Fin des Banques : Comment la Glass Steagall-Act a provoqué la Fin de l'Industrie bancaire ?!

Les investisseurs se ruent sur les liquidités, craignant une récession plus tard dans l'année... 

D’ailleurs même Warren Buffett qui a récemment présenté les résultats du conglomérat Berkshire Hathaway pour le premier trimestre de 2023 a continué de remplir son coffre fort dont la pile de cash s’élève désormais à 130,6 milliards de dollars !

Ces investisseurs versent, entre autres, des milliards et des milliards de dollars dans des placements équivalents à des liquidités tels que des fonds du marché monétaire.

Or, aussi paradoxal que cela puisse paraître, depuis maintenant plusieurs années, chaque fois que l’on expérimente de nouvelles tensions au sein du système financier, provoquant la faillite de banques et de nombreux problèmes d’ordre économique, ce que l’on appelle couramment les fonds du marché monétaire, ou Money Market Mutual Funds en anglais, font la une des journaux économiques et financiers.

Certains l’ont peut être déjà oublié ou ne le savaient pas, mais lorsque la crise des subprimes a éclaté en 2007, ce sont justement ces fonds du marché monétaire qui se sont retrouvés face à ce que l’on pourrait assimiler à une sorte de panique bancaire.

Aujourd’hui encore, les problèmes que les banques américaines expérimentent en cette année 2023 entretiennent une relation particulièrement étroite avec ce type de fonds et les références dans les journaux spécialisés refont surface.

Or, pour mieux comprendre la situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement, il est tout simplement primordial de comprendre le fonctionnement et les caractéristiques de ce type de véhicule !

Qu’en est-il concrètement ?

En quoi ces véhicules sont-ils responsables des tensions financières actuelles et quelles perspectives futures sont envisageables ?

Glass Steagal Act, réglementation Q et MMMF

De manière générale, les fonds du marché monétaire sont une alternative aux dépôts bancaires. Cette alternative bien connue dans le monde financier reste pourtant plus ou moins méconnue du grand public.

De ce fait, par nature, ces fonds sont en concurrence directe avec le secteur bancaire traditionnel, concurrence qui gagne de plus en plus de terrain et semble accaparer des parts de marché toujours plus grandes faisant tomber comme des dominos les banques les moins solides et notamment les banques régionales aux États-Unis.

La question que l’on peut légitimement se poser est donc : pourquoi et comment ces véhicules sont-ils apparus ?

En fait, les fonds du marché monétaire sont devenus à la mode au cours des années 70 comme alternative aux dépôts bancaires traditionnels à cause de l’interdiction des banques de payer des taux d'intérêt élevés dans un environnement inflationniste.

Il faut remonter à ce que l’on a appelé à l’époque, la Réglementation Q qui est une réglementation américaine créée dans le cadre de la loi Glass-Steagal Act en 1933 durant la Grande Dépression. 

Cette réglementation se déclinait sous la forme de deux mesures visant, d’une part, à interdire aux banques de verser des intérêts sur les dépôts à vue de leurs clients, c’est-à-dire les comptes courants traditionnels, et, d’autre part, à plafonner les taux d’intérêt payés sur les dépôts à terme, c’est-à-dire les comptes d’épargne plus ou moins “bloqués”.

Il faut reconnaître que l’environnement qui a suivi la mise en place de cette disposition n’a pas causé immédiatement des problèmes au secteur bancaire. 

En effet, à l’exception de la Seconde Guerre Mondiale, entre le début des années 50 et le début des années 70, l’environnement inflationniste était plutôt stable, permettant aux taux d’intérêt d’être relativement bas ce qui ne portait pas nécessairement atteinte aux banques qui de toute manière se voyaient limitées dans leur capacité à payer des intérêts sur les dépôts de leurs clients.

Cela est assez logique puisqu’en fin de compte, pour qu'un plafonnement de prix puisse poser problème, il faut que le prix du marché soit supérieur au prix plafond, sinon la mesure n'a aucun effet.

Ce serait comme dire, il est interdit de vendre une baguette de pain à plus de 10 euros l’unité alors que, dans la pratique, sauf exception pour le pain de luxe peut-être, aucune boulangerie ne vend du pain à plus de 10 euros la baguette !

Il fallait donc attendre que l’inflation redémarre et que les taux d’intérêt augmentent, afin de lutter contre l’inflation, pour que les méfaits de cette réglementation deviennent perceptibles.

Les problèmes de la réglementation Q sont donc apparus à partir des années 70, années durant lesquelles l’inflation recommençait à atteindre des niveaux à deux chiffres.

Sur le plan économique, les années 70 sont d’ailleurs marquées par l'apparition d’une situation de stagflation, c’est-à-dire une période de stagnation économique et des chiffres d'inflation élevés ce qui, d’un point de vue des théories keynésiennes, était censé être impossible.

Tout comme la situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement, la Réserve Fédérale Américaine se trouve ainsi dans l’obligation d’adopter des mesures de politique monétaire restrictive au travers de hausses de taux d'intérêt afin d’endiguer la hausse inflationniste qui ne retombera à des niveaux convenables qu’une dizaine d’année plus tard.

Le problème c’est que, dans le même temps, les citoyens souhaitaient non seulement profiter de cette hausse des taux pour ainsi mieux rémunérer leur épargne, mais aussi et surtout, ils souhaitaient se protéger contre l’inflation.

Néanmoins, étant donné que les banques ne pouvaient pas payer d'intérêts à leurs déposants en raison de la réglementation Q, les épargnants ont commencé à chercher de nouvelles alternatives.

De ce fait, pour y remédier et éviter de perdre des clients, les banques ont mis en place diverses stratégies pour contourner l'interdiction, en offrant des cadeaux à leurs clients, en leur permettant de profiter de services bancaires à faibles coûts, voire gratuitement ou encore, en octroyant des crédits à taux réduits pour les personnes détenant des comptes spécifiques chez ces entités financières.

En d’autres termes, devant l'impossibilité d'offrir des taux d'intérêt explicites en raison de la réglementation Q, les banques ont proposé le paiement de taux d'intérêt implicites sous une forme différente à la traditionnelle.

Cependant, ce mode de fonctionnement a ses limites et à la fin des années 1960, avec la hausse de l'inflation et des taux d'intérêt à court terme, les paiements en nature des banques ne suffisaient plus à attirer les fonds des clients. 

Cela a donc eu pour conséquence d’obliger les directeurs de banques à développer de nouvelles solutions et c’est en 1974, que sont créés les NOW accounts, acronyme anglais de “Negotiable Order of Withdrawal”, que l’on pourrait traduire par Compte d'Ordre de Retrait Négociable.

Les comptes NOW sont une forme de dépôt à vue classique mais qui, grâce à l’ingénierie financière, sont passés outre l'interdiction de paiement d'intérêts de la réglementation Q. 

Néanmoins, là encore, l’État est  venu fourrer son nez avec cette fois-ci un plafonnement de la rémunération à 5 pour cent jusqu'en 1986, date à laquelle la plupart des limites de taux d'intérêt ont été supprimées et jusqu’en 2011, date à partir de laquelle la réglementation Q à purement et simplement été abrogée.

Comme on peut le voir sur le graphique à l’écran, tout au long des années 70 et des années 80, le principal taux directeur de la Réserve Fédérale Américaine était supérieur à la limite des 5 pour cent imposée aux comptes NOW.

Autrement dit, l’énième tentative de la part des banques pour attirer les fonds de client était vaine, ce qui a une nouvelle fois poussé l’ingénierie financière guidée par la créativité humaine, toujours en avance sur le régulateur, à créer une alternative à la répression financière imposée par Washington : c'est à ce stade que les fonds du marché monétaire ont gagné en popularité et s’est développé la banque dans l’ombre.

Banques VS MMMF : l’émergence du Shadow Banking

Arrivé à ce stade, on est en mesure de mieux comprendre comment les politiciens ont littéralement détruit les banques traditionnelles et ont contribué au développement de ce que l’on appelle en finance le Shadow Banking ou banque dans l’ombre en français.

En effet, compte tenu du plafonnement des taux d’intérêt, dans un environnement d’inflation galopante, portant préjudice avant tout aux épargnants et donc, par voie de conséquences aux banques, les fonds monétaires sont devenus une alternative aux dépôts bancaires.

Pourtant, il convient de rester conscient que les fonds du marché monétaire ressemblent plus à des fonds d’investissement traditionnels, que l’on appelle OPCVM, pour Organismes de Placement Collectifs à Valeur Mobilières, qu’à des banques classiques. 

Par conséquent, dans la mesure où lorsque l’on place de l’argent dans ce type de véhicule, l’épargnant ne possède pas un compte courant comme cela est le cas avec la banque, il est légitime de considérer qu’il ne s’agit pas d’un substitut parfait aux dépôts bancaires et donc que la concurrence n’est pas totale.

Et pourtant …

En réalité, les fonds du marché monétaire ont des caractéristiques uniques qui les rendent très similaires aux dépôts.

Pour mieux comprendre, il est possible de se focaliser sur la NAV, acronyme anglais de Net Asset Value, ou valeur liquidative en français.

Pour faire simple, la valeur liquidative correspond à la valeur estimée d'un véhicule d’investissement valorisé au prix du marché à un moment précis. 

Autrement dit, comme son nom l’indique, c'est la valeur que l'on obtiendrait si l'on devait liquider le fonds, c’est-à-dire le fermer, en vendant les actifs et en remboursant les dettes pour ensuite récupérer l’argent.

Le résultat est ensuite réparti entre les différents propriétaires du fonds, c’est-à-dire les actionnaires.

On peut donc facilement calculer la NAV au travers de cette formule, ce qui correspond étroitement à ce que l’on appelle valeur comptable pour les entreprises traditionnelles.

La valeur liquidative des fonds est mise à jour périodiquement et dès que la valeur des actifs et des passifs augmente ou diminue, la valeur des actions de ce fonds changera également.

Là encore, on voit que, dans la mesure où la valeur liquidative évolue constamment, un fonds d’investissement ne semble pas être la meilleure alternative aux dépôts bancaires.

En effet, dans le cas des banques traditionnelles la valeur est pour ainsi dire “bloquée”.

Si un individu dépose 1.000 dollars dans une banque, a priori, la valeur nominale du compte bancaire sera toujours de 1.000 dollars et non 950 ou 1.100 dollars.

Et c'est là qu'intervient la particularité des fonds du marché monétaire : leur valeur liquidative est bloquée à 1 dollar. C'est-à-dire que chaque part du fonds commun de placement vaut exactement un dollar. 

Si le fonds commun de placement réalise un profit, la valeur liquidative reste bloquée à 1 dollar et la différence est versée sous forme d'intérêts. 

Si, à l’inverse, le fonds d'investissement enregistre des pertes, tant qu'elles ne sont pas importantes, la valeur liquidative reste bloquée à 1 dollar également. 

Autrement dit, chaque dollar versé à un fonds du marché monétaire vaut exactement un dollar. Ce n'est que lorsque les investissements du fonds les rendent suffisamment mauvais que la parité avec le dollar est rompue : l’expression utilisée en finance pour dire que la NAV casse la parité avec le dollar est “breaking the buck”.

Ainsi, dans la pratique, en “bloquant” la valeur liquidative à 1 dollar, les fonds du marché monétaire sont en concurrence directe avec le système bancaire traditionnel. 

En fin de compte, chaque part du fonds a une valeur bloquée d'un dollar de la même manière qu'un dépôt bancaire a sa valeur “bloquée” en termes de dollars. Si je dépose 1.000 dollars dans un fonds du marché monétaire, je me retrouve avec 1.000 parts d’une valeur unitaire d’un dollar.

Le mécanisme est donc assez similaire avec le fonctionnement d’un compte bancaire.

Comment Washington a détruit les banques traditionnelles

De plus et pour couronner le tout, les particularités spécifiques aux comptes bancaires et aux parts de fonds du marché monétaire font qu’avec la réglementation Q, Washington a littéralement détruit les banques.

En effet, l’argent déposé dans une banque ne nous appartient pas, nous ne possédons non pas un titre de propriété mais une créance vis-à-vis de la banque. Les dépôts d’une banque sont donc une dette que l’entité a vis-à-vis de ses clients et cette dernière s’engage à les rembourser lorsque ces derniers le lui réclame.

Or, dans le cas des parts d’un fond du marché monétaire, il s’agit bel et bien de titres de propriété, que l’on pourrait assimiler à des actions. Il ne s’agit donc pas de titres de dettes.

L’un des avantages des dépôts bancaires aux États-Unis, c’est que, contrairement aux parts des fonds du marchés monétaires, ils sont garantis par le Fonds de Garantie des Dépôts jusqu'à 250.000 dollars, montant qui est de 100.000 euros au sein de la zone euro.

Les parts de fonds monétaires, n'étant pas des dépôts, elles ne sont garanties par aucun organisme public. Si le fonds du marché monétaire investi mal, les investisseurs pourraient perdre toutes leurs économies. 

Néanmoins, fait intéressant, les fonds du marché monétaire qui ont “broke the buck” se comptent sur les doigts d'une main et généralement, même dans une telle situation, les investisseurs ont récupéré la quasi-totalité de leur argent.

Finalement, en ce qui concerne la business model des deux  types d’entités financières, tandis que les banques se trouvent avec un bilan déséquilibré et donc particulièrement risqué, le bilan d’un fonds du marché monétaire est équilibré et, en principe, particulièrement sain.

En effet, les banques investissent à long-terme, sur plusieurs décennies, en se finançant à très court-terme, sur des durées extrêmement courtes.

D’ailleurs, cela s’observe très facilement sur cette représentation du bilan des banques américaines. À titre illustratif, plus de 44 pour cent des investissements des banques sont des investissements sous la forme de prêts majoritairement à long-terme financés par des dépôts à très court-terme.

Les fonds du marché monétaire quant à eux ne sont ni plus ni moins que des fonds d'investissement dont la politique est de placer l’argent des épargnants dans des actifs à très court-terme et présentants très peu de risques de façon à ce que les investisseurs puissent récupérer leur argent en revendant leurs parts du fonds très rapidement et sans enregistrer de perte en capital tout en obtenant un certain rendement sur l’argent placé.

C'est l'une des raisons pour lesquelles ces fonds sont particulièrement stables. De plus, le risque de taux d'intérêt, c’est-à-dire la variation de la valeur des actifs due aux variations des taux d'intérêt, est un risque qui affecte fortement les actifs du secteur bancaire et a un impact très limité sur les actifs des fonds monétaires.

Compte tenu de ce que l’on vient de voir et comme l’illustre ce graphique, les fonds monétaires ont connu une forte croissance peu de temps après leur création accaparant plus de 15 pour cent des parts du marché en l’espace de quelques mois jusqu’à atteindre les 35% en 2001 et 2008.

La baisse des taux qui s’est suivie après la crise des subprimes leur a fait perdre en attractivité, toujours est-il que, désormais, avec la hausse de l’inflation et la remontée des taux d’intérêt, il redevient pertinent d’opter pour ces véhicules de placement et d’ailleurs les encours ne cessent de croître depuis plusieurs mois !

Finalement, on comprend que la situation dans laquelle le système financier se trouve aujourd’hui n’est aucunement dû à un capitalisme sauvage qui serait coupable de vouloir toujours privilégier le profit au détriment d’une prise de risque inconsidérée mais bel et bien à une répression financière et monétaire au travers de la réglementation qui a mis en exergue ses limites à partir des années 70 poussant à l’émergence d’alternatives aux banques.

Cette même réglementation qui est responsable de la création du shadow banking et qui, dans le même temps, cherche désormais à lutter contre ce système dont elle est à l’origine.

Aujourd’hui, ces alternatives, qui étaient presque tombées dans l’oubli, suite à la décennie de taux bas, refont surface et pourraient bien porter le coup de grâce aux banques qui se trouvent en extrême difficulté …

L’enfer est pavé de bonnes intentions et, parfois, il est intéressant d’étudier l’histoire pour mieux comprendre le présent et mieux se positionner vis-à-vis du futur !

First Republic Bank : La Saignée Des Banques Américaines ne Fait QUE Commencer ! Libre et riche

Les actions de la banque américaine First Republik Bank, se sont effondrées de 98%

La First Republic Bank devient donc la seconde plus grande faillite de l’histoire des banques américaines après la Silicon Valley Bank

Qu’en est-il concrètement ?Quelles sont les tensions au sein du secteur bancaire ?

Une nouvelle banque en faillite  

Les difficultés financières ne sont pas prêt de toucher à leur fin aux États-Unis tant que les taux d'intérêt resteront à des niveaux aussi élevés.

En effet, les tensions poursuivront leur accumulation au sein du système financier… 

La situation dans laquelle se trouve la First Republik Bank était plus qu’envisageable et prévisible…

Comme on peut le voir sur ce graphique, nous assistons à un phénomène qui ne s’était plus observé depuis près d’un siècle.

Les dépôts bancaires aux États-Unis diminuent à une vitesse jamais enregistrée depuis près de 100 ans.

Cela met donc en exergue la pression à laquelle sont confrontés les établissements de crédits US.

D’ailleurs les derniers résultats financiers de la First Republic Bank étaient catastrophiques: elle perdait des dépôts en quantités massives alors que, dans le même temps, ses actifs, c'est-à-dire ce qu'elle finance en contrepartie de ses dépôts étaient majoritairement des actifs à long terme.

De plus, il faut rester conscient qu’il existe une relation inverse entre les taux d'intérêt et la valeur des actifs, de manière générale et d’autant plus en ce qui concerne les titres de dettes telles que les obligations.

Concrètement, il y a 2 facteurs à prendre en compte : la variation des taux d’intérêt d’une part et la durée de l’actif de l’autre.

En d’autres termes, plus les taux d'intérêt augmentent et plus la durée est longue, plus la valeur d’un actif se détériore.

Exemple:

Sur ce graphique on peut voir la sensibilité d’une obligation pour une augmentation des taux d’un point de pourcentage et selon plusieurs échéances : 

Par exemple, pour une dette à 10 ans, le passage des taux de 4 à 5% fera chuter sa valeur de près de 8% !

Cette même variation d’un point de pourcentage pour une dette à 10 ans aura en revanche un impact plus élevé pour un passage des taux de 0 à 1 % !

On voit donc que, plus la durée est élevée et plus la hausse des taux démarre de bas, plus l’impact sur la valeur des obligations sera grand.

Si on reprend le graphique précédent appliqué à la situation actuelle, cela suppose une chute de près de 21% sur la valeur des obligations américaines à 10 ans.

Grâce à cet exemple, on comprend que toutes les personnes qui nous disaient, qu’il ne fallait pas s'inquiéter d’une hausse des taux car il y avait de la marge faisaient soit preuve de mauvaise foi, soit démontraient leur incompréhension la plus totale des mécanismes présentés et de la sensibilité d’une obligation.

Ainsi, pour la First Republic Bank, le problème c’est que ses actifs sont principalement des actifs à long-terme.

En ce qui concerne ses comptes financiers du premier trimestre 2023, le bilan est catastrophique. 

Au cours du dernier trimestre de 2022, la First Republic Bank avait plus de 176 milliards de dollars de dépôts et, en l’espace de seulement trois mois,  le montant des dépôts n’était plus que de 104 milliards de dollars. Il y a donc plus de 70 milliards de dollars qui ont été retirés de la banque !

Le problème c’est qu’en réalité la situation est pire que celle que l’on pourrait croire puisque des grandes banques américaines ont cherché à renforcer la liquidité de la First Republic Bank en lui augmentant ses dépôts de 30 milliards de dollars

Ainsi, le montant des dépôts s’est réduit non pas de 70 milliards de dollars mais de 100 milliards de dollars (70+30).

Remarque:

Pour rappel, les banques sont des intermédiaires financiers qui permettent à ce que des individus s’endettent d’un côté, en contrepartie de son propre endettement de l’autre.

Autrement dit, la banque prête de l’argent à une personne, crédit qui apparaît à l’actif de son bilan et, en contrepartie, la banque s’endette, elle doit de l’argent à une autre personne, argent qui apparaît dans les dépôts de la banque c’est-à-dire au passif de son bilan.

On comprend donc que, lorsque la source de financement d’une banque, qui apparaît au son passif de son bilan, diminue d’un montant aussi conséquent, l’entité financière se retrouve face à un dilemme.

First Republic Bank : un dilemme insoutenable ?

La First Republic Bank, se trouve face à un dilemme insoutenable

1° Soit elle décide de remplacer sa source de financement de 70 milliards de dollars bon marché pour une nouvelle source de financement de 70 milliards de dollars plus coûteuse,

2° Soit elle décide purement et simplement de ne pas trouver de nouvelles sources de financement et, auquel cas, elle devra réduire d’autant ses investissements, c’est-à-dire le montant de son actif.

En l’état actuel des choses, il semblerait que la First Republic Bank ait opté pour ces 2 solutions, qui peuvent être complémentaires.

  1. Première solution

En ce qui concerne la première solution, la réduction du montant des dépôts a été compensée d’une part, par des prêts de grandes banques américaines ( la Réserve Fédérale Américaine). 

Ainsi, grâce à cette manœuvre, la First Republic Bank est parvenue à compenser les retraits massifs de dépôts.

Mais ce sauvetage temporaire s’est fait au prix fort puisqu’en cas de tourmente financière et de perte de confiance généralisée, l’entité se retrouve dans l’obligation de remplacer une source de financement bon marché, par une nouvelle source de financement bien plus onéreuse. 

Autrement dit, rien qu’avec ce mode de refinancement à court-terme de 80 milliards de dollars et avec de tels taux d’intérêt, c’est comme si, tous les ans, la First Republic Bank se trouvait dans l’obligation de payer l'équivalent de 4 milliards de dollars d’intérêts.

Autrement dit, rien que le remboursement des intérêts sur 80 milliards de dollars d’emprunt à court-terme effacerait en grande partie les revenus enregistrés par la banque.

Le pire de tout dans cette situation c'est que plus la banque accumule les pertes plus elle se trouvera en difficulté financière et plus elle aura besoin de se refinancer à court-terme et à des taux qui poursuivent leur hausse.

  1. Deuxième solution

La seule façon réaliste de le faire serait donc d’opter pour la seconde solution qui consiste à vendre ses actifs à faible rendement et utiliser le produit pour rembourser le financement à coût élevé. 

C’est d’ailleurs pour cette raison que juste après la publication de ses comptes financiers du premier trimestre 2023, la banque a fait savoir qu’elle entend liquider entre 50 et 100 milliards de dollars d'actifs, soit environ un tiers de son actif total.

Cela n’a évidemment pas rassuré les marchés qui connaissent la situation de la banque américaine et son cours boursier s’est automatiquement mis à chuter brutalement. 

Le problème c’est que, tout comme la Silicon Valley Bank, cette solution n’en est pas une, notamment en cette période de hausse des taux d'intérêt.

En effet, les titres de dettes perdent de la valeur lorsque les taux augmentent et encore plus lorsqu’il s’agit d’actifs à long-terme.

Ainsi, si la First Republic Bank se défaisait d’une partie de ses actifs, elle ne ferait qu’empirer la situation.

De nombreuses banques ont donc encore d'importantes pertes non réalisées et d'importants décalages entre la durée des actifs et des passifs.

De plus, il ne faut pas oublier que des grandes banques ont prêté de très grosses sommes à la First Republic Bank. Ainsi, la fermeture de la First Republic Bank pourrait avoir un effet domino et fragiliser le système bancaire.

Faillite des Banques : Le Tsunami Financier a commencé ! Libre et riche 

En fin de semaine, l'indice KBW des banques américaines, qui regroupe les principales banques américaines, a enregistré la plus forte baisse depuis juin 2020 en pleine pandémie.

Pour autant, il y a deux banques qui se trouvent actuellement dans la tourmente et ce sont les quatorzième et seizième plus grandes banques américaines.

Ce sont la SVB Financial Group dont les actions ont chuté en une seule journée de plus de 60 % et la First Republic Bank qui se sont mises à chuter de 30 %

Qu’est-il en train de se passer au sein du système ?

Sommes-nous aux portes d'une nouvelle crise financière systémique ?

Le premier domino à tomber

Bref historique:

Il faut savoir qu’à partir du début des années 80 et jusqu’au milieu des années 2000, les banques étaient hyper-endettées par rapport à leur trésorerie disponible. 

Or, en 2008, cet effet de levier avait été multiplié par près de 5 et, pour 33 dollars de dettes, les banques ne possédaient que 1 dollar en cash…

Toujours est-il que cet hyper-endettement était la conséquence directe de l’abaissement des taux d’intérêt et de la mise en place de politiques publiques visant à favoriser l’accès à la propriété aux ménages américains.

Or, à partir de 2008, la crise financière éclate et les institutions bancaires les plus endettées se retrouvent en difficultés provoquant la faillite de certaines d’entre elles.

La chute de certaines banques s’est diffusée à l’ensemble de l’économie contraignant la Réserve Fédérale et le Gouvernement américain à intervenir afin de sortir du portefeuille des banques les actifs pourris dans le but de les remplacer par des liquidités.

Ce renflouement a donc eu pour conséquence de réduire l'effet de levier des banques américaines.

Sauf qu’à partir de ce moment-là, une multitude de réglementations sont adoptées dont notamment la Dodd-Frank Act, ainsi que les Accords de Bâle 3, afin de mieux contrôler l'effet de levier bancaire et d’assurer une liquidité suffisante de manière à éviter une nouvelle crise bancaire.

Pourtant, si les effets de leviers ont drastiquement été réduits et les liquidités ont coulé à flot ces dernières années, notamment au travers du Quantitative Easing (lire notre article pour mieux comprendre), le système financier reste sujet à de nombreux dysfonctionnements. 

Ainsi, en réalité, si les réglementations qui ont été adoptées, ont bel et bien permis de réduire les effets de levier, le risque n’a en fait pas été éliminé.

Explication de l’activité bancaire 

L’activité d’une banque consiste à jouer le rôle d’intermédiaires au travers de la concession de crédits en prêtant de l’argent à des emprunteurs. Pour se faire, elle se finance en s’endettant vis-à-vis des déposants.

La banque gagne la différence entre son taux auquel elle prête et les intérêts qu'elle verse aux déposants. 

Néanmoins, il y a d’autres facteurs à prendre en compte car cette simple activité ne suppose aucun risque dans la pratique.

Exemple:

En effet, si je prête de l’argent sur un an et que je m’endette sur deux ans, alors, aucun risque, en principe, je devrais rembourser mes dettes d’ici deux ans mais j’aurais récupéré l’argent que j’ai prêté bien avant puisque d’ici un an.

Or, les banques font justement l'exact inverse.

Le fait est que, une banque réalise ce que l’on appelle une “transformation d’échéance” d’une part et, d’autre part, une “transformation de liquidité”.

Concrètement, cela signifie que la banque prête à long-terme et s’endette à court-terme : transformation d’échéance; et prête en faisant usage d’actifs difficilement revendables alors qu’elle s’endette sur des passifs extrêmement liquides, traditionnellement des comptes bancaires.

Sauf qu’à n’importe quel moment les banques peuvent devoir rembourser leurs créanciers alors qu’elles n’auront de la trésorerie qu’au bout de 10, 20, voire 30 ans et, même si elles veulent revendre leurs actifs pour avoir de la trésorerie rapidement afin de rembourser leurs dettes, soit elles n’y parviendront pas, soit elles devront potentiellement brader le prix à cause d’un manque de liquidité. 

Encore une fois, on retrouve nos fameuses transformations d’échéances et de liquidités.

Si les banques ne tombent pas régulièrement en faillite, c’est précisément parce que la Banque Centrale agit en tant que prêteur en dernier ressort et refinance les banques en cas de besoin pour couvrir leur déficit de liquidités les incitant ainsi à prêter à long-terme en se refinançant à court-terme ce qui accroît ainsi leur effet de levier.

Au travers de ces réglementations, les banques commerciales ont été obligées de maintenir un Ratio de Couverture de Liquidités supérieur à 100%.

Cela signifie qu’elles doivent constamment posséder des actifs liquides de haute qualité afin de pouvoir rembourser leurs dettes c’est-à-dire faire face aux retraits d’argent, notamment en cas de crise.

En d’autres termes, cela revient à dire que les banques du monde entier sont obligées de conserver au sein de l'actif de leur bilan des actifs liquides de haute qualité.

Ils ont utilisé cette nouvelle réglementation pour obliger les banques à financer les États en prétextant vouloir protéger le système financier et bancaire. 

Cela permettra ainsi de faire baisser les taux d’intérêt et donc d’augmenter notre endettement à faible coût.

Évidemment, cela est passé comme une lettre à la poste et les dettes d’États étaient automatiquement considérées comme étant sans risque.

Or, en agissant de la sorte, les régulateurs ont tout simplement obligé les banques à se surexposer à ce que l’on appelle le risque de taux et donc un risque de perte d’argent énorme en cas de remontée des taux d’intérêt notamment en raison d’une envolée inflationniste.

Sauf qu’à cette époque, l’inflation était au plus bas et une remontée des prix était le cadet de leurs soucis.

En ce sens, leur manque de clairvoyance et leur court-termisme leur empêchait tout naturellement de mesurer les risques auxquels ils allaient exposer l’ensemble du système financier. 

Sauf que voilà !

La pandémie de coronavirus survient et, les banques centrales, au travers de politiques monétaires laxistes visant à baisser les taux d’intérêt et, les gouvernements, au travers de politiques budgétaires de relance stimulant la demande au-dessus des capacités de production, ont provoqué une envolée inflationniste obligeant les autorités monétaires à relever les taux d’intérêt afin de lutter contre cette hausse généralisée des prix.

L'inflation frappe fort...

Or, étant donné que les banques centrales tentent de lutter contre l'inflation au travers d’une augmentation des taux d'intérêt et en drainant les liquidités excédentaires qu'elles ont introduites au cours des dernières années, nous sommes passé en moins d’un an d’une situation de quantitative easing, c’est-à-dire d'assouplissement monétaire à une situation de quantitative tightening, c’est-à-dire de resserrement monétaire.

Et, évidemment, ce passage d’un extrême à l’autre, se traduisant par une hausse drastique des taux d’intérêt, affecte négativement la valeur des obligations. Celles-ci sont détenues, entre autres, par les entités financières et notamment les banques.

Sauf qu’il existe une relation inverse entre le taux d'intérêt et la valeur actuelle d'une obligation.

En ce sens, lorsque les taux d'intérêt baissent, la valeur actuelle des obligations augmente et, inversement, lorsque les taux d'intérêt montent, la valeur actuelle des obligations diminue.

Sur ce graphique, on observe clairement cette relation inverse et on voit comment l’augmentation phénoménale des taux à laquelle nous assistons actuellement provoque d'énormes moins-values latentes.

Le problème, c’est qu’actuellement, les taux d’intérêt s’envolent partout autour de la planète.

Évidemment, bien que la valeur des obligations baisse en cas de remontée des taux, si la banque ne revend pas celles qu’elle possède en portefeuille, cette situation n’a aucun impact sur elle.

C’est un petit peu comme un investisseur immobilier qui loue un appartement et touche des loyers. Même si le prix de l’appartement baisse, s’il n’a pas l’intention de le revendre, cette baisse de valeur ne l’affecte pas et il continue de percevoir ses loyers normalement : on parle donc de moins-value latente.

De plus, les normes comptables, permettent aux banques qui possèdent des titres de créance et qui ont l'intention manifeste et la capacité de les détenir jusqu'à leur échéance de les comptabiliser au coût amorti”.

Autrement dit, cela signifie que, même si le portefeuille des banques est rempli de moins-values latentes, il leur suffit de comptabiliser leurs obligations dans cette catégorie pour faire disparaître les pertes au niveau de leur bilan.

Le fait est que, jusqu’à ce que le Quantitative Easing prenne fin, les banques n’avaient pas trop de soucis à se faire car, les banques centrales rachetaient les obligations détenues par les banques en l’échange de réserves, et non pas en faisant tourner la “planche à billets” comme certains le prétendent, ce qui leur permettait de réduire leur exposition au risque de taux.

Sauf que cette période est révolue et, aujourd’hui, le Quantitative Tightening vise précisément à retirer ces réserves du système. 

Comment sont retirées les réserves ?

Soit en laissant échoir les obligations d’État et en détruisant les réserves, soit en revendant aux banques les obligations d’États contre des réserves détenues.

Dans tous les cas, cela signifie que, non seulement les réserves sont retirées du système, ce qui assèche les liquidités au moment où les banques ont en le plus besoin, mais, en plus, cette situation expose de nouveau les banques aux obligations et ce, au pire moment puisque les taux remontent.

Le problème, c’est que les réserves ne diminuent pas de la même manière pour les grandes et les petites banques qui voient leurs réserves diminuer beaucoup plus rapidement.

En outre, et pour couronner le tout, ce n’est pas la seule conséquence de l’augmentation des taux d’intérêt. 

En effet, dans la mesure où, désormais, la dette d’État devient plus intéressante puisque le rendement est plus élevé et le risque est considéré comme très faible voire nul, de plus en plus de ménages américains décident de retirer leur argent de leurs comptes bancaires pour acheter des obligations d’États.

D’ailleurs, on le voit très clairement au travers de ce graphiques, depuis leur niveau maximum, les dépôts bancaires américains ont chuté de près de 3%, c’est-à-dire un chiffre proche de celui observé au cours de la crise de 2009 et, dans le même temps, les ménages ont énormément augmenté leur exposition à la dette publique américaine :

De ce fait, on est en mesure de comprendre les problèmes auxquels les petites et moyennes banques américaines sont confrontées.

Non seulement, elles ont un portefeuille d'investissement à long terme qui s'est énormément déprécié en raison de la hausse des taux d'intérêt mais, en plus, compte tenu du resserrement monétaire et de l'assèchement des liquidités, elles se retrouvent dans l’obligation de vendre une partie de ces obligations dépréciées.

Or, cette liquidation forcée engendre des pertes de plusieurs milliards de dollars qui remettent en cause leur solvabilité à long terme.

Le problème, c’est que ces banques ne sont que partiellement couvertes par la FDIC, c’est-à-dire la Federal Deposit Insurance Corporation.

Or, cette institution qui est l’équivalente américaine du FGDR, c’est-à-dire le Fonds de Garantie des Dépôts et de Résolution en France, a pour objectif de venir en aide aux banques et institutions financières se trouvant en difficultés afin de couvrir les risques de faillite.

À titre d’exemple, seuls 2,7% des dépôts de la Silicon Valley Bank sont inférieurs à 250.000 dollars. Cela signifie que 97,3%des dépôts ne sont pas assurés et les déposants devront probablement accepter de perdre leur argent.

En ce sens, les déposants se sont tout naturellement rués vers la banque pour retirer massivement leur argent provoquant ce que l’on appelle en finance un Bank Run.

Vers une crise systémique ?

Cet événement a donc évidemment eu pour conséquence d’aggraver encore plus la crise de liquidité dans laquelle se trouve la Silicon Valley Bank poussant les autorités américaines à fermer la banque.

Le fait est que, la plupart des petites et moyennes banques américaines vivent la même situation dans la mesure où le resserrement monétaire a pour conséquence de drainer les réserves que ces dernières possèdent auprès de la Réserve Fédérale Américaine.

De cette manière, si, elles aussi, venaient à se retrouver dans l’obligation de liquider une partie de leur portefeuille d’actifs obligataires en raison d’une perte de confiance de la part des déposants ou en raison des tensions que l’on observe actuellement au sein du système économique et financier, alors, l’on pourrait clairement s’attendre à ce que la SVB et la First Republic Bank ne soient en réalité que les premiers dominos à tomber.

En ce sens, la chute des petites et moyennes banques pourrait provoquer la chute des grandes banques telle une crise systémique, dans la mesure où l’ensemble des institutions financières sont étroitement liées les unes des autres.

En outre, il ne faut pas oublier que les tensions sur le système bancaire américain ne se cantonnent évidemment pas au pays de l’oncle Sam et va bien au-delà, de sorte que les banques européennes y sont également exposées, tout comme certaines entreprises ou encore l’écosystème des cryptomonnaies.

2 scénarios

Aujourd’hui, les États et les banques centrales se trouvent donc clairement dans une impasse et ont le choix entre deux solutions : 

  1. Soit ils décident de sauver les banques et de calmer cette crise de liquidité en injectant de nouvelles liquidités et en baissant de nouveaux les taux d’intérêt ce qui permettrait de mettre fin au drainage des réserves et de revaloriser les obligations que les banques possèdent au sein de leur portefeuille permettant mécaniquement de résorber les pertes latentes à l’intérieur du bilan des banques commerciales.
  2. Soit ils décident de laisser tomber les banques et continuent d’augmenter fortement les taux d’intérêt et de drainer les réserves du système.

Évidemment, ce choix cornélien ne sera pas sans conséquences. 

S’ils optent pour la première solution, alors, c’est leur lutte contre l’inflation qui serait remise en question ce qui serait susceptible de provoquer une perte de confiance vis-à-vis des monnaies et donc plus d’inflation impactant négativement les citoyens.

S’ils optent pour la seconde solution, la probabilité de faillites au sein du système financier pourrait s’accroître, ce qui impactera également négativement les citoyens.

On comprend donc que la situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement n’est que le résultat des mesures prises hier. 

Les gouvernements et banques centrales occidentales n’ont fait que refiler la patate chaude au fil du temps tant du point de vue réglementaire que du point de vue des politiques budgétaires et monétaires.

Ces derniers sont responsables de la surexposition des banques aux obligations tout comme ils sont également responsables de cet abaissement des taux d’intérêt à des niveaux ridiculement bas au travers de leurs manipulations monétaires ainsi que de l’envolée historique de l’inflation au travers de leur politique de stimulation budgétaire au cours de l’année 2020/2021

La reprise de l’inflation allait nécessairement déclencher une hausse des taux provoquant un abaissement de la valeur des bilans des banques de part leur surexposition aux obligations à cause de la réglementation et donc un affaiblissement de la solvabilité des institutions financières auxquelles l’ensemble de la population est exposée.

Les cryptomonnaies se trouvant actuellement dans la tourmente, puisque de nombreux acteurs sont étroitement liés au monde financiers et bancaires, et dans un souci de “protection” des déposants, il y a fort à parier que les autorités et de nombreux individus se mettent à vanter les louanges des monnaies digitales des banques centrales …