimulée par les facilités de prêts accordés par la Chine dans son initiative des routes de la soie, projet de renaissance de la route de la soie.
Par ailleurs, la balance commerciale du Sri-Lanka est largement déficitaire et ce déficit s’est principalement creusé entre 2002 et 2012.
Évidemment, en soi, une balance déficitaire n'est pas un problème car tous les pays ne peuvent être excédentaires et il s'agit d’un jeu à somme nul.
Le potentiel chômage qui aurait pu résulter de cette balance fut masqué par la frénésie de la construction.
Or, dépendre des importations implique la nécessité de devises étrangères, notamment du dollar, de l’euro ou encore du renminbi car peu de pays, pour ne pas dire aucun, n’a besoin en roupie sri-lankaise.
Pour contexte, lorsqu’un pays a besoin d’une devise étrangère, il peut s’en procurer de trois manières différentes :
1° Le swap de devise en procédant à un échange de sa propre devise contre la devise désirée,
2° L’emprunt auprès d'entités financières de la devise désirée,
3° Ou encore, en exportant suffisamment de marchandises contre la devise désirée.
En règle générale, on considère que l’option des exportations de marchandises est la plus intéressante en termes de risque. En revanche, elle n’est accessible qu’aux pays disposant de nombreuses ressources naturelles comme les pays Arabes ou disposant de grandes unités manufacturières comme la Chine.
Le problème, c’est qu’hormis l’exportation de thé et le tourisme grâce aux sites touristiques et aux belles plages présentes sur le territoire, peu de secteurs sont capables de faire entrer des devises étrangères au Sri-Lanka, ce qui n’est clairement pas suffisant.
Le Sri-Lanka n’avait donc pas d’autres choix que d’opter pour les deux autres options, à savoir, l’endettement et le swap de devises.
Tout d’abord, dans le cas de la dette, le Sri-Lanka a beaucoup emprunté au point que sa dette externe atteigne les 57 milliards de dollars avant 2020 et atteignant près de 120 pour cent du PIB. Le pays a en effet beaucoup bénéficié des prêts issus du programme des routes de la soie mais pas que.
En ce qui concerne le swap de devise, s’exposer au forex revient à s’exposer aux marchés financiers. En effet, vendre sa devise pour en acheter une autre, pousse à la baisse, la valeur de sa propre devise.
Or, un pays dépendant des importations bénéficie grandement d’une monnaie forte contrairement aux pays exportateurs.
De plus, une roupie plus faible rend également plus difficile l’emprunt de devises étrangères. Si par exemple, il est nécessaire de rembourser des dollars, mais que les revenus sont en roupies, et que soudainement la roupie perd de la valeur, alors la dette devient beaucoup plus onéreuse et il devient plus difficile de la rembourser.
En ce sens, vendre sa monnaie sur les marchés pour acquérir des devises étrangères alors même que notre position exportatrice est déficitaire revient en quelque sorte à se tirer une balle dans le pied.
Comme si ce n’était pas suffisant, le taux de change entre le dollar et la roupie était fixé à 1 dollar contre 200 roupies.
Ce mécanisme de change fixe implique que la banque centrale du pays ait des réserves en dollar pour acheter ou vendre sa devise sur les marchés. La contrepartie, c'est que cela expose grandement l'économie, notamment en cas de réduction des réserves, de perte de valeur ou d’attaque spéculative.
Et c’est précisément ce qui est arrivé ! Suite à diverses crises, le pays a vu sa devise s’effondrer à partir de 2022.
Parallèlement, l’inflation allait exploser, au point de dépasser les 60 pour cent d’augmentation en 2022 poussant de plus en plus de personnes à se protéger en échangeant leur roupies contre les dollars réduisant encore plus les réserves des banques et faisant d’autant plus pression à la baisse sur la valeur de la devise.
L’apparition des craquements
Le fait est que, le tourisme est un secteur essentiel du pays et, évidemment, la pandémie de covid-19 en 2020 a entraîné la fermeture de nombreuses frontières alors que les attentats de 2019 avaient déjà durement frappé le pays.
Cet attentat suivi de près par les fermetures suite au covid ont carrément détruit le secteur du tourisme et les revenus en découlant.
Un autre secteur ayant été dans la tourmente concerne notamment l’agriculture.
Le secteur agricole s’est toujours porté relativement bien avant 2021 dans la mesure où le pays dispose de plus de 20 pour cent de terres arables et le rendement agricole en 2018 de 3.762 kilogrammes par hectares était supérieur à celui de la région d’Asie du Sud et proche de la moyenne mondiale.
Or, tout a changé à partir de 20021 de part l'ampleur d’une mesure que beaucoup jugent absurde.
En effet, l’ex président Sri-Lankais, Gotabaya Rajapaksa au cours de la campagne électorale présidentielle en 2019 a manifesté son désir de voir l’agriculture Sri-Lankaise effectuer une transition dans les procédés d’agriculture. Il avait promis pousser son pays a une transition vers l’utilisation d’engrais naturels et organiques, justifiant ce désir par la volonté de protéger l'environnement.
Si cet objectif en soi est louable, force est de constater que cela est grandement décorrélé de la réalité. Avant les différentes révolutions agricoles et chimiques, c’est plus de 90 pour cent de la population qui devait s’adonner aux tâches agricoles pour subvenir à leur différents besoins alimentaires. Malgré ce pourcentage, le degré d'autosuffisance était bien inférieur aux niveaux actuels et le niveau des rendements agricoles a carrément explosé grâce aux approches plus scientifiques, permettant ainsi de réduire les ressources terrestres et humaines pour produire une quantité plus importante de biens.
Si nous pouvons remettre en question certaines méthodes d’agriculture chimique, nous ne pouvons ignorer ou minimiser les bienfaits qu’elle a apportés à l'humanité.
Cela étant dit, en 2021, l’ex président avait annoncé une interdiction de l’emploi de fertilisants synthétiques et des pesticides sur l’ensemble du territoire, obligeant de ce fait les fermiers Sri-Lankais à passer du jour au lendemain aux méthodes de fertilisations organiques.
Le Sri Lanka, pays autrefois autosuffisant dans la production de sa principale denrée, allait ainsi perdre cet avantage.
Ce qu’il en ressort, c’est que cette décision se basait principalement sur l'idéologie et les besoins monétaires.
1° Du côté idéologique, la transition s’est actée sous l’influence d’un mouvement de sociétés civiles autonomes, technocrates aux principes spirituels, dont le ministre de l’agriculture était membre.
Si le Sri-Lanka a un score ESG de 99,6 sur 100, score particulièrement élevé, qui a été atteint en prenant une série de mesures anti-économiques et anti-productives, il n’empêche que la population se trouve actuellement dans un état de pauvreté extrême, n’en déplaise aux démagogues qui souhaiteraient que ces mêmes solutions soient massivement adoptées dans les pays développés.
2° Du côté monétaire, le Sri-Lanka est un pays relativement petit tant par sa surface que sa population. Il n’est donc pas étonnant de savoir que le pays dépend beaucoup des importations.
On l’a vu, la roupie sri-lankaise étant particulièrement faible sur la scène internationale, cela signifie que pour payer ses importations, le pays a besoin d’une devise forte comme le dollar.
De plus, étant donné que le pays exporte relativement peu, il doit payer d'énormes intérêts sur ses dettes internationales alors que, parallèlement, le gouvernement avait annoncé une réduction des taxes en 2020 réduisant de facto les recettes publiques, faisant une nouvelle fois pression à la hausse sur son endettement.
La conséquence de cela c’est que le pays n’a pas eu d’autre choix que de venir tapper dans ses réserves pour faire face à ses engagements et les réserves de la banque centrale ont très rapidement baissé entre 2020 et 2022 à la suite des différents achats de roupies sur les marchés pour maintenir le taux de change fixe avec le dollar.
Or, le Sri Lanka ne produit pas ses engrais et pesticides. Le pays doit les importer contre des dollars. De plus, il faut savoir que les achats de synthétiques agricoles sont majoritairement subventionnés par l'Etat.
En outre, la crise du covid-19 ayant fortement perturbé les chaînes d’approvisionnement, cela s’est traduit par une augmentation des prix de différents produits dont les engrais et pesticides.
Ainsi, entre l’obligation de devoir dépenser ses réserves en dollar pour maintenir le taux de change fixe de sa devise et l’obligation de dépenser ses réserves en dollars pour acheter les différents engrais tout en devant rembourser ses emprunts internationaux en dollars ou Renminbi, cela justifierait la rapide baisse du niveau des réserves en devises étrangères du pays.
C’est précisément pour cette raison que beaucoup soupçonnent que l’action du gouvernement d’imposer une interdiction de l’utilisation de pesticides trouverait plutôt son origine dans la volonté de ralentir la chute des réserves du pays.
Une chose est sûre, quelles que soient les raisons, il est assez aisé de s’imaginer les conséquences de cette décision qui ne se sont absolument pas faites attendre.
Perte d’’autosuffisance et descente en enfer
Suite à cette mésaventure, le Sri-Lanka a vu sa production de riz, principale source calorique, baisser de 30 pour cent et le pays fut forcé d’importer du riz pour assurer sa subsistance. Cela est d’autant plus important quand l’on remarque que le pays était autosuffisant et que cette baisse fut constatée seulement quelques mois après l’interdiction.
La production, dans sa totalité, a chuté de près de 50 pour cent par rapport aux chiffres de l'année précédente.
Cela a également eu pour conséquence de faire chuter l’exportation de thé, l’une des seules ressources qui permettait au pays de faire entre des devises fortes.
Les sources officielles affichent une baisse de production de l’ordre de 20 pour cent en à peine quelques mois après le bannissement.
Au final, avec la réduction de sa production agricole, le Sri-Lanka est devenu encore plus dépendant des exportations. En plus de l'énergie et des produits manufacturiers, le pays est à présent obligé d’importer également des ressources vivrières.
À côté de cela, les réserves en devises étrangères ont également fini par atteindre un point bas.
Le pays doit donc importer et n’a littéralement plus d’argent. L’inflation alimentaire a connu des pics à près de 100 pour cent, tout cela, à cause de l’absence de réserve, des rendements agricoles médiocres et une mauvaise gestion gouvernementale.
La dette du pays etait egalement devenue insoutenable à pres de 120 pour cent du PIB et l’absence de reserve rendait le gouvernement incapable d’honorer ses engagements.
La situation est rapidement devenue instable au Sri Lanka et le pays a connu de nombreuses manifestations de la population pour appeler à un départ du gouvernement en place qu’il jugent responsable de toutes ces crises.
La situation instable a rendu les investisseurs étrangers hostiles à prêter davantage et la pays a fini par faire défaut sur une grande partie de ses dettes étrangères, les titres tombant mécaniquement dans la catégorie “junk bonds”, poussant les taux à plus de 30 point de pourcentage.
Cette crise monétaire et économique poussera même la population aux manifestations, finissant même par assiéger le palais présidentiel après la fuite de Rajapaksa laissant un pays en ruine.
Depuis, le gouvernement a fait volte de face sur sa politique d’agriculture organique et le pays a reçu de nombreux prêts pour l’acquisition de fertilisants.
Cette approche semble porter ses fruits au vu de la baisse de l’inflation alimentaire et des projections du département d’agriculture des USA, USDA projetant un rendement en nette croissance approchant les niveaux d’avant crises.
Le niveau de réserves, quant à lui, est reparti à la hausse, en partie grâce au sauvetage du FMI et la chine a également accepté de restructurer la dette contractée par le Sri-Lanka.
Pour ce qui a trait au tourisme, le reprise semble mitigée et la croissance s’est stabilisée depuis avec des niveaux d’inflation divisés par 10.

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