Warren Buffett tire la sonnette d'alarme: Chine, fin du dollar et crise bancaire ! Libre et riche
Au début du mois a eu lieu l’assemblée annuelle des actionnaires de Berkshire Hathaway, le conglomérat de Warren Buffett, à Omaha, dans le Nebraska, aux côtés de son associé Charlie Munger.
L'événement était partout dans les médias et, comme à leur habitude, les deux investisseurs légendaires sont intervenus durant plus de cinq heures devant des dizaines de milliers d'actionnaires répondant par la suite aux questions d’investisseurs présents à cette réunion mythique.
La particularité, c’est qu’aucun des deux hommes ne connaissait à l'avance les questions qui allaient être posées ni même quels sujets seraient abordés, ce qui rendait leurs réponses extrêmement intéressantes et d'autant plus impressionnantes.
En effet, l’actualité étant particulièrement riche, les sujets allaient de la crise bancaire aux tensions entre les États-Unis et la Chine en passant par le risque de récession, l’intelligence artificielle ou encore au statut du dollar en tant que monnaie de réserve internationale et à la dédollarisation actuelle.
Cet événement intervient dans un contexte où, au cours du premier trimestre de 2023, Berkshire Hathaway a vendu pour plus de 13 milliards de dollars d’actions et l’entité a continué de remplir son coffre fort dont la pile de cash s’élève désormais à 130,6 milliards de dollars !

Les Rois de l’investissement
Warren Buffett, le PDG de Berkshire Hathaway, est sans aucun doute le roi de l'investissement, jamais personne ne lui est arrivé à la cheville sur une aussi longue période et il est peu probable qu’une personne n’y parvienne avant un bon bout de temps.
À titre illustratif, la performance annuelle moyenne du portefeuille de l’oracle d’Omaha s’est élevée à 19,8 pour cent contre 9,9 pour cent en ce qui concerne le S&P 500.
Ce qui est d’autant plus fou c’est que Berkshire Hathaway est aujourd’hui la cinquième plus grande société américaine cotée en bourse puisque d’une valeur de plus de 710 milliards de dollars.

Pourtant, en même tant que cette entité s’est révélée être une source de richesse énorme pour ses actionnaires, en réalité, Berkshire Hathaway est considérée par Warren Buffett comme sa plus grande erreur.
En effet, à la base, Berkshire Hathaway trouve son origine dans une entreprise de fabrication de textiles en quasi faillite. C’est en 1962 que Warren Buffett a commencé à acheter des actions de l’entreprise alors même l'activité de textile déclinait et que la situation financière de l'entreprise n'allait pas s'améliorer.
En 1964, alors que Buffett était sur le point de revendre ses participations pour 11,50 dollars l’action, quelques semaines plus tard, celui qui s’était engagé à racheter l’entreprise ne lui proposait plus que 11,37 dollars.
Cette offre inférieure à celle précédemment accordée mis en colère Warren Buffett qui, au lieu de vendre à un prix légèrement inférieur, décida d'acheter davantage d'actions pour prendre le contrôle de l'entreprise et licencier l’ancien patron.
Par la suite, l’entreprise se diversifia dans le secteur des assurances, du transport ferroviaire ou encore de la production et de la distribution d'énergie en plus d’avoir un portefeuille d’actions, avant de définitivement fermer l’activité de textile en 1985 et de faire du conglomérat ce qu’il est aujourd’hui.
C’est en tout cas ce qu’il en ressort de la dernière publication des résultats sur le premier trimestre 2023 car avant même d’être un investisseur, en réalité Warren Buffett est avant tout un entrepreneur !
L’entreprise a déclaré 35,5 milliards de dollars de bénéfices nets, bien que la grande majorité de ces bénéfices proviennent de gains non réalisés dans le portefeuille d'actions de la société.

Pourtant, malgré les résultats impressionnants, non seulement Berkshire a terminé le trimestre avec 130,6 milliards de dollars de liquidités mais, en plus, Buffett a émis une note de prudence pour les mois à venir.
De plus, compte tenu du manque d’opportunités et de la baisse constante du rendement des classes d’actifs,Berkshire a dépensé 4,4 milliards de dollars en rachats d'actions au cours du premier trimestre.

Néanmoins, le plus intéressant concerne sans aucun doute les réponses aux questions formulées durant l’intervention de Warren Buffett et Charlie Munger.
Les annonces de Warren Buffett et Charlie Munger
De nombreux sujets ont été traités durant l’intervention des deux investisseurs, bien qu’il est possible d’en mettre quatre en exergue concernant notamment la Chine, la crise bancaire, l’intelligence artificielle ainsi que le statut du dollar en tant que monnaie de réserve internationale.
Les dernières interventions de Warren Buffett et Charlie Munger sont particulièrement révélatrices.
Chine
Premièrement, en ce qui concerne la Chine, dans le cadre des tensions des superpuissances entre les États-Unis et l’Empire du milieu, Buffett et Munger ont prêché la patience et la compréhension :
On comprend que Munger estime qu’il est bien plus intéressant d’être des partenaires que des ennemis. Cela est d’autant plus vrai que les tensions déstabilisent les marchés et l’économie mondiale.
C’est d’ailleurs pour cette raison que Buffett préfère éviter d’investir en Chine et cherche à garder son argent loin de cette région.
Il s’agit d’un point de vue que je partage à titre personnel et que j’ai à maintes reprises pu répéter au cours de précédentes vidéos, ne serait-ce que parce que lorsque l’on “investi” en Chine ou à Hong-Kong, cela se fait au travers d’instruments spécifiques que sont les EDDV ou Entités à Détenteurs de Droits Variables qui ne confèrent aucune propriété directe réelle des actifs sous-jacents du point de vue juridique aux actionnaires.
Nous ne sommes donc pas réellement propriétaire de l’entreprise dans laquelle l’on investit.
C’est également pour cette raison que Warren Buffett a vendu la quasi-totalité de ses participations dans l’entreprise TSMC qui est le leader mondial dans l’industrie des semi-conducteurs, basé à Taïwan, compte tenu du risque grandissant entre ce pays et l’empire du milieu.

Buffett confirme donc que la volte-face sur son investissement de 4 milliards de dollars dans TSMC au second semestre 2022 et la vente quasi totale quelques mois plus s’explique par la montée des tensions géopolitiques.
Crise bancaire
Deuxièmement, pour ce qui a trait à la crise bancaire, Buffett et Munger sont clairs : selon eux, les déposants américains n'ont rien à craindre et ils pensent fermement que le gouvernement et la FDIC sauveront l’ensemble des comptes bancaires, même ceux dépassant les 250.000 dollars afin que le public garde confiance vis-à-vis des banques.
En revanche, ils ne sont pas aussi optimistes en ce qui concerne les actionnaires et ils estiment que ces derniers pourraient perdre gros. Cela s’est d’ailleurs confirmé lors de la faillite de la SVB Bank ou encore du Crédit Suisse.
C’est d’ailleurs pour cette raison que la quasi-totalité de leurs participations dans la US Bancorp et la Bank of New York, septième et onzième plus grandes banques américaines, ont été liquidées.

Ainsi, la vente par Warren Buffett de milliards de dollars d'actions américaines indique qu'il anticipe à juste titre une récession américaine dans les mois à venir.
Statut du dollar et hégémonie du billet vert
Pour terminer, et c’est sans aucun doute l’un des sujets qui interpellaient le plus les investisseurs : le statut du dollar et la fin de l’hégémonie du billet vert.
Le dollar américain serait sur le point de perdre son trône en tant que monnaie de réserve mondiale du au phénomène de dé-dollarisation ce qui agite les milieux géopolitiques et économiques ces derniers mois.
D’ailleurs la personne qui posa la question avait plutôt surpris le public.
En réalité, cette question découle l'avalanche de rumeurs quant à la disparition du dollar américain en tant que monnaie de réserve étant donné que la Russie utilise le renminbi chinois pour son commerce international ainsi que l'Arabie saoudite, allié majeur des États-Unis, qui envisage de facturer en devise chinoise ses exportations de pétrole vers l’Empire du milieu et, de manière générale, les BRICS envisageraient de développer une nouvelle monnaie de réserve, tandis que l'Inde règle certaines transactions en roupies.
D’ailleurs, même la France, au travers de Total Energie, a récemment livré à la Chine du GNL payé en yuan, ce qui était une première.
Actuellement, il n’existe pas d’alternative viable au dollar américain bien qu’une mise en garde soit faite par le milliardaire en ce qui concerne les dépenses massives des gouvernements et des politiques monétaires laxistes.

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