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Dans un monde de plus en plus interconnecté et digitalisé, l'intelligence artificielle générative se dresse comme une révolution silencieuse aux potentialités stupéfiantes. 

L'intelligence artificielle, cette technologie du futur qui semble déjà conquérir notre présent, promet une transformation sans précédent de notre façon de vivre, de travailler et d'interagir. Elle offre des perspectives éblouissantes, des voitures autonomes aux diagnostics médicaux précoces, en passant par une personnalisation poussée de nos expériences numériques. Mais derrière ce fascinant miroir aux alouettes, se cache une autre réalité, celle des risques que pose l'IA.

En effet, que se passe-t-il lorsque les algorithmes deviennent si complexes qu'ils échappent à la compréhension de leurs créateurs ? Comment naviguer dans un monde où les biais humains peuvent être inconsciemment codés dans nos systèmes automatisés, perpétuant et parfois aggravant les inégalités existantes ? Qu'en est-il de la confidentialité dans un univers où la connaissance de soi peut se réduire à une série de données exploitées par des machines ?

Et que dire des travailleurs de divers secteurs, des cols bleus aux professionnels hautement qualifiés, dont les emplois pourraient être menacés par l'automatisation de plus en plus sophistiquée ? 

Les travailleurs du savoir, autrefois considérés comme à l'abri de l'automatisation, voient également leur métier menacé par cette avancée technologique. 

L'IA générative, en particulier, apporte des changements radicaux qui promettent d'augmenter la productivité, mais aussi de bouleverser l'organisation du travail telle que nous la connaissons.

Les enjeux sont énormes, les questions cruciales et les réponses encore floues. 

Ainsi, en ce moment, tandis que l’IA attise autant les craintes que les rêves, les rapports alertant sur ses dangers fusent et, dans le même temps, certains réclament des moratoires sur son développement, alors que d’autres ont fait le choix de la réglementation

ou de l’interdiction pure et simple,la question de la taxation et de la répartition des profits des entreprises, qui profiteront de l’essor de cette technologie, se pose de plus en plus, dans un contexte où de nombreux métiers sont clairement en danger.

Que l’on soit intrigué, fasciné, voire peut-être même un peu effrayé, une chose est sûre, cette technologie est sur le point de redessiner notre futur.

Qu’en est-il concrètement ?

Pourquoi aucune autre alternative à la solution de la taxation n’est jamais envisagée et à quoi peut-on s’attendre sur le court et moyen-terme ?

Intelligence artificielle : vers la fin du salariat

C’est en 1930, c’est-à-dire il y a de cela près d’un siècle maintenant, que John Maynard Keynes, sans aucun doute, l’un des économistes les plus influents de l’histoire, publiait un essai intitulé “Perspectives économiques pour nos petits-enfants”.

Dans ce court essai, plutôt singulier, il se demandait à quel avenir étaient promises les populations humaines un siècle plus tard. Rares sont les économistes qui se sont prêtés à un exercice de prévisions portant sur un horizon aussi éloigné dans le temps.

Keynes avait la conviction que la Grande Dépression, qui affectait alors les pays industrialisés, ne serait qu'un épisode temporaire, prédisant ainsi que la croissance économique continuerait à un rythme suffisamment solide à long terme pour multiplier par quatre à huit les niveaux de vie dans les pays industrialisés un siècle plus tard.

Ceci grâce à l'accumulation continue de capital et aux avancées technologiques et anticipait par la même occasion une croissance de la productivité dépassant celle des besoins humains, entraînant une réduction drastique du temps de travail nécessaire pour satisfaire ces besoins. 

Selon ses prédictions, une semaine de travail de seulement 15 heures en 2030 suffirait pour répondre aux besoins de chacun. En d'autres termes, il envisageait un âge d'abondance pour les pays développés. 

Le principal défi pour leurs habitants ne serait plus de savoir comment subvenir à leurs besoins, mais comment utiliser le temps libre généré par la prospérité économique et la technologie : quelle direction pourrait prendre l'individu dans la vie, alors que le travail a structuré son existence pendant des siècles, voire des millénaires ? 

Un problème d'ordre économique céderait ainsi la place à une question philosophique : après avoir appris à survivre, l'humanité devrait apprendre à vivre.

Ainsi, bien que cela puisse susciter l’incompréhension voire même révolter certains, en l’état actuel des choses et comparativement à nos ancêtres, il est indéniable que notre niveau de vie s’est amélioré, le nombre d’heures travaillées a été réduit de moitié et dans le même temps, notre productivité s’est envolée : 

Il est donc évident que le temps de travail a considérablement diminué au fil des années. On peut même établir une tendance distincte : plus un pays se développe, moins ses habitants travaillent. 

En France, par exemple, la durée moyenne de travail annuelle a été réduite de moitié depuis la fin du dix-neuvième siècle passant d'environ 3.000 heures par an à 1.500 heures, aujourd’hui.

Cependant, que ce soit en France ou dans d'autres pays développés, le rythme de réduction du temps de travail a ralenti ces dernières décennies et semble même avoir stagné depuis le début des années 2000.

Nous sommes donc encore loin de travailler seulement 780 heures par an, soit 15 heures par semaine, comme Keynes l'avait prédit pour 2030. En effet, dans une telle situation, le temps de travail devrait une nouvelle fois être réduit de moitié, ce qui semble être loin de portée.

Pourtant, c’était sans compter l’émergence d’une technologie aussi intéressante qu’effrayante : l’intelligence artificielle !

Aujourd’hui, on ne cesse d’en entendre parler et donc les mises en garde contre les risques que suppose le développement de cette technologie fusent dans tous les sens, notamment en ce qui concerne les pertes d’emplois.

Deux des rapports de recherche les plus cités en ce moment sont d’ailleurs celui de Goldman Sachs et celui de McKinsey, intitulés “Les effets potentiels de l'intelligence artificielle sur la croissance économique” 

et “Le potentiel économique de l'IA générative : la prochaine frontière de la productivité” respectivement.

Selon McKinsey, l'intelligence artificielle générative, c’est-à-dire la technologie qui utilise des algorithmes d'apprentissage automatique pour créer des contenus numériques originaux à partir de données existantes, pourrait ajouter jusqu'à 4.400 milliards de dollars de valeur à l'économie chaque année 

En ce sens, la contrepartie, c’est que l’IA pourrait avoir un impact sur la plupart des industries, bien que certains secteurs seraient plus impactés que d’autres. 

Une chose est sûre, qu’ils s’agisse du rapport de McKinsey ou de Goldman Sachs, les deux s’accordent à dire qu’environ 60 à 70 pour cent des métiers pourront, à terme, être automatisés, remplaçant de facto plusieurs centaines de milliers d’emplois.

Ainsi, forcément, compte tenu des risques que fait peser l’IA sur la perte de revenus potentiels des personnes mises au chômage à cause de la technologie, les oppositions, la réglementation et la volonté de taxer les profits des entreprises bénéficiaires pour les redistribuer, refont surface.

En ce sens, comme toujours, tandis que les États-Unis excellent dans l’innovation, l’Union Européenne brille dans la réglementation en souhaitant adopter la première législation au monde sur l’IA.

Luddisme, taxation et apocalypse

L'un des indicateur phare pour mettre en exergue le niveau de richesse d'un pays par habitant ainsi que le niveau de pauvreté, est sans aucun doute la présence de mécanisation de l'économie, liée à la croissance économique qui est la conséquence d'une accumulation de capital et une amélioration des biens de production par l'intermédiaire d'une complexification des procédés de production. 

Pourtant, la croyance d’une paupérisation progressive de la population, au fur et à mesure du développement des technologies, s’enracine déjà dans l’idéologie communiste.

Karl Marx et Friedrich Engels, dans le manifeste communiste, expliquaient que “le perfectionnement constant et toujours plus rapide de la machine, rend la condition de l'ouvrier de plus en plus précaire". 

Cette opposition à la croissance et aux nouvelles technologies caractéristiques de l'idéologie luddite, est un courant de pensée vieux de plus de deux siècles qui s'est enraciné à partir de la révolution industrielle anglaise où la progressive mécanisation des moyens de production provoquaient un "chômage technologique".

À l’époque, le mouvement, caractérisé par une opposition aux changements apportés par la Révolution industrielle, en particulier la mécanisation, était perçu comme une menace pour les emplois et les compétences des travailleurs.

Or, à y regarder de plus près, on constate que non seulement le nombre de professions existants de nos jours est bien plus supérieur à celles existantes au cours du dix-neuvième siècle mais, en plus, que les pays les plus robotisés sont également ceux où le taux de chômage est au plus bas comme la Corée du Sud, l’Allemagne, Singapour, le Japon ou encore les Etats-Unis.

D’ailleurs, comme le rappelle Henry Hazlitt dans son livre, “L’économie en une leçon”

“Si l'introduction de machines par l'intermédiaire d'une croissance économique accrue était réellement synonyme d'un taux de chômage croissant et misère [...], non seulement, il nous faudrait considérer comme calamiteux tout futur progrès technique, mais il faudrait contempler avec horreur les progrès techniques atteint par le passé".

Évidemment, il ne s'agit pas de nier que l'intégration de robots dans les processus de production des entreprises puisse détruire des emplois nets à court-terme. Ce qu'il convient plutôt de rejeter, c'est cet alarmisme ambiant visant à promouvoir l'idée que cette tendance supposera nécessairement une augmentation massive du chômage. 

Le fait que les robots détruisent certains emplois ne signifie pas nécessairement que le nombre total d'emplois dans l'économie, en termes nets, va diminuer.

Premièrement, parce que l'intégration de robots dans une entreprise peut contribuer à générer d'autres emplois directement au sein de cette même entreprise, notamment si ce robot ne peut fonctionner qu'en complément d'autres travailleurs.

Deuxièmement, parce que l'intégration de robots peut contribuer à générer d'autres emplois indirectement, notamment si l'introduction de robots détruit des emplois au sein d'une entreprise et augmente les bénéfices et les salaires qui alimentent la demande de nouveaux produits qui n'existent pas encore ou qui sont fabriqués à petite échelle.

En d’autres termes, l’influence finale des robots sur l'emploi dépend soit de la substitution, soit de la complémentarité entre travailleurs et robots.

En tout état de cause, dans les cas où la robotisation et l’intelligence artificielle venait à être destructrice d’emplois en termes nets, la taxation ne semble pas non plus être la solution.

En effet, tant notre système de retraite que les modes de rémunération en cas de chômage se basent sur la répartition. Autrement dit, les travailleurs financent les revenus des retraités ou des personnes en désemploi. 

Ainsi, si le nombre de travailleurs avec des salaires suffisamment élevés n'est pas assez conséquent ou si le chômage augmente avec des emplois qui ne sont pas correctement rémunérés, l’on pourrait assister à un phénomène de paupérisation de la part des personnes qui ne profitent pas de l’intelligence artificielle au détriment de ceux qui en tirent profit.

Cette dernière menace est ce qui motive diverses propositions pour augmenter la collecte des recettes de l'État aux dépens de ces robots.

Or, l’ensemble de ces propositions impliquent clairement une augmentation des impôts pesant sur l'économie dans un contexte où les niveaux de taxation se trouvent déjà à des niveaux particulièrement élevés, notamment en France.

Autrement dit, il s'agit d'impôts qui pourraient potentiellement décourager tout type d'investissement : non seulement celui visant à créer des robots remplaçant les travailleurs, mais également celui visant à produire de nouveaux biens de capital qui, de manière complémentaire au travail, augmentent durablement la productivité et donc nos niveaux de vie. 

Ainsi, en réalité, en pénalisant la robotisation de notre économie, nous ne ferions que détruire la productivité potentielle de celle-ci puisque si les robots deviennent la forme la plus efficace de production de nombreux biens et services, freiner leur intégration consisterait à remplacer une production efficace par une production inefficiente, avec en plus l'aggravation que si notre économie ne se robotise pas et que d'autres économies étrangères le font, nous serions fortement exclus des flux commerciaux mondiaux. 

Ainsi, au lieu de chercher des formules qui tendent à parasiter la richesse que les robots généreront, nous devrions chercher des formules qui, tout en encourageant la robotisation de notre économie, contribuent également au financement des retraites et des personnes susceptibles de perdre des emplois. 

Comment ?

En liant nos revenus aux profits des entreprises qui seront les grandes gagnantes de la robotisation.

À terme, dans une économie où les robots deviennent des facteurs de production substituant le travail, les propriétaires de ces robots, c'est-à-dire les investisseurs qui, avec leur épargne, auront contribué à financer la production de ces robots, percevront la totalité de leur valeur ajoutée brute. 

De cette manière, les citoyens deviendraient copropriétaires de ces robots.

De plus, cette alternative à la taxation réclamée par certains a deux autres effets qui la rendent bien supérieure à l'imposition. 

Le premier, c’est qu'elle ne détruit pas la richesse, mais la stimule. L'accumulation de capital augmente énormément grâce à l’épargne et l’investissement des personnes, de même que la productivité et les salaires augmentent. 

Le deuxième, c’est qu'elle nous rend indépendants de l'État et de son appareil redistributif. En effet, le développement technologique, qu'il mette fin ou non à l'emploi, va offrir des outils particulièrement puissant pour le contrôle des personnes, notamment de la part des politiciens et des bureaucrates.

En effet, si ces outils technologiques peuvent s’avérer être d’une incroyable utilité, les risques de dérives sont grands.

La Chine qui rayonne pour son respect des droits de l’homme, en est d’ailleurs un bon exemple, puisqu’elle a déjà mis en exergue sa volonté d'exploiter toute nouvelle technologie pour asservir sa population, comme en témoigne son système de crédit social, qui classe les individus en fonction de leurs actions et les surveille à l'aide de caméras de reconnaissance faciale.

Ainsi, au travers de la copropriété des robots et de l’intelligence artificielle, moins de personnes dépendraient du bon vouloir de l’État pour survivre, réduisant d’autant son pouvoir.

L’enjeu principal n’est donc pas la perte d’emploi ou les potentiels effets négatifs de la robotisation et de l’intelligence artificielle mais bel et bien l’éducation, la formation et la capacité à s’adapter.

Le problème, c’est qu’aujourd’hui, la grande majorité de la population a grandi dans une société de travailleurs éloignée de l'activité entrepreneuriale et de l'investissement. Celui qui veut atteindre une position économique confortable s'efforce d'obtenir un emploi bien rémunéré et est prêt à étudier pendant 15 à 20 ans, mais néglige ensuite l'organisation de ses finances personnelles.

Autrement dit, la plupart des personnes au sein de la société commet l'erreur fatale de confondre revenu et richesse, c’est-à-dire stock et flux. Les riches ne le sont pas parce qu'ils obtiennent chaque année des revenus très élevés qui leur permettent de dépenser de manière débridée, mais parce qu'ils ont accumulé un patrimoine important et le destinent à l’investissement.

Comme dirait Robert Kiyosaki, il convient de passer d'une situation où l'on travaille pour l'argent, à une situation où l'argent travaille pour nous.

Or, même le système éducatif est dépassé et inefficient, raison pour laquelle les initiatives se développent de plus en plus sur internet au travers des formations en ligne et autre mode d’apprentissage.