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Russie : Les Sanctions ont-elles vraiment BRISÉES Poutine ? | La Vérité sur Wagner ! Libre et riche

Les sanctions économiques imposées à la Russie ont-elles finalement réussi à briser le pays ? 

Cette question se pose alors que des sources du Financial Times révèlent que les paiements en espèces, ou plutôt leur absence, auraient joué un rôle central dans la décision du chef du groupe Wagner, Prigozhin, de marcher sur Moscou.

Le dirigeant tchétchène Kadyrov a même publiquement accusé Prigozhin de privilégier ses intérêts commerciaux plutôt que l'intérêt national. 

Ainsi, pourquoi le Kremlin a-t-il cessé de payer Prigozhin ? Est-il possible que le pays soit à court d'argent et que les sanctions commencent finalement à briser la Russie ? 

Qu’en est-il concrètement ?

L’état réel de l’économie russe

Pour connaître la situation réelle de l'économie russe ainsi que les dommages que les sanctions lui ont causés, de nombreux indicateurs peuvent être analysés.

Évidemment, afin de mieux voir à quel point les sanctions sont susceptibles d’être réellement dommageables, encore faut-il savoir si les données officielles du PIB sont fiables.

Après tout, les chiffres du PIB de la Russie sont communiqués par le gouvernement russe lui-même. 

Le même gouvernement qui assurait, il n'y a pas si longtemps, qu'il n'envahirait pas l'Ukraine. Le même gouvernement qui assurait qu'il n'avait aucun lien avec le groupe Wagner en 2021.

Pour autant, avant l'invasion de 2022, les statistiques économiques de la Russie étaient en fait considérées comme assez fiables, et bien plus fiables que les statistiques chinoises par exemple.

Or, passé cette date, les agences statistiques russes ont commencé à mettre un terme à la publication de certains nombre de données susceptibles de nous renseigner sur l'impact des sanctions bien que les chiffres du PIB continuent d’être communiqués.

Sauf que, désormais, de plus en plus d’analystes commencent à se méfier de ces chiffres dans la mesure où il se pourrait que la Russie ait commencé à manipuler ses statistiques afin de cacher le véritable impact des sanctions.

C’est précisément pour cette raison qu’un grand nombre d’économistes et de journalistes ont immédiatement commencé à chercher des données alternatives qui pourraient refléter une réalité différente concernant l’état de l'économie russe.

L’une de ses approches consiste notamment à suivre la pollution des usines russes à l'aide de satellites. 

Vu de l'espace, la plupart des industries russes semblaient être en recul d’en moyenne de 6,2 pour cent l'an dernier, alors même que les statistiques officielles faisaient état d'une augmentation de 1,2 pour cent de la production. 

Cet écart s’est avéré particulièrement important notamment en ce qui concerne le secteur automobile, où la pollution a chuté de 16 pour cent en 2022, bien que les statistiques officielles semblent indiquer qu'elle est restée relativement stable.

Évidemment, la pollution n'est pas le signal le plus fiable afin de voir l’état réel de l'économie russe.

En effet, pour obtenir une analyse pertinente, il est nécessaire d’examiner plus de données alternatives et ainsi voir si elles étaient corrélées avec le PIB russe avant l'invasion de l'Ukraine en 2022. 

Et c'est exactement ce qu'ont fait les économistes de la Banque Centrale Européenne en construisant un indice alternatif pour l'économie russe qui ne s'appuie pas sur les données fournies par l'agence russe des statistiques officielles. 

Au lieu de cela, leur indice s'appuie sur une variété de données différentes qui incluent les données sur la pollution mentionnées précédemment ainsi que des données telles que les statistiques sur les dépenses des cartes bancaires des consommateurs, les données d'importation de partenaires commerciaux, les données sur les ventes de maisons, les recherches Google sur le chômage, etc. 

Fait intéressant, alors que leur indice suit plutôt bien les données officielles avant l'invasion de 2022, il commence à diverger à partir de décembre 2021 et finit par être totalement différent à partir de février 2022, date de l'invasion, ce qui suggère que l'économie russe a fait entre 0,2 et 2,9 points de pourcentage de moins que ne le prétendent les statistiques officielles.

Cependant, bien que cette recherche soit vraiment intéressante, elle ne prouve pas non plus que la Russie manipule ses statistiques de PIB et ce, pour deux raisons. 

1° La première, c’est qu'il ne s'agit pas d'une étude scientifique à proprement parler, c’est-à-dire évaluée par des pairs. De la même manière que cet indicateur devrait être testé dans plusieurs pays pour tester sa fiabilité. 

2° La seconde, c’est que l’indice se concentre sur l'économie civile alors que les dépenses de la Russie se sont massivement déplacées vers l'armée en 2022. Il est donc normal qu’une différence soit perceptible à partir de décembre 2021, moment où la russie commençait à déplacer son armée à la frontière de l’ukraine, préparant sont invasion imminente.

Donc, en résumé, bien qu'il y ait de gros signaux d'alarme concernant les données russes, il n’y a, pour le moment, peu voire pas de preuves que les chiffres officiels du PIB sont manipulés ou qu'ils peuvent s'expliquer par un changement radical vers une économie de guerre.

Par conséquent, pour estimer l'impact des sanctions, les données officielles semblent être suffisamment pertinentes.

La question que l’on peut se poser est donc, quel est l’étendu des dommages des sanctions sur l’économie russe.

Les dommages des sanctions sur l’économie russe

Évidemment, il est très difficile de répondre à cette question.

La raison est relativement simple : à la différence des sciences dures, il n’est pas possible d’avoir de groupes de contrôle et savoir ce qu’il se serait passé en l’absence d’invasion.

Pour se faire une idée, les données disponibles suggèrent que malgré les sanctions infligées par les pays alliés de l'Ukraine, les importations russes de marchandises sont pratiquement revenues aux niveaux d'avant l'invasion. 

Quand l'invasion russe a commencé le 24 février, 2022 depuis l'Ukraine les pays alliés ont réagi en appliquant une énorme quantité de sanctions économiques de toutes sortes contre la Russie.

Jusqu'à présent ces sanctions ont augmenté les coûts d'approvisionnement des entreprises et des familles russes rendant difficile pour ce pays l'accès à certains composants critiques.

Ils ont réduit les revenus pétroliers et gaziers du gouvernement et ont stoppé les investissements directs étrangers. 

Entre janvier et avril de cette année, les revenus pétroliers et gaziers du gouvernement russe ont diminué de près de moitié par rapport à l'année précédente.

Néanmoins il y a un problème : à court terme, l'effet des sanctions semble être beaucoup plus limité, ce qui a amené beaucoup de personnes à tirer des conclusions hâtives. 

Malgré tout, à court terme, les sanctions ne semblent pas être aussi efficaces. Les dégâts qu'elles causent semblent limités, du moins beaucoup plus que prévu, et, en tout cas, elles ne semblent pas être utiles pour forcer le Kremlin à mettre fin à cette guerre.

En fait, les importations russes de marchandises sont pratiquement revenues aux niveaux d'avant l'invasion. 

Cela s’explique de deux manière différentes et grâce à l’intervention de deux grands types d’acteurs : 

D’un côté, il y a ceux qui remplacent purement et simplement les fournisseurs occidentaux et de l’autre, ceux qui jouent le rôle d’intermédiaires entre la Russie et les marchés occidentaux qui lui sont prohibés.

1° La Chine ou la Turquie sont de bon exemple du premier type d’acteurs : 

2° Certains pays sont un bon exemple du deuxième type d’acteurs et, le cas le plus emblématique est sans aucun doute celui de l’Arménie. 

En effet, en même temps que ses importations de produits européens se sont envolés, ses exportations vers la Russie ont en fait de même :

Ainsi, en l’état actuel des choses, l’on peut simplement affirmer que l’économie russe se trouve actuellement en récession.

Or, pour s’assurer du lien de causalité entre les sanctions et l’existence de cette récession, encore faudrait-il pouvoir savoir quel aurait été l’état de l’économie russe en l’absence de sanctions et/ou d’invasion.

Ainsi, dans la mesure où cela est impossible, la seule manière de se rapprocher de la réalité consiste à effectuer des estimations et, selon ces dernières, la récession en Russie serait plus proche des moins 7 pour cent.

Pour ce faire, trois techniques différentes sont utilisées pour estimer l'impact des sanctions sur l'économie russe.

La première méthode, la plus populaire, utilisée par les économistes pour calculer l'impact probable des sanctions sur l'économie russe consiste à comparer les performances de l'économie russe aux prévisions concernant ses performances avant la guerre et avant l'imposition des sanctions. 

Et, étant donné que les analystes s'attendaient en moyenne à ce que l'économie russe rebondisse de l'impact du Covid en 2022 avec une croissance d'environ 5 à 8 pour cent, et que l'économie s’est contractée de 2,1 pour cent en 2022, alors l'implication logique c’est que, les sanctions et la sont à l’origine d’un manque à gagner de 7 à 10 pour cent de PIB.

Selon la Banque de Finlande, qui a synthétisé ce type d'études, l'estimation moyenne est une baisse de 9 pour cent du PIB russe.

Bien sûr, les faiblesses de cette approche est qu'elle ne sépare pas la guerre des sanctions et qu'elle suppose implicitement que ces prédictions originales allaient être exactes.

Heureusement, les chercheurs de la Banque de Finlande ont également résumé une méthode plus scientifique utilisée par les économistes pour étudier l'impact des sanctions sur la Russie, à savoir créer un modèle mathématique de l'économie russe, puis comparer l'impact des sanctions dans deux simulations de ce modèle. 

En moyenne, ces études suggèrent que le PIB de la Russie a diminué d'environ 7 pour cent. 

Cependant, bien que cette configuration scientifique puisse être de qualité, le gros défaut ici est que ces modèles sont des simplifications grossières de la véritable économie russe et des sanctions qui lui sont imposées.

Ainsi, la dernière méthode d'estimation est celle consistant à évaluer l'impact de la guerre et des sanctions en examinant les données du pétrole. 

En effet, dans la mesure où l'économie russe est extrêmement dépendante des prix de l'énergie, qui sont étroitement liés au prix du pétrole, l'ensemble de ses performances économiques était autrefois fortement corrélé aux prix du pétrole. 

La croissance du PIB réel en Russie a toujours été étroitement corrélée au prix réel de ses exportations de pétrole. Il existe une forte corrélation positive d’avant-guerre entre les deux variables. 

La croissance russe a enregistré de mauvais résultats au cours de la période où les prix du pétrole ont chuté après 2015, mais elle était plus élevée au cours de la période précédente, lorsque les prix du pétrole se situaient généralement en moyenne autour de 80 à 100 dollars le baril et le PIB réel du pays en moyenne autour de 4 pour cent par an.

Ainsi, une croissance de 4 pour cent est une référence brute de la croissance du PIB de la Russie en 2022 si l'invasion n'avait pas eu lieu puisque les prix se trouvaient au-dessus de ce niveau. 

Compte tenu de la croissance négative annoncée en 2022 de moins 2,1 pour cent et des prévisions pessimistes pour 2023, ce calcul très simple suggère à nouveau une chute de 7 à 9 pour cent du PIB au début de 2023.

On peut donc dire que la combinaison de ces différentes données montrent que l’état de l’économie russe pourrait être inférieur à ce que laissent croire les données officielles.

Cependant, étant donné que ces estimations sont si incertaines, il convient de les prendre avec des pincettes bien qu’elles soient nécessaires.

D’ailleurs, cela est susceptible d'expliquer pourquoi, après la baisse des prix du pétrole, le gouvernement russe avait de plus en plus de mal à continuer de respecter ses engagements financiers et de payer ses factures. 

Poutine a récemment admis avoir payé Wagner environ un milliard de dollars par mois.

L'impact des sanctions pourrait donc expliquer la volonté du Kremlin de réduire les paiements au groupe Wagner débouchant sur la rébellion du groupe paramilitaire.

Bien que les sanctions ne soient pas aussi efficaces qu’espérées, elles semblent bien être à l’origine de certains débordements au sein du pays qui souhaite éviter d'emprunter davantage, 

et se tourne désormais vers les grandes entreprises et célèbres oligarques afin de lever des fonds supplémentaires.

Ainsi, il se pourrait bien que Prigozhin et son groupe Wagner étaient l'une de ces entreprises vis-à-vis de laquelle l'État essayait de soutirer de l'argent et réduire les paiements.

Donc, oui, compte tenu des informations limitées dont nous disposons, il se pourrait que les sanctions commencent de plus en plus à jouer un rôle dans le chaos actuel que nous observons en Russie.

Cela étant dit, d'autres explications tout aussi plausibles peuvent être données. En effet, il existe une riche histoire d'exemples où de mauvaises performances de guerre ont conduit à des conflits internes.

Par exemple, il se pourrait très bien que le ministère russe de la Défense ait réduit les paiements de Wagner parce qu'il se sentait menacé par l’importance accrue du groupe paramilitaire. 

Cela aurait du sens, étant donné que le groupe wagner avait refusé de signer un contrat avec le ministère de la défense visant à placer le groupe sous son joug et un jour après cette décision, c’est le groupe tchétchènes qui signa ce contrat.

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