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Dans les coulisses du pouvoir chinois, une ombre plane. Le géant économique asiatique fait face à une série de difficultés économiques qui ébranlent son statut de superpuissance montante, tant sur la scène nationale qu'internationale.

Cependant, la réponse de l'administration de Xi Jinping à ces problèmes est intrigante. Plutôt que de faire face aux réalités économiques en publiant des données fidèles à la réalité, les autorités ont choisi l'opacité en cessant simplement de divulguer ces informations cruciales. Les chiffres officiels, déjà controversés, cachent une réalité sombre.

Le modèle économique chinois, autrefois vanté pour son équilibre entre libéralisation et contrôle étatique, montre aujourd'hui des signes de faiblesse. 

Les économistes, tant chinois qu'étrangers, avaient depuis longtemps averti que ce modèle était fondamentalement défectueux et que des réformes étaient inévitables. 

Cependant, Xi Jinping, occupé à consolider son propre pouvoir, a ignoré ces avertissements, et le temps d'un redressement semble peut-être révolu.

Qu’est-il en train de se passer ? Dans quelle mesure le ralentissement économique chinois pourrait-il influencer la stratégie de Xi Jinping sur la scène internationale et ses ambitions de rivaliser avec les États-Unis ? Le modèle économique chinois connaît-il ses dernières heures ?

Les diplômés universitaires chinois au chômage sont devenus une source d'embarras pour le dirigeant chinois Xi Jinping. Le taux de chômage des jeunes a atteint un niveau record, mettant en évidence les graves difficultés économiques du pays, tant au niveau national qu'à l'étranger.

En août, l’administration du Président Chinois a décidé d’agir et de trouver une solution : le bureau des statistiques a tout simplement décidé de cesser de publier les données.

Certains estiment même que le taux de chômage chez les jeunes âgés de 16 à 24 ans pourrait avoisiner les 50 pour cent, soit plus du double du chiffre officiel. 

Mais Xi Jinping ne peut ni cacher les difficultés économiques de la Chine, ni s’en cacher. Les problèmes ne sont pas simplement un malaise post-pandémique ou un détour bientôt oublié dans la marche de la Chine vers le statut de superpuissance. 

Le modèle chinois tant vanté, c’est-à-dire un mélange de libéralisation et de contrôle étatique qui a généré la croissance fulgurante du pays, est entré en agonie.

La nouvelle ne devrait pas être une surprise. Les économistes et même les décideurs politiques chinois avertissent depuis des années que le modèle chinois est fondamentalement défectueux et qu’il s’effondrerait inévitablement. 

Mais Xi était trop occupé à renforcer son propre pouvoir pour entreprendre les réformes nécessaires pour y remédier. Aujourd’hui, les problèmes sont si profonds et les réparations seraient si coûteuses que le temps d’un redressement est peut-être passé.

Contrairement aux hypothèses de nombreux commentateurs ces dernières années, la Chine ne dépassera sûrement jamais les États-Unis en tant qu'économie dominante mondiale si les tendances actuelles se poursuivent. 

Il y a vingt ans, alors que l'économie chinoise ne représentait que 14 pour cent de celle des États-Unis, de nombreux économistes commençaient à spéculer sur le moment où le PIB de la Chine pourrait éclipser celui des États-Unis repoussant la date fatidique de leur prédiction, année après année.

Sauf qu’en réalité, la Chine est désormais en retard et perd du terrain face aux États-Unis.

Une trajectoire descendante de la Chine ne garantit cependant pas nécessairement l’avenir de la puissance mondiale américaine. La Chine pourrait s’avérer être un concurrent moins redoutable qu’on l’imaginait autrefois et offrir un modèle de développement moins attractif pour le reste du monde.

Mais l’échec économique pourrait également renforcer la détermination de Xi Jinping à vaincre la domination américaine en s’enrichissant, du moins par d’autres moyens, peut-être plus déstabilisateurs.

La disparition du modèle chinois est, à bien des égards, due à son immense succès. Lorsque les réformes de libre marché commençaient à peine en Chine, en 1980, le pays était plus pauvre, par habitant, que le Ghana ou le Pakistan.

Aujourd’hui, le PIB de la Chine s’élève à 18.000 milliards de dollars et son économie est capable de concevoir des réseaux de télécommunications 5G et des véhicules électriques.

Le moteur du modèle chinois est l’investissement, et en grande partie : dans les usines, les autoroutes, les aéroports, les centres commerciaux, les tours d’habitation, etc. 

La Chine était démunie au début de ses réformes et une grande partie des nouvelles infrastructures était nécessaire. De meilleurs systèmes de transport ont contribué à accroître l’efficacité économique ; de nouveaux logements abritaient des familles migrant des fermes vers les villes à la recherche d'opportunités. 

Ces investissements ont fait de la Chine une usine mondiale et ont produit des taux de croissance époustouflants.

Au fil du temps, le pays a développé une économie plus avancée, mais l’État et les entreprises ont néanmoins continué à construire. Le taux de croissance est resté élevé, mais l’économie génère désormais des excès de gaspillage qui nuisent à sa santé. 

On estime que la Chine compte entre 23 et 26 millions d'appartements invendus. C'est suffisant pour loger toute la population italienne. Beaucoup de ces appartements ne seront jamais achetés, car ils ont été construits dans des villes dont la population est en déclin. 

Du côté de l’'industrie automobile, le pays dispose d'une capacité d'usine inutilisée suffisante pour fabriquer plus de 10 millions de voitures, suffisamment pour renouveler à deux reprises l'ensemble du marché automobile japonais. 

D’ailleurs, bien que Pékin se vante de son vaste réseau de chemins de fer à grande vitesse, désormais considéré comme le plus grand au monde, le fait est que la société d'État qui l'exploite a accumulé plus de 800 milliards de dollars de dettes et affiche des pertes substantielles. 

Certains décrivent même la situation ferroviaire chinoise comme un “piège de la dette à grande vitesse”.

Le problème, c'est que la Chine continue d’investir au-delà de ce que son économie est réellement capable d’absorber, c’est pourquoi le modèle est voué à l’échec.

En ce sens, en raison de tous ces investissements improductifs, financés en grande partie par de la dette, la dette de la Chine a augmenté beaucoup plus rapidement que son économie. 

Il y a dix ans, la dette totale de la Chine représentait environ deux fois la taille de son économie. Désormais, elle est trois fois plus grande. 

Comme l’explique Michael Pettis, l’un des plus grands spécialistes en la matière : 

“La Chine détient la part d’investissement dans le PIB la plus élevée au monde. Son endettement connaît également l’une des croissances les plus rapides de l’histoire. Ceux-ci ne sont pas sans rapport. Alors que des investissements croissants sont consacrés à des projets dont les avantages économiques sont inférieurs à leurs coûts économiques, l’alourdissement du fardeau de la dette de la Chine est une conséquence directe de cette part très élevée des investissements. Cependant, étant donné la part disproportionnée des investissements dans l’activité économique, toute réduction de leur part dans le PIB doit exercer une pression à la baisse significative sur la croissance de l’activité économique globale”.

Le souci, c’est que l’aspect politique est venu exacerber le problème de la dette d’un point de vue économique. Le Parti communiste a vanté des taux de croissance élevés comme preuve de sa légitimité et de sa compétence. En effet, durant de nombreuses années, le Parti brandissait cet argument afin d’assurer sa longévité.

Ainsi, lorsque les taux de croissance sont tombés en dessous des objectifs, les autorités ont ouvert les vannes du crédit pour les relancer. Le Fonds monétaire international estime que les gouvernements locaux chinois ont accumulé 9.000 milliards de dollars de dettes au nom du financement de projets d'infrastructure.

Évidemment, les dirigeants chinois savent depuis longtemps que leur stratégie d’investissement comporte des risques. Déjà, en 2007, Wen Jiabao, alors Premier ministre chinois, déclarait : 

“Il existe des problèmes structurels dans l'économie chinoise qui entraînent un développement instable, déséquilibré, non coordonné et non durable”.

On voit donc clairement que les décideurs politiques chinois savaient exactement comment résoudre ces problèmes : la Chine devrait se rééquilibrer, ce qui signifie qu’elle devait diminuer sa dépendance à l’égard des investissements et favoriser de nouveaux moteurs de croissance, en particulier la consommation intérieure, qui est extrêmement faible par rapport aux autres grandes économies. Une des manières d’y parvenir serait notamment de libéraliser son secteur financier et de relâcher la mainmise de l’État sur les entreprises privées.

Au début de son mandat, Xi Jinping semblait accepter ces impératifs. En 2013, il avait par exemple approuvé un projet de réforme du Parti communiste qui s’engageait à donner au marché un rôle “décisif” dans l’économie. Mais les réformes n’ont jamais eu lieu étant donné que les promulguer aurait réduit le pouvoir de l’État, et donc le pouvoir du chef du parti lui-même, qui n’était évidemment pas disposé à troquer le contrôle politique contre la croissance économique.

Au contraire, plus Xi Jinping a de pouvoir, plus la mainmise de l’État sur l’économie devient pesante. Le leader chinois s’est appuyé sur la politique industrielle de l’État pour stimuler l’innovation et a imposé des réglementations intrusives dans des secteurs importants, tels que la technologie et l’éducation. 

En conséquence, le secteur privé chinois est en retrait. À titre d’exemple, il y a de cela deux ans, les sociétés privées représentaient 55 pour cent de la valeur collective des 100 plus grandes sociétés chinoises cotées en bourse. Désormais, cette part se trouve à 39 pour cent.

En outre, à une époque où la Chine avait cruellement besoin de stimuler sa consommation intérieure, les mesures de confinement draconiennes imposées par la Chine, au cours de la pandémie, ont porté un coup dévastateur à l’économie. 

Le modèle chinois a craqué sous la pression et la demande est dorénavant si faible que l’économie a sombré dans la déflation, ce qui, si elle persiste, pourrait décourager davantage les investissements et les dépenses de consommation dont l’économie a besoin pour se relancer. 

Si l’immobilier était autrefois un contributeur majeur à la croissance économique et une réserve de richesse pour la classe moyenne, aujourd’hui, les investissements, les ventes et les prix dans ce secteur sont en baisse. 

L’exemple le plus parlant est sans aucun doute celui de Evergrande ou encore du plus grand promoteur privé, Country Garden, qui est au bord de la faillite, bien qu’il ait échappé de justesse à un défaut de paiement.

Du point de vue financier, la situation n’est pas non plus toute rose.

S’il y a quelques années, l’un des thèmes d’investissement les plus importants à l’échelle mondiale était la manière dont les marchés financiers chinois devenaient de plus en plus accessibles et attractifs pour les investisseurs internationaux, désormais, la situation pourrait commencer à s’inverse.

La croissance économique, la libéralisation financière et l’inclusion dans un groupe d’indices d’obligations et d’actions influents gérés par des sociétés comme MSCI, Russell et Bloomberg signifiaient que tout le monde prédisait des afflux torrentiels de capitaux à long terme. 

Ainsi, au cours du temps, le discours de certains grands rêveurs est passer de “investir en Chine est probablement intelligent” à “ne pas investir en Chine est stupide”. 

En conséquence, la Chine a reçu des entrées de capitaux record de 576 milliards de dollars rien qu’en 2020 malgré l’impact débilitant du Covid-19. 

Sauf qu’en réalité, ces flux se sont avérés inconstants et les chiffres sont assez stupéfiants. 

La combinaison du ralentissement de l’économie chinoise, de la hausse des taux d’intérêt aux États-Unis, de la relocalisation d’enterprises, de l’effondrement historique du renminbi 

ou encore des tensions politiques croissantes, sans compter les craintes que toute invasion chinoise de Taïwan ne déclenche une exclusion du système financier mondial dirigé par les États-Unis, comme ce fut le cas de la Russie, a déclenché un renversement massif de la tendance des flux de capitaux. 

Certes, l’économie chinoise n’est pas irréparable, mais la réparer serait coûteux et très douloureux. Le gouvernement devra annuler les créances irrécouvrables, fermer les entreprises zombies et introduire des réformes de marché radicales d’une nature que les décideurs politiques ont jusqu’à présent évitée. Prendre ces mesures relancerait l'économie pour une nouvelle phase de croissance, non pas aux taux élevés du passé, mais à un rythme qui pourrait soutenir le progrès économique du pays.

Le gouvernement chinois n’a toutefois montré aucun intérêt à adopter ces réformes. Diverses autorités ont publié des plans en plusieurs points pour soutenir l’économie qui ne se résument qu’à des ajustements administratifs et à de vagues déclarations. Xi Jinping lui-même a déclaré laisser tomber et préférer faire preuve de patience.

Bien que la Chine ne devrait pas sombrer dans une crise financière semblable à celle des subprimes de 2008, ses perspectives de croissance sont devenues bien moindres et ne lui permettront probablement pas de rattraper les États-Unis, ou même d’en faire un concurrent proche dans les années à venir. 

Ainsi, en théorie, les difficultés économiques devraient pousser la Chine à un rapprochement avec les États-Unis, pour empêcher que les relations économiques avec l'Occident ne se détériorent davantage et maintenir l'afflux de technologies et de capitaux étrangers pour aider au développement du pays, mais le leader du parti communiste semble vouloir prendre une direction différente.

Lors du dernier sommet des BRICS, le mois dernier, les membres du forum ont convenu d’ajouter six pays de plus, dont l'Iran et l'Arabie saoudite. 

Xi Jinping semble considérer les BRICS comme un contrepoids face à l’Occident.

En d’autres termes, si la Chine ne peut pas dépasser les États-Unis à elle seule, elle pourra peut-être le faire globalement. Mais ce plan pourrait ne pas fonctionner : les économies des six nouveaux membres des BRICS réunis ne sont qu’un peu plus grandes que celles du Royaume-Uni.

La détermination à rivaliser avec les États-Unis est depuis longtemps un élément central du programme économique du parti. Ces dernières années, il a redoublé d’efforts en matière de politiques industrielles, y compris le soutien financier de l’État, spécifiquement conçu pour donner aux entreprises chinoises une longueur d’avance sur leurs rivales américaines dans des secteurs tels que l’intelligence artificielle et les semi-conducteurs. 

En mettant l’accent sur “l’autosuffisance”, il a cherché à réduire la vulnérabilité de la Chine aux sanctions américaines en remplaçant les importations étrangères par des alternatives internes et son initiative des routes de la soie, un programme mondial de construction d’infrastructures, a été conçue pour ouvrir des voies de commerce et d’investissement aux entreprises chinoises au-delà de l’Occident. 

Tout cela, sans compter que la Chine n’a peut-être même pas la force économique nécessaire pour atteindre tous ces objectifs. 

Le pays reste relativement pauvre, avec un PIB par habitant en parité de pouvoir d’achat et ajusté à l’inflation de 18.000 dollars, soit 2,5 fois moins que celui de la France, qui se trouve à 46.000 dollars, et 3,5 fois moins que celui des États-Unis, qui se trouve à près de 67.000 dollars. 

Dans les coulisses du pouvoir chinois, une ombre plane. Le géant économique asiatique fait face à une série de difficultés économiques qui ébranlent son statut de superpuissance montante, tant sur la scène nationale qu'internationale.

Le ralentissement de l’économie chinoise pourrait affaiblir l’assaut idéologique de Xi Jinping contre l’ordre mondial. Par exemple, la Chine a cherché à démontrer aux pays du Sud que démocratie et développement ne sont pas indissociables et que les autocrates peuvent jouir de la richesse, du respect international et du pouvoir politique. 

Ces affirmations sont plus difficiles à faire dans un contexte économique chancelant. Au contraire, les difficultés économiques de la Chine suggèrent que les régimes autoritaires ne peuvent pas à la fois renforcer le contrôle et soutenir le progrès économique et qu'en fin de compte, la réforme politique doit accompagner la réforme économique, un petit peu comme ce qu’il s’était passé avec l’effondrement de l’URSS.

Il est peu probable que le leader du parti communiste chinois accepte cette vérité qui dérange et, au contraire, il poursuivra très probablement son programme anti-occidental avec encore plus d’urgence. S’il ne peut pas se vanter d’une croissance rapide, alors il devra trouver un autre moyen de justifier sa répression auprès de son propre peuple, et une marche pour la primauté mondiale contre les impérialistes américains pourrait faire l’affaire.

Pour cette raison, la faiblesse économique pourrait rendre les dirigeants chinois encore plus dangereux, plus enclins à défendre des causes nationalistes et à se lancer dans des aventures étrangères, comme une mainmise militaire sur Taïwan. 

On ne peut qu’espérer que Xi se tournera vers l’histoire et se rendra compte que la puissance d’une nation ne peut être projetée que dans la mesure où sa force économique le permet.

Pour les États-Unis, les malheurs de la Chine présentent à la fois des opportunités et des défis. 

D’une part, une croissance chinoise plus faible signifie moins de liquidités pour Pékin pour financer ses nombreuses priorités, allant du développement d’applications d’intelligence artificielle et de fabrication de semi-conducteurs de pointe au renforcement de son armée et au financement de son initiative des routes de la soie.

D’autre part, cela signifie également une diminution des perspectives pour les exportations américaines, aussi petites soient-elles par rapport aux expéditions chinoises vers les États-Unis, et donc un potentiel réduit pour les entreprises américaines actives en Chine, par exemple Apple.

C’est un fait indéniable, la Chine a énormément de réserves de change dans ses coffres ! 

Pour être plus précis, la Chine accumule aujourd’hui plus de 3.000 milliards de dollars de réserves.

Sauf qu’en réalité, les chiffres officiels diffèrent grandement des chiffres officieux et notamment de ce que l’on appelle couramment les réserves fantômes qui n'apparaissent pas dans les livres officiels de la Banque populaire de Chine. 

Ces fonds ont été cachés dans les banques d'État et ont largement échappé à toute analyse.

Le fait est que la Chine est si grande que la façon dont elle gère son économie et sa monnaie compte énormément pour le reste du monde. 

Pourtant, au fil du temps, la façon dont elle gère sa monnaie et ses réserves de change est devenue beaucoup moins transparente, créant de nouveaux types de risques pour l'économie mondiale.

Qu’en est-il concrètement ? Qu’est-il en train de se passer et quelles pourraient être les conséquences ? 

La Chine et ses réserves de change

De 2002 à 2012, la banque centrale chinoise était particulièrement active sur le marché des devises.

En effet, durant cette décennie, la Banque Populaire Chinoise intervenait pratiquement tous les jours, en achetant notamment des dollars afin d’empêcher la monnaie chinoise de s’apprécier et pour s'assurer que les exportations du pays pouvaient continuer de se vendre à l’international à des prix très abordables. 

Au cours de cette période, les réserves de change de la Chine ont régulièrement augmenté et il en a été de même pour les avoirs chinois de dettes américaines ou de dettes dites titrisées et émises par des agences implicitement soutenues par le gouvernement de l’Oncle Sam comme Freddie Mac et Fannie Mae par exemple.

À l’époque, les économistes craignaient que l'intervention de la Chine sur le marché des devises ne maintienne le commerce déséquilibré. En effet, ces derniers craignaient que la Chine ne vende ses réserves en dollars dans un moment de tension géopolitique, transformant faisant tomber le monde et notamment les États-Unis dans une crise financière profonde.

Or, une chose amusante s'est produite au cours des dix dernières années : les réserves de la Chine ont cessé d'augmenter. 

En effet, à partir de 2014, les réserves de change déclarées par la banque centrale ont atteint un pic avant de chuter jusqu’en 2016 pour finalement rester stables depuis lors.

Oui mais voilà …

Cette stabilité des réserves déclarées par la Chine est un véritable casse-tête. Malgré tous les discours qu’il est possible d’entendre sur la démondialisation, l'excédent des exportations chinoises est en fait à un niveau record. 

Le véritable excédent du compte courant de la Chine est probablement supérieur aux 400 milliards de dollars que la Chine rapporte officiellement. 

Tout comme la Chine a des "banques fantômes", on parle aussi de “shadow banks”, c’est-à-dire des institutions financières qui agissent comme des banques mais qui ne sont pas soumises à la réglementation des banques, la Chine a ce qu'on pourrait appeler des "réserves fantômes" ou “shadow reserves”. 

Ainsi, au travers de ces deux mécanismes, c’est-à-dire “shadow banks” d’une part et “shadow reserves” de l’autre, tout ce que la Chine fait sur le marché n'apparaît plus dans le bilan de la banque centrale. 

Le problème c’est que ce manque de transparence de la part de la Chine suppose de nombreux problèmes pour le reste du monde. 

La Chine est structurellement si importante au sein de l'économie mondiale que tout ce qu'elle fait, qu’on parvienne à le voir ou pas, fini par avoir un impact énorme sur le reste de la planète. 

L’exemple le plus illustratif est sans aucun doute celui ayant trait à la crise des subprimes en 2008. En effet, à l’époque, la Chine achetait massivement de la dette américaine, ce que l’on observe au travers des surfaces vertes et bleues, ce qui faisait pression à la baisse sur les rendements obligataires poussant les investisseurs privés à se tourner vers des titres toujours plus risqués, contribuant ainsi à créer les conditions qui ont provoqué le choc de 2008. 

Ce n’est qu’après cet événement, que la Chine a décidé de diversifier ses réserves donnant naissance aux nouvelles routes de la soie, à partir de 2013, poussant les banques à adopter de nouvelles politiques visant à aider Pékin à utiliser ses réserves étrangères accumulées. 

Ainsi, alors que les réserves de change peuvent sembler n'intéresser que les économistes, leur gestion et leur utilisation peuvent avoir d'énormes effets dans le monde réel. Ils sont une force économique suffisamment puissante pour qu'un plan d'infrastructure complet, mondial et de plusieurs décennies n'ait été, à certains égards, qu'un effet secondaire d'une décision de 2009 de trouver de nouvelles façons de gérer les réserves étrangères de la Chine.

Les réserves fantômes de la Chine

Arrivé à ce stade, on comprend donc qu’il serait naïf de croire qu’aujourd’hui la Chine se défait de ses réserves de changes ou qu’elles sont stables depuis maintenant près de 10 ans.

Du coup, la question que l’on peut se poser est : comment un pays parvient-il à faire disparaître ses réserves de change ?

Une façon assez simple consiste tout simplement à créer un fonds souverain. Auquel cas, la banque centrale vend ses réserves à une agence gouvernementale qui a pour mandat d'investir dans des actifs hors de la comptabilité prenant en compte les réserves.

Évidemment, la Chine a créé son fonds souverain appelé la China Investment Corporation, ou CIC, en 2007 bien qu’il ne s’agisse pas de sa principale façon de cacher ses réserves.

En effet, la principale façon que la Chine utilise pour cacher ses réserves, c’est son grand système bancaire d'État. 

Il faut savoir que lorsque la République populaire a été instaurée, durant de nombreuses années, il n'y avait pas vraiment de distinction entre la banque centrale d’un côté et les banques d'État de l’autre. L’ensemble des entités faisaient tout simplement partie du gouvernement. 

Ainsi, la Chine utilise trois manières différentes pour ses “shadow reserves” : 

1° La première façon consiste à placer l'argent dans les banques commerciales d'État.

Bien que cette histoire soit souvent oubliée, il existe en fait une étroite relation, notamment au cours des années allant de 2003 à 2008, entre la Banque Centrale Chinoise et les banques commerciales d'État, dont les quatres principales sont la Banque industrielle et commerciale de Chine, la Banque de construction de Chine, la Banque agricole de Chine et la Banque de Chine et qui sont d’ailleurs la quatre banques les plus importantes de la planète.

En fait, en 2003, la Chine a utilisé 45 milliards de dollars de ses propres réserves, une somme particulièrement élevée pour l'époque, afin de recapitaliser la Banque de Chine et, en 2005, la Banque de construction de Chine avait, elle aussi, profité de 15 milliards de dollars de réserves. 

La Banque Centrale Chinoise a également transféré environ 150 milliards de dollars de réserves aux banques commerciales d'État à la fin de 2005 et au cours de l'année 2006. 

Et, finalement, entre 2007 et 2008, la Banque Centrale Chinoise a plus ou moins contraint les banques à détenir 200 milliards de dollars de leurs réserves obligatoires en dollars alors même qu'à l'époque les banques n'avaient pas beaucoup de dépôts en dollars. 

Au total, fin de 2008, le gouvernement chinois disposait d'environ 400 milliards de dollars de réserves “fantômes”. Un montant qui peut sembler faible de prime abord, mais qui représentait tout de même l’équivalent de 10 pour cent du PIB chinoise à l’époque !

2° La deuxième façon consiste à placer de l’argent dans les deux “policy banks”, c’est-à-dire des banques institutionnelles liées au gouvernement.

Après la crise financière mondiale de 2008-2009, la Chine a mis en place une nouvelle stratégie pour utiliser ses réserves de change excédentaires : remettre une partie de ses devises à ses deux “policy banks”, c’est-à-dire la Banque de Développement de Chine et la Banque d’Exportation et d’Importation de Chine, afin qu'elles puissent soutenir l’investissement chinois à l'étranger. 

L'un des premiers signes de ce changement de politique est survenu lorsque la Banque de développement de Chine a commencé à prêter d'énormes sommes pour soutenir une augmentation de la production mondiale de pétrole afin de répondre aux besoins de l'économie chinoise en pleine croissance. 

“Depuis 2009, la Banque de développement de Chine a accordé des lignes de crédit totalisant près de 75 milliards de dollars à des sociétés énergétiques nationales et à des entités gouvernementales au Brésil, en Équateur, en Russie, au Turkménistan et au Venezuela. La compagnie pétrolière d'État russe, par exemple, a obtenu un prêt de 15 milliards de dollars pour développer sa production en Extrême-Orient, et la société russe d'oléoducs a obtenu 10 milliards de dollars pour construire un oléoduc pour amener le pétrole sur le marché. Le Venezuela a obtenu au moins 30 milliards de dollars, tandis que l'Angola a obtenu plus de 20 milliards de dollars”.

Ces deux “policy banks” chinoises ont également accordé des quantités massives de crédits à l’intérieur du pays afin d’acheter des équipements de télécommunications. Cela a contribué à l'expansion mondiale d'entreprises comme Huawei, qui dispose d'une ligne de crédit d'au moins 30 milliards de dollars auprès de la Banque Chinoise de Développement. 

Si rien de cela n’est secret dans la mesure où depuis 2013 avec le lancement des nouvelles routes de la soie, les initiatives sont publiques, ce qui n'est pas aussi bien connu, c'est que les prêts à l'étranger des “policy banks” ont également servi, en fait, à cacher certaines des réserves de la Chine. 

En effet, chaque fois que la Chine prête de l'argent à l’une de ses deux “policy banks”, au niveau de la comptabilité, ces réserves disparaissent des réserves officielles de la Chine.

Le problème, c’est que, suivre les mouvements des “policy banks” est bien plus complexe que de suivre les mouvements effectués par les banques commerciales d’État présentées précédemment.

Ainsi, ces fonds cachés, adossés à des devises sorties des avoirs de réserve de change de la banque centrale chinoise, sont probablement l’une des principales raisons pour lesquelles les réserves déclarées de la Chine sont stables depuis maintenant plusieurs années.

Si, de prime abord, il peut sembler logique de ne pas déclarer ces réserves comme étant les réserves officielles de la Chine, le fait que la Chine ne tienne pas de comptabilité séparée biaise inévitablement les statistiques et l’ampleur réelle des montants détenus.

3° Finalement, la dernière façon utilisée par la Chine pour accroître ses “shadow reserves” consiste à convaincre les banques commerciales d'État d'agir comme la banque centrale.

Ces banques détiennent désormais plus de 1.100 milliards de dollars d'actifs étrangers. 

En outre, une chose étrange à propos de ces dépôts, c’est qu'ils n'agissent pas comme des dépôts normaux. 

En effet, en temps normal, lorsque les taux augmentent, le montant des dépôts à tendance à baisser. C’est ce que l’on observe par exemple aux États-Unis où les taux se sont envolés et, dans le même temps, le volume des dépôts s’est effondré.

En revanche, du côté de la Chine, les volumes de dépôts en dollars ont augmenté lorsque les taux d'intérêt américains étaient inférieurs au taux chinois, et ont récemment baissé même si les taux américains sont désormais supérieurs à ceux de la Chine. 

En d’autres termes, le bilan des banques commerciales d'État ressemble étrangement au bilan d'une banque centrale qui agit sur le marché pour stabiliser la valeur de sa monnaie.

Une chose est sûre, au total, les institutions qui relèvent du gouvernement central chinois ont probablement plus de 6.000 milliards de dollars d'actifs étrangers, soit le double, par rapport aux 3.000 milliards de dollars rapportés par les données officielles. 

Ce total comprend donc à la fois les actifs étrangers des banques commerciales d'État, ceux des banques stratégiques d'État et du Fonds souverain chinois.

Finalement, et pour terminer, on peut légitimement se demander s’il est nécessaire de s'inquiéter !

La réalité, c’est que la Chine est une économie tellement grande et tellement déséquilibrée que toutes ses activités ont un impact mondial démesuré. 

Les réserves fantômes de la Chine sont particulièrement importantes. Plus grandes encore que les réserves officielles du Japon, le deuxième plus grand détenteur de réserves au monde. Plus grandes que les actifs sous gestion du fonds souverain de Norvège, le plus grand fonds souverain au monde.

Il n'est donc pas surprenant que ces réserves massives de changes soient au centre des débats les plus intéressants. La contribution de la Chine au surendettement mondial est fonction du détournement des devises du marché obligataire américain vers les prêts aux infrastructures mondiales. 

Pourtant, les banques chinoises ont accès à tant de dollars que les banques commerciales d'État chinoises en sont venues à jouer un rôle important dans le financement d'autres banques mondiales par le biais d'échanges de devises, ce que la Banque des règlements internationaux appelle la dette cachée, alors même que les “policy banks” faisaient des pays à faible revenus leur terrain de jeu. 

C’est un fait indéniable, la Chine a énormément de réserves de change dans ses coffres ! 
Pour être plus précis, la Chine accumule aujourd’hui plus de 3.000 milliards de dollars de réserves.

La conclusion, c’est que se limiter uniquement aux avoirs de dettes américaines déclarés par la Chine pour en tirer des conclusions, c’est passer à côté de l'essentiel de la présence financière mondiale chinoise. 

L'ampleur de ces réserves cachées, c’est-à-dire les actifs en devises étrangères qui ne sont pas officiellement considérés comme des “réserves”, met également en évidence un fait important qui est souvent oublié au milieu de toutes les discussions sur les problèmes de dette intérieure de la Chine. 

À l'échelle mondiale, la Chine est toujours un créancier massif, et le poids de l'accumulation massive de devises étrangères de la Chine se fait toujours sentir autour de la planète.

L'économie chinoise se trouve actuellement en difficulté et certains économistes font de sombres prédictions sur l’avenir du pays.

La Chine connaît le pire niveau de croissance depuis 1976 ! De plus, un krach immobilier a commencé comme nous l'avions vu dans un précédent article, et on observe une fuite des investisseurs étrangers du pays. 

Qu’est-il en train de se passer ?

Quels sont les défis auxquels l’empire du milieu est soumis ?

Une dictature en difficulté

2022 est une année spéciale : pour la première fois, depuis des décennies, des économies comme les États-Unis ou la zone euro auront connu une croissance économique plus élevée que la Chine.

Depuis des années la Chine enregistrait des taux de croissance de l’ordre de 7 à 10% passant à 3% pour 2022. 

Il est totalement justifié que d’affirmer qu’un rythme de croissance de 7 à 10 % année après année n’est pas viable sur le long terme. Cela est tout à fait naturel que, au fur et à mesure qu’un pays se développe, sa capacité à croître se tarit.

Pour autant, compte tenu du niveau actuel de développement économique, le PIB chinois continue d'être plutôt faible

À titre d’exemple, le Produit Intérieur Brut par tête en PPA  et à prix constants de la France et des États-Unis, c’est-à-dire en Parité de Pouvoir d’Achat, sont près de 3 fois et 4 fois plus élevés respectivement que celui de la Chine.

Tout ceci s’explique par la politique zéro covid mise en place par le Parti communiste chinois maintenant l'économie à l'arrêt.

Mais ce serait une erreur que de croire que la seule cause ayant impactée l'économie chinoise en 2022 soit uniquement la politique de covid-zéro.

Même si l’économie chinoise retrouve de hauts niveaux de croissances à court-terme, sur le moyen-terme, le pays va devoir faire face à un grand défi.

Les 3 défis de la Chine

1. Sa dette

Ces dernières années, la Chine a accumulé une quantité de dettes stupéfiantes et en un temps incroyablement court.

Entre 2010 et aujourd’hui, la dette privée chinoise est passée de 10.000 milliards de dollars à 51.900 milliards de dollars, soit une multiplication par 5 !

En fait, la situation de la Chine s’explique pour le modèle de croissance sur lequel le pays s'appuie ainsi que les objectifs fixés par le parti. 

Ainsi, en 2013, le président chinois Xi Jinping, annonçait la mise en place des “nouvelles routes de la soie”.  Ses ambitions économiques, diplomatiques et stratégiques mondiales de la Chine était d'étendre l’influence du pays. 

Pour autant, ce rêve de domination internationale n’a rien de nouveau et remonte en réalité à Mao Zedong qui avait pour ambition de redonner la puissance d'antan à la Chine d’ici 2049.

Au début du XXIème siècle, la croissance chinoise permettait au pays de se développer et de sortir de la pauvreté. 

Jusqu'en 2007, l'économie chinoise s'est développée principalement grâce à son secteur exportateur qui était en plein essor. 

La Chine avait et continue d'avoir un secteur exportateur extrêmement compétitif, notamment en ce qui concerne la vente massive de marchandises.

De son côté, l’Occident finançait l’achat de ces marchandises en grande partie au travers de son endettement.

Par exemple, dans le cas des États-Unis, le pays s'endettait majoritairement envers la Chine.

La Chine dégageait régulièrement un excédent courant, c’est-à-dire qu’il exportait bien plus qu’il n’importait. 

Un cercle d’endettement s’était mis en place, avec d’une part les Etats-unis qui s’endettaient en partie vis-à-vis de la Chine et d’autre part, la Chine qui lui vendait ses marchandises. 

Le problème c’est qu’en 2007, la crise financière frappe de plein fouet l'Occident et évidemment, la capacité d’endettement de ces pays a diminué. On a donc assisté à un phénomène de désendettement, notamment de la part des agents privés qui cherchaient à liquider leurs actifs afin de rembourser leurs dettes.

De ce fait, les autorités chinoises ont compris à partir de 2008 qu'un changement de cycle s'annonçait : l'Occident n'allait plus acheter les marchandises chinoises en s'endettant.

Ainsi, les autorités chinoises ont décidé de changer la stratégie de croissance du pays:  au lieu de focaliser l'activité économique sur les exportations, l’objectif était désormais de donner beaucoup plus d’importance à la consommation intérieure.

2007 a donc marqué la fin de l’énorme croissance chinoise …

La question se posait donc de savoir comment maintenir ces taux de croissance sachant que le moteur de la dette occidentale allait ralentir.

La réponse apportée par les autorités chinoises était de favoriser la consommation intérieure grâce à l'emprunt. Ainsi, la dette privée des ménages et des entreprises chinoises a tout simplement doublé. 

La Chine dépend donc de son propre endettement et forcément, il arrive un moment où cela devient particulièrement dangereux. En effet, l'excès de dette a tendance à générer des bulles d'actifs…

Si cet excès de dette finance de mauvais investissements et que ces investissements ne sont pas rentables, il devient difficile de faire face à ses engagements ce qui provoque l’effondrement de l’économie du pays.

2. Son immobilier

La vente de maisons en Chine continue de s’effondrer.

Et ce phénomène se répète avec la production industrielle, avec un recul au deuxième trimestre et une stagnation au quatrième trimestre, trimestres qui coïncident justement avec les périodes durant lesquelles l'économie chinoise s’est refermée en raison des politiques de zéro-covid.

Les ventes de maisons ont plongé sur l’ensemble de l’année, de la même manière que l’indice des prix immobiliers s’est retourné en début d’année dernière, ce qui illustre qu’une crise immobilière profonde est en cours.

C’est pour cette raison que le parti communiste chinois a récemment levé les restrictions qu'il s'imposait lui-même pour limiter la croissance du crédit immobilier. 

C'est-à-dire que le parti communiste entend relancer l'investissement immobilier en Chine et ainsi regonfler la bulle immobilière.

La Chine qui se trouve donc dans une impasse n’a pas d’autre choix que de nouveau parier sur l’immobilier comme moyen de relancer une économie affaiblie.

3. Sa démographie

En 2022, la population chinoise a diminué pour la première fois depuis 1960, c’est-à-dire depuis plus de 60 ans !

Pour se faire une idée du phénomène, la population chinoise a diminué de 850.000 personnes par rapport à 2021. Une partie de cette baisse était due aux décès liés au Covid mais la principale raison expliquant cet évènement concerne la baisse du taux de natalité découlant de la politique de l’enfant unique de la Chine. 

Le taux de natalité en Chine baisse année après année depuis longtemps et malgré les efforts des autorités pour le relancer, les mesures restent vaines.

A cela s’ajoute: 

  • Un ratio du sexe asymétrique: un excédent d’hommes et un déficit de femmes.  
  • Une population vieillissante 
  • Une fuite du régime autoritaire .

Ainsi, la Chine a sans aucun doute commis sa plus grande erreur stratégique en instaurant la politique de l’enfant unique dans les années 70. 

En ce sens, il y a fort à parier que la chine a très probablement déjà atteint son pic de population et que désormais, la démographie chinoise va baisser plus ou moins continuellement année après année.

Or, un pays qui perd de la population suppose moins de dynamiques, moins d'entrepreneurs, moins d’innovation et donc beaucoup moins de potentiel de croissance.

En d’autres termes, si 2022 a été la pire année depuis 1976 pour la Chine, sans compter 2020, on peut sans aucun doute s’attendre à ce que cette date ne marque en réalité que le début d’un déclin en devenir …